Ma plus grande crainte ici est de passer pour une « maudite française ».
Pour mes compatriotes, je rappelle ce que ce terme signifie au Québec. Il n’est pas très flatteur. En gros cela désigne certains français comme : prétentieux, arrogant, radin, chauvin, incapable de parler Anglais correctement mais persuadé d’être bilingue, qui compare tout avec la France, pense que la gastronomie Québécoise se résume à la Poutine, et, qui, enfin, râle tout le temps…(et fort en plus).
Le portrait est certes caricatural mais j’en ai croisé, des comme ça…Je reste donc vigilante et tente de ne surtout pas coller à ce stéréotype.
Malheureusement, il semblerait que cela me rattrape. Il m'est même arrivé de commettre ce genre de trucs horribles, digne de la pire des maudites françaises :
- Après avoir glissé pour la 3ème fois sur une plaque de verglas, je m’exclame (fort)
« putain de bordel de merde y’en a marre de cette neige de merde… » sous le regard désapprobateur des autres passants…
Oui, c’est mal…mais on est début avril...
- Je grille tous les gens qui font la queue devant le bus l'air de rien, puis je me retourne et m'exclame en me retournant « oh pardon je ne savais pas, j'avais pas vu » ...MAIS il tombe des cordes , je n’ai pas de parapluie et je sors de chez le coiffeur (c’est une circonstance atténuante, non?...)
- J’oublie le pourboire de la coiffeuse qui a massacré la tête de mon fils
- Je m’agace quand la serveuse ne comprend pas que je veuille un Brounize et pas un
« Brownie » parfaitement prononcé à l’américaine "braowniii"…
- Je soupire quand une vendeuse me dit « ce s’ra pas long » parce que je sais, par expérience, que mon rapport au temps est très différent du sien…
C’est dit…j’ai honte et je m’en confesse ici, je ne recommencerai plus…je combattrai sans cesse la maudite française en moi ;-)
Cet article est tiré de mon blogue:
Les tribulations d'une française à Montréal:
http://mhlps.wordpress.com
et la page facebook où je partage mes découvertes québécoises:
http://www.facebook.com/LesTribulationsDuneFrancaiseAMontreal
Quand on immigre, il y a plusieurs étapes marquantes.
Beaucoup au début: premier condo, première voiture avec la plaque “je me souviens”, première rentrée scolaire, premier été des indiens, première cabane à sucre, premières chutes en patins, ...
Après “ma” première grosse tempête de neige, je me souviens m’être agacée après mon fils de 5 ans parce qu’il ne marchait pas assez vite:
- “mais enfin Paul, qu’est-ce que tu fais à genoux??? C’est normal que tu n’avances pas!!!”
- “mais maman, j’suis pas à genoux!!!!”…
Le pauvre avait de la neige jusqu’à mi-cuisse!
Puis il y a le moment où vous croisez des Français fraîchement arrivés qui sont persuadés que vous êtes Québécois, ceux qui ne sont pas très sûrs et vous demandent d’où vous venez.
Vient après l’automatisme de certaines expressions, celles dont on ne trouve plus l’équivalent en français de France. Le moment où on ne dit plus peindre mais peinturer, disputer mais chicaner, être enervé mais être en crisse sans même sans rendre compte. On ne ferme plus la porte on la barre, on éteint plus les lumières on les ferme.
Puis petit à petit, on trouve ses repères, on apprivoise la langue, la façon de vivre et le quotidien, bien qu’encore exotique après 2 ans, se banalise.
Pourtant une nouvelle étape a été franchie. Ce soir, je vais chercher mon fils à l’école, il me saute dessus en me montrant le paquet de gommes (chewing-gum)donné par son amie;
- “ Maman, j’peux-tu en pogner une?”
...
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