Chronique 6, Hibernation
Je n’ai rien tourné depuis un an, je n’ai pas cherché de stage, je ne fais plus de sport, et je ne suis pas allée à New-York.
En un mois j’ai réussi à me faire traiter de pourceau, petite bourgeoise, gamine lourde, et fille froide.
Enfin j’ai regardé la feuille grande et vide… et blanche…et surtout vide, d’une trop longue comédie romantique dans laquelle je ne me reconnaissais plus.
Mois de Mars, quand remontent des fontes les déchets accumulés sous de trop blancs manteaux.
L’été ranime nos corps et l’hiver nous rafraîchit les idées. Entre temps Le printemps moite et grisailleux écoule sur la vie sa tiédeur, pour la rendre pire que malheureuse, médiocre.
Et pourtant j’aime la vie.
Heureusement, le printemps canadien est la saison des cabanes à sucre.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Cabane_à_sucre
Un dimanche de Pâques le joyeux patchwork franco-québecois embarque dans le van de Clara (organisatrice de nos sorties pédagogiques) pour Saint-Anne–des-Plaines et la cabane réservée trois semaines à l’avance, cossue et chaleureuse dans ses rondins de bois.
L’idée prochaine de mes pieds plantés dans la terre, et de mes yeux endormis d’horizons bucoliques apaisait mon esprit. Fatiguée d’en vouloir au monde et surtout fatiguée de moi-même je battais en retraite.
Une fois rafraîchie des pluies printanières, je laissais mes griefs contre les travers individualistes de mon environnement, au profit d’un constat plus vrai et pertinent.
C’était l’âge adulte qui depuis huit mois me tendait les bras pour le meilleur et pour le pire.
Le suite sur mon blog avec d'anciennes chroniques publiées depuis mon arrivée en Septembre
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