Bon, je ne vais pas répondre en détails à PP, mais juste quelques points. Je suis d'accord avec une partie de ce que tu dis, mais je ne pense pas que cela soit aussi simple que d'avoir une attitude qui rentre dans une de tes deux catégorie (jalousie malsaine ou désir de prouver ses compétences). Il y avait une série d'articles intéressante à ce sujet il y a deux jours dans Le Temps (quotidien suisse pas vraiment de gauche), mais malheureusement le lien est payant. Cette analyse démontrait quelques points: - la rémunération astronomique des patrons a pris l'ascenseur depuis les année 90, passant d'un niveau "éthiquement acceptable" à un niveau totalement inimiginable (jusqu'à 2000 fois ce que reçoit l'employé de base). - en même temps, on voit l'émergence des "working poors", ces gens qui ont un emploi à temps plein mais qui ne peuvent pas vivre avec ce qu'ils gagnent... et cela arrive partout (j'ai vu des études là dessus au Canada, aux États-Unis et en Suisse, il y en a probablement ailleurs aussi). - la classe moyenne est effectivement en train de disparaître (pas seulement pour cette raison, mais ça n'aide pas ), avec toutes les conséquences que cela implique. - contrairement à ce qu'on croit, ce genre de différences n'est pas l'apanage des États-Unis; la situation est similaire en Europe. La différence, c'est que quand les grands patrons font vraiment des bêtises, aux États-Unis il y a aux moins parfois des conséquences.. voir l'affaire Enron. - d'ailleurs, cela en est au point que la rémunération de certains patrons soulèvent des interrogations éthiques (très fondées à mon avis!), et pas seulement des protestations de syndicaleux frustrés! Il n'y a qu'à voir certains mouvements d'actionnaires récemment. Franchement, je ne suis pas contre le fait que certaines personnes gagnent plus que moi... mon chef fait probablement 2 à 3 fois mon salaire, mais il le mérite. Mais si le CEO de ma compagnie fait 2000 fois mon salaire, et que dans le même temps il bloque mon salaire et/ou me licencie, bonjour la motivation. En tout quand ce qui est clair c'est que cela casse totalement le concept de loyauté envers l'entreprise. Je sais, c'est une idée démodée de toute manière, vous allez me dire.... chacun pour soi dans un monde de requins. Mais j'ai l'utopie de croire que le système idéal n'est ni le communisme absolu (pareil pour tous et pas de questions, nivellement par le bas) ni le capitalisme sauvage (je m'enrichis un max et tant pis si je dois écraser les autres pour ça), mais un modèle intermédiaire... où justement l'employé peut comprendre et accepter la rémunération du patron parce qu'il fait quelque chose pour mériter ce salaire (pas seulement en maximisant les profits à court terme pour les actionnaires!!!), et aussi parce que ce salaire reste à des niveaux éthiquement acceptable.