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oiseau

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    oiseau a reçu une réaction de koolkat dans que veut dire la phrase "je me souviens"   
    Je sais pas pour toi Daria mais je crois ce post va degenerer...peut etre il devrait le fermé...toi qui la ouvert donc toi qui décide ou pas de demande aux modérateurs de justement modéré les dires qui peuvent débouché tout autrement
    Bonne journée
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    oiseau a reçu une réaction de En.ia dans que veut dire la phrase "je me souviens"   
    Aux modérateurs je crois que mon dernier messages explique pourquoi je ne crois plus refaire surface sur certains sujets ici puisque le monde dénigre tout le monde. ou plutot tous les mots ici, les fra.... son parfais mais tous les autres...ouff je crois ma belle Daria que je comprends tressss bien ce que tu peux ressentir quand on dit ce qu'on pense et que certains avec une toute autre pensées justifie tous les mots un par un...Pour ceux qui me connaisse merci et pour les autres désolé
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    oiseau a reçu une réaction de Guinness dans que veut dire la phrase "je me souviens"   
    Je viens de moins en moins a cause de tout ca mais change pas je t'aime comme ca boussa
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    oiseau a réagi à Invité dans que veut dire la phrase "je me souviens"   
    oiseau ! je porte la poisse ! depuis hier, celui qui a eu affaire a moi aura des problèmes : et ça dégénère ! donc, si vous répondez a daria30 ... le forum s'emporte !
    mais laisses tomber . merci beaucoup pour ta réponse ! et c'est clair que c'est du copié-collé pas besoin de le préciser !
    et puis les gens des fois adorent provoquer c'est comme un jeu ! crois moi rien de méchant ! j'en suis sure ! et c'est petits pique entre nous ! nous fait faire passer le temps, et s'amuser !
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    oiseau a réagi à Invité dans que veut dire la phrase "je me souviens"   
    je pense que nous devrions fermer le sujet, j'ai eu réponse a ma question, et pleinement d'ailleurs ! je demande la clôture du sujet . merci
    et merci oiseau ma chérie !
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    oiseau a réagi à Guinness dans que veut dire la phrase "je me souviens"   
    Tu remercies la personne qui a fait un copier-coller et pas celle qui a écrit le texte ?
    Drôle de notion du savoir-vivre...
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    oiseau a reçu une réaction de koolkat dans que veut dire la phrase "je me souviens"   
    Aux modérateurs je crois que mon dernier messages explique pourquoi je ne crois plus refaire surface sur certains sujets ici puisque le monde dénigre tout le monde. ou plutot tous les mots ici, les fra.... son parfais mais tous les autres...ouff je crois ma belle Daria que je comprends tressss bien ce que tu peux ressentir quand on dit ce qu'on pense et que certains avec une toute autre pensées justifie tous les mots un par un...Pour ceux qui me connaisse merci et pour les autres désolé
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    oiseau a reçu une réaction de scrogn dans que veut dire la phrase "je me souviens"   
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    oiseau a reçu une réaction de scrogn dans que veut dire la phrase "je me souviens"   
    Je me souviens", la devise du Québec

    Cest en 1978, soit deux ans après la retentissante victoire des souverainistes aux élections générales, que le ministère des Transports décida de modifier linscription présente sur les plaques dimmatriculation.

    Jusque-là, nous pouvions y lire une très touristique « La belle province », alors quà compter de 1978, le slogan fût remplacé par la sulfureuse devise « Je me souviens ».




    Une plaque de 1973

    Parti souverainiste au pouvoir aidant, cela fût interprété comme un signe de défiance envers lautorité canadienne. En effet, il apparaissait clairement que le Québec préférait se souvenir de ses origines françaises, que de son attachement à la fédération. Notez que figurait sur la précédente inscription, lallégeant terme de « province ».

    Honnêtement, même sil est très clair que le gouvernement de lépoque souhaitait se débarrasser de lencombrant terme « province », je ne pense pas quil sagissait nécessairement dune quelconque défiance envers le Canada.

    Dailleurs, la devise en tant que telle, existait bien avant larrivée des souverainistes au pouvoir. Elle orne les armoiries du Québec depuis 1939, et fût même apparue en 1883 ! Preuve que lirritabilité des fédéralistes na ironiquement pas de mémoire, elle !

    Mais doù vient la devise ?
    Cest en 1883 donc, que larchitecte québécois Eugène-Étienne Taché, proposa un dessin de la façade du Palais législatif de Québec (il sagit en fait de lactuel hôtel du Parlement). Sur le fronton, il avait reproduit les armes de la province, ainsi que la devise « Je me souviens ». À partir du moment où le contrat fût signé avec le gouvernement (soit le 9 février 1883), nous pouvons dire que cette devise pris un caractère très officiel, étant donné que linscription ornerait dorénavant lédifice institutionnel le plus important au Québec.

    Pour lanecdote, les armoiries présentes actuellement sur le Parlement (photo ci-bas), ne sont pas celles dessinées par Taché, mais ont été modifiées dans les années 1960, suite à des réparations effectuées sur la façade. Les autorités profitèrent des travaux pour y placer les armoiries officielles, telles que établies en 1939.




    Les armoiries à lentrée du Parlement de Québec

    Maintenant, reste à savoir si Eugène-Étienne Taché était le véritable auteur de cette devise, et si tel nest pas le cas, doù venait son inspiration ?

    Linspiration poétique, mais improbable

    En 1978, une lette envoyée au « Montréal Star » par Hélène Pâquet, descendante de Eugène-Étienne Taché, expliqua que la devise est en fait incomplète et serait tirée du poème suivant : « Je me souviens/Que né sous le lys/Je croîs sous la rose. »

    Cependant, les propos de Hélène Pâquet vont à lencontre de ce que pouvait dire Étienne-Théodore Pâquet, gendre de Eugène-Étienne Taché près de 40 années auparavant. Pour lui, le pays tout entier devait saluer lesprit de synthèse de Taché, qui a réussit, en trois mots, à résumer lhistoire et les traditions du peuple Québécois. Il souhaitait que Taché puisse être autant considéré que Routhier et Lavallée, les auteurs de « Ô Canada ».

    De plus, jamais personne na pu prouver lexistence du poème cité par Hélène Pâquet, surtout quil en existe une autre variante, comme altérée par la rumeur : « Née dans les lis, je grandis dans les roses ».

    Cependant, on peut trouver un début dexplication dans la confusion ainsi créé, sur une médaille-souvenir datant de 1908. Cette médaille, gravée à loccasion du troisième centenaire de la fondation de la ville de Québec, porte linscription suivante : « Dieu aidant, loeuvre de Champlain née sous les lis a grandi sous les roses ». Lon voit donc doù semblerait venir ce « fameux » poème fantôme, mais cette gravure fait mention de la ville de Québec (fondée par Champlain), et le « Je me souviens » est bel et bien absent.

    Mais ne pensez pas y voir là, de toutes façons, lorigine de la devise du Québec. Car comme lécrit Gaston Déchênes, Taché « était un héraldiste accompli qui savait quon ne peut concevoir des armoiries avec une devise de douze mots ». Là-dessus, les spécialistes sont daccord, « Je me souviens » ne fait pas partie dun quelconque poème, même si la rumeur populaire y voit un aspect plutôt sympathique.

    Après la poésie, la chanson !

    Pour Conrad Laforte (ethnologue et bibliothécaire Québécois) auteur du « Catalogue de la chanson folklorique française », Taché sest inspiré de la chanson populaire « Un Canadien errant », écrit par Antoine Gérin-Lajoie en 1842.

    Dans le texte du « Canadien errant », lon peut y lire :

    « Si tu vois mon pays,
    Mon pays malheureux,
    Va dire à mes amis
    Que je me souviens deux. »

    Contrairement au poème de Hélène Pâquet, dont on ne retrouve trace nulle part, la chanson « Un Canadien errant » a le mérite dexister bel et bien (et le « Je me souviens » dy être présent). Maintenant, difficile à dire si cette chanson est la véritable source dinspiration de larchitecte du Parlement. Là non-plus, rien ne permet de le confirmer.

    Edith Fowke, dans le « Penguin Book of Canadian Folk Songs », évoque la révolte des Patriotes de 1837-1838, à la suite de laquelle, des Canadiens-Français furent emprisonnés, déportés ou pendus. Ceux qui échappèrent aux autorités britanniques furent contraint à lexil aux États-Unis. Leur destinée aurait donc été une inspiration pour Antoine Gérin-Lajoie. À partir de 1842, les Canadiens-Français chantèrent « Un Canadien errant » de lAcadie aux Territoires du Nord-Ouest.

    Linspiration historique

    De son côté, Pierre-Georges Roy pense que « les mots [que la citation] contient sont une heureuse conception puisquils disent clairement le passé, le présent et le futur de la seule province française de la Confédération canadienne ».

    Ceci est à mettre en parallèle avec ce quaurait dit le juge Jetté, en 1890, évoquant les sentiments des Canadiens-Français lorsque le drapeau français réapparut sur le fleuve en 1855 : « Oui, je me souviens, ce sont nos gens ». Mais là aussi il faut rester prudent, car il nexiste à ce jour aucune preuve tangible de lexactitude des termes employés par le juge.

    Une devise liée au parlement

    Jacques Rouillard, Professeur au département dhistoire et responsable du programme détudes québécoises de lUniversité de Montréal, écrivait dans Le Devoir en 2005, un début dexplication.

    () « le sens de la devise doit être interprété comme un texte introduisant à lHôtel du Parlement lui-même, que Taché conçoit comme un « témoin » de lhistoire du Québec, un lieu de mémoire destiné à illustrer de manière symbolique lidentité du Québec. Lornementation générale de lHôtel du Parlement devient la clef pour saisir la signification de la divise. »

    Par contre, Jacques Rouillard semble totalement ségarer, lorsquil y voit « la reconnaissance envers la Grande-Bretagne pour nous avoir accordé la liberté politique ». Cette thèse a été largement écartée par Gaston Déchênes, qui a sans aucun doute, une plus grande expertise et connaissance sur le sujet.

    Christian Gagnon, dans Le Devoir, répond dailleurs à Jacques Rouillard de belle façon : « Dans certains milieux canadiens-anglais, on ne manque pas une occasion de soutenir dautres mensonges voulant que les Filles du Roy aient été des prostituées, les premiers colons de Nouvelle-France, danciens bagnards, Dollard-des-Ormeaux, un voleur de fourrures, et les Canadiens-français anti-conscriptionnistes, des lâches. Dans le cas du « Je me souviens », il serait apprécié que nos universitaires ne se fassent pas les courroies de transmission de cet autre exercice de désappropriation et de détournement de sens des symboles historiques nationaux de notre peuple, comme ce fut le cas pour lhymne « Ô Canada », la feuille dérable et le castor ».

    Mais là où Rouillard à raison, cest dans lintention de créer un sanctuaire de la mémoire, de lhistoire et de lidentité dun peuple. La présence des statues, que cela soit de Britanniques, de Français et dAmérindiens (un cas unique sur des édifices parlementaires canadiens) sur le pourtour du Parlement, évoque une sorte de « Panthéon » des personnages ayant influencé le Canada-Français.

    Pourquoi faire compliqué ?

    Effectivement, pourquoi donc faudrait-il que cette devise soit incomplète ? Si cela avait été le cas, Taché aurait eu très largement le temps de lévoquer, de lécrire, ne serait-ce que dans les correspondances quil entretenait avec les autorités, au moment de la conception de son projet.

    Encore là, Gaston Déchênes résume très bien ma pensée : « La devise « Je me souviens » invite tout simplement à se souvenir notamment de ce que la décoration de la façade de lHôtel du Parlement évoque. En ce sens, la devise du Québec est ouverte et ne comporte pas de jugement de valeur (contrairement à lautre devise où plusieurs ont vu les bienfaits de la Conquête [ndlr : les "fameuses" roses]). »

    Voyons donc cette devise, surtout celle présente sur le Parlement, comme un témoin de lhistoire du Québec. À notre devoir de mémoire.
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    oiseau a reçu une réaction de scrogn dans que veut dire la phrase "je me souviens"   
    Aux modérateurs je crois que mon dernier messages explique pourquoi je ne crois plus refaire surface sur certains sujets ici puisque le monde dénigre tout le monde. ou plutot tous les mots ici, les fra.... son parfais mais tous les autres...ouff je crois ma belle Daria que je comprends tressss bien ce que tu peux ressentir quand on dit ce qu'on pense et que certains avec une toute autre pensées justifie tous les mots un par un...Pour ceux qui me connaisse merci et pour les autres désolé
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    oiseau a reçu une réaction de Guinness dans que veut dire la phrase "je me souviens"   
    Je sais pas pour toi Daria mais je crois ce post va degenerer...peut etre il devrait le fermé...toi qui la ouvert donc toi qui décide ou pas de demande aux modérateurs de justement modéré les dires qui peuvent débouché tout autrement
    Bonne journée
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    oiseau a reçu une réaction de grizzli dans que veut dire la phrase "je me souviens"   
    Je sais pas pour toi Daria mais je crois ce post va degenerer...peut etre il devrait le fermé...toi qui la ouvert donc toi qui décide ou pas de demande aux modérateurs de justement modéré les dires qui peuvent débouché tout autrement
    Bonne journée
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    oiseau a reçu une réaction de Guinness dans que veut dire la phrase "je me souviens"   
    Aux modérateurs je crois que mon dernier messages explique pourquoi je ne crois plus refaire surface sur certains sujets ici puisque le monde dénigre tout le monde. ou plutot tous les mots ici, les fra.... son parfais mais tous les autres...ouff je crois ma belle Daria que je comprends tressss bien ce que tu peux ressentir quand on dit ce qu'on pense et que certains avec une toute autre pensées justifie tous les mots un par un...Pour ceux qui me connaisse merci et pour les autres désolé
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    oiseau a reçu une réaction de Guinness dans que veut dire la phrase "je me souviens"   
    Je me souviens", la devise du Québec

    Cest en 1978, soit deux ans après la retentissante victoire des souverainistes aux élections générales, que le ministère des Transports décida de modifier linscription présente sur les plaques dimmatriculation.

    Jusque-là, nous pouvions y lire une très touristique « La belle province », alors quà compter de 1978, le slogan fût remplacé par la sulfureuse devise « Je me souviens ».




    Une plaque de 1973

    Parti souverainiste au pouvoir aidant, cela fût interprété comme un signe de défiance envers lautorité canadienne. En effet, il apparaissait clairement que le Québec préférait se souvenir de ses origines françaises, que de son attachement à la fédération. Notez que figurait sur la précédente inscription, lallégeant terme de « province ».

    Honnêtement, même sil est très clair que le gouvernement de lépoque souhaitait se débarrasser de lencombrant terme « province », je ne pense pas quil sagissait nécessairement dune quelconque défiance envers le Canada.

    Dailleurs, la devise en tant que telle, existait bien avant larrivée des souverainistes au pouvoir. Elle orne les armoiries du Québec depuis 1939, et fût même apparue en 1883 ! Preuve que lirritabilité des fédéralistes na ironiquement pas de mémoire, elle !

    Mais doù vient la devise ?
    Cest en 1883 donc, que larchitecte québécois Eugène-Étienne Taché, proposa un dessin de la façade du Palais législatif de Québec (il sagit en fait de lactuel hôtel du Parlement). Sur le fronton, il avait reproduit les armes de la province, ainsi que la devise « Je me souviens ». À partir du moment où le contrat fût signé avec le gouvernement (soit le 9 février 1883), nous pouvons dire que cette devise pris un caractère très officiel, étant donné que linscription ornerait dorénavant lédifice institutionnel le plus important au Québec.

    Pour lanecdote, les armoiries présentes actuellement sur le Parlement (photo ci-bas), ne sont pas celles dessinées par Taché, mais ont été modifiées dans les années 1960, suite à des réparations effectuées sur la façade. Les autorités profitèrent des travaux pour y placer les armoiries officielles, telles que établies en 1939.




    Les armoiries à lentrée du Parlement de Québec

    Maintenant, reste à savoir si Eugène-Étienne Taché était le véritable auteur de cette devise, et si tel nest pas le cas, doù venait son inspiration ?

    Linspiration poétique, mais improbable

    En 1978, une lette envoyée au « Montréal Star » par Hélène Pâquet, descendante de Eugène-Étienne Taché, expliqua que la devise est en fait incomplète et serait tirée du poème suivant : « Je me souviens/Que né sous le lys/Je croîs sous la rose. »

    Cependant, les propos de Hélène Pâquet vont à lencontre de ce que pouvait dire Étienne-Théodore Pâquet, gendre de Eugène-Étienne Taché près de 40 années auparavant. Pour lui, le pays tout entier devait saluer lesprit de synthèse de Taché, qui a réussit, en trois mots, à résumer lhistoire et les traditions du peuple Québécois. Il souhaitait que Taché puisse être autant considéré que Routhier et Lavallée, les auteurs de « Ô Canada ».

    De plus, jamais personne na pu prouver lexistence du poème cité par Hélène Pâquet, surtout quil en existe une autre variante, comme altérée par la rumeur : « Née dans les lis, je grandis dans les roses ».

    Cependant, on peut trouver un début dexplication dans la confusion ainsi créé, sur une médaille-souvenir datant de 1908. Cette médaille, gravée à loccasion du troisième centenaire de la fondation de la ville de Québec, porte linscription suivante : « Dieu aidant, loeuvre de Champlain née sous les lis a grandi sous les roses ». Lon voit donc doù semblerait venir ce « fameux » poème fantôme, mais cette gravure fait mention de la ville de Québec (fondée par Champlain), et le « Je me souviens » est bel et bien absent.

    Mais ne pensez pas y voir là, de toutes façons, lorigine de la devise du Québec. Car comme lécrit Gaston Déchênes, Taché « était un héraldiste accompli qui savait quon ne peut concevoir des armoiries avec une devise de douze mots ». Là-dessus, les spécialistes sont daccord, « Je me souviens » ne fait pas partie dun quelconque poème, même si la rumeur populaire y voit un aspect plutôt sympathique.

    Après la poésie, la chanson !

    Pour Conrad Laforte (ethnologue et bibliothécaire Québécois) auteur du « Catalogue de la chanson folklorique française », Taché sest inspiré de la chanson populaire « Un Canadien errant », écrit par Antoine Gérin-Lajoie en 1842.

    Dans le texte du « Canadien errant », lon peut y lire :

    « Si tu vois mon pays,
    Mon pays malheureux,
    Va dire à mes amis
    Que je me souviens deux. »

    Contrairement au poème de Hélène Pâquet, dont on ne retrouve trace nulle part, la chanson « Un Canadien errant » a le mérite dexister bel et bien (et le « Je me souviens » dy être présent). Maintenant, difficile à dire si cette chanson est la véritable source dinspiration de larchitecte du Parlement. Là non-plus, rien ne permet de le confirmer.

    Edith Fowke, dans le « Penguin Book of Canadian Folk Songs », évoque la révolte des Patriotes de 1837-1838, à la suite de laquelle, des Canadiens-Français furent emprisonnés, déportés ou pendus. Ceux qui échappèrent aux autorités britanniques furent contraint à lexil aux États-Unis. Leur destinée aurait donc été une inspiration pour Antoine Gérin-Lajoie. À partir de 1842, les Canadiens-Français chantèrent « Un Canadien errant » de lAcadie aux Territoires du Nord-Ouest.

    Linspiration historique

    De son côté, Pierre-Georges Roy pense que « les mots [que la citation] contient sont une heureuse conception puisquils disent clairement le passé, le présent et le futur de la seule province française de la Confédération canadienne ».

    Ceci est à mettre en parallèle avec ce quaurait dit le juge Jetté, en 1890, évoquant les sentiments des Canadiens-Français lorsque le drapeau français réapparut sur le fleuve en 1855 : « Oui, je me souviens, ce sont nos gens ». Mais là aussi il faut rester prudent, car il nexiste à ce jour aucune preuve tangible de lexactitude des termes employés par le juge.

    Une devise liée au parlement

    Jacques Rouillard, Professeur au département dhistoire et responsable du programme détudes québécoises de lUniversité de Montréal, écrivait dans Le Devoir en 2005, un début dexplication.

    () « le sens de la devise doit être interprété comme un texte introduisant à lHôtel du Parlement lui-même, que Taché conçoit comme un « témoin » de lhistoire du Québec, un lieu de mémoire destiné à illustrer de manière symbolique lidentité du Québec. Lornementation générale de lHôtel du Parlement devient la clef pour saisir la signification de la divise. »

    Par contre, Jacques Rouillard semble totalement ségarer, lorsquil y voit « la reconnaissance envers la Grande-Bretagne pour nous avoir accordé la liberté politique ». Cette thèse a été largement écartée par Gaston Déchênes, qui a sans aucun doute, une plus grande expertise et connaissance sur le sujet.

    Christian Gagnon, dans Le Devoir, répond dailleurs à Jacques Rouillard de belle façon : « Dans certains milieux canadiens-anglais, on ne manque pas une occasion de soutenir dautres mensonges voulant que les Filles du Roy aient été des prostituées, les premiers colons de Nouvelle-France, danciens bagnards, Dollard-des-Ormeaux, un voleur de fourrures, et les Canadiens-français anti-conscriptionnistes, des lâches. Dans le cas du « Je me souviens », il serait apprécié que nos universitaires ne se fassent pas les courroies de transmission de cet autre exercice de désappropriation et de détournement de sens des symboles historiques nationaux de notre peuple, comme ce fut le cas pour lhymne « Ô Canada », la feuille dérable et le castor ».

    Mais là où Rouillard à raison, cest dans lintention de créer un sanctuaire de la mémoire, de lhistoire et de lidentité dun peuple. La présence des statues, que cela soit de Britanniques, de Français et dAmérindiens (un cas unique sur des édifices parlementaires canadiens) sur le pourtour du Parlement, évoque une sorte de « Panthéon » des personnages ayant influencé le Canada-Français.

    Pourquoi faire compliqué ?

    Effectivement, pourquoi donc faudrait-il que cette devise soit incomplète ? Si cela avait été le cas, Taché aurait eu très largement le temps de lévoquer, de lécrire, ne serait-ce que dans les correspondances quil entretenait avec les autorités, au moment de la conception de son projet.

    Encore là, Gaston Déchênes résume très bien ma pensée : « La devise « Je me souviens » invite tout simplement à se souvenir notamment de ce que la décoration de la façade de lHôtel du Parlement évoque. En ce sens, la devise du Québec est ouverte et ne comporte pas de jugement de valeur (contrairement à lautre devise où plusieurs ont vu les bienfaits de la Conquête [ndlr : les "fameuses" roses]). »

    Voyons donc cette devise, surtout celle présente sur le Parlement, comme un témoin de lhistoire du Québec. À notre devoir de mémoire.
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    oiseau a reçu une réaction de grizzli dans que veut dire la phrase "je me souviens"   
    Je me souviens", la devise du Québec

    Cest en 1978, soit deux ans après la retentissante victoire des souverainistes aux élections générales, que le ministère des Transports décida de modifier linscription présente sur les plaques dimmatriculation.

    Jusque-là, nous pouvions y lire une très touristique « La belle province », alors quà compter de 1978, le slogan fût remplacé par la sulfureuse devise « Je me souviens ».




    Une plaque de 1973

    Parti souverainiste au pouvoir aidant, cela fût interprété comme un signe de défiance envers lautorité canadienne. En effet, il apparaissait clairement que le Québec préférait se souvenir de ses origines françaises, que de son attachement à la fédération. Notez que figurait sur la précédente inscription, lallégeant terme de « province ».

    Honnêtement, même sil est très clair que le gouvernement de lépoque souhaitait se débarrasser de lencombrant terme « province », je ne pense pas quil sagissait nécessairement dune quelconque défiance envers le Canada.

    Dailleurs, la devise en tant que telle, existait bien avant larrivée des souverainistes au pouvoir. Elle orne les armoiries du Québec depuis 1939, et fût même apparue en 1883 ! Preuve que lirritabilité des fédéralistes na ironiquement pas de mémoire, elle !

    Mais doù vient la devise ?
    Cest en 1883 donc, que larchitecte québécois Eugène-Étienne Taché, proposa un dessin de la façade du Palais législatif de Québec (il sagit en fait de lactuel hôtel du Parlement). Sur le fronton, il avait reproduit les armes de la province, ainsi que la devise « Je me souviens ». À partir du moment où le contrat fût signé avec le gouvernement (soit le 9 février 1883), nous pouvons dire que cette devise pris un caractère très officiel, étant donné que linscription ornerait dorénavant lédifice institutionnel le plus important au Québec.

    Pour lanecdote, les armoiries présentes actuellement sur le Parlement (photo ci-bas), ne sont pas celles dessinées par Taché, mais ont été modifiées dans les années 1960, suite à des réparations effectuées sur la façade. Les autorités profitèrent des travaux pour y placer les armoiries officielles, telles que établies en 1939.




    Les armoiries à lentrée du Parlement de Québec

    Maintenant, reste à savoir si Eugène-Étienne Taché était le véritable auteur de cette devise, et si tel nest pas le cas, doù venait son inspiration ?

    Linspiration poétique, mais improbable

    En 1978, une lette envoyée au « Montréal Star » par Hélène Pâquet, descendante de Eugène-Étienne Taché, expliqua que la devise est en fait incomplète et serait tirée du poème suivant : « Je me souviens/Que né sous le lys/Je croîs sous la rose. »

    Cependant, les propos de Hélène Pâquet vont à lencontre de ce que pouvait dire Étienne-Théodore Pâquet, gendre de Eugène-Étienne Taché près de 40 années auparavant. Pour lui, le pays tout entier devait saluer lesprit de synthèse de Taché, qui a réussit, en trois mots, à résumer lhistoire et les traditions du peuple Québécois. Il souhaitait que Taché puisse être autant considéré que Routhier et Lavallée, les auteurs de « Ô Canada ».

    De plus, jamais personne na pu prouver lexistence du poème cité par Hélène Pâquet, surtout quil en existe une autre variante, comme altérée par la rumeur : « Née dans les lis, je grandis dans les roses ».

    Cependant, on peut trouver un début dexplication dans la confusion ainsi créé, sur une médaille-souvenir datant de 1908. Cette médaille, gravée à loccasion du troisième centenaire de la fondation de la ville de Québec, porte linscription suivante : « Dieu aidant, loeuvre de Champlain née sous les lis a grandi sous les roses ». Lon voit donc doù semblerait venir ce « fameux » poème fantôme, mais cette gravure fait mention de la ville de Québec (fondée par Champlain), et le « Je me souviens » est bel et bien absent.

    Mais ne pensez pas y voir là, de toutes façons, lorigine de la devise du Québec. Car comme lécrit Gaston Déchênes, Taché « était un héraldiste accompli qui savait quon ne peut concevoir des armoiries avec une devise de douze mots ». Là-dessus, les spécialistes sont daccord, « Je me souviens » ne fait pas partie dun quelconque poème, même si la rumeur populaire y voit un aspect plutôt sympathique.

    Après la poésie, la chanson !

    Pour Conrad Laforte (ethnologue et bibliothécaire Québécois) auteur du « Catalogue de la chanson folklorique française », Taché sest inspiré de la chanson populaire « Un Canadien errant », écrit par Antoine Gérin-Lajoie en 1842.

    Dans le texte du « Canadien errant », lon peut y lire :

    « Si tu vois mon pays,
    Mon pays malheureux,
    Va dire à mes amis
    Que je me souviens deux. »

    Contrairement au poème de Hélène Pâquet, dont on ne retrouve trace nulle part, la chanson « Un Canadien errant » a le mérite dexister bel et bien (et le « Je me souviens » dy être présent). Maintenant, difficile à dire si cette chanson est la véritable source dinspiration de larchitecte du Parlement. Là non-plus, rien ne permet de le confirmer.

    Edith Fowke, dans le « Penguin Book of Canadian Folk Songs », évoque la révolte des Patriotes de 1837-1838, à la suite de laquelle, des Canadiens-Français furent emprisonnés, déportés ou pendus. Ceux qui échappèrent aux autorités britanniques furent contraint à lexil aux États-Unis. Leur destinée aurait donc été une inspiration pour Antoine Gérin-Lajoie. À partir de 1842, les Canadiens-Français chantèrent « Un Canadien errant » de lAcadie aux Territoires du Nord-Ouest.

    Linspiration historique

    De son côté, Pierre-Georges Roy pense que « les mots [que la citation] contient sont une heureuse conception puisquils disent clairement le passé, le présent et le futur de la seule province française de la Confédération canadienne ».

    Ceci est à mettre en parallèle avec ce quaurait dit le juge Jetté, en 1890, évoquant les sentiments des Canadiens-Français lorsque le drapeau français réapparut sur le fleuve en 1855 : « Oui, je me souviens, ce sont nos gens ». Mais là aussi il faut rester prudent, car il nexiste à ce jour aucune preuve tangible de lexactitude des termes employés par le juge.

    Une devise liée au parlement

    Jacques Rouillard, Professeur au département dhistoire et responsable du programme détudes québécoises de lUniversité de Montréal, écrivait dans Le Devoir en 2005, un début dexplication.

    () « le sens de la devise doit être interprété comme un texte introduisant à lHôtel du Parlement lui-même, que Taché conçoit comme un « témoin » de lhistoire du Québec, un lieu de mémoire destiné à illustrer de manière symbolique lidentité du Québec. Lornementation générale de lHôtel du Parlement devient la clef pour saisir la signification de la divise. »

    Par contre, Jacques Rouillard semble totalement ségarer, lorsquil y voit « la reconnaissance envers la Grande-Bretagne pour nous avoir accordé la liberté politique ». Cette thèse a été largement écartée par Gaston Déchênes, qui a sans aucun doute, une plus grande expertise et connaissance sur le sujet.

    Christian Gagnon, dans Le Devoir, répond dailleurs à Jacques Rouillard de belle façon : « Dans certains milieux canadiens-anglais, on ne manque pas une occasion de soutenir dautres mensonges voulant que les Filles du Roy aient été des prostituées, les premiers colons de Nouvelle-France, danciens bagnards, Dollard-des-Ormeaux, un voleur de fourrures, et les Canadiens-français anti-conscriptionnistes, des lâches. Dans le cas du « Je me souviens », il serait apprécié que nos universitaires ne se fassent pas les courroies de transmission de cet autre exercice de désappropriation et de détournement de sens des symboles historiques nationaux de notre peuple, comme ce fut le cas pour lhymne « Ô Canada », la feuille dérable et le castor ».

    Mais là où Rouillard à raison, cest dans lintention de créer un sanctuaire de la mémoire, de lhistoire et de lidentité dun peuple. La présence des statues, que cela soit de Britanniques, de Français et dAmérindiens (un cas unique sur des édifices parlementaires canadiens) sur le pourtour du Parlement, évoque une sorte de « Panthéon » des personnages ayant influencé le Canada-Français.

    Pourquoi faire compliqué ?

    Effectivement, pourquoi donc faudrait-il que cette devise soit incomplète ? Si cela avait été le cas, Taché aurait eu très largement le temps de lévoquer, de lécrire, ne serait-ce que dans les correspondances quil entretenait avec les autorités, au moment de la conception de son projet.

    Encore là, Gaston Déchênes résume très bien ma pensée : « La devise « Je me souviens » invite tout simplement à se souvenir notamment de ce que la décoration de la façade de lHôtel du Parlement évoque. En ce sens, la devise du Québec est ouverte et ne comporte pas de jugement de valeur (contrairement à lautre devise où plusieurs ont vu les bienfaits de la Conquête [ndlr : les "fameuses" roses]). »

    Voyons donc cette devise, surtout celle présente sur le Parlement, comme un témoin de lhistoire du Québec. À notre devoir de mémoire.
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