Sur ma bicyclette
Vous êtes sur votre vélo, en plein cœur de Montréal… Tout à coup, la tuile. C’est la crevaison. Vous n’avez bien entendu pas sur vous de rustine, pas de chambre-à-air de rechange, pas de vélo de secours… Vous n’avez pas souscrit d’assurance dépannage avec remorquage… Pas de panique. À Montréal, la culture de la bicyclette est telle qu’il est rare que vous vous trouviez à plus de deux pâtés de maison d’une boutique qui vend, loue, et répare des deux roues non motorisés.
Je me demande parfois si la ville entière n’a pas été conçue autour de ses pistes cyclables, d’ailleurs. Des pistes cyclables pour la plupart bien séparées de la route par un petit trottoir, correctement balisées… Loin de l’aménagement de Paris, par exemple, dont les autorités ont eu la bonne idée de placer celles-ci soit dans les couloirs de bus, soit sur les trottoirs. À Paris, un vélo sans sonnette est un engin de mort. Un piéton qui ne regarde pas où il marche prend le risque de se faire écraser à chaque instant. Attention, je n’ai pas dit que tout était parfait à Montréal. Les cyclistes, dont je suis à mes heures perdues, ne sont pas forcément aussi civilisés qu’on le souhaiterait. À Montréal aussi, le respect des feux de signalisation n’est qu’une option. Pour le cycliste Montréalais comme pour le Parisien, le piéton n’est qu’un empoté, l’automobiliste une tare. Mais circuler à vélo y est autrement plus agréable que dans bien des villes du monde.
Des vélos, on en trouve ici de tous les types, de tous les looks. Dans la ville ou la mode ne se traduit pas dans l’habillement, ou plutôt dans laquelle toutes les tenues vestimentaires sont à la mode, le vélo semble avoir pris le pas en tant qu’accessoire. Dis-moi quel vélo tu conduis, je te dirai qui tu es. Le hipster (grosso modo l’équivalent du bobo en Amérique du nord – j’ai conscience en disant ça de choquer les hipsters ET les bobos, mais quand on regarde de l’extérieur, c’est quand même très proche…) l’aime vintage, customisé, unique… Le grano (encore un terme québécois, il faudra vous habituer) l’aime vieux, récupéré, à la peinture écaillée et à la chaine grinçante. Le campagnard l’aime tous chemins, aux roues larges dont le relief rappelle le tout terrain. Le sportif l’aime 100% carbone, léger, aux pneus plus fins qu’un cheveu coupé en quatre.
Le cycliste n’hésite pas, le cas échéant, à sortir sa tenue du Tour de France pour se rendre le matin à son bureau. Bien sûr, on se change en arrivant, cela va de soi. Mais sur le trajet, on adopte le style entre-jambes moulant et chandail aux couleurs de son sponsor… qui n’a jamais déboursé un centime inconscient qu’il est de votre simple existence.
Le vélo pour aller au boulot… Mais aussi le vélo pour se balader le dimanche. Montréal regorge d’itinéraires qui permettent de découvrir la ville et ses environs. L’un des plus célèbres, et sur lequel j’emmène tous mes amis venant visiter la Belle Province, mène du Vieux Port à Lachine, sur le canal du même nom. Une belle sortie au bord de l’eau, avec à mi-chemin le marché Atwater, halte idéale pour se requinquer et se rassasier d’une brochette satay ou d’un sandwich au homard.
Dans les parcs environnants, partout au Québec, des itinéraires spéciaux sont aménagés pour les cyclistes. Car le vélo n’est pas l’apanage de la ville, il est aussi sport de plein air, pratiqué comme une religion par de nombreux Québécois.
Pour plus d’informations sur ces balades,n’hésitez pas à me contacter via mon site www.lemondeestmonvillage.com .
Tout de même, il reste un pas important à franchir. Car si le vélo est roi en été… il est totalement reclus dans les garages l’hiver. Pas parce que faire du vélo par -30 est dérangeant… Mais parce que les pistes cyclables ne sont pas déneigées. Alors j’ose poser la question : À quand le passage du chasse-neige sur les couloirs cyclables ?
0 Commentaire
Commentaires recommandés
Il n’y a aucun commentaire à afficher.