L'hiver me rend bipolaire
Au début je m'agaçais dès que l'on mentionnait l'hiver IN-TER-MI-NA-BLE et GLA-CIAL du Québec. Comme l'amoureuse qui refuse de voir les défauts de l'élu… Je m'enflammais, Je m'offusquais, je rétorquais, avec toute la force de ma mauvaise foi (qui est capable de déplacer des montagnes) que :
- "Non c'est tout à fait supportable, il suffit d'être bien équipé"
- "C'est magique, incroyable, indescriptible…on s'éclate…on adore ça"
- "Il y a plein de trucs à faire"
- "Tout est déneigé super rapidement"
- "C'est tellement beau, tout ce blanc!!!"
Ceci dit, tout cela est vrai … mais juste le premier mois de l'hiver.
La première tempête me rend euphorique limite hystérique…la dernière me met à terre… Entre temps mon humeur joue aux montagnes russes, au rythme de l'ensoleillement et des degrés celsius. Un jour j'suis plus capable, tout m'irrite et le simple fait de mettre ma tuque me pèse… Le lendemain je suis béate devant la lumière incroyable du matin, je me réjouis d'entendre le "scrouitch-scrouitch" de mes pas dans la neige: J'ai l'impression d'être privilégiée et de vivre un moment féérique.
Un jour je trouve exotique de trouver la moindre aventure d'Indiana Jones plate comparée à tout ce que je dois mettre en oeuvre pour juste sortir mes poubelles (traverser ma cour pas déneigée, arriver à ouvrir la porte gelée et atteindre la ruelle sans perdre mes mains ni mes oreilles: Challenge)
Un autre cela me parait insupportable de ne pas pouvoir mettre LA robe que je voulais - parce qu'à -25, la petite robe avec les collants, faut oublier - que ça m'énerve de me battre avec mes cheveux et l'électricité statique dûe à la maudite tuque qui garantit cependant ma survie (faut bien l'avouer) et que marcher à 2 à l'heure comme un pingouin pour conserver son équilibre sur les trottoirs verglacés rend n'importe quel trajet stressant…Tout ça pour finir par s'étaler dans la cour de récré de l'école de ses enfants parce que j'ai été distraite par l'un d'eux…Juste 45 paires d'yeux qui m'ont vu, des éclats de rire qui résonnent dans toute la rue…et un gros bleu sur les fesses.
Rien de grave. Plus que 3 mois ;-)
Cet article est tiré de mon blogue:
Les tribulations d'une française à Montréal:
et la page facebook où je partage mes découvertes québécoises:
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