Avant de commencer, je voulais dire que ce texte représente ma réalité à Montréal et banlieue et je ne veux pas généraliser. Je sais que plusieurs vont dire « casses toi d’ici », « vas-t’en, « retournes dans ton pays ». C’est normal car nous sommes des êtres humains, nous pensons et avons différents sentiments. Je suis sûr que plusieurs vont se mettre dans ma peau et comprendre mon point de vue. Dans mon entourage, j'ai observé plusieurs expériences similaires à la mienne. J'ai également discuté avec des immigrants qui n'ont jamais eu de mauvaises expériences avec des québécois, mais cela ne représente que 2 ou 3 %. Il est plus facile de trouver des personnes ayant vécu des expériences négatives que positives. Pourquoi ça arrive souvent au Québec ? Une psychologue québécoise m’a répondu que certaines personnes craignent l’inconnu. Mais, cela ne donne pas le droit de ne pas bien traiter les autres.
Ce n'est pas en raison des six mois de froid, de neige ou de verglas que je quitte la Belle Province, ni à cause du coût élevé des billets d'avion, ni du système de santé qui nous laisse au hasard, mourant en attendant un service. Le Québec est une grande province, mais malheureusement, il faut aller trop loin pour voir un paysage différent. L'architecture est quasiment la même partout (copier-coller), les québécois ont besoin de plus de créativité. Je n'ai pas encore parlé des raisons pour lesquelles je quitte le Québec. Attendez un petit peu SVP. Le système éducatif public a besoin d'une réforme majeure, mais le plus gros problème se situe au niveau du secondaire. Lorsqu'un professeur manque, par exemple, un professeur de mathématiques, « ce n'est pas grave, on le remplace par un professeur d'histoire ». À la fin du secondaire, un grand nombre des élèves échouent au test de français que n'importe quel immigrant qualifié, dont la langue maternelle n'est pas le français, réussit à passer, car le niveau exigé par le gouvernement pour obtenir le CSQ (Certificat de Sélection du Québec) est le niveau B2. Par conséquent, les immigrants connaissent mieux la grammaire française que la plupart des élèves qui sortent du secondaire. Je suis également étonné par le taux de décrochage scolaire. Les fruits et légumes proviennent d'autres pays, ce qui nous fait perdre la fraîcheur et le bon goût de plusieurs aliments. Désolé, mais la restauration rapide telle que St-Hubert ne sera jamais de la gastronomie pour moi, mais quand même on a de bons restaurants ici comme Europea, Porto 360, Au Pied du Cochon, Joe Beef, Maison Indian Curry, et autres, Ah la poutine chez Ma Poule Mouillée c’est délicieux. Peut-être est-ce ma faute, car j'ai l'habitude de manger de bonnes choses. Je m'excuse.
La vraie raison pour laquelle je quitte ce beau pays (hic) je veux dire province est le racisme systémique. Je vais commencer par une histoire qui s'est produite avec ma mère qui a travaillé dans une école primaire à Carignan. Ma mère aidait les enfants à entrer dans la salle de classe lorsqu'un enfant s'est approché d'elle avec le doigt d'honneur en disant : « Vous les immigrants, venez ici pour voler nos femmes et nos emplois ». Pour ma part, lors des 5 ans et 7 mois où j'ai travaillé pour le gouvernement, j'ai eu plusieurs exemples. La façon dont les québécois se traitent est différente de celle dont ils traitent les immigrants. Une fois, dans la cafétéria, il y avait une personne avec moi, puis une troisième est arrivée et a dit : « Oh Martin, pourquoi tu manges tout seul aujourd'hui ?». On dit « Bonjour » à un collègue de travail et celui-ci vous ignore tout simplement. A mon ancien travail, lorsqu'il y avait une occasion spéciale comme un mariage ou la naissance d'un enfant, il y avait toujours une carte pour écrire un petit mot et faire une petite contribution. Moi, j'écrivais toujours des messages et contribuais également. Mais au moment de mon mariage (tout le monde le savait, car comme d'habitude, on mettait le faire-part sur le mur du travail), juste 6 personnes m’ont écrit quelque chose, parmi ses 6, juste 4 personnes travaillaient avec moi directement et à mon retour les gens ne m’ont même pas dit comme c’était mon mariage, alors qu'on se côtoie tous les jours. Pour moi c'est du savoir vivre. Il manque l’empathie vers l’autre ici, les gens sont plutôt égoïstes, au point que la famille vient après le plaisir. Les relations avec la famille ne semble pas très soudées d'après mon experience. Des couples prennent des vacances séparées. Les québécois veulent protéger la langue française, mais quand un étranger veut parler avec eux ils changent directement pour anglais juste à cause de ton petit accent. Je n'en ai marre d’écouter « les anglais ont été méchants avec nous » et vous autres (hic) ? Vous ne faites pas la même chose avec des nouveaux arrivant ou même pire ? Il y a même eu un journaliste qui pendant les Jeux Olympique a dit qu'il supporterait juste les quebecois car il ne se sentait pas Canadien.
Je suis brésilien et au Brésil, nous aimons les étrangers différemment d'ici. Nous, les Brésiliens, sommes un peuple bien mélangé. Juste pour donner un exemple, après avoir passé le test de l'ADN d'Ancestry, j'ai obtenu des résultats qui indiquent une diversité culturelle provenant de 8 pays différents et je suis fier de cette diversité. Quand je suis arrivé ici au début de 2010 même avant j’avais soif pour savoir tout sur le Québec (culture, expression idiomatique, supporter les Canadiens ....) et interagir avec les québécois, mais j’ai trouvé l'indifférence et le mépris. On dit de moi à la base que je suis une personne souriante et généreuse.
Je suis désolé, Monsieur le Premier Ministre L., je sais que vous n'aimez pas cela, mais le français n'est pas la seule langue parlée chez moi. Nous sommes trilingues et nous sommes fiers de parler trois langues. Mon fils de 5 ans parle et comprend l'anglais, le français et le portugais. J'en suis fier.
Je ne déteste pas les québécois, je pense qu'ils ne savent pas ce qu'ils font. Un fois que la société apprend que le multiculturalisme est "cool", tout va changer.
Lorsqu'on n'est pas heureux, on doit changer. Leçon apprise quand j'étais adolescent en lisant le livre "Qui a piqué mon fromage ?". Il n'y a pas de pays meilleur qu'un autre, la vie nest pas facile, il y a des côtes positifs et négatifs, il faut décider ce qui est prioritaire à notre bonheur. Peut-être que je ne suis tout simplement pas fait pour vivre au Québec . Si mon déménagement en Europe va changer mes perspectives ? Je ne sais pas. Si je vais regretter d’avoir quitté le Québec ? Seul le temps me le dira. Je souhaite le bonheur de tous sans exception.
Recevez mes meilleures salutations,
Fabio
Voici le lien: https://badexperienceinquebec.wordpress.com/