Il ne s'agit nullement de vous décourager, mais de vous mettre en garde. Les avis que vous avez reçus viennent de personnes renseignées et qui souhaitent vous éviter une expérience difficile. Pour vous faire votre propre idée, allez voir vous-même les offres sur les sites des commissions scolaires (CM de Montréal, Marguerite-Bourgeoys et de la Pointe-de-l'Île) et celui des Cégep (portail Cégep Emploi). Inscrivez-vous et voyez vous-même.
En ce qui concerne la connaissance du latin, comprenez bien qu'elle n'a ici aucune valeur (mais là encore si vous croyez que l'intention des intervenants ici est de vous faire renoncer d'emblée, vous le vérifierez par vous-même). Donc, pour être tout-à-fait claire, votre meilleure ressource sera, si vous cherchez un peu de stabilité et si c'est l'une des raisons qui vont font venir ici, de vous tourner vers un établissement privé, sous contrat avec la France ou pas. Là encore, voyez leurs sites et constatez par vous-même que l'abondance de postes de profs de français n'est pas vraiment la règle.
Pour finir, il faut que vous compreniez avant de partir que si vous souhaitez un salaire correct et régulier ici, c'est sur un poste administratif que vous l'aurez. Là, nous sommes recherchés en effet, pour notre maîtrise de la langue et notre professionnalisme. Reste à savoir si c'est bien ce que vous souhaitez, car entre un poste de prof en France et un poste de TGDE dans une université (= gestionnaire de scolarité, catégorie C), la différence de salaire est minime.
Notez que ce qui précède vient tout droit de l'expérience d'une prof de français latiniste (et même helléniste si vous voulez savoir), qui rechigne à aller vivre dans une province anglophone où, effectivement, de nombreux établissements scolaires recrutent.
Le message de cette jeune personne est consternant.
Est-il possible que nous arrivent, jusqu'ici, des gens qui ne rougissent pas d'employer des termes tels que "parasites sociaux" et "déchets" à propos de gens PAUVRES ?
À une personne qui manifeste si peu d'empathie pour ceux que le destin maltraite, une personne qui n'a toujours pas compris que les Québécois ont mille raisons de se méfier des États-Unis (où la vie est si douce, comme chacun sait, pour tout le monde...), je souhaite de tout mon coeur de connaître les pires revers de fortune.
En d'autres termes, Emma, je te souhaite de vivre la honte, la faim, la détresse, la maladie et le désespoir. Et quand tu tendras la main, au bord de ton trottoir, fais gaffe aux Hummer: leurs propriétaires ont assez peu vocation à se soucier de leur prochain.