La couronne et la pastèque
Je me suis réveillée un matin, le regard face au plafond, en me demandant ce qui ne tournait pas rond chez moi. Être une reine avec une couronne en forme de morceaux de pastèque géante peut encore passer. Faire du cheval sur des cuillères à café qui parlent, peut encore s'imaginer. Mes questionnements provenaient davantage du passage où je dors dans un champ d'élastiques pour cheveux, discutant avec une paire de lunettes des années 80.
Je n'ai jamais pris de drogue, pour ceux qui proposeraient des débuts d'explication.
Paraît que dans les rêves se cachent des messages. Je crois plutôt que mon cerveau se paie de terribles fiestas tout seul. Ni vu ni connu, personne ne le voit, il s'amuse, fait du grand art! Puis, il efface la mémoire, histoire que personne ne connaisse ses créations délirantes...sauf que parfois... il oublie et me laisse me réveiller, le souvenir d'une reine coiffée d'une pastèque. Vous imaginez les répercussions que cela peut avoir dans une vie, ce petit oubli de rien du tout? Savez-vous le nombre d'heures que je passe à tenter de déchiffrer le message subliminal laissé?
Ce matin là, je me suis assise dans le lit, tentant de comprendre pourquoi mon cerveau m'infligeait de telles images. J'ai pris mon livre d'explications des rêves afin d'y trouver un début de réponse.
Pour commencer, la pastèque n'est répertoriée nulle part, ni les champs d'élastiques à cheveux d'ailleurs. A vrai dire, rien n'est écrit sur l'interprétation de ce type de rêves. A croire que le commun des mortels ne sait faire que 3 rêves : perdre ses dents, voler comme un oiseau, porter une valise qui s'ouvre en grand et d'où tombent toutes vos culottes devant les gens de la gare. Pour tous les autres, tous ceux qui font du cheval en cuillère : rien. Le néant. Aucune explication.
Je suis partie à mes occupations, la mine anxieuse, les sourcils froncés. Je réfléchissais encore lorsque je suis entrée dans cette librairie que j'aime tant. Je réfléchissais toujours dans ma voiture qui m'emmenait voir mon cousin Charlie. Alors, lorsque je me suis arrêtée dans le coffre de la voiture de devant moi, je me suis dit que peut-être mon rêve avait voulu me prévenir d'un accident possible. La cuillère à café représentant assez bien ma voiture maintenant! Comme je n'étais pas sûre et avais encore besoin d'y réfléchir, j'ai refusé de signer le constat d'accident, il fallait absolument que je trouve le lien avec la pastèque. Et puis, la paire de lunettes serait-ce cet inconnu face à moi qui devient tout rouge de colère parce que je ne lui réponds pas?
Les policiers sont arrivés. Il a fallu que je m'explique. C'était simple : « je ne suis pas vraiment responsable Monsieur l'agent. Je n'ai pas compris tout de suite la métaphore de conduire une cuillère à café! Et puis, vous croyez que c'est simple d'avoir une pastèque sur la tête? Vous êtes là, tranquillement à faire votre travail, vous n'avez pas besoin de vous demander comment les lunettes ont pu vous écouter, étant donné qu'elles ont pas d'oreilles! Vous croyez que ça veut dire que personne ne m'écoute quand je parle? »
Ils m'ont fait souffler dans le ballon. Pas d'alcool. Ils m'ont embarquée pour une « petite visite chez des gens qui vont bien s'occuper de moi et qui savent conduire des cuillères à café ».
Mon œil ouais qu'ils savent conduire des cuillères à café.....
D'autres tribunes sur mon blog lestachesdefraise.com
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