Les 5 leçons de survie au camping
Je suis partie en vacances. La fin de semaine était accolée à un jour férié, le soleil s'était invité dans nos journées, la température frisait l'envie de nudité, mes envies d'aventures et de siestes cognaient à ma porte.... j'ai fourré deux trois affaires dans un sac, je suis partie. J'ai ouvert grand les bras à la nature qui m'attendait avec ses petits écureuils et ses hautes forêts. J'ai souri par avance au ciel caressant ma peau tandis que je sécherai les gouttes d'eau du lac dans lequel je viendrais de me baigner. Mes vacances sonnaient comme une parenthèse de douceur et d'ivresse de bonheur.
J'ai pris la main de mon amoureux, posé mon sac à dos sur les épaules, me suis coiffée de lunettes de soleil et d'un chapeau et ai quitté mon appartement de ville en disant « nous allons passer 3 jours géniaux! »
Inoubliable serait le terme exact. Connaissez-vous les joies du camping?
Tout a commencé par notre arrivée au camping en pleine nuit noire, cherchant à la lumière de mon pauvre téléphone le numéro de l'emplacement. Il est évident que si le bus n'était pas resté en panne 4 heures durant sur le bord de la route, nous n'aurions pas raté notre correspondance, pas marché 5 kilomètres sur le bord de la route avant qu'une voiture passe et nous dépose à notre campement. Nous aurions ainsi pu monter notre tente de jour et manger notre repas sans claquer des dents.
Inutile de conter notre nuit, nos corps posés sur une couette d'un centimètre d'épaisseur, ni nos courbatures le lendemain et le froid glacial qui nous a transpercés. Heureusement, les corbeaux ont entamé leur concert matinal à 6 heures, mettant fin à nos multiples tentatives d'endormissement.
Pour survivre en camping, parce qu'il n'est pas question d'autre chose, vous avez besoin de connaître 5 leçons de survie indispensables :
N°1 LA DOUCHE : tous les campings ont en commun la fameuse eau tiède. Vous savez, cette eau qui vous donne espoir qu'elle deviendra chaude un jour et qui vous fait rester sous le pommeau, le corps gelé. Cette eau ne devient jamais chaude, c'est un leurre. Vous sortez de la douche, transis de froid, le corps tendu et énervé.
Le conseil de survie : arrêtez d'espérer sous la douche. Lavez-vous au plus vite et sortez.
N°2 LA LAMPE DE POCHE : vous êtes heureux, pour une fois, vous n'avez pas oublié votre frontale, elle est confortablement installée dans votre sac, très accessible lorsque la nuit tombera. Or, une fois le soleil tout à fait parti, vous sortez fièrement votre lampe mais cette dernière ne s'allume pas. Normal, elle a passé la journée à éclairer les accessoires de votre sac. Votre crème solaire, votre portefeuille et votre roman juste entamé ont pu largement profiter des plaisirs de se voir entre-eux, pour laisser votre frontale mourir d'épuisement en fin d'après-midi.
Le conseil de survie : toujours prendre des piles de rechange, des tas de pile de rechange et placer votre lampe dans un endroit où elle ne risquera pas de s'allumer toute seule.
N°3 LE CAFE SOLUBLE : le café soluble se vend toujours dans de belles boîtes aux couleurs de l'été, vantant un arôme que votre nez fantasme déjà. Or, lorsque sur votre réchaud miniature vous tentez de vous offrir ce merveilleux café du matin, vous vous retrouvez avec un goût de fonds de bouteille dans la bouche. Ce goût aux antipodes des promesses de la boite de café ne pourra jamais être relevé, ni par le sucre, ni par les gâteaux mous trempés dedans (parce que vous aviez oublié de fermer la boite tupperware et les biscuits ont pris l'humidité)
Le conseil de survie : allez prendre un vrai café dans un vrai bar, faites pas le radin.... et tant qu'à y être, prenez les croissants et l'omelette avec.
N°4 LES MOUSTIQUES : le moustique est un élément incontournable du camping. Il a la particularité de prendre les mêmes vacances que vous et de se rendre au même endroit. Cet insecte n'ayant pas les moyens physiques de se porter lui même une tente pour dormir, fera tout son possible pour vous accompagner dans votre couche. Il suffit d'avoir laissé votre moustiquaire ouverte d'un micron de millimètre pour qu'une colonie entière de jeunes moustiques en soif de liberté et de chairs fraîches vous dévore la nuit durant. En plus de passer des heures à vous gratter les multiples blessures que ces bestioles sanguinaires vous auront infligé, vous ressemblerez les 5 prochains jours à une pustule géante, rendant vos photos de vacances beaucoup moins attrayantes.
Le conseil de survie : il n'existe rien pour exterminer les moustiques. Utilisez tout : la bougie répulsive, les ondes électromagnétiques, les moustiquaires, les tazzers, une kalachnikov, un feu de joie immense, la méditation, le hurlement primitif. Tout est bon, tant que vous luttez.
N°5 : LA TENTE QUECHUA, LES PIQUETS DISCOUNT ET L'EMPLACEMENT DE CAMPING : commençons par l'arrivée sur l'emplacement. Vous avez trouvé un coin sympa, vous déballez votre tente "2 secondes", celle que vous jetez en l'air avec un sourire ravi et niais et qui s'installe toute seule sur le sol. Vous tentez de fixer la tente avec vos piquets discount, étudiés pour s'enfoncer de 3.4 cm précisément avant de se tordre en tout sens. Vous installez tout, insérez à quatre pattes les sacs de couchage, les lumières, les sacs, les oreillers et fermez le tout, prêt pour la nuit.
Une fois le sommeil installé dans votre corps, vous vous rendez dans votre petit nid douillet. Une fois allongée, vous vous rendez compte du léger dénivelé qu'il y a, insuffisant pour vous motiver à changer votre tente de place mais suffisant pour rendre votre endormissement impossible. Vous sentez votre corps glisser doucement pour finir par vous retrouver le nez collé aux rebords de la tente. De plus, c'est à ce moment que vous découvrez le caillou, placé exactement sous votre omoplate et qui ne dédaigne pas vouloir être déplacé. Vous passez la nuit à vous retenir de tomber, dormant de profil pour ne pas vous appuyer sur le caillou.
Pour sublimer le tout, vos voisins qui n'étaient pas là lors de votre arrivée sont en fait un groupe de 8 qui descendent les bières aussi vite que vous jetez des dés et qui rotent, chantent faux et pissent quasiment sur votre tente.
Le lendemain, pressée d'empaqueter vos bagages, vous mettrez 40 minutes exactement à faire entrer la fameuse tente "2 secondes" dans sa housse, ne comprenant rien au schéma inscrit dessus et maugréant que jamais plus on ne vous y reprendra.
Le conseil de survie : ne lésinez pas : tente dernier cri avec chambre séparée, matelas gonflable, niveau pour mesurer les dénivelés, couette en duvet d'oie, doudou pour dormir, boules kiès et pistolets à eau anti-voisins.
Vous voilà fin prêts pour partir en camping pour des vacances inoubliables. Pour ceux qui n'auraient pas cette chance incroyable, vous avez toujours la possibilité de vous rabattre chez la tante Gabi ou de louer l'appartement avec vue sur la mer... mais c'est encore d'autres histoires où les kits de survie sont nécessaires aussi.
En attendant, profitez du ciel bleu, je n'ai pas fait mention de la vie en tente sous une pluie battante.....
D'autres billets sur : lestachesdefraise.com
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