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Témoignage retour en France après 12 ans au Québec


Ajer123

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  • Habitués
il y a 36 minutes, jimmy a dit :

 

 

Le point que je soulevais était simplement que quand des Français raconte combien le système de santé Français est bien supérieur au système Québécois, ils oublient de mentionner qu'il est supérieur s'ils se payent une mutuelle.

Car s'ils ne se payent PAS une mutuelle, c'est exactement comme le système Québécois....c'est long longtemps !

 

 

 

 

Oui fin calme toi là 😂

 

Si je suis conscient que le système santé français ne va pas dans le bon sens actuellement, on en est tout de même pas rendus à être sur des listes d'attente pendant des années avant d'avoir un médecin, loin de là. Et ça c'est clairement catastrophique, tu te demandes comment ces métiers là ne sont pas la priorité numéro 1 quand on parle d'immigration (ou de formation universitaire)

 

Les témoignages de gens (dont mon beau frère et ma belle soeur, qui vivent sur la région de Montréal) qui préfèrent se soigner dans l'Ontario sont quand même légion. 

 

Bref, je sais clairement que c'est pas un système de santé florissant que je viens chercher ici.

 

T'as beaucoup de choses à défendre et à vanter du Québec @jimmy, mais là c'est une guerre que tu pourras pas gagner 🤣

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Jimmy, t'es le premier Quebecois qui me dit qu'il n'a pas d'assurance complementaire. Tous m'ont fortement conseille de bien faire attention a ce que propose l'employeur en assurance sante a l'embauche. Si tu as une famille c'est limite inconscient de ne pas en avoir (ou bien tu as beaucoup d'argent de cote, tant mieux pour toi)

En France tu n'attendras pas 8h en salle d'attente quand tu as fait une fausse couche, le vagin en sang pour etre pris en charge. Un couple de Quebecois ont vecu ca, ils ont meme du alle acheter des compresses eux meme pendant qu'ils attendaient aux urgences. Je ne t'explique pas le trauma psychologique de la femme qui a du attendre aussi longtemps pour savoir si son bebe etait mort ou pas.

Tu n'attendras pas 18h si ton mollet est lacere de haut en bas par du verre. C'est arrive au cheum d'une amie qui ne va meme plus aux urgences, il a appris a se recoudre lui meme (!)

Je te passe les anecdotes d'une infirmiere qui me parle gens qui sont morts car pas pris en charge assez vite.

Un ami pharmacien ici qui me raconte qu'un medecin en region a ete inculpe d'aggression sexuel sur mineur mais qui est toujours en profession car il n ont plus de medecins dans cette region (oui les pharmaciens ont acces a un listing des condamnations des medecins)

Ce sont justes les anedoctes que j'ai entendu pour l'annee 2023. Je te passe les 11 annees precedentes faites par des medecins, elles sont encore plus violentes.

Le patriotisme a ses limites...

Edited by alex1976
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  • Habitués
il y a 11 minutes, alex1976 a dit :

Jimmy, t'es le premier Quebecois qui me dit qu'il n'a pas d'assurance complementaire. Tous m'ont fortement conseille de bien faire attention a ce que propose l'employeur en assurance sante a l'embauche. Si tu as une famille c'est limite inconscient de ne pas en avoir (ou bien tu as beaucoup d'argent de cote, tant mieux pour toi)

En France tu n'attendras pas 8h en salle d'attente quand tu as fait une fausse couche, le vagin en sang pour etre pris en charge. Un couple de Quebecois ont vecu ca, ils ont meme du alle acheter des compresses eux meme pendant qu'ils attendaient aux urgences. Je ne t'explique pas le trauma psychologique de la femme qui a du attendre aussi longtemps pour savoir si son bebe etait mort ou pas.

Tu n'attendras pas 18h si ton mollet est lacere de haut en bas par du verre. C'est arrive au cheum d'une amie qui ne va meme plus aux urgences, il a appris a se recoudre lui meme (!)

Je te passe les anecdotes d'une infirmiere qui me parle gens qui sont morts car pas pris en charge assez vite.

Un ami pharmacien ici qui me raconte qu'un medecin en region a ete inculpe d'aggression sexuel sur mineur mais qui est toujours en profession car il n ont plus de medecins dans cette region (oui les pharmaciens ont acces a un listing des condamnations des medecins)

Ce sont justes les anedoctes que j'ai entendu pour l'annee 2023. Je te passe les 11 annees precedentes faites par des medecins, elles sont encore plus violentes.

Le patriotisme a ses limites...

 

Et moi qui me suis plaint à chaque fois que j'ai ettendu 3-4 heures aux urgences ici 😂

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Et encore une fois je ne vois pas l'utilite de comparer l'incomparable. La France a plus d'habitants que le Canada entier pour une superficie nettement plus petite. + de budget + de facilite pour donner acces aux soins donc.

J'en ai entendu des mauvais anecdotes en France aussi, mais les gens sont un peu plus realiste et critique que toi Jimmy sur l'etat du systeme de sante qui est tres loin d'etre parfait (en France).

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Il y a 21 heures, jimmy a dit :

Je suis (évidemment) pas d'accord.

Son texte est bourré de faussetés...souvent dû a des différences culturelles qu'elle ne maitrise pas.

...et je vois pas en quoi traiter les Québécois de raciste est un témoignage précieux 😡

Alors pour le coup, moi, j'ai 18 ans, et je n'ai pas immigrer dans le but de m'établir à vie ou de rechercher une qualité de vie ''meilleure'',  mais uniquement pour faire un programme d'étude qui m'intéressait beaucoup et repartir. J'ai fini ce programme d'étude, et je suis effectivement reparti.
Dans l'ensemble, j'ai aimé le Québec, l'expérience nord-américaine. Et honnêtement, il y'a des choses que j'ai vu qui m'ont beaucoup plu, et il y'en a aussi qui m'ont beaucoup déçu, logique, aucun pays n'est parfait.

D'abord je trouve qu'il y'a ici une très bonne qualité de service, tu es toujours bien servi, que ce soit en appelant ton banquier pour demander une hausse de ta limite de crédit ou alors pour appeler le MIFI pour demander un duplicata. Toujours très poli et courtois. Cependant il y'a bien des points noirs, et parmis eux, la xénophobie, ou le rejet de ce qui est différent existe bel et bien. Par exemple, on avait souvent des travaux en groupe, et j'avais sympathiser avec plusieurs personnes du groupe. Quand vient le moment de former un groupe de 4. Ils me délaissent complètement, je n'ai même pas le temps de réagir qu'ils se mettent ensemble et bien qu'il manquait une quatrième personne, ils ont préféré prendre un québécois à la place, pourtant, j'étais de loin le plus performant car bon, je pense que l'auteure l'a dit mais ici ils n'ont pas un niveau scolaire incroyable. Autre chose, les gens que je voyais en cours, ne prenaient même pas la peine de me saluer quand je les croisais dehors, ils faisaient mine de ne pas me voir ou alors c'est juste de l'ignorance décomplexée. Ca m'a beaucoup affecter, car j'ai 18 ans, j'aime la vie, j'aime vivre et sociabiliser avec les gens. Je n'ai pas de famille et je ne peux donc pas me contenter d'un enfant ou d'une femme pour combler mon manque social. Les seuls amis que je me suis fais sont des étrangers. Pour la santé, je ne sais pas, heureusement pour moi, je n'ai pas eu de problème de santé qui ont nécessité d'aller aux urgences. 

J'ai eu la chance de découvrir ce pays à 17 ans, et j'ai donc eu le temps de le découvrir sans véritable pression de boulot ou d'obligation familiale. Mon conseil, malgré mon très jeune âge, ca serait de bien prendre en compte qu'ici vous ne serez jamais plus qu'un étranger qui est une main d'œuvre supplémentaire pour le Québec. Vous serez bien, dans certain cas, très bien, mais ca sera au détriment d'autre aspect de la vie qui sont à considérer quand même, comme l'éloignement, le manque de repère, le froid aussi mais bon ca vous êtes censé le savoir avant de venir. Ce qui convient aux uns ne conviendrait peut-être pas à d'autres. Et ce pays vous offre quand même l'occasion de venir vous y'établir relativement assez facilement. Une chose est sure quand on a une bonne situation en France (propriétaire + salaire permettant de bien vivre sans se priver), c'est mieux à mon avis de rester en France car notre pays est incroyable malgré tout ses défauts et malgré tout ce qui se passe en ce moment.

Edited by amine172
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  • Habitués

Une fois de plus ébahi par ce que je lis... Montréal semble être un endroit bien difficile à vivre. À Québec, et en région en général, les immigrants s'intègrent bien mieux il faut dire. 

 

D'accord pour la santé, mais pour le reste quand même c'est un peu fort, surtout le "racisme" et la "xénophobie". Les Français ont, il faut l'avouer, du mal à s'intégrer ici. Ils arrivent souvent avec leurs gros sabots crottés en territoire conquis et s'étonnent de ne pas voir le tapis rouge. Et je dis "Français" mais j'ai vu des Belges qui n'avaient rien à leur envier en mépris. C'est cela, l'avantage d'être immigrant moi-même : les langues se délient devant moi, et c'est souvent très méprisant. Apprenez donc à respecter les Québécois et vous serez accueilli comme un des leurs.

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  • Habitués
il y a 15 minutes, Mark-Beaubien a dit :

Une fois de plus ébahi par ce que je lis... Montréal semble être un endroit bien difficile à vivre. À Québec, et en région en général, les immigrants s'intègrent bien mieux il faut dire. 

 

D'accord pour la santé, mais pour le reste quand même c'est un peu fort, surtout le "racisme" et la "xénophobie". Les Français ont, il faut l'avouer, du mal à s'intégrer ici. Ils arrivent souvent avec leurs gros sabots crottés en territoire conquis et s'étonnent de ne pas voir le tapis rouge. Et je dis "Français" mais j'ai vu des Belges qui n'avaient rien à leur envier en mépris. C'est cela, l'avantage d'être immigrant moi-même : les langues se délient devant moi, et c'est souvent très méprisant. Apprenez donc à respecter les Québécois et vous serez accueilli comme un des leurs.

C'est quand même souvent ce qui transpire dans pas mal de ces témoignages : l'impression que beaucoup sont arrivés dans un département français d'outre mer. Manque d'adaptabilité ?

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  • Habitués
il y a 13 minutes, Mark-Beaubien a dit :

 

D'accord pour la santé, mais pour le reste quand même c'est un peu fort, surtout le "racisme" et la "xénophobie". Les Français ont, il faut l'avouer, du mal à s'intégrer ici. Ils arrivent souvent avec leurs gros sabots crottés en territoire conquis et s'étonnent de ne pas voir le tapis rouge. Et je dis "Français" mais j'ai vu des Belges qui n'avaient rien à leur envier en mépris. C'est cela, l'avantage d'être immigrant moi-même : les langues se délient devant moi, et c'est souvent très méprisant. Apprenez donc à respecter les Québécois et vous serez accueilli comme un des leurs.

Et voilà exactement mon point....et c'est un immigrant qui le dit.

Ce serait moi on me traiterait de racisme, xéno et tous les mots en phobe et en iste.

 

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  • Habitués

Tu serais traîné dans la boue comme un vulgaire multiphobe, Jimmy. :) 

 

Il y a du racisme au Québec, surtout chez les aînés, mais cela reste quand même marginal. Pour être honnête, les pires choses que j'ai entendues, cela venait d'immigrants européens envers les Québécois. Par contre, je parlais dernièrement avec un Africain (un Burundais je crois) et il adorait le Québec, où il n'y a pas de racisme. Dixit un Africain ! 

 

Cèdre, si j'ai bien compris tu n'es pas encore ici. Ne t'attends pas à l'Eldorado. Le Québec est un endroit merveilleux (sauf Montréal mais c'est personnel) mais ce n'est pas le paradis non plus. 

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  • Habitués
il y a 29 minutes, Cèdre a dit :

C'est quand même souvent ce qui transpire dans pas mal de ces témoignages : l'impression que beaucoup sont arrivés dans un département français d'outre mer. Manque d'adaptabilité ?

Alors ca c'est intéressant...oui peut-être a cause de la langue justement, ils se croient en département Français d'outre mer.

 

Et dans le même esprit ce que l'on voit dans plusieurs témoignage négatifs récents c'est qu'ils semblent oublier que le Québec est, oh surprise, en Amérique du Nord !

Et donc beaucoup de ce qu'ils reprochent ou sont surpris de la façon dont on fonctionne ici (au point du vue boulot, au point de vue relations personnelle, au point de vue monétaire) et bien c'est simplement que c'est ca l'Amérique du Nord.

 

Tsé l'Amérique du Nord qui vous fait tant tripper, tsé l'Amérique du nord dont vous portez presque tous en France des T-Shirt ou sont imprimé New York ou Berkeley University ou California !

Ben c'est ça l'Amérique.

Nous on est ''pogné'' icitte...pour le meilleur et pour le pire.

 

Vous (les Français) êtes mal placés pour nous blâmer, la France nous a laissé tombé il y a 300 ans.

On nous a laissé nous dépatouiller avec les Anglos...et voilà ou l'on en est.

Pour survivre (économiquement et socialement) il faut fonctionner comme eux (les Américains) 

 

Comme on l'a toujours dit les Québécois ne sont pas des Français qui vivent en Amérique.

Les Québécois sont des Nord-Américain parlant français...c'est une nuance importante et c'est, a mon avis source de beaucoup d'incompréhension.

 

 

 

 

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  • Habitués

En matière de santé, le privé existe. Ce n'est quand même pas si cher. Et quand il vous arrive un sérieux pépin, le système de santé est aussi bon qu'ailleurs en Occident. et "gratuit." (payé d'avance disons plutôt, des milliers de dollars par année).

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  • Habitués
Il y a 2 heures, alex1976 a dit :

Jimmy, t'es le premier Quebecois qui me dit qu'il n'a pas d'assurance complementaire. Tous m'ont fortement conseille de bien faire attention a ce que propose l'employeur en assurance sante a l'embauche. Si tu as une famille c'est limite inconscient de ne pas en avoir (ou bien tu as beaucoup d'argent de cote, tant mieux pour toi)

En France tu n'attendras pas 8h en salle d'attente quand tu as fait une fausse couche, le vagin en sang pour etre pris en charge. Un couple de Quebecois ont vecu ca, ils ont meme du alle acheter des compresses eux meme pendant qu'ils attendaient aux urgences. Je ne t'explique pas le trauma psychologique de la femme qui a du attendre aussi longtemps pour savoir si son bebe etait mort ou pas.

Tu n'attendras pas 18h si ton mollet est lacere de haut en bas par du verre. C'est arrive au cheum d'une amie qui ne va meme plus aux urgences, il a appris a se recoudre lui meme (!)

Je te passe les anecdotes d'une infirmiere qui me parle gens qui sont morts car pas pris en charge assez vite.

Un ami pharmacien ici qui me raconte qu'un medecin en region a ete inculpe d'aggression sexuel sur mineur mais qui est toujours en profession car il n ont plus de medecins dans cette region (oui les pharmaciens ont acces a un listing des condamnations des medecins)

Ce sont justes les anedoctes que j'ai entendu pour l'annee 2023. Je te passe les 11 annees precedentes faites par des medecins, elles sont encore plus violentes.

Le patriotisme a ses limites...

 

Les assurances au travail sont souvent très chères et ne couvrent pas beaucoup plus que la RAMQ. Ce n'est pas obligatoire, pas à ce prix-là. 

 

C'est drôle mais, juste avant d'être évincé de la clinique médicale où exerçait mon médecin de famille (elle a pris sa retraite en 2019), j'ai été consulté un autre médecin de cette clinique, une Corse. Elle m'a dit que le système de santé au Québec était bien meilleur qu'en France. Je ne sais pas ce que ça vaut, cela m'a surpris mais elle doit mieux savoir que moi de quoi elle parle...

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  • Habitués
il y a 9 minutes, Mark-Beaubien a dit :

 

Les assurances au travail sont souvent très chères et ne couvrent pas beaucoup plus que la RAMQ. Ce n'est pas obligatoire, pas à ce prix-là. 

Et voilà exactement mon point...et c'est un immigrant qui le dit.

 

Quand Mark-Beaubien dit la RAMQ, il parle de la Régie de l'Assurance Maladie ( je le précise pour les futurs immigrants qui ne connaissent pas) donc ce que plusieurs appelle la ''carte soleil'' (équivalent de la carte vitale) 

 

Et ce qu'il dit est très vrai...ces assurances au travail, a part les soins dentaires, c'est de la foutaise...ca ne couvre pas beaucoup plus que ce qui est déjà gratuit par la RAMQ

 

On peut très bien vivre au Québec sans avoir aucune assurance complémentaire (c'est mon cas)

 

 

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  • Habitués
il y a 34 minutes, Mark-Beaubien a dit :

Les assurances au travail sont souvent très chères et ne couvrent pas beaucoup plus que la RAMQ. Ce n'est pas obligatoire, pas à ce prix-là. 

Tu es obligé de prendre si y'a l'assurance médicament proposé. Dès que le forfait inclue ça, tu dois le prendre.. Après, y'a des endroits où tu as le choix du forfait. Y'en a d'autre ou tu as pas de choix. Y'en a où en plus du forfait, tu peux rajouter d'autres trucs ( ex, de l'assurance-vie) alors tu peux te contenter de prendre que l'assurance maladie/médicaments de base.

 

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  • Habitués

Oui, tu as raison Automne, mon commentaire était ambigu. Quand l'assurance-médicaments est proposée par ton employeur, tu dois obligatoirement y adhérer (sauf si ton conjoint a aussi des assurances à son boulot). En fait, le gouvernement ne te veut pas sur la RAMQ et se débarrassera de toi si possible. :) Mon point était surtout qu'une assurance familiale au travail est souvent très chère, plus de 2000 $ par année, du net en plus. Imagine la mère monoparentale...

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Merci Ajer pour ton témoignage,  à Montréal depuis 14 ans, je valide: système de santé malade, le coût de la vie en constante évolution,  la difficulté à créer des liens solides, la culture tellement différente qu'en France... bon, après, on est pas à l'abris de belles rencontres, mais mieux vaut avoir l'heure juste pour ne pas en sortir désenchanté! 

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  • Habitués
Il y a 14 heures, Virgie a dit :

Merci Ajer pour ton témoignage,  à Montréal depuis 14 ans, je valide: système de santé malade, le coût de la vie en constante évolution,  la difficulté à créer des liens solides, la culture tellement différente qu'en France... bon, après, on est pas à l'abris de belles rencontres, mais mieux vaut avoir l'heure juste pour ne pas en sortir désenchanté! 

 

L'heure juste, c'est :

 

Oui, le système de santé est malade au niveau de sa première ligne.

Oui, il faut se refaire des amis car on ne se fera jamais d'amis d'enfance quand on immigre.

Non, les Québécois ne sont pas des Français, et ce n'est peut-être pas à eux seuls de faire des efforts

Non, le Québecois n'est pas raciste même si certains Québécois le sont (et pas les Français sans doute ?)

 

Donner l'heure juste, ce n'est pas juste vomir sur tout. Et surtout, ne pas assimiler Montréal, grosse ville composée de getthos mal gérée en décrépitude à l'insécurité galopante, avec le reste du Québec accueillant et ouvert.

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  • 4 weeks later...
  • Habitués
Le 2023-12-16 à 05:45, Ajer123 a dit :

Je suis arrivée au Canada en  juillet 2011, pleins d’idées et de motivations pour profiter au maximum de mon expérience PVT, en pensant rester quelques années uniquement. Au départ, mon projet était de m’installer en Colombie Britannique, mais au vu des prix très élevés, j’ai atterri tout d’abord à Montréal, pensant trouvé un emploi rapidement et ensuite pouvoir continuer mes projets vers l’ouest.

 

En 2023, j’arrive a 12 ans d’expatriation, avec, dans quelques mois, un retour en France prévu. On a tous en nous, expatriés, la nostalgie du pays. On passe par des hauts et des bas constamment : la famille qui nous manque, les amis, la culture, les codes sociaux et juste parfois la facilité de ne pas devoir tout analyser sous un  angle ‘’ajustée’’ car nous vivons dans une société à l’ opposé de nos habitudes.

 

Je tiens à souligner que mon témoignage est personnel, ce n’est pas la réalité vécue par tout le monde. Vous en ferez ce que bon vous semble. Nous n’arrivons pas toujours dans les mêmes conditions, ni avec le même bagage carrière et études et n’avons pas le même parcours sur place non plus. J’entends et je vois passer des témoignages pleins de positifs, mais que je trouve peu réalistes pour ma part. (Est-ce la volonté de censure et de promotion de l’expérience Québécoise  qui explique le manque de nuances dans les récits d’expérience?). C’est pourquoi, même si tout semble rose pour certains, j’aimerais vous partager aussi ma réalité, que vivent aussi beaucoup de français je le sais.

 

Pourquoi le départ? En France, sortie des études en 2007, j’avais déjà 4 ans d’expériences cumulées dans mon domaine. Je n’y arrivais tout simplement pas. Même après avoir fait 4 ans d’Université, 4 ans de travail, mon salaire me permettait seulement de survivre et non pas d’avoir des projets concrets pour l’avenir. Fin 2010, ma compagnie fusionne avec une autre, des postes sont coupés et je me suis donc portée volontaire pour partir avec une prime de rupture. Un tremplin vers un nouveau projet : le canada. J’obtiens donc mon PVT en 2011 et pars quelques mois plus tard. Motivée par les informations de l’époque prônant la liberté, la facilité de trouver un emploi, les prix qui sont bien moins chers et les témoignages tellement positifs, ma décision était prise.

 

Les belles choses du Québec : Je vais parler uniquement du Québec, car au final, j’y suis restée 12 ans.

La mobilité et la flexibilité du marché du travail m’ont de suite vraiment plu : si tu n’aimes pas ton travail ou ton entreprise, tu changes en 2 semaines pour autre chose, c’est facile. L’ambiance de travail est beaucoup plus relax et beaucoup moins hiérarchisée aussi. Je me souviens encore du blocage que j’avais dans ma tête à tutoyer mon boss et de le savoir accessible s’il y avait quoi que ce soit. Il y a aussi en général des possibilités d’évolution rapides. Le marché est dirigé par les employés et non les employeurs donc l’entreprise veut te garder et a beaucoup de programmes pour faire en sorte que tu avances. Les discussions salaires et épanouissement sont très ouvertes aussi, il y a moins de tabous ou de procédures  à suivre.

 

Le revers de la médaille : il faut savoir que ton expérience passée en France compte pour zéro au Québec. Tout emploi te demande des références locales dans 99% des cas de toute façon. On parle de l’expérience québécoise. Les emplois publiés sont pour la plupart du temps « fictifs » et déjà pourvus à cause de l’obligation de publication pour des entreprises après une certaine taille. D’autres sont aussi juste pour remplir des bases de données des agences de recrutemetn.  Le réseau est l’endroit où tu vas trouver un travail ici. L’accès a beaucoup d’emplois est aussi barré par le fait que, si tu n’as pas une évaluation de diplômes du Québec (encore un 250$ il me semble), tu ne seras pas considéré pour postuler. On peut penser que l’équivalence existe. Ce n’est pas le cas forcément. 4 ans d’universités pour moi étaient apparemment équivalent à un DEC professionnel (car j’avais opté pour l’alternance emploi-études pour payer mes études mais ceci n’est pas reconnu ici). J’ai finalement repris une certification à HEC pour contourner ce problème et avoir un diplôme d’ici et me permettre d’être enfin payée au prix du marché.

 

Les logements sont très accessibles aussi. Il n’y a pas de cautions ou de frais à payer normalement. Pour le même prix qu’en France, on a  souvent le double de la superficie. Un bail de un an est souvent exigé et il y a uniquement certaines conditions qui te permettent d’y mettre fin. Ceci dit, tu peux trouver quelqu’un qui prend le relai et c’est réglé. Tout le monde en général a un bail qui finit au 1er juillet. Une aberration pour avoir des prix fous au niveau des capacités et frais de déménagement.

Au Québec, l’eau ne se paie pas, c’est une ressource nationale qui n’est pas facturée. L’électricité coute aussi 2-3 fois moins cher qu’en France donc même en hiver avec le chauffage, cela reste tout à fait raisonnable, considérant que la température en moyenne est de -20C sur quelques mois quand même. Par contre, les logements en général sont de bien moins bonne qualité pour l’isolation. Quand il fait froid l’hiver, il fait vraiment chaud l’été. Tout le monde est à la climatisation. Les volets sont aussi inexistants. Donc il faut investir dans des bons rideaux anti lumières si tu veux dormir.

 

Le salaire offert, même pour des petits jobs, te permet en général de couvrir tes dépenses de base et de vivre décemment. Même avec un job avec un salaire bas, je n’ai jamais du compter mon argent en fin de mois et faire des choix sur ce que je mange, ce qui n’était pas le cas en France.

 

Par contre, Les formalités pour les visas, cela fut vraiment un long chemin d’embuches. Je suis passée de PVT à Jeunes pro, fait ma résidence permanente via le PEQ mais ça a pris plus de 3 ans et donc entre temps, j’ai du faire deux visas fermés avec l’entreprise de l’époque. A chaque fois c’est déboursé entre 200-800$. Je n’ai pas calculé en détail mais en tout il me semble que cela avoisinait les 5000$ de processus. Et je ne parle même pas du fameux test de français ou tu paies dans les 300$ pour prouver que tu parles ta langue maternelle officiellement. 80% de francophones de toute façon, c’est un business pour faire rentrer de l’argent tout simplement. Je suis devenue citoyenne en 2019. Au final, on sent que la course et le stress finit en bout de ligne, c’est un soulagement. Dans ce parcours, la période la plus dure était de devoir subir une entreprise à cause de mon visa fermé, dont le travail 6 mois de l’année avoisinait les 60h par semaine. Cela a duré 3 ans à ce rythme, ou tu n’as juste que le temps d’être dans les transports (1.45h par jour de transport = j’ai du investir dans une voiture au final) et de rentrer le soir chez toi et d’aller dormir. Le weekend est finalement juste pour récupérer et faire les corvées usuelles que de profiter de la vie. Le salaire était convenable mais au prix d’une qualité de vie pitoyable. Les entreprises paient en général toutes les heures supplémentaires (du moment où c’est accordé quelles sont nécessaires). La loi du travail donne le droit aussi à ton employeur de t’en imposer, jusqu’à un certaine limite légale. Sous la table, la limite n’est pas forcement là.

 

La santé, la santé, la santé…que dire? Le système est équivalent à celui d’un pays du tiers monde. J’exagère peut-être, mais pas vraiment. Ce n’est pas une chose à laquelle je pensais quand je suis venue car je suis toujours en bonne santé, je n’ai jamais vraiment besoin de consulter. J’ai eu ma première expérience du système en allant à l’hôpital avec un ami après une chute de vélo. Il s’était ouvert le crane et se vidait littéralement de son sang. On en voyait l’os. On nous a fait attendre déjà 45min avant de nous enregistrer au départ, puis après 1h pour avoir ce qu’ils appellent le triage. Pendant ce temps, rien n’est donné pour retenir le sang. Jai du aller acheter des compresses a la pharmacie pour ça. La chute aurait pu mener à un traumatisme crânien ou autre mais il n’y a eu aucune vérification à ce niveau. Nous avons attendu 18h au total, mon ami ayant juste eu une consultation basique avec un médecin, ils lui ont fait 6 points et l’ont renvoyé à la maison. De mon côté, je n’ai vu aucun médecin de 2011 à 2017. Avoir un médecin de famille prend 5 ans en moyenne ici, beaucoup de québécois  n’en ont même pas. Donc la majorité sont réduits à aller aux cliniques sans rdv (ou il faut se batailler pour avoir une place) ou à l’hôpital pour tout et n’importe quoi. En 2017, j’ai eu un problème de santé qui m’a fait rester au lit pendant presque trois mois. J’ai fait 4 cliniques différentes pour être finalement diagnostiquer correctement et enfin me remettre sur pied avec le bon traitement. Ma condition nécessitait un suivi donc j’ai eu la chance que le dernier médecin m’a proposé de devenir mon médecin de famille. Oui, j’utilise le mot ‘’chance’’. J’ai attendu 4 mois pour avoir une consultation en ORL qui était pourtant urgente. J’ai demandé aussi une consultation en gynécologie pour un suivi en 2020. En mai 2023, j’ai reçu un texto pour savoir si j’ai encore besoin de cette consultation, 3 ans après. (J’en rie jaune). Certaines femmes n’arrivent même pas à être suivies pour leur vérification de premier trimestre ici quand elles sont enceintes. Pour être traité, tu te retrouves a devoir aller dans une autre province pour un accès rapide, je trouve cela limite (oui, ça met arriver de me faire conduire à Ottawa pour pouvoir avoir un RDV médical urgent, suite au conseil d’une collègue québécoise). Au final, j’étais rendue à retourner en France pour avoir accès a des suivis en tout genre.

 

Le réseau transport à Montréal est assez développé sur l’ile. Le métro emmène rapidement d’un point à l’autre. Au-delà de la région de Montréal, les transports sont très inadéquats, même entre rive nord et rive sud vers Montréal. Je prends en exemple le travail que j’avais ou en transport j’avais 50 min en général et en voiture 10min. De ce fait, la plupart des gens sont donc dépendants de leur voiture. Plus la ville a grossi en 10 ans, plus il y a eu de circulation, parfois pour un trajet qui prenait 15min devient un parcours du combattant de 1h. La métropole ne s’est pas développée au niveau des transports en commun au même rythme que son expansion. Des investissements sont faits et cela va dans le bon sens avec le développement du REM qui se met en place. Du fait que la majorité des gens ont une voiture, les routes sont complètement défoncées la plupart du temps. Le nid de poule est en fait une réalité de tous les jours, parfois de la taille d’une piscine pour enfant et le véhicule souffre énormément. Les municipalités sont toujours dans l’optique de payer le moins cher possible et ne voit pas la vision et l’investissement long terme (ce qui est en général la mentalité en Amérique du nord). Les transports en commun sont presque inexistants pour sortir visiter le Quebec. On se sent vite otage de la ville.

 

J’ai repris des études ici à Montréal pour obtenir une certification dans mon domaine. Je me disais que ce serait un bon investissement de refaire une mise à niveau vu que cela faisait déjà 10 ans que j’avais quitté l’Université et que dans mon travail, les pratiques et façon de faire changent constamment. J’ai trouvé les enseignements très pratiques et terre à terre. Les professeurs étaient en grande majorité des gens dans le vif du sujet, ayant un travail à temps plein et partageant leurs connaissances avec les futurs de la relève. Ils étaient approchables aussi dans la discussion et l’échange d’idées. Néanmoins, le niveau était tellement bas (que j’estime peut être seconde ou terminal en France) que je me suis posée la question si investir vraiment 6000$ en valait la peine, a part pour acheter l’étampe québécoise sur mon CV, qui semblait indispensable pour accéder à des postes normaux (et non dans les entreprises ou les québécois ne veulent pas travailler). Ceci n’était vraiment pas le niveau universitaire auquel je m’attendais. J’ai eu ma certification en 2019. Ce fut réellement un boost pour trouver un emploi et c’est la que je me suis rendue compte vraiment que avoir un papier d’ici faisait toute la différence (aussi une forme déguisée de discrimination?). En attirant l’immigration au Québec, ce que l’on ne nous dit pas forcement est qu’il faudra réinvestir du temps et de l’argent pour tout recommencer. Quand je vois le nombre de chauffeurs Uber qui étaient dans leurs pays professeurs universitaires, doctorants, médecins et ici se trouvent finalement bloqués à des jobs alimentaires, ça fait peur. Ce que je conseillerais à chacun est de bien se renseigner sur les équivalences dans leurs domaines avant de venir. Mais l’origine de ton diplôme va compter, je ne le cacherai pas (même avec équivalence) et influencera ton salaire d’environ 30% dans mon cas.

 

Un sujet duquel j’ai du mal à parler encore à ce jour est le racisme déguisé ou flagrant que j’ai pu noter, à mon encontre ou celles de mes amis aussi. On parle de faire l’apogée de la langue française mais si tu ne parles pas impeccablement le français (ET sans accent), on te regardera bête et on te répondra « sèchement » en anglais plutôt. Et je passe sur l’histoire de ma 2eme entreprise ici, ou ma collègue québécoise au téléphone en face de moi parle avec son amie et dit «  si la française elle n’est pas contente, elle a qu’à rentrer chez elle ». Ou bien du recruteur qui présente mon cv et me répond finalement : « tu devrais enlever ton expérience en France, ça passerait mieux » pour se faire dire au final que, sur le marché, on « n’aime pas trop les français » et que nous sommes les derniers sur la pyramide de la désirabilité des employeurs. Je me dis au final, c’est la non acceptation de la diversité, et non juste une histoire de la protection de la langue française qui fait mal au Québec. Je n’en dirai pas plus car le racisme existe partout. Et les pires histoires ne sont pas les miennes et ce n’est pas ma place de les partager ici aujourd’hui.

 

Je travaille dans un domaine qui est en pénurie de main d’œuvre. J’ai eu la chance de ne jamais vraiment être au chômage depuis mon arrivée. La face cachée de l’histoire? C’est trois dernières années ont été les pires que j’ai vécu : pression des entreprises à rendre les objectifs, avec des équipes à moitié de ce qui devrait être, dans une situation des plus dramatiques avec des demandes toujours plus grandissantes. Entre harcèlement pour la performance et tout simplement la pression constante et abominable de certains gestionnaires, je retombe dans un rythme auquel je me suis promis de ne jamais retourner quelques années auparavant: le 50-65h par semaine. Je commence à rêver de la job la nuit, me lever, mettre des notes sur Keep pour des choses que j’ai oublié et qui me poursuivent dans mon sommeil.  Je me vois retourner à faire un 7h – 19h tous les jours, souvent pas le temps de manger, du harcèlement constant de messages sur Teams d’une multitude de personnes de toute part, du harcèlement entre deux portes en allant au bureau, la pause craquage de nerfs dans les toilettes pour se cacher (ou pleurer et lâcher les nerfs) ou tout simplement pour pouvoir souffler 5 minutes. Je suis lessivée, je ne sors plus, je n’en ai plus la force, je ne vois plus vraiment les amis non plus.

 

Je ne parle pas ici d’une situation isolée mais d’une culture générale d’entreprise (une des entreprises les plus renommées dans son domaine). J’ai dû me battre pour avoir 6 jours de congés après 9 mois à l’emploi. Je retourne en France, j’ai passé une semaine à dormir littéralement, j’ai à peine parlé à ma famille. Je reviens, j’essaie de parler aux RH et les portes me sont fermées au nez. J’ai eu par contre la chance dans cette épreuve de connaitre des collègues formidables avec lesquels on a pu s’épauler et survivre. Un mois après mon retour, je décide que, bien que le nom soit fantastique sur le CV, je ne continuerai pas dans cette situation. Je démissionne, peu importe le cout et si je perds mon bonus ou autre. Je dois reprendre le contrôle. De ma démission, trois autres suivront en l’espace d’un mois. (Nous étions 5 dans l’équipe).

 

Je retrouve un emploi par la suite, je prends trois semaines de pause avant de commencer (Qui n’ont finalement pas suffit à éliminer un burnout sous-jacent). Encore un beau nom reconnu sur le CV, ça commence bien, l’équipe est totalement différente en attitude et culture. Au bout de deux mois, l’histoire se répète de nouveau comme si la malchance me poursuit : les départs ne sont pas remplacés, on est de nouveau en mode survie, à moitié des effectifs qu’on devrait. En parallèle, je prends l’initiative de consulter mon réseau, nous sommes tous dans la même situation. J’aurai persévérée et y suis restée 1 an et demi, moi qui restais dans les emplois 4-5 ans auparavant.

 

La conclusion de cette histoire est que, un marché en pénurie est une bonne chose, mais le revers de la médaille, c’est que tu seras toujours un pompier à éteindre des feux quand on te donnera trois jobs à faire pour le prix d’une, tu n’auras aucune place pour avancer et t’épanouir ou simplement prendre le temps de discuter avec tes collègues autour d’un café. Cette situation est l’une des principales qui expliquera mon retour en France. J’aime mon métier mais je ne veux pas arriver au point de non-retour.

 

Comme marqué précédemment, j’ai du me battre pour pouvoir prendre mes congés dument gagnés (et ce, dans la plupart des jobs que j’ai eu ici a Montréal), et je ne parle pas de sans solde mais bien des deux-trois petites semaines qu’on te donne en Amérique du nord (le basique du basique). La culture ici est le travail et toujours le travail. Les gens se définissent par ce qu’ils font dans la vie, le statut social en première ligne (grosse voiture, grosse maison, vivre à crédit mais l’image de réussite est plus importante, quitte à s’endetter). Énormément de gens, à ma grande surprise, ne veulent même pas prendre leurs congés. « Ils ne savent pas quoi en faire ».  Si tu prends des congés, c’est une préparation comme si tu partais au front. On est aussi étonnée que tu ne sois pas joignable pendant cette période et on te le demande de façon intense aussi... Tu ne déconnectes jamais au final.

 

Je vois tous les jours des annonces Linkedin de recruteurs entre 2 continents essayant d’attirer les talents de l’autre côté de l’atlantique pour des professions très ciblées comme la mienne. Et souvent j’ai juste envie de sonner l’alerte du bon sens : ne te fais pas avoir, l’herbe n’est aucunement plus verte ici, tu ne sais pas pourquoi tu vas vraiment signer car on te montre juste un coté de la médaille. Et la vérité est que, l’argent ne fait pas tout, surtout quand tu n’as aucun moment pour le dépenser ou en profiter.

 

Étant immigrante, ma plus grande frustration est de toujours devoir choisir entre aller voir la famille ou voyager pour mes envies personnelles. On fait souvent le choix de la famille, au détriment de suivre ses envies de dépaysement. Tu veux aussi partir faire un weekend à New York, les prix pour te rendre sont juste insensés. Ce n’est clairement pas l’Europe avec un vol Easyjet à 60 euros aller-retour. Un aller-retour a NY va te couter un 300$ min. en bus 150$ et en train env. 200$ il me semble. Tu es finalement bloquée car rien n’est accessible sans avoir du temps devant toi, sans avoir une voiture à disposition. Les distances sont longues et il te faudra bien 3h minimum de route pour voir des choses qui en vaillent la peine. Tu te sens vite emprisonnée dans la ville. Si tu sors et fais 3h de route, le paysage est toujours le même, sur des routes bétonnées qui ressemblent a un gruyère tellement c’est magané.

 

Je me souviens au départ : me retrouver dans les rues de Montréal me donnait cette sensation de grand et majestueux, les grands buildings partout qui te font sentir un peu l’état d’âme nord-américain propagandé par tous les films et séries américaines depuis notre enfance à la télé. Puis au final ce sentiment se déprécie car tu vois la laideur des bâtiments très rapidement. Tout se ressemble, tout est gris, tout manque d’histoire et de vécu. Tu cherches tant soit peu la sensation au Vieux Port ou le plaisir d’aller à Québec. Tu cherches un semblant de réalité qui t’est familière. Et puis tu retournes en France et d’un seul coup, tu te rends compte d’une chose : l’appréciation que tu peux avoir des choses qui te semblaient invisibles auparavant, le caractère et le charmes des belles villes.

 

Je me souviens encore la première fois ou je suis partie faire mon épicerie et la désorientation que j’ai vécu, ne savant plus comment et quoi manger au final. Les aliments transformés à bas prix contre les aliments de premières nécessités à des prix affolants. J’hallucinais juste de voir un litre de lait à 2$, plus cher qu’un paquet de chips. Mais c’est surtout le manque de choix et de ne pas trouver au départ les endroits où je trouvais de la nourriture qui était normale pour moi. Cela m’a pris plusieurs années avant de trouver mes marques. Moi qui mangeais souvent à l’extérieur, sandwich sur le pouce ou restaurant entre amis, ici j’ai finalement appris à cuisiner pour pouvoir manger normalement. Néanmoins, les aliments ne goutent toujours rien, même fades en prenant du biologique. Au final, tu peux bien manger mais tu as tout le temps faim. Et on se le dira, c’est LE point qui dérange car on a toujours connu mieux au final. La différence est encore plus flagrante. Tu t’en rends compte quand tu retournes au pays aussi. Les dernières années sont devenus un parcours du combattant pour pouvoir avoir des prix raisonnables suite à l’inflation (ou à l’entente sur les prix des grandes épiceries? A vous de choisir)…

 

Puis vient le temps de parler de l’immobilier. Tu as un salaire moyen, ton loyer augmente drastiquement depuis 2019, le prix de l’immobilier aussi flambe. Tu te retrouves bloquée avec un loyer bien au-delà de ce que ça devrait couter, qui ne te permet pas d’économiser vraiment si tu veux changer ta situation. Au final, on n’a pas tous un 100k$ pour un apport achat en 2023. Les projets s’arrêtent au final.

 

Quand on arrive, on a tous en tête de s’adapter, de s’intégrer. Le nombre de fois que j’ai refusé de me joindre à des groupes de français car j’avais peur de tomber dans le piège de rester dans le confort du pays au détriment de mon adaptation au Québec. Puis les jours passent avec des tentatives amicales au travail de faire des liens, puis les semaines, puis les mois et finalement tu te sens bien seule et la, tu déchantes. Malgré tes efforts, aucune invitation ne vient vraiment pour aller prendre un verre à la sortie du travail, pas d’invitation de BBQ ou autre. Tu invites et les gens te répondent qu’ils viendront pour faire bonne figure, et finalement ne se pointeront jamais, et ceci sans prévenir. Comme on dit ici, c’est bien plat.  Ton cercle s’avère se constituer finalement que d’immigrants dans la même situation, a la recherche de points de repères et de relations humaines. J’avais vécu dans le passé dans d’autres pays avant de venir et n’avait jamais fait face à des problèmes pour faire des liens avec les autres. Ici, c’est l’incompréhension. Et puis l’explication se dessine au fur et à mesure. Les gens ne sont pas curieux, se contentent de ce qu’ils connaissent depuis toujours, leur cercle d’amis depuis le secondaire est suffisant.

 

Malgré tout, j’ai rencontré des gens formidables sur mon chemin et j’en suis reconnaissante. Mais Les relations sociales resteront ma plus grande déception en ces 12 ans de vie à Montréal. Et avec le temps, on se rend compte que les gens viennent et s’en vont comme un moulin, on doit refaire son cercle d’amis au 3-4 ans, étant finalement la prochaine sur cette liste à partir.

 

 

Merci pour le partage, c'est tellement vrai ce que tu racontes surtout apres 2019

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