Voilà maintenant plusieurs années que je souhaite immigrer au Québec, et depuis deux ans ma moitié et moi-même étudions vraiment cette possibilité.
Il y a un an, je me suis retrouvée sans emplois à la suite de la fin de mon CDD, une reconversion me semblait judicieuse.
Je m’inscris à pole emplois et demande une formation en cuisine, un an plus tard toujours pas de formation FRANCAISE.
Car entre temps, je me suis rendu au forum emploi à Lyon.
Là, j'ai trouvé un stand nommé "Education internationale " "Québec métier d'avenir".
Un jeune Québécoise renseigne des gens sur divers formations.
Mon tour arrive enfin, je lui demande si il y aurait des formations en cuisine et quel sont les modalités pour prétendre être acceptée.
Elle me dit de la contacter par mail, ce que je fais.
Et à ma grande surprise j'ai obtenu une réponse dans la journée qui a suivis (alors que j'attend depuis 3 mois une réponse de ma conseillère pole emplois).
Dans ce premier mail très courtois, elle m’expliquait les premières démarches à effectuer.
A savoir:
- Evaluation comparative des études.
- demande d’admission au CFP à Trois-Rivières.
Lors de ces premières démarches des tas de questions se bousculaient dans ma
tête, Education internationale y a toujours répondu très consciencieusement et dans les plus bref délais.
15 jours après l’envoi de mon dossier d'admission je recevais une réponse positive du centre de formation.
J'envoyais mon dossier pour le CAQ avec une grande appréhension. Est-ce que mon dossier va passer????
Un mois plus tard je recevais la confirmation par mail de la délivrance de mon CAQ.
Ce fut un pur moment de bonheur, la première partie était réussie.
Tous les mois Education Internationale prend contact avec moi afin de faire le point sur l'avancement de mon dossier et de répondre aux éventuelles questions que je me poserais.
Ils sont vraiment compétant, charmant et très rapide dans leur réponses ce qui est très agréable car cela m'a évité beaucoup de stress supplémentaire.
Il y a presque un mois maintenant j'ai envoyé ma demande de permis d'étude et de travail.
J'attends avec impatience la réponse, je croise les doigts, j'espère que tout va bien ce passer et du premier coup.
Je vous invite à nous suivre sur notre blog fraichement créé:
http://lesmuzesl.wordpress.com/
J'peux pas croire que je vis icitte depuis bientôt trois ans.
My god que le temps file!
Ça paraît si loin le forum, les démarches administratives, le stress de l'attente, les préparatifs de départ...
Une vie volontairement bouleversée et tellement de changements.
Pourtant on peut pas dire que je le connaissais pas ce beau pays : J'y venais régulièrement depuis 2007.
J'ai eu cette chance d'en faire un joli tour d'horizon et chaque nouvelle découverte m'ancrait un peu plus à cette terre, à ses hommes et à ses femmes.
Du fin fond du bois Mauricien, rongé par les mouches noires, jusqu'au bout du Forillon, nez à nez avec maman ours et sa progéniture, des chaleurs accablantes et moites de l'été Montréalais jusqu'au froid polaire du nord et de ses hivers implacables où t'es mieux de pas niaiser si tu veux rester en vie, pas une fois je ne me lassais de cette magie.
17 ans à faire du rock et à errer d'études ratées en petits boulots de survivant.
Tout était à rebâtir et je me suis retroussé les manches:
Après ma 14ème entrevue et 6 mois de galères on me donne enfin ma chance dans un département d'archives médicales d'un hôpital de Montréal: Je vais y passer un an et demi, à accepter tout et n'importe quoi, à la lumière triste d'un néon. Moi le nomade, le marcheur, l'auto-stoppeur, celui qui ne se préoccupait jamais du lendemain, je rentre dans le rang... ou pas.
Je me prépare un avenir en fait: Je cherche à retourner aux études et comme je ne peux me permettre le coût des formations universitaires je me tourne vers une technique au collégial. Première tentative ratée, c'est tellement contingenté que je n'ai aucune chance... Et pourquoi pas après tout? L'année suivante je persiste et signe. Arguments, rencontres, lettre de recommandation de mon employeur et... BINGO!
Je suis officiellement admis en réadaptation physique, une formation de trois années qui se rapproche de la kinésithérapie en France. J'ai débuté en octobre dernier et je m'accroche du mieux que je peux après une absence de près de 15 ans des bancs d'école. C'est difficile, le rythme est infernal et bien sur je dois en plus travailler à côté pour m'en sortir. Heureusement cette année et demi de sacrifices au travail ont porté fruit et j'ai de belles références d'emploi alors je trouve un temps partiel pas trop loin de mon Cegep et avec un horaire flexible s'il vous plait!!!
Récemment, j'ai participé à un concours de bourses d'études de la caisse Desjardins et on m'a sélectionné pour une bourse de 500 dollars ! Ça paiera mes cours d'été et un bout de ma saison de hockey yes sir!
Bref, tout ça pour dire au futur immigrant (genre masculin utilisé pour alléger le texte) que :
- oui tu vas en ch**r c'est normal, tu t'apprêtes à vivre dans un nouveau pays (nouvelle culture, nouvelle société, nouvelles lois, nouvelle langue et oui!, nouveau système scolaire, de santé...)
- oui tu vas t'intégrer sans problèmes si tu laisses tes habitudes de français derrière toi et que tu fais l'effort d'aller vers ceux qui t'ont ouvert la porte de leur pays (c'est pas rien quand même nan???!!!)
- oui on te donnera ta chance si tu persévères, que tu tires des enseignements de chaque échec ou refus et que tu en apprends plus sur ton nouveau toi chaque jour)
- oui tu peux réussir si tu as autant à donner que ce que tu es venu prendre (emprunter plutôt c'est plus poli quant à moi)
- oui la vie est dure, qu'est ce que tu crois, que c'est pleasantville icitte?
Hey mon homme le paradis, avant tout, il est en toi, nulle part ailleurs. Pis si tu veux en laisser sortir une p'tite affaire de toé je te gage que tu vas aimer ce que tu vas voir, peu importe ou tu te trouveras à ce moment là sur la mappemonde.
Je m'estime chanceux dans un sens, mais à l'instant où j'écris ces quelques lignes, je me rend compte, tout simplement, que je mérite ce qui m'arrive...
J'ai jamais réussi à être fier de moi, question de tempérament, trop plein d'humilité, gène constante ou auto-sabotage.
Mais aujourd'hui cré moé, maudit qu'j'suis fier d'être Québécois.