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Un nouveau départ


Pour me présenter en quelques mots (…), je suis une

femme de 32 ans mariée et nous avons un garçon de 5 ans, je suis infirmière

puéricultrice et mon mari est analyste programmeur et game-designer .

D’un caractère plutôt

enthousiaste, je vois le verre à moitié

plein et j’aime les défis, j’aime apprendre,

changer d’environnement et les déménagements, changement de travail ne

me font pas peur. Ma devise est « Carpe Diem »sans doute accentuée

par de trop tristes et précoces évènements dramatiques familiaux qui m’ont

apprit à aimer la vie et profiter pleinement de chaque instant.

Pour certains je passe pour

quelqu’un qui fonce d’abord et qui réfléchit ensuite à l’image de mon signe

astrologique, le bélier. Mais pour le

coup notre expatriation s’est un peu faite dans la précipitation !!! Non

de par mon fait mais de par « c’est le moment ou jamais !!! »

Donc quand mon mari m’a annoncé

en avril 2012 qu’on partait vivre pour septembre 2012 au Québec , j’ai dit « allez !

C’est parti ! »

Nous n’avions pas visité le

Québec mais cela faisait au moins 5 ans qu’on s’imaginait passer de l’autre côté de l’Atlantique, et à

chaque fois que des proches nous relataient des expériences d’amis qui avaient

fait le grand saut, on ne pouvait s’empêcher de se faire la réflexion :

« Et pourquoi pas nous ? »

Nous avons toujours été attirés par le Québec

pour la qualité de vie, la chaleur de ses habitants, les possibilités

professionnelles intéressantes et la famille (les cousines de mon époux sont Franco-québécoises).

De nombreuses questions sont normales dans le processus

d’immigration, c’est pourquoi après l’annonce de notre départ, notre

famille a pensé dans un premier temps que c’était des paroles

en l’air.

Je les imagine très bien se demander :

« Pourquoi désirent-ils habiter dans un autre pays ? » ( On

est pas bien ici ? )

« Qu’est ce qui les pousse à traverser un océan alors

qu’ils ont un enfant qui va être éloigné de sa famille? »

« Alors qu’il n’y a ni guerre ni tsunami pourquoi

décident –ils de s’échapper dans un autre pays ? »

Est-ce que la réflexion de l’expatriation est bien plus profonde ? Viendrait-elle

d’un fantasme de l’enfance ?

Je ne pourrais le dire… partir à

l’aventure un sac sur le dos et découvrir d’autres sentiers, d’autres cultures,

une autre vie tout simplement… Est-ce que cela ne nous ferait pas rêver ?

GO ! Go ! Go ! On y va et on ne réfléchit

plus sinon on n’y va plus finalement…

Bon je m’éparpille, tout ça pour en revenir à ma

présentation :

En 2012 nous apprenions que l’entreprise pour laquelle

travaillait mon époux devait se mettre en faillite, mon mari n’a pas attendu la

fin de contrat pour se lancer à la recherche d’un emploi, étant informaticien

il avait un bon bagage pour être embauché au Québec, mais une des conditions

était qu’il poursuive son travail dans

les jeux vidéo. Le Québec étant réputé pour son potentiel dans cette branche,

c’était l’idéal. Après de multiples entretiens via « Skype » avec

différentes entreprises renommées en la matière, nous avons choisi les premiers

à avoir proposé une embauche à mon époux. Finalement nous voilà heureux mais

surpris ! Oui !nous allions au Québec ! Youpi ! Mais non ce

n’était ni Montréal ni Québec… c’était Chicoutimi !!!!

Pendant les 6 mois de préparations de notre départ, j’en ai

profité pour faire des recherches (entre autre sur immigrer.com et autres) à

propos de ma reconnaissance de diplôme d’infirmière. J’ai donc appris que

désormais il y avait de nouveaux accords entre la France et le Québec pour

faciliter les échanges d’infirmières entre ces deux pays. Génial !!!ça

m’arrangeait bien ! j’ai donc prit

contact avec l’Ordre des Infirmiers et Infirmières du Québec pour commencer mes

démarches de reconnaissance, le temps de remplir tous les documents rassemblés

dans « la trousse » nous étions déjà en août soit un mois avant notre départ). En même

temps j’avais déjà passé un entretien d’embauche avec une des coordinatrices de Recrutement Santé Québec ( Mme Rolande Chartier)qui m’a dit que mon profil

était très intéressant pour l’’hôpital d’enfants de Sainte Justine ! Oui

mais moi je vais vivre à Chicoutimi !!! Elle m’a expliqué qu’aucun hôpital

du secteur n’avaient passé d’accord avec Recrutement Santé Québec mais qu’elle

allait les contacter.

2 semaines avant de partir,

Mme Chartier me rappelle pour m’annoncer que ça va être vraiment

difficile sur Saguenay pour trouver un

emploi et me dit « est-ce que vous avez pensé à rechercher dans un autre

domaine ? » Je n’en crois pas mes oreilles, c’est vraiment la douche

froide, mais d’une nature optimiste je me suis dit : « Je verrais

bien sur place !!! 2 semaines avant de partir je me rends compte également

que je suis enceinte, waouh !!! Une autre surprise de ce genre et je fais

une attaque !!!Et enfin 2 semaines avant de partir nous vendons notre

maison en une seule visite avec nos meubles à l’intérieur !!!

Bon après une belle fête de départ nous voilà a l’aéroport

avec nos visas touristiques, puisque notre permis temporaire est en retard sur

les délais…Mais non il ne faut pas stresser !!! La petite famille, notre

chat, belle-maman et un ami nous accompagnant pour le départ dans notre

nouvelle vie.

Nous sommes passés par une avocate Française expatriée (

depuis 5 ans au Québec qui s’est spécialisée dans les démarches d’immigrations.

Elle nous attendait à notre arrivée afin qu’on ne soit pas perdu, visite de la

ville, des magasins, des administrations, on a tout fait en 5 jours sur Québec

puis nous avons rallié Chicoutimi. J’avais signé un bail pour un appartement

meublé en demi-sous-sol via kijiji.com, mais à part 3 photos postées sur

l’annonce, nous n’avions aucune idée de ce que nous allions y trouver…

Et là c’est un peu la déprime, l’appartement est refait à

neuf mais en ce qui concerne le demi-sous-sol, je dirais plutôt sous-sol

attenant au garage du propriétaire qui lui habite avec sa petite famille au

dessus. Bien que fort sympathique il nous explique ses grands projets

d’agrandissement de l’appartement, d’ouvrir les lucarnes etc. Vous comprendrez

qu’en plus du manque de lumière flagrant je n’étais pas réjouie d’apprendre qu’il allait faire des travaux

dans sa maison.

J’avais eu le malheur de signer un bail de 8 mois, et on

culpabilisait un peu parce qu’il était vraiment sympa le proprio…Mais quand les

travaux n’en n’ont plus fini et qu’il ne nous prévient que le matin pour casser

un mur dans l’appartement dans lequel on vit, que les allers et venues des

ouvriers ou du proprio se font de plus en plus fréquents et que (oui il est

chez lui mais y en a marre de ne pas être tranquille dans son propre

logement !!! On a fini par chercher ailleurs et je ne regrette pas du

tout !!!)

Malheureusement au bout de trois mois ma grossesse s’est

arrêtée, je venais enfin de trouver une clinique pour mes examens de

grossesse…difficile moment à passer loin des siens, mais j’ai eu la chance

d’avoir une consultation par téléphone ( ma mère et ma sœur étant sages-femmes) J’ai également pu goûter aux joies des

urgences, vu que mon cas était hémorrurgent je suis passée très rapidement et j’ai vraiment était très bien prise en

charge avec soutien autant physique que moral.

En ce qui concerne l’obtention du permis de travail de mon

époux nous le reçûmes enfin !!! 17 jours après notre arrivée, nous avons

alors pris la route vers le poste frontière de Jacksman dans le Maine afin d’y

faire le tour du poteau. Première prise de contact avec les officiers des

douanes américaines et là j’ai bien cru que nous n’allions plus nous en sortir : prise d’empreinte, fouille de la voiture, questions

multiples en tout genre (avec mon mauvais anglais ça avait l’air tendu…) et

quelle a été ma joie d’arriver enfin du

côté Québécois.

Finalement mon fils m’a accompagné pendant ces 9 premiers

mois (bataillant avec mes papiers administratifs de reconnaissance de diplôme),

je me suis fait des amies grâce au travail de mon conjoint, grâce à mon blog ou

grâce au groupe Regroupement des Infirmières Françaises au Québec ( Rifq ) (http://rifq2012.wix.com/rifq#!qui-sommes-nous-?)

qui milite pour la reconnaissance de notre diplôme d’infirmière à un niveau Bac

au Québec pour les diplômées d’avant 2012)

En prenant du recul sur le chemin parcouru je pense que nous

avons eu un beau parcours et je me sens intégrée. J’aime me rappeler qu’il faut

ouvrir les yeux comme un enfant qui vient de naître ( quoiqu’on sait qu’il ne voit

qu’à un dixième à la naissance et encore pas les couleurs…)Ecouter, entendre,

prendre du recul et ne pas juger comparer, parce qu’il y a des différences

(c’est ce qui fait qu’on est dans un autre pays, autre continent, etc.) mais en

quoi nos us et coutumes seraient mieux ou pire, tout est nouveau.

A aucun moment je

n’ai pensé retourner en France (ce n’est peut-être pas probant vu que nous

habitons au Québec depuis moins d’un an) je me sens bien avec ma nouvelle vie,

moins de stress, plus d’espace et une

tranquillité d’esprit pour les activités au quotidien.

J’espère ne pas avoir perdu trop de lecteurs au fil de mes quelques mots (…),

je reste à votre disposition pour des informations .

N’hésitez pas à faire un tour sur mon blog

aventuresdufjord.canalblog.com pour avoir des précisions ou visiter la région

du Saguenay-Lac-Saint-Jean.

Bien à vous,

Aloane

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