Système de santé en Colombie-Britannique
Récemment, le Ministre de la santé gloussait…euh pardon, s’auto-congratulait, sur le fait que le système de santé de la province était le meilleur du pays, selon le Conference Board du Canada.
Quand j’ai entendu cela, je me suis dit qu’il devait y avoir une erreur. Puis, je me suis demandée comment cela devait être ailleurs si c’était vraiment le cas. Penchons-nous un peu sur le fonctionnement du système ici.
Les services publics de santé sont administrés par le Medical Service Plan, ou MSP. Cette Administration est financée à 100% par les contribuables de la province. Le MSP est payant et obligatoire. Tous les résidents doivent s’enregistrer et payer un montant mensuel, basé sur la composition familiale. Les personnes ayant un revenu de moins de 30 000$ annuel ont droit à une réduction.
A cela, s’ajoutent de généreuses contributions du gouvernement provincial, contributions venant en majorité des impôts perçus. La santé est le plus gros poste du budget.
Ce qui est couvert par le MSP :
· consultations chez le médecin ou spécialistes –avec référence du médecin de famille-
· services de maternité et pédiatrie
· chirurgies
· podologie
· chambre d’hôpital commune
· analyses et radiographies faites à l’hôpital
· médicaments administrés à l’hôpital
· soins dentaires à l’hôpital
· certains examens des yeux
En gros, pas grand-chose! Il vaut mieux avoir une bonne mutuelle. A noter qu’il y a un délai de carence de 3 mois pour les nouveaux inscrits. Si vous êtes dans une autre province, le MSP vous remboursera les soins d’urgence, mais aux tarifs de la Colombie-Britannique. Le MSP ne marche pas à l’étranger.
L’accès aux médecins et aux soins n’est pas évident. On ne compte plus les heures d’attente aux urgences, les mois d’attente pour voir un spécialiste ou pour faire des examens, les annulations d’opérations chirurgicales, le matériel défectueux, le manque de lits à l’hôpital…toutes les semaines cela fait la une des journaux!
J’ai la relative chance d’être en bonne santé et jusqu’à présent, je n’ai pas eu trop à me frotter au système. Le peu de fois où j’ai dû le faire, j’ai eu l’impression de jouer à la loterie. Cela m’inquiète. Je me demande si je vais être correctement diagnostiquée ou si l’on va me soigner à temps, le jour où j’aurai un gros pépin de santé.
En 2008, un médecin, directeur de l’unique clinique privée de Vancouver, a engagé une bataille judiciaire avec la province pour plus de privatisation des services de santé. Son principal argument est que le fait de n’avoir qu’un système public est anticonstitutionnel et contre la Charte des Droits et des Libertés. L’affaire a été renvoyée en Mars, donc dans quelques jours.
Personnellement, je ne suis pas contre l’introduction d’un système de santé privé. En France –d’où je viens-, les 2 systèmes cohabitent depuis des années. Pourquoi forcer tous les gens à attendre 1 an pour une opération chirurgicale à l’hôpital, quand une clinique privée peut faire la même opération sous 2 semaines…?
Ici, beaucoup arguent qu’un tel système favoriserait les plus riches. C’est probablement vrai, mais au moins les gens auraient le choix. Parfois, c’est ce qui pourrait faire toute la différence entre vivre et mourir….
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