Mon pire ennemi
Il ne se pointe pas souvent mais quand il vient il me pourrit. Il s’immisce sournoisement, doucement, généralement quand il fait gris et froid, mais pas toujours. Ces jours là, tout m’agresse. Tout me rappelle que je ne suis pas d’ici.
On l’ appelle le mal du pays.
D’un coup, tout dans mon quotidien devient hostile. Je ne comprends pas ce que me dit une maman devant l’école car elle parle à toute vitesse. La dame se trompe quand je commande mon café parce qu’elle m’a mal compris. La rubrique “people” du Metro ne parle que de célébrités locales que je ne connais pas.
Je me sens exilée, seule, incomprise. L’absence de knackis balls, de petits suisses Gervais ou autre Figolu dans les rayons de mon supermarché me plonge dans une tristesse infinie.
J’ai des envies de promenades à la campagne, je rêve de voir un troupeau de bonnes vieilles charolaises en train de paître dans le bocage Bourbonnais de mon enfance.
J’ai envie d’entendre la voix synthétique de la SNCF me dire: “Lyon Part Dieu, Ici Lyon Part Dieu”. J’ai envie d’entendre pin pon et non les sirènes hurlantes d’ici. J’ai envie d’entendre râler, et de râler aussi. J’ai envie de voir Claire Chazal en allumant ma télé.
Je traine mon mal du pays toute la journée puis il repart comme il est venu.
Le lendemain, c’est terminé. Je croise un groupe de touristes français dans le métro, ls parlent forts, ils s'interpellent, on n'entend qu'eux. Je me fais toute petite. Peut-être bien qu'ils auraient des figolus dans leurs sacs à dos ???
Cet article est tiré de mon blogue:
Les tribulations d'une française à Montréal:
et la page facebook où je partage mes découvertes québécoises:
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