Aller au contenu

johann

Membres
  • Compteur de contenus

    24
  • Inscription

  • Dernière visite

Billets posté(e)s par johann

  1. johann
    Depuis 2 ans que je vis à Montréal, j’ai pris l’habitude

    d’entendre certains quolibets à propos de la bonne ville de Québec. Pour pas
    mal de Montréalais fiers à juste titre du dynamisme de leur grande métropole,
    Québec n’est qu’une petite ville sans grand intérêt. C’est joli, c’est parfait
    pour les touristes, mais on s’y ennuie ferme. Pas autant qu’à Trois-Rivières,
    mais tout de même beaucoup plus qu’à Montréal. Ces réflexions sans grande
    méchanceté me font d’autant plus sourire que Dieu sait si les Québécois dans
    leur ensemble ne sont pas moqueurs. Et heureusement, parce que s’ils étaient
    aussi moqueurs qu’ils sont susceptibles, l’ambiance ne serait pas des
    meilleures !

    Enfin, toujours est-il que Québec doit redoubler d’efforts
    pour paraître aussi attirante que Montréal quand il s’agit de proposer des
    distractions à ses habitants. Résultat, la capitale nationale propose des
    événements au succès fulgurant, qui attirent les foules été comme hiver.

    Le week-end dernier s’est achevé en fanfare le Carnaval de
    Québec, qui amuse les petits et les grands tous les ans depuis 1955. Rien que
    ça. Et encore, si cette appellation officielle ne lui est donnée que depuis
    cette année là, la première édition du Carnaval date de 1894 ! (Comme vous
    le voyez, j’ai poussé la curiosité jusqu’à apprendre mes leçons
    d’histoire !). C’est le plus grand carnaval d’hiver au monde, et le
    troisième en affluence derrière Rio de Janeiro et La Nouvelle Orléans. De bien
    beaux chiffres, tout ça !

    Mais est-ce que c’est bien, au moins ? Difficile à dire
    sur la durée entière du festival, mais pour une journée, j’ai passé un très bon
    moment. Mes parents sont en visite chez nous en ce moment, leur première en
    hiver, et ils ont été absolument enchantés. Il faut dire que le passage avant
    de se rendre en ville à la chute de Montmorency, magnifique en hiver, a aidé à
    bien démarrer la journée. Le site du festival est concentré sur les plaines
    d’Abraham, non loin de la vieille ville, et propose tout un tas d’animations,
    de défilés, de quoi se restaurer sur place… Bref, tout ce dont on est en droit
    d’attendre d’un festival digne de ce nom. Les sculptures de glace, notamment,
    sont assez impressionnantes…

    Mais le clou du spectacle est le défilé du samedi soir dans
    les rues de la ville. Un bon équipement n’est pas un luxe, bien entendu, car
    dès la nuit tombée attendre que les chars veuillent bien se donner la peine
    d’apparaître peut vite tourner au cauchemar sibérien ! Mais cette
    contrainte gérée, on prend plaisir à voir défiler tous ces danseurs costumés,
    ces pick-up grimés, qui en toits de Londres habités par les ramoneurs de Marie
    Poppins, qui en discothèque diffusant des rythmes endiablés… Avec en clôture le
    sympathique Bonhomme Carnaval, symbole de cette jolie fête d’hiver.

    Pour vous faire une idée, n’hésitez pas à aller faire un
    tour sur ma page Facebook, j’y ai publié un album dédié à l’événement.
    https://www.facebook.com/lemondeestmonvillage
  2. johann
    Ça y est, c’est fait ! Pour mon troisième hiver ici, j’ai enfin testé le traîneau à chiens. Oui, vous qui êtes en Europe, vous vous dites « Comment ? Seulement le 3ème hiver ? ». Je ne vous donne pas tort, en général quand on habite à un endroit, on fait beaucoup moins de choses que quand on le visite. J’ai passé 10 ans à Paris, et je n’ai jamais autant visité que les 2 dernières semaines avant mon départ.

    Et vous croyez peut-être qu’il suffit de faire du traîneau-stop en plein centre de Montréal pour se faire tirer par des chiens ? Que nenni. Demandez à un Québécois au hasard la dernière fois qu’il a emprunté ce moyen de transport (ou plutôt, pratiqué ce loisir). Les chances sont grandes qu’il vous toise gentiment, mais avec une légère moquerie, et vous gratifie d’un « J’en ai jamais fait » vaguement condescendant. Car si la motoneige est un sport qui passionne ici (à en croire le nombre de clubs partout dans la province), le traîneau à chiens est plutôt une activité de touriste.
    Mais bon sang, qu’est-ce que c’est bon ! Il faut dire que nous avons eu une chance insolente avec la météo. Quelques jours auparavant, des paquets de neige étaient tombés sur tout le Québec, avec à Montréal un record absolu : 45 cm de neige en une journée. Et le jour de notre excursion, un soleil absolu, pas un nuage dans le ciel. Il fallait bien s’habiller, car la température, comme souvent en hiver quand il fait beau, frisait les -20, mais bien emmitouflés, toutes les conditions étaient réunies.

    Le lieu était idéal, aussi : le région de l’Outaouais, à 2h au nord-ouest de Montréal, a la particularité d’être riche en conifères, synonymes de paysages de carte postale avec toute cette neige. Je connaissais bien le Musher, également, pour avoir travaillé plusieurs fois avec lui (pour ceux qui découvrent mes billets, je suis coach en voyages, et ai donc l’habitude d’organiser des virées de ce genre, près de chez moi comme à l’autre bout du monde – http://lemondeestmonvillage.com pour les curieux). Marcel, fort sympathique, est probablement ce qui ressemble le plus physiquement au Père Noël ! Il connaît bien son métier, qu’il pratique depuis 25 ans.

    Notre parcours : une boucle dans les bois et les prairies enneigées d’environ 2h30, ponctuée d’un déjeuner autour d’un feu dans les bois. Un brin physique (quand les chiens ont décidé d’avancer, et pas forcément quand vous le leur demandez, bonne chance pour les arrêter !), mais pas très compliqué à manœuvrer. Et une meute de chiens affectueux, c’est quand même plus sympathique qu’une froide motoneige au moteur ronflant ! Bon, promis, la prochaine fois, j’essaierai quand même !
  3. johann
    Le dernier James Bond est sorti. Il est dans toutes les salles. Avez-vous, comme moi, l'image de Sean Connery ou de Roger Moore glissant négligemment un billet au porteur de valise à son arrivée dans quelque cinq étoiles du bout du monde ?
    Incroyables, ces Américains ! Ils distribuent le billet vert comme s'il s'agissait d'un vulgaire bout de papier !

    Au Québec aussi, on "tipe". Pas autant. Pas de la même manière. Mais en tout cas beaucoup plus qu'en France. Ce n'est pas pour rien que les Français sont considérés partout dans le monde comme des pingres finis. Que ne comprennent-ils pas, ces étrangers, que distribuer de l'argent comme ça, pour "rien" n'est pas dans nos habitudes !

    Et à dire vrai, manier le pourboire avec dextérité est un l'aboutissement d'un long apprentissage… Techniquement, il faut d'abord savoir le calculer : "Alors, si je prends le montant moins les taxes, que je multiplie par 15%, que je rajoute un dollar parce que le serveur est sympathique… Combien je dois donner ?"

    Mais le plus compliqué est d'intégrer dans son soi profond que le pourboire n'est pas un montant supplémentaire que l'on vous extorque, que vous n'auriez pas payé si on ne vous avait pas forcé la main, que le destinataire dudit billet ne mérite pas…
    Cela revient au même que de s'habituer aux prix hors-taxes sur les étiquettes. Savoir environ combien vous aller payer en bout de ligne par rapport au prix indiqué sur l'étiquette est une habitude qui se prend, mais pas du jour au lendemain.

    Ce qui m'amène à vous parler de ça aujourd'hui, c'est un article dans le journal ce matin, expliquant les règles du pourboire au Québec. La présence même de cet article traduit la complexité du phénomène. Si un journal éprouve le besoin de l'expliquer à des gens qui le vivent depuis leur plus tendre enfance, imaginez le degré d'incompréhension d'un nouvel arrivant à qui on a dit toute sa vie "Ne te fais pas avoir, paie ce qui est marqué sur l'étiquette."

    Cet article expliquait qu'il existe deux catégories de métiers pour lesquels un pourboire est requis. Tout d'abord, les métiers officiellement reconnus par le gouvernement comme "à pourboire", et pour lesquels les salaires sont moins élevés que dans d'autres professions, justement parce que l'on estime que le pourboire est une partie variable de leur rémunération.
    Pour ces catégories, les serveurs de restaurants et de bars et les employés de l'hôtellerie, le pourboire minimum requis est de 15%. Pour le calcul technique, ce n'est pas compliqué, payez avec une carte de crédit ou de débit, la machine vous proposera automatiquement de rentrer votre pourcentage de pourboire. Si vous voulez avoir l'air de connaître les bonnes astuces, sachez que le montant ainsi calculé correspond à 15% du montant TTC, alors qu'en théorie vous devriez laisser 15% du montant hors taxes. L'astuce : multiplier le montant de la TPS (inscrit sur votre facture) par 3 pour avoir le montant du pourboire.
    Sur les petites montants, comme un verre de bière, par exemple, ne vous embêtez pas à calculer 15% et à laisser 72 centimes ou 1,26 $. Laissez 1 ou 2 $, cela facilitera la vie à tout le monde !

    Ensuite, certains métiers sont considérés comme "à pourboire" par convention sociale. Rien ne vous oblige à laisser un tip, mais cela se fait, et vous aurez l'air d'un Maudit Français si vous ne le faites pas.
    Aux taxis, on arrondit au dessus. Au livreur de pizza qui vient de se prendre la pluie, on laisse environ 10%. Au pompiste qui vous fait en prime votre pare-brise, vous pouvez laisser 1 ou 2 $.
    Certaines conventions sociales prêtent à sourire : il est d'usage de laisser quelques deniers supplémentaires à votre coiffeur ou à votre esthéticienne, en revanche laisser un pourliche à votre massothérapeute (masseur en France), ça ne se fait pas, et puis c'est tout. Aux déménageurs, on paie la pizza ou une petite bière. Mais uniquement pour les petites compagnies, pas les grosses.

    Vous êtes perdu ? C'est normal ! Vous mettrez plusieurs mois à vous habituer, à l'issue desquels vous aussi, vous pourrez glisser négligemment un billet dans la poche de veston de George qui vient de porter vos valises jusqu'à votre penthouse d'un 5 étoiles à Hawaii.

    Plus d'informations sur les pourboires en usage dans le monde, et d'autres conseils de voyage : http://lemondeestmonvillage.com
  4. johann
    Profiter de la nature au Québec, c’est pouvoir profiter de 3 saisons distinctes, pendant lesquelles les paysages et les activités sont radicalement différents.
    L’été, on se baigne dans les lacs, on profite de la température qui atteint des sommets (facilement plus de 30 au plus fort de la saison), on se balade dans la verdure… Il est assez hallucinant de constater à quel point la végétation, bien entendu discrète le reste de l’année, envahit tout au Québec en été, dans les parcs comme au cœur de la ville.
    En hiver, c’est la neige qui est omniprésente. Le Canada que la plupart des Français s’imaginent, avec ses températures qui descendent en deçà des -20 degrés, avec ses motoneiges, ses traîneaux à chiens et ses balades en raquettes, c’est aux mois de janvier et de février surtout qu’on le rencontre.

    Mais une des saisons les plus belles, au cœur de laquelle nous nous trouvons actuellement, est l’automne. La saison des couleurs. Certes, le Canada n’est pas le seul pays dans lequel la végétation arbore de belles teintes entre l’été et l’hiver. Mais ici, elles sont particulièrement chatoyantes. C’est un fait reconnu scientifiquement, les couleurs du Canada en hiver ne se retrouvent nulle part dans le Monde. Les rouges sont plus vifs, les oranges plus saturés. Le mélange des feuillus et des conifères amène en plus une touche de vert…
    D’ailleurs, à cette époque, les parcs connaissent une recrudescence de visiteurs. Histoire non seulement de profiter de ces incroyables visions colorées, mais aussi de parcourir les parcs avant leur fermeture annuelle du mois de novembre. Car oui, comme en France, le mois de novembre est ici des plus déprimants. Pas encore de neige, et plus de feuilles ! Presque aussi déprimant que le mois d’avril. Plus de neige, pas encore de feuilles ! Voilà une différence par rapport à l’Europe. En Europe, le printemps est synonyme de floraison, de températures clémentes, de premiers pique-niques dans la nature… Ici, le printemps est le temps où l’on patauge dans la gadoue née de la neige fondante… En m’installant ici, je redoutais l’hiver, et pourtant je l’ai adoré. Je ne me méfiais pas du printemps, que je trouve année après année long, mais long…

    Mais en ce moment, c’est l’automne…

    La fête de l’action de grâce (le thanksgiving québécois, fêté plus tôt que son équivalent américain) est l’occasion d’un week-end de trois jours. Et nous sommes en pleine apogée de la saison des couleurs. Autant vous dire que je ne compte pas rester chez moi, si le temps se fait clément.
    Si nous avons de la chance cette année, les couleurs seront couplées à un été indien (ou plutôt un été des indiens, comme on dit ici !). Attention, l’été des indiens, c’est un concept technique. Certaines conditions météorologiques doivent se combiner. Les températures doivent être supérieures de plus de 4 degrés aux normales saisonnières, pendant au moins 4 jours, et ce après les premières gelées. Autour de Montréal, environ 40% des années ont droit à un été des indiens. Ce n’est donc pas systématique. En revanche, on peut parfois observer plusieurs été indiens dans la même année.

    Le site de l’office du tourisme propose une carte interactive très bien faite, remise à jour régulièrement, qui indique où en sont les couleurs, et donc quel est le meilleur endroit pour les observer : http://www.bonjourquebec.com/fr-fr/automne.html#onglet

    Autre délice de la saison, nous sommes aussi en pleine saison des pommes ! Une activité prisée par les Québécois, aller ramasser des pommes dans un verger, et profiter des dégustations et autres activités autour de l’exploitation de ce fruit.

    Vous l’aurez compris, l’automne est une des plus belles saisons pour visiter le Québec… et pour y vivre.

    Et comme d’habitude, je vous renvoie sur mon site www.lemondeestmonvillage.com si vous souhaitez me contacter pour en savoir plus, ou organiser un voyage, en touriste simplement, ou pour faire un voyage de repérage pour voir si la Belle Province vous plait suffisamment pour y envisager une installation.
  5. johann
    Vous êtes sur votre vélo, en plein cœur de Montréal… Tout à coup, la tuile. C’est la crevaison. Vous n’avez bien entendu pas sur vous de rustine, pas de chambre-à-air de rechange, pas de vélo de secours… Vous n’avez pas souscrit d’assurance dépannage avec remorquage… Pas de panique. À Montréal, la culture de la bicyclette est telle qu’il est rare que vous vous trouviez à plus de deux pâtés de maison d’une boutique qui vend, loue, et répare des deux roues non motorisés.
    Je me demande parfois si la ville entière n’a pas été conçue autour de ses pistes cyclables, d’ailleurs. Des pistes cyclables pour la plupart bien séparées de la route par un petit trottoir, correctement balisées… Loin de l’aménagement de Paris, par exemple, dont les autorités ont eu la bonne idée de placer celles-ci soit dans les couloirs de bus, soit sur les trottoirs. À Paris, un vélo sans sonnette est un engin de mort. Un piéton qui ne regarde pas où il marche prend le risque de se faire écraser à chaque instant. Attention, je n’ai pas dit que tout était parfait à Montréal. Les cyclistes, dont je suis à mes heures perdues, ne sont pas forcément aussi civilisés qu’on le souhaiterait. À Montréal aussi, le respect des feux de signalisation n’est qu’une option. Pour le cycliste Montréalais comme pour le Parisien, le piéton n’est qu’un empoté, l’automobiliste une tare. Mais circuler à vélo y est autrement plus agréable que dans bien des villes du monde.
    Des vélos, on en trouve ici de tous les types, de tous les looks. Dans la ville ou la mode ne se traduit pas dans l’habillement, ou plutôt dans laquelle toutes les tenues vestimentaires sont à la mode, le vélo semble avoir pris le pas en tant qu’accessoire. Dis-moi quel vélo tu conduis, je te dirai qui tu es. Le hipster (grosso modo l’équivalent du bobo en Amérique du nord – j’ai conscience en disant ça de choquer les hipsters ET les bobos, mais quand on regarde de l’extérieur, c’est quand même très proche…) l’aime vintage, customisé, unique… Le grano (encore un terme québécois, il faudra vous habituer) l’aime vieux, récupéré, à la peinture écaillée et à la chaine grinçante. Le campagnard l’aime tous chemins, aux roues larges dont le relief rappelle le tout terrain. Le sportif l’aime 100% carbone, léger, aux pneus plus fins qu’un cheveu coupé en quatre.
    Le cycliste n’hésite pas, le cas échéant, à sortir sa tenue du Tour de France pour se rendre le matin à son bureau. Bien sûr, on se change en arrivant, cela va de soi. Mais sur le trajet, on adopte le style entre-jambes moulant et chandail aux couleurs de son sponsor… qui n’a jamais déboursé un centime inconscient qu’il est de votre simple existence.
    Le vélo pour aller au boulot… Mais aussi le vélo pour se balader le dimanche. Montréal regorge d’itinéraires qui permettent de découvrir la ville et ses environs. L’un des plus célèbres, et sur lequel j’emmène tous mes amis venant visiter la Belle Province, mène du Vieux Port à Lachine, sur le canal du même nom. Une belle sortie au bord de l’eau, avec à mi-chemin le marché Atwater, halte idéale pour se requinquer et se rassasier d’une brochette satay ou d’un sandwich au homard.
    Dans les parcs environnants, partout au Québec, des itinéraires spéciaux sont aménagés pour les cyclistes. Car le vélo n’est pas l’apanage de la ville, il est aussi sport de plein air, pratiqué comme une religion par de nombreux Québécois.
    Pour plus d’informations sur ces balades,n’hésitez pas à me contacter via mon site www.lemondeestmonvillage.com .
    Tout de même, il reste un pas important à franchir. Car si le vélo est roi en été… il est totalement reclus dans les garages l’hiver. Pas parce que faire du vélo par -30 est dérangeant… Mais parce que les pistes cyclables ne sont pas déneigées. Alors j’ose poser la question : À quand le passage du chasse-neige sur les couloirs cyclables ?
  6. johann
    Savez-vous quel est l’un des signes qui montre que je m’intègre doucement mais surement à la société québécoise ? Je possède deux barbecues ! Le premier est un barbecue à gaz, solidement campé dans ma cour, et qui me sert presque tous les jours en ces temps de canicule qui font verdir de jalousie mes amis français (et moi d’enfoncer le clou en publiant sur les réseaux sociaux des bulletins météo de la Belle Province, histoire de me venger de leurs quolibets hivernaux).

    Cuire un steak à la poêle ? Quelle vulgarité ! Quel manque de goût ! Non, Monsieur, mon steak cuit au barbecue. C’est beaucoup plus facile, rapide, et meilleur à la santé. Quant au poisson, il a l’avantage de ne pas embaumer toute la maison. D’ailleurs en passant, la rudesse de l’hiver québécois et le danger pour se propre survie d’ouvrir une fenêtre m’amène à ne plus du tout manger de poissons à cette saison, sinon au restaurant.

    Le second barbecue est un « portable », au charbon. Oui, car l’un des luxes de Montréal est que l’on peut tranquillement s’installer dans la plupart des parcs, et faire cuire ses saucisses et ses brochettes à côté de sa table de pique-nique. Avez-vous déjà tenté ça dans le Jardin des Tuileries à Paris ? Je veux dire en plein jour, pas à 4h du matin après avoir escaladé les grilles…

    Bien sûr, les Québécois n’ont pas le monopole du barbecue. Leurs compatriotes canadiens en sont d’autres, sans parler des voisins américains. Les Australiens, quant à eux, ont carrément installé des barbecues électriques fixes sur les plages, dans les parcs publics… c’est encore un niveau au dessus (voir mes récits de voyage sur www.lemondeestmonvillage.com). Mais les Québécois se défendent. Même le plus isolé des terrains de camping sauvage est équipé d’au moins un barbecue au bois ! Lors de l’achat de mon barbecue au gaz au Canadian Tire (pour ceux qui ne connaissent pas, le Canadian Tire est, avec le Jean Coutu, l’une des cavernes d’Ali Baba dont on ne peut plus se passer une fois installé ici), je n’ai pas manqué de conseils du vendeur, mais aussi des clients. Apparemment, je n’achetais pas assez gros, pas assez performant, pas assez cher… Bon, je ne suis encore qu’un immigrant, je suis frileux pour l’achat d’un barbecue. Le prochain sera une bête de course, probablement… Celui-ci n’est qu’un junior !

    Tiens, au moment où j’écris ces lignes, on vient de me demander, comme je suis absent ce week-end, si je peux prêter mon barbecue à des amis pour un événement sportif… Vais-je pouvoir me passer de barbecue toute une fin de semaine ? Rassurez-vous, j’ai loué un chalet au Parc du Mont-Tremblant, il sera bien sûr équipé… d’un barbecue !
  7. johann
    À Montréal, on prend l’habitude de regarder la météo avant de sortir de chez soi le matin. En tout cas, c’est une habitude que j’ai prise, alors que je ne l’avais pas du tout en France.
    C’est vrai l’hiver, surtout, bien entendu. Plus que de la curiosité, c’est une question de survie. Bon, j’exagère peut-être un peu, mais en tout cas c’est indispensable pour savoir comment s’habiller. Car d’un jour à l’autre, la température peut varier facilement de 15 degrés. Et on ne choisit pas sa tenue du jour de la même manière quand il fait 0 ou -15. On ne met pas le même manteau ni les mêmes chaussures si la météo prévoit une tempête de neige ou un grand soleil.

    Mais les caprices de la météo sont présents toute l’année. Au printemps et en automne, c’est surtout la pluie que l’on guette. En plein été, ce sont les épisodes de canicule.
    Car oui, vous qui êtes en Europe, et ne connaissez du Canada que ce que l’on vous en dit, vous avez peut-être l’impression que nous vivons dans un froid polaire toute l’année. C’est ce que pensait toute ma famille avant de venir me voir l’été dernier.
    Et bien non. Tenez, à l’heure où je vous écris, la température ressentie est de 40 degrés ! Moi qui rentre à peine de 2 mois de voyage entre la Guyane et la Guadeloupe, je ne suis pas dépaysé ! (pour ceux d’entre vous que les récits et photos de voyage intéressent, rendez-vous sur www.lemondeestmonvillage.com ).

    Température ressentie ? Mais qu’est-ce donc que cet animal ?
    Cet hiver, cette notion a fait son apparition à la météo française (car oui, il m’arrive de regarder la météo de mon ancien chez moi !). Au Canada, cela fait belle lurette que l’on mesure la température réelle, et la température ressentie.
    Plutôt utile, car en fonction des critères atmosphériques, il peut y avoir une très nette différence entre les températures relevées sur un bête thermomètre, et le ressenti lorsque vous mettez le nez dehors !
    En hiver, c’est principalement le vent qui change la donne. Une température de -20 degrés sans un souffle de vent et avec un beau soleil est totalement supportable, pour autant qu’on soit bien habillé. À -10 avec un vent glacial, ça devient difficile !
    L’été, le facteur humidex s’en mêle. Comme son nom l’indique, cette variable calcule le taux d’humidité dans l’air pour déterminer la sensation de chaleur.

    Le site que je consulte le plus souvent, www.meteomedia.com , indique un « Avertissement de chaleur et d'humidité accablantes pour secteur l'île de Montréal ». Et je valide complètement l’information ! Difficile de bouger de sa chaise aujourd’hui…

    En bon Maudit Français, suis-je en train de me plaindre ? Absolument pas ! Ces variations de climat sont aussi ce qui fait le charme de ce pays ! On a l’habitude ici de dire que le Québec représente deux pays en un ! L’hiver et l’été, les paysages sont différents, les activités sont différentes, les habitudes sont différentes… Vivre dans deux pays en ne s’étant installé qu’à un endroit, voilà qui satisfait ma perpétuelle envie de changement !
  8. johann
    Sans m’en rendre compte, petit à petit, je suis passé du statut de petit nouveau à qui on explique la vie au Québec, à vieux sage qui prodigue ses conseils avisés aux immigrants débutants.

    Quand, comment le changement s’est fait, je serais bien incapable de vous le dire. En revanche, je me souviens très bien du moment où je me suis rendu compte que la transition s’était opérée. Nous étions chez des amis, à une soirée à laquelle nous étions invités non-seulement car nous sommes d’excellente compagnie ( !) mais aussi pour faire bénéficier à un couple de « nouveaux » de nos conseils avisés en matière d’intégration réussie.

    Bien entendu, je n’ai pas la prétention de penser que mon intégration puisse être considérée comme réussie après moins de deux ans de présence au Québec. De l’avis de nombreux experts, et par experts j’entends des gens comme vous et moi, mais vivant ici depuis des temps immémoriaux et ayant pu observer l’arrivée, l’installation, et souvent le départ de nombreux postulants à l’intégration…
    De l’avis de nombreux experts, donc, le test est le 3ème hiver. Je n’en ai que deux à mon actif, et encore avec une légère tricherie puisque je me suis évadé au milieu de ces deux hivers pendant plus d’un mois (Je me félicite tous les jours d’avoir créé mon agence de conseil en organisation de voyages – www.lemondeestmonvillage.com , qui me permet ce genre de pause dans l’hiver Québécois !).

    Mais si je ne suis encore qu’en phase de confirmation, je me sens tout à fait qualifié pour donner des conseils de base à des Français fraîchement arrivés, des étoiles pleins les yeux ! Pas toujours, ceci-dit. Car si certains ont pris leur décision de venir s’installer rapidement, avec l’enthousiasme naïf de celui qui ne sait pas où il met les pieds, d’autres ont tellement muri leur projet qu’ils savent parfois plus de choses sur la vie Québécoise en arrivant que moi après 18 mois sur place !
    En tout cas, la discussion est toujours intéressante, qu’il s’agisse de conseiller ou simplement de partager les expériences, comme la première visite chez Jean Coutu ou Canadian Tire, la première poutine, la première visite (argh) chez le médecin…

    Les discussions tournent vite autour de la langue, des différences de vocabulaire, de l’accent (je parle de notre accent français, bien sûr !). Ce n’est pas le plus important, loin de là, mais c’est sans aucune hésitation le sujet le plus drôle ! Toutes les questions administratives, les pistes pour trouver un emploi, les « règles » de société…

    C’est finalement en en discutant avec des gens qui n’ont aucune expérience du Québec que l’on s’aperçoit que l’on a progressé, que l’on a appris à s’adapter petit à petit, et que oui, finalement, on commence à se sentir chez soi, au Québec !
  9. johann
    C’est la réflexion la plus prononcée par les proches qui viennent nous rendre visite, après quelques jours de restaurants, boutiques, transports en commun et autres lieux dans lesquels on peut tester le service à la clientèle.

    Ce cliché qui ne cesse de s’avérer pourrait être étendu aux relations amicales, bien entendu, mais c’est sur le « service à la québécoise » qu’on le ressent tout d’abord quand on arrive ici. Tout simplement parce que l’on va en général manger au restaurant ou acheter des vêtements avant de se faire des amis…

    C’est à cet incroyable confort dans la relation commerciale que je veux consacrer ce billet d’humeur. De nombreux Québécois à qui l’on vanterait la qualité du service dans la Belle Province s’étonneraient de cette appréciation. Certes, on s’occupe correctement du client au Québec, mais quoi de plus normal ?
    Alors, amis Québécois, je vous réponds tout de go : si vous trouvez cela normal, c’est parce que vous n’avez pas été confrontés pendant des années au « sens du service » français ! Cette attitude particulière du commerçant français qui arriverait presque à vous faire vous excuser de l’avoir dérangé en l’obligeant odieusement à vous vendre quelque chose. Attention, ne me faites pas dire ce que je n’ai pas écrit ! Il y a en France aussi des commerçants sympas, professionnels, appliqués… Mais la proportion de grognons est tout de même suffisamment importante pour qu’année après année la France soit considérée dans les sondages comme l’un des pays dans lesquels l’accueil est le plus mauvais au Monde.

    Mais mon intention n’est pas de faire le procès de l’accueil français. Plutôt de vanter l’accueil Québécois.
    Oui, au Québec, quand vous rentrez dans un restaurant, on vient vous voir tout de suite, on vous sourit, on vous demande si vous allez bien, on vous place, on vous apporte la carte, on prend la commande et on vous sert dans un délai raisonnable, on vous sourit encore, on vient prendre des nouvelles régulièrement, toujours en souriant… le tout sans être sur votre dos sans arrêt. Dans les magasins, les vendeurs sont attentifs (et souriants !), sans jamais pousser à l’achat. Ou alors, c’est tellement bien fait qu’on ne s’en aperçoit pas… Et n’est-ce pas l’essentiel ? Passer un bon moment plutôt que de consommer en ayant surtout envie de s’en aller et de ne plus jamais revenir ?

    Ce qui m’a donné envie d’écrire sur ce sujet ? Comme vous vous en apercevrez si vous fouillez mon profil, je suis avant tout un voyageur. J’ai créé une agence de conseils en organisation de voyage, www.lemondeestmonvillage.com, et j’écris des guides touristiques. J’ai donc des points de comparaison. En ce moment, je navigue entre la Guyane et la Guadeloupe, deux départements d’outre-mer français… Et je dois bien l’avouer, le service québécois me manque ! Pourtant, le service ici n’est pas SI mauvais. J’avais entendu parler d’un service dans les DOM encore plus désagréable qu’en France métropolitaine, or c’est pour l’instant plutôt mieux que ce que j’attendais. Il n’empêche, rien à voir avec le Québec. Le sens du service y est tellement présent que quand on rentre dans une boutique, on a vraiment l’impression que les gens sont contents de vous voir ! Vous savez que ce n’est qu’une relation commerciale. Ils savent que vous savez que ce n’est qu’une relation commerciale. Et alors ? Où est le problème du moment que tout le monde sait que l’autre sait ! Faut-il, du moment que l’on ne cherche pas à devenir les meilleurs amis du monde, se faire la tête ?

    Autre caractéristique dans les relations commerciales : le tutoiement quasi automatique. Pour moi, ce n’est ni positif ni négatif… C’est juste une habitude à prendre. On pourrait très bien être courtois et souriant tout en se donnant du vous… Mais ici, on se tutoie.

    Le seul hic, c’est de se défaire de cette habitude quand on rentre passer des vacances en France ! Car non, à Paris on ne rentre pas dans un restaurant à la mode en lançant au serveur « Salut, ça va bien ? ». On dit « Bonsoir, ce serait pour dîner. »
  10. johann
    C’est en préparant un voyage au Vietnam que je me suis rendu compte à quel point étaient ancrés dans la culture québécoise certains traits de caractère tellement différents de ceux des Français.

    Je suis installé à Montréal depuis deux ans, je n’ai bien évidemment pas attendu de partir au Vietnam pour comprendre que les Québécois et les Français avaient des différences.
    Mais voilà, en lisant ce « faire-ne pas faire » sur le Vietnam, je me suis aperçu que sur certains points, les Français étaient plus proches culturellement des Vietnamiens que des Québécois ! La phrase choc qui m’a mis la puce à l’oreille ? « Il est parfois inutile de faire la file l’un derrière l’autre ». L’auteur encourageait le lecteur visitant le Vietnam à ne pas systématiquement se placer derrière les derniers arrivants, mais de se mêler à la foule en désordre pour être servi.

    J’ai eu un moment d’hésitation. Cette phrase me semblait vaguement incongrue, pas à sa place, adressée à quelqu’un d’autre… Et tout à coup, j’ai compris ! Cette phrase avait été écrite par un Québécois pour des Québécois. Car pour un Français, faire la file demande en soi un effort certain, une prise de recul, une réflexion préalable. Les deux plus grandes surprises du Français nouvel arrivant au Québec sont sans aucun
    doute la profusion d’écureuils et les files d’attente aux arrêts de bus !

    Donc, conseiller à un Français de NE PAS faire la file, c’est tenter de lui inculquer un comportement qui est déjà chez lui une caractéristique génétique. Pour moi, Français immigré au Québec, cette phrase consistait à m’exhorter à revenir à un comportement inné que j’avais mis 2 ans à désapprendre.

    En revanche, j’ai eu un doute en lisant le conseil suivant : « ne jamais s’énerver, éviter le conflit, car les Vietnamiens détestent le conflit ». Ah ! Finalement, peut-être ce livre s’adresse-t-il aux Français. Car enfin, on ne peut tout de même pas demander aux Québécois d’éviter le conflit encore plus que dans leur vie quotidienne ?
    Car oui, vous qui projetez de venir vivre ici, sachez-le, les Québécois abhorrent le conflit. Lors d’une réunion d’information à laquelle j’avais assisté à l’ambassade du Canada à Paris avant d’émigrer, l’intervenante,
    Québécoise, nous avait prévenus : « Dans une réunion au Québec, quand le ton monte, la réunion s’arrête. En France, c’est là qu’elle commence. ».
    Information vérifiée et validée. Lequel des deux comportements est le bon, ce n’est pas la question. Comme souvent, certainement un mélange des deux !
    Difficile en tout cas d’énerver un Québécois. Mais du coup, difficile aussi de s’énerver contre un Québécois ! Car oui, les Québécois sont gentils. C’est un cliché. Ils n’aiment pas toujours être qualifiés de gentils, car dans la bouche des Français, « gentil » possède souvent un léger côté péjoratif. En même temps, les Québécois sont effectivement gentils ! Et c’est une qualité rare, qui fait qu’on se sente si bien ici.
    Et puis, honnêtement, dans la bouche d’un Français, qu’est-ce qui n’a pas un « léger côté péjoratif » ?
  11. johann
    Après plus de deux ans de vie à Montréal, grâce à ma santé de fer, je n’avais pas eu l’occasion d’être confronté au système médical québécois. Des légendes, j’en avais entendu, pourtant. Attention, âmes sensibles s’abstenir, ce qui suit peut donner quelques haut-le-cœur !
    Les plus sympathiques : une amie d’amie (c’est l’homme qui a vu l’homme qui a vu l’ours) affligée d’une fracture ouverte, et qu’on aurait renvoyée chez elle avec des antidouleurs en lui demandant de revenir la semaine suivante car aucun médecin n’était disponible. Une connaissance dont le frère aurait été forcé de rester chez lui avec une hernie pendant plusieurs semaines pour les mêmes raisons… Une amie au bras cassé qu’on a baladé d’hôpital en hôpital avant de pouvoir lui faire une radio… Sans compter l’histoire récurrente du médecin urgentiste qui, quoi que vous lui présentiez comme symptôme, vous répondra « Prenez de l’aspirine et revenez me voir dans une semaine si ça ne va pas mieux », même si c’est la 3ème fois de suite qu’il vous fait le coup !

    Oui, le système de santé ici n’a pas bonne presse. Si ces appréciations venaient uniquement des Français, on pourrait se dire que c’est parce qu’ils aiment bien se plaindre. Et on n’aurait pas forcément tort ! Mais voilà, les Québécois sont unanimes eux aussi, le système de santé Montréalais n’est pas parfait, loin s’en faut.

    Est-ce par curiosité intellectuelle que je me suis cassé le pied pour pouvoir vérifier par moi-même ? J’aimerais pouvoir le dire, car le contexte de ma visite aux urgences n’est pas très glorieux : une table basse mal placée au milieu de mon salon, avec des intentions maléfiques, m’attaqua un samedi matin par surprise et par un coup de pied dans un orteil, et sans aucune provocation de ma part. Résultat, une douleur immédiate, et en quelques minutes le pied bleu.

    Que faire dans un tel cas à Montréal ? Aller voir son médecin de famille ? Allons donc, si vous êtes comme 50% des Montréalais, vous n’en avez pas. Pourquoi ? Parce qu’il y en a peu, et qu’ils refusent des nouveaux patients si vous n’avez pas 12 lettres de recommandation d’un proche déjà patient qui prouve que vous êtes un malade sympathique. Restent donc la clinique privée (rapide mais cher), le Jean-Coutu avec médecin sans RV intégré (remboursé, mais il faut avoir le temps, et ne pas avoir de maladie trop bizarre car le médecin ne saura pas ce que c’est), ou les urgences.

    Mon choix s’est donc porté sur les urgences. Pas n’importe quel hôpital, ceci dit, parce que les temps d’attente peuvent varier du simple au quadruple (c’est à dire de 5h à 20h) si vous faites le mauvais choix. Allez, je vous le dévoile, j’ai choisi l’hôpital juif, qui a bonne réputation.
    Résultat des courses : 5h30 d’attente, 5 minutes de consultation, une radio, et une conclusion qui tombe comme un couperet : « C’est cassé. On ne peut rien faire. Ne marchez pas et prenez de l’aspirine. » Il paraît que j’ai eu de la chance, 5h30 ce n’est pas grand chose.

    Les côtés positifs (car oui, il y en a, quand même !) : pas un centime de déboursé. Vous arrivez avec votre carte soleil (c’est la carte vitale ici), vous la présentez, on vous ouvre un dossier, et quand vous partez on vous dit au revoir et on ne vous demande rien. Le personnel était adorable, et, autant que je puisse juger, compétent (en même temps, je n’avais rien de compliqué, non plus, j’avais fait moi-même le diagnostic). La salle de radiologie était tellement neuve que le radiologue n’avait pas l’air de bien maîtriser son matériel (si si, c’est positif, en plus c’est rigolo). Et quand on est prévenu, on apporte son ordinateur, son bouquin, sa bouteille d’eau, son sandwich (non, je plaisante pour le sandwich. Quoique…), et 5h30 ça passe tout seul.

    Maintenant, je suis sensé aller chez le dentiste. Il paraît que c’est cher, et que le dentiste veut tout vous refaire. Mais il paraît aussi qu’il veut tellement que vous n’ayez pas mal, qu’il vous anesthésie les gencives avec une crème avant de vous faire une piqure pour anesthésier la dent !

    Si vous avez besoin d'autres infos éclairées, n'hésitez pas à me contacter via mon site www.lemondeestmonvillage.com
  12. johann
    « Mon pays ce n’est pas un pays c’est l’hiver », comme disait l’autre. L’autre, c’est Gilles Vigneault, chansonnier Québécois qui ne manquait pas de sens de l’observation. Des chroniques et articles sur la rudesses de l’hiver Québécois, vous ne manquerez pas d’en trouver des centaines sur le net, dans les livres, à la radio, à la télé… Le Canada, c’est le pays du froid, particulièrement dans la tête de tous ceux qui n’y ont jamais mis les pieds. Le pays dans lequel le Père-Noël aurait immigré s’il avait été confronté aux mêmes problématiques que les passagers du Mayflower et n’était pas resté dans sa Laponie natale.
    Non pas que l’hiver Québécois ne soit qu’une légende, mais il fait souvent oublier qu’il y a aussi un été.

    Quand on part s’installer à Montréal, et qu’on n’y a encore jamais posé un orteil, en tout cas jamais en hiver, on est comme tout le monde : on a peur. Peur du froid. Peur de tomber dans une tempête de neige, de s’endormir, de se réveiller tout bleu, et tout mort… On se renseigne, on se prépare, on s’équipe. Parfois pas assez. Parfois trop. Voici quelques clichés à démentir, et quelques vérités à asséner.

    L’hiver, il fait -30.
    C’est vrai. Mais 4 ou 5 jours par an seulement, rarement de suite, et uniquement aux mois de janvier ou février. Sur le plus gros de l’hiver, il fait plutôt entre -10 et -15… Ça fait moins peur, du coup. Mais il faut dire qu’on ressent un vrai pallier à -15 (en tout cas c’est mon cas). Jusqu’à -15 : même pas mal. À partir de -15 : ah ouais, quand même.

    On a les poils du nez qui gèlent.
    C’est vrai (à partir de -15 aussi). C’est désagréable, mais on s’y fait. Ah au fait, si vous êtes en train de penser « moi je n’ai pas de poils au nez », détrompez vous. Même si vous êtes une princesse, vous avez des poils au nez. Tout petits tout mignons, c’est entendu, mais des poils quand même. Vous verrez ! Et un spécial pour certains seulement (dont moi), les cils du haut qui gèlent avec les cils du bas. Ça c’est vers -20 et c’est beaucoup plus désagréable. Ne surtout pas frotter si vous tenez à les garder.

    Il faut absolument acheter une doudoune Canada Goose.
    Ce n’est pas obligatoire, on vous laissera rentrer si vous n’en avez pas. À Montréal, la marque Canada Goose est considérée comme une marque de Français (alors qu’à Toronto ou à Vancouver, c’est simplement une marque à la mode). Ce qui est sûr, c’est que les seuls à les porter quand il fait plus de 0 degrés, ce sont effectivement des Français. En revanche, ce qui est totalement indispensable, c’est d’avoir un très bon manteau d’hiver. Non, ce que vous appeliez à Paris un très bon manteau d’hiver n’est ici qu’une petite laine. Il vous faut un vêtement technique, fait pour les très basses températures. Canada Goose est une bonne marque. Attention, le col est en fourrure de coyote. On cautionne ou pas, c’est à vous de voir. Il faut bien dire que c’est extrêmement chaud. North Face fait également de très bons produits. Ce ne sont pas les seules marques, et il y a moins cher. Mais attention, n’achetez pas n’importe quoi pour payer moins cher, c’est une question de survie (et là je ne rigole pas !)

    Il faut une doudoune longue pour ne pas perdre un testicule.
    J’ai déjà entendu ça, je vous jure. Selon la légende, une doudoune trop courte exposerait au froid vos parties intimes et serait dangereux pour votre intégrité. À moins de rester face au vent pendant 5h par moins 30, j’ai envie de dire foutaise !

    Ouvrir la porte d’entrée, puis enlever ses gants. Pas l’inverse !
    Sinon, les doigts restent collés à la poignée. Peut-être. Je n’ai jamais essayé par -30. Par -10, c’est sans danger. Évitez quand même d’y coller votre langue…

    Bon allez, l’hiver Québécois n’est pas si terrible. Quand on est bien habillé, ça se passe très bien. Mieux qu’à Paris, en tout cas, car le froid est sec et le ciel toujours bleu !
    Et puis l’hiver, c’est l’occasion d’essayer le patin, le ski, le traîneau à chiens, la motoneige… Je peux vous aider à organiser tout ça, bien sûr. N’hésitez pas à me contacter sur http://lemondeestmonvillage.com
  13. johann
    Après deux ans de vie à Montréal, nous nous lançons ! Deux ans à payer des loyers, et à « jeter l’argent par les fenêtres », comme aurait dit ma grand-mère. Les temps changent, évidemment, et cela fait de nombreuses années que nous déboursons un loyer tous les mois sans pour autant nous sentir frustrés de ne pas investir dans la pierre. Mais tout de même, vient un moment ou s’installer plus durablement devient un projet naturel.

    L’avantage d’être locataire est tout de même que l’on évite tout un tas de tracasseries. Ici encore plus qu’en France, être locataire est une position confortable. Pratiquement tout est à la charge du propriétaire. Si une ampoule claque, vous pouvez appeler votre propriétaire, il se chargera de la remplacer ! Le nôtre ramasse même les feuilles dans la cour. La prochaine étape est de l’amener à pelleter la neige, mais c’est un pas qu’il n’a pas encore franchi !

    Louer un appartement, administrativement parlant, est de plus d’une facilité qui déconcerterait plus d’un Parisien !
    Pas de feuilles de salaire à présenter, si vous dites que vous pouvez payer, on vous croit. Pas de demande de caution, pour les mêmes raisons. Il est en théorie illégal de demander au locataire un mois de caution, même si en pratique beaucoup le font. Pas d’état des lieux non plus… Parfois, un propriétaire peut vous demander une enquête de crédit, ce qui peut être un peu handicapant car l’historique de crédit est une spécificité nord-américaine. Venant de France (ou de Navarre), vous avez en théorie un historique de crédit vierge, puisque chez vous, personne ne garde de trace. Au Canada comme aux Etats-Unis, on garde une trace de chacun de vos achats, ce qui permet de repérer les bons payeurs et les mauvais… Effrayant ou rassurant, ça dépend des points de vue.
    Quoi qu’il en soit, avec le nombre de Français qui s’installent chaque année à Montréal, les propriétaires commencent à avoir l’habitude, et comprennent bien que le fait que vous n’ayez pas d’historique de crédit ne veut pas dire que vous n’avez jamais dépensé d’argent !

    Attention, être locataire n’est pas non plus le paradis total, n’exagérons rien. La meilleure protection des propriétaires est tout de même qu’ils peuvent vous mettre à la rue beaucoup plus facilement qu’en France si vous ne payez pas. Rassurez-vous, on ne vous mettra pas dehors du jour au lendemain alors qu’il fait -30… Mais les procédures sont beaucoup plus rapides.

    Pour acheter, c’est autre chose. S’il y a beaucoup de similitudes, la loi n’est pas tout à fait la même au Québec. Et quand on s’engage sur 10, 15, 30 ans, il vaut mieux bien se renseigner pour ne pas se faire avoir.
    Je ne vous ferai pas le détail ici, d’une part parce que c’est compliqué, mais aussi parce que si vous lisez ce site, vous êtes certainement un nouvel immigrant, ou un futur immigrant, et l’achat immobilier n’est peut-être pas votre priorité…
    Une chose à savoir qui peut débloquer toutes les autres, tout de même : Ici, souvent, quand on achète un appartement, on fait appel aux services d’un agent immobilier. Il vous aide à faire les démarches, vous trouve des appartements à visiter, s’occupe de toutes les questions légales... Pratique.

    http://lemondeestmonvillage.com
×
×
  • Créer...
Ouvrir un compte bancaire avant mon départ
© 2025 immigrer.com

Advertisement