Le vieux sage prodigue ses conseils
Sans m’en rendre compte, petit à petit, je suis passé du statut de petit nouveau à qui on explique la vie au Québec, à vieux sage qui prodigue ses conseils avisés aux immigrants débutants.
Quand, comment le changement s’est fait, je serais bien incapable de vous le dire. En revanche, je me souviens très bien du moment où je me suis rendu compte que la transition s’était opérée. Nous étions chez des amis, à une soirée à laquelle nous étions invités non-seulement car nous sommes d’excellente compagnie ( !) mais aussi pour faire bénéficier à un couple de « nouveaux » de nos conseils avisés en matière d’intégration réussie.
Bien entendu, je n’ai pas la prétention de penser que mon intégration puisse être considérée comme réussie après moins de deux ans de présence au Québec. De l’avis de nombreux experts, et par experts j’entends des gens comme vous et moi, mais vivant ici depuis des temps immémoriaux et ayant pu observer l’arrivée, l’installation, et souvent le départ de nombreux postulants à l’intégration…
De l’avis de nombreux experts, donc, le test est le 3ème hiver. Je n’en ai que deux à mon actif, et encore avec une légère tricherie puisque je me suis évadé au milieu de ces deux hivers pendant plus d’un mois (Je me félicite tous les jours d’avoir créé mon agence de conseil en organisation de voyages – www.lemondeestmonvillage.com , qui me permet ce genre de pause dans l’hiver Québécois !).
Mais si je ne suis encore qu’en phase de confirmation, je me sens tout à fait qualifié pour donner des conseils de base à des Français fraîchement arrivés, des étoiles pleins les yeux ! Pas toujours, ceci-dit. Car si certains ont pris leur décision de venir s’installer rapidement, avec l’enthousiasme naïf de celui qui ne sait pas où il met les pieds, d’autres ont tellement muri leur projet qu’ils savent parfois plus de choses sur la vie Québécoise en arrivant que moi après 18 mois sur place !
En tout cas, la discussion est toujours intéressante, qu’il s’agisse de conseiller ou simplement de partager les expériences, comme la première visite chez Jean Coutu ou Canadian Tire, la première poutine, la première visite (argh) chez le médecin…
Les discussions tournent vite autour de la langue, des différences de vocabulaire, de l’accent (je parle de notre accent français, bien sûr !). Ce n’est pas le plus important, loin de là, mais c’est sans aucune hésitation le sujet le plus drôle ! Toutes les questions administratives, les pistes pour trouver un emploi, les « règles » de société…
C’est finalement en en discutant avec des gens qui n’ont aucune expérience du Québec que l’on s’aperçoit que l’on a progressé, que l’on a appris à s’adapter petit à petit, et que oui, finalement, on commence à se sentir chez soi, au Québec !
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