Question de choix
Je ne sais pas si c’est la grisaille persistante de l’Hiver ou l’approche des 7 ans au Canada, mais me voici à nouveau en pleine introspection, remplie d’interrogations. Sauf que, cette fois,ce n’est pas lié à mon immigration. Je dois dire que je ne me considère plus comme une immigrante, mais comme une Franco-Canadienne vivant à Vancouver, entre autres.
Bien sûr le fait d’avoir immigré au Canada reste un évènement important de ma vie, mais cela ne résume en aucun cas ma vie entière, ni mon identité. En fait, je trouve très réducteur de résumer une personne à un seul statut d’immigrant. Et c’est bien souvent ce qui arrive, malheureusement. Un certain nombre de gens ne l’entendra pas de cette oreille,mais pour moi, la boucle de l’immigration Canadienne est bouclée, avec tous les hauts et les bas allant avec.
Je me suis longtemps retrouvée entre deux chaises, tiraillée entre le Canada et la France, pensant que je devais choisir entre les deux. Graduellement, je me suis rendue compte que mon choix avait été fait bien avant que j’arrive au Canada, il y a exactement 10 ans de cela, en 2003, quand j’ai commencé les démarches d’obtention de résidence permanente. 10 ans plus tard, par-delà le simple endroit où je me trouve, le Canada est l’endroit où je veux vraiment être. Cela fait du bien d’être enfin assise!
J’ai choisi de ne pas immigrer « en tribu ». Un choix peut-être courageux, peut-être égoïste mais qui s’est avéré être le meilleur par rapport à ma situation. Je pense beaucoup à mes parents, et oui ils vieillissent, mais leur place est belle et bien « là-bas » et non « ici ». J’ai aussi choisi de ne pas rester « entre Français ». C’est fou ce que l'on a pu me demander, au début, pourquoi, en tant que Française, je n’étais pas à Montréal ou ailleurs au Québec. Comme si ma nationalité et ma langue maternelle devaient automatiquement dicter mon lieu de résidence, comme si je n’avais pas mon mot à dire, comme si je n’avais pas le choix en somme!
Pourtant, nous avons tous choisi de venir au Canada, y compris les gens ayant fui un pays en guerre ou en proie à la dictature, même si ce n’était pas forcément ce dont ils avaient rêvé, j’en conviens. Et avec le choix que nous avons fait vient une cohorte de conséquences qu’il faut assumer à un moment ou un autre.
Aujourd’hui, mes interrogations portent sur le fait de continuer, ou non, à Vancouver. Après presque 7 ans dans cette ville, j’ai envie d’autre chose….du moins c’est le sentiment que j’ai. Disons que j’aime beaucoup la ville en général, mais je n’y ai pas forcément trouvé tout ce que je cherchais. Je me doute bien qu’aucun endroit n’est parfait et ne m’apportera tout ce que je veux, mais il y a un ou 2 points qui ne sont pas négociables pour moi. Je précise que si je pars, ce sera pour aller ailleurs au Canada. Je ne me vois pas vivre dans un autre pays pour le moment.
Affaire à suivre, mais tout comme j’ai choisi d’aller à Vancouver, je choisirai d’en partir…ou non!
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