La fin de l’année approchant à grands pas, Décembre est un mois très festif et social au Canada. Toutes les villes se parent de mille et une lumières et décorations et les traditionnelles « Christmas parties » se multiplient. Je m’apprête à passer mon deuxième Noël à Vancouver et mon calendrier est déjà bien rempli d’invitations en tout genre. Ici, pas mal de sociétés ferment entre Noël et le Jour de l’An. Les gens en profitent donc pour faire tout ce qu’ils n’ont pas eu le temps de faire jusqu'à présent et passent du temps avec leur famille et amis.
Il est aussi très courant pour les entreprises d’organiser soit un lunch soit une soirée de Noël, voire les 2. C’est une bonne occasion de se détendre et de mieux connaître les collègues. Pourtant, quand on vient juste d’arriver et que l’on ne connait pas encore tous les codes sociaux et culturels, une activité en apparence innocente pour se retrouver quelque peu piégeuse. Quelques conseils pour en profiter au mieux, dont certains peuvent aussi s’appliquer pour le bénévolat ou avec vos amis.
1. Aux activités de Noël de l’entreprise tu participeras : bien que l’on ne vous le dise pas, votre présence est requise et obligatoire. Votre absence risque de faire mauvaise impression.
2. Avant d’amener quelqu’un tu te renseigneras : bien souvent, les conjoint(e)s sont les bienvenus. Parfois, le lunch ou la soirée ne sont que pour les employés. Ne vous sentez pas obligé de venir à tout prix avec quelqu’un d’ailleurs. Le comportement de cette personne sera associé à vous. Il vaut donc mieux venir seul(e) que mal accompagné(e).
3. De boire trop d’alcool tu éviteras : l’abus d’alcool vous fera dire et faire n’importe quoi. Autant vos amis vous pardonneront plus facilement vos écarts de conduite, au travail ou dans une activité bénévole, ce ne sera pas sans conséquences. N’oubliez pas que même si vous êtes dans une atmosphère plus décontractée, vos responsables vous regardent. Si vous ne supportez pas l’alcool, abstenez-vous, et encore plus si vous devez conduire pour rentrer chez vous. On ne vous en tiendra pas rigueur !
4. De t’empiffrer tu éviteras aussi : vous ne voulez pas être étiqueté comme le goinfre de service. Ne vous précipitez pas sur le buffet ou sur la corbeille de pain sitôt arrivé. Ne commandez pas les plats les plus chers au restaurant ou ne faites pas 25 passages au buffet.
5. Une tenue appropriée tu porteras, et tes vêtements sur toi tu garderas : Parce que c’est Noël, ne vous sentez pas obligé de venir déguisé en Père Noël. Ne vous présentez pas en jeans et en chaussures de sport non plus. Sous l’effet de trop d’alcool, vous pourriez être tenté(e) de vous effeuiller. Encore une fois, votre patron vous regarde !
6. De travail et d’argent tu ne parleras pas : montrez que vous vous intéressez à autre chose que votre boulot. Ce n’est également ni le lieu ni le moment pour parler de votre augmentation de salaire ou du bonus de fin d’année –ou de l’absence de-.
7. Tes comptes tu ne règleras point ; ta flamme tu ne déclareras point non plus : là aussi, ce n’est ni l’endroit ni le moment pour dire vos 4 vérités au Comptable ou à la Réceptionniste que vous détestez. Vous trouvez au contraire la Réceptionniste jolie et elle vous plait ? Ne dite rien non plus ! La soirée de Noël est une extension du travail, et l’employeur se doit de protéger ses employés de toute forme perçue de harcèlement.
8. Avec tout le monde tu parleras : la soirée d’entreprise est une bonne occasion de réseauter et de parler avec les collègues que vous ne connaissez pas très bien. Ne restez pas dans votre coin ! N’oubliez pas les conjoint(e)s et votre hiérarchie non plus.
9. La bienséance tu te rappelleras : ne parlez pas la bouche pleine, surveillez votre langage, soyez poli etc…etc…Je le répète encore, vous êtes observé !
10. Tes hôtes tu remercieras en partant : la plupart du temps, l’entreprise paiera pour les activités de Noël, qui peuvent coûter très chères. Remerciez vos responsables, simple question de politesse. Et si la nourriture et la soirée n’ont pas été à la hauteur, gardez vos commentaires pour vous !
Vaste et important sujet qu’est la recherche d’emploi pour tout nouvel arrivant, où qu’il se trouve. Le nerf de la guerre pour faire court. Il faudra un peu plus qu’un CV et une lettre de motivations mises aux normes locales, certes un bon début. Il faut toujours commencer par le commencement, n’est-ce pas? Je commencerai d’abord par quelques considérations d’ordre général.
L’erreur première que font beaucoup de nouveaux émigrants est de penser qu’ils vont rapidement trouver un travail au même niveau et au même salaire que ce qu’ils avaient dans leur pays d’origine. La courte réponse à cela est : probablement pas. Bien sûr, il y aura toujours quelqu’un qui aura trouvé l’emploi parfait du premier coup, mais ce n’est pas légion. Ce qui ne signifie pas qu’il va falloir forcément passer par la case « livreur de pizzas » non plus. Je reviens sur ce point plus tard.
Le deuxième piège est de sous-estimer son niveau d’Anglais. Dois-je rappeler que l’Anglais est la seule langue officielle de la province, et que tout se fait dans cette langue? A en croire certains –qui n’ont probablement jamais mis les pieds à Vancouver- il vaut mieux parler Mandarin ou Cantonnais pour trouver un emploi et vivre ici. Parler le Chinois vous sera aussi utile ici qu’à Tombouctou, tout simplement parce qu’il y a déjà toute la main d’œuvre native sur place.
Pour en revenir à l’Anglais, votre niveau dictera le type d’emploi auquel vous pourrez prétendre. Plus il sera bas et moins vous pourrez trouver quelque chose d’intéressant. Donc, évaluez honnêtement votre niveau d’Anglais et partez de là, bien avant de regarder votre expérience et vos diplômes étrangers! Et en passant, un employeur potentiel n’aura aucune difficulté à déterminer votre niveau en entretien d’embauche.
Si votre niveau est vraiment trop bas, faîtes tout ce qui est possible pour parler tout le temps Anglais. Prenez des cours au besoin. Côté travail, vous devrez prendre ce qui se présente, en général de « l’alimentaire » payé au salaire minimum ou à peine mieux : plongeur, livreur de pizzas, caissier de supermarché….Dure réalité, mais ici il faut vraiment parler Anglais si vous voulez faire quelque chose d’intéressant professionnellement!
Pour ceux ayant un meilleur niveau, ce n’est pas pour autant que vous pourrez faire la fine bouche. Pour en revenir au premier point, avant de retrouver votre ancien niveau, il faudra faire vos preuves. Tout ce qui n’est pas Canadien n’est globalement pas reconnu ici. Visez dans votre domaine, mais un ou deux échelons plus bas que ce que vous faisiez dans votre pays d’origine. Par exemple, en France j’étais sur des emplois type assistante de direction, ici j’ai commencé comme réceptionniste. Si cela ne marche pas dans votre domaine premier, voyez si vos compétences sont transférables dans un autre domaine. Ayez un plan A et un plan B, voire un plan C.
Le but est de rentrer sur le marché du travail dans un délai raisonnable et de mettre la fameuse expérience locale sur votre CV. Par-delà le début de l’intégration, il y a aussi une autre raison limpide pour laquelle il faut travailler: le coût de la vie très élevé ici. Il y a souvent de la désinformation à ce sujet, notamment pour les compatriotes Français. A Vancouver, presque tout est plus cher, et encore plus quand on vit sur des économies.
Si l’on vous propose un premier emploi dans votre domaine, mais à un niveau et salaire inférieurs à ce que vous espériez, acceptez! Vous n’êtes nullement obligé d’y rester toute votre vie. Vous cherchez et ne trouvez pas pour diverses raisons? Revoyez vos options. Soit vous tapez dans « l’alimentaire » tout en cherchant mieux, ou vous tentez votre chance ailleurs. Mais n’attendez pas d’être au bord du précipice financièrement!
Ce qui m’amène à la troisième erreur. Beaucoup s’entêtent à ne chercher que sur Vancouver et notamment au centre-ville. Ici, tout le monde veut travailler -et vivre- au centre-ville. En tant que nouvel arrivant, vous allez être en concurrence avec tous les citoyens Canadiens, les autres résidents permanents, les étudiants et les PVT de toute l’agglomération. Autant dire que cela fait beaucoup de monde pour un petit centre-ville!
Il ne faut pas hésiter à sortir de Vancouver et regarder dans des villes comme Burnaby, New Westminster, Surrey, Delta, Langley….etc. Parfois, il faudra même sortir de la région Vancouveroise et aller sur une ville différente. Rien ne vous empêche de revenir sur Vancouver plus tard.
Dans la recherche du premier emploi, il faudra souvent faire des concessions, ce qui n’est pas toujours facile, j’en conviens. Mais si vous ne prenez pas un peu sur vous les premiers temps, le « retour aux sources » risque d’être rapide. La suite au prochain billet…..