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15 ans plus tard


schumarette

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  • Habitués

Cela fait 15 ans aujourd'hui que nous avons immigré.

 

Je nous revois débarquer tous les 7, moi, mon mari et nos 5 enfants, par -20 degrés avec nos 14 valises et le chien. C’est comme si c’était hier. Toute une aventure!

 

Après une nuit épique dans un motel dont je ne veux même plus me rappeler le nom, nous avons pris la route vers Chicoutimi, ville que nous avions choisi pour nous installer. Dans le mois qui a suivi, mon mari et moi avons trouvé des emplois alimentaires qui n'avaient rien à voir avec nos formations, mais qui nous ont permis de faire bouillir la marmite, même si nous étions tous les deux au salaire minimum (8$ à l'époque), de nous faire une expérience canadienne, tout en faisant des connaissances. Un an plus tard, je décidais de retourner aux études, choix que je n’ai jamais regretté puisque, à peine mon diplôme en poche, j’ai tout de suite décroché un emploi dans ma branche avec le salaire qui suivait.

 

Seulement, mes trois plus grands enfants (20 ans - 18 ans et 16 ans) demeuraient isolés et sans amis car les jeunes Saguenéens restaient en gang, avec les jeunes qu’ils connaissaient depuis toujours, alors après 3 ans et demi à Chicoutimi, nous avons choisi que quitter le Québec pour tenter l’aventure ailleurs, car à  la base, nous étions surtout venus au Canada pour leur apporter un monde meilleur. Et une fois qu'on a franchi le cap d'immigrer, un nouveau déménagement ne fait plus peur, même s'il se trouve à un autre 7 000 kms.

 

Direction le Yukon, où nous passâmes deux superbes années. Nous avons adoré les paysages, les journées d’été interminables, les splendides aurores boréales, la faune animalière incroyable, mais détesté la noirceur de l’hiver et surtout sa longueur. Et puis vivre dans un environnement anglais, ce n’était pas pour nous. Nous aimions trop notre langue, notre culture, donc nous avons pensé revenir au Québec.  Durant notre réflexion, un jour, une amie acadienne m’a dit : « vous êtes fait pour vivre en Acadie : allez donc y faire un tour », et comme nous n’avions rien à perdre, nous nous sommes dits : allons voir. Si on trouve un job, on y reste, sinon on ira s’installer dans la belle ville de Québec, comme initialement prévu. Mais dans le mois suivant notre arrivée, mon mari et mes deux fils ont trouvé une job, ma fille aînée le mois suivant. Moi, celui d’après et dix ans plus tard, je travaille toujours dans la plus grande université francophone, hors Québec.

 

La vie a passé bien vite. Les enfants ont grandi, les plus grands se sont mariés : un avec une petite Acadienne et j’ai la joie d’être la mamie de deux amours de franco-canadiens-acadiens Mon aînée a choisi un Français et ma plus jeune un Ontarien. 

 

15 ans plus tard, nous ne regrettons absolument pas notre choix et nous savons que nous finirons nos vieux jours ici. Pas question pour nous d'un retour en France, car nous aimons notre vie ici et, tout comme nous, nos enfants sont heureux au Canada. Un seul d'entre eux a tenté un retour d’un an en mère patrie, mais il est revenu en trouvant que la vie était bien plus douce de ce côté de la flaque.

 

Bien sûr, comme tout le monde, nous avons connu de gros chagrins en perdant nos parents et nous avons dû faire nos deuils à 7 000 kms. Ce n’est pas facile, mais grâce à la webcam, aux cellulaires et à tous ces logiciels qui permettent de nous voir et de nous parler, nous restons en contact les uns avec les autres. 

 

Je lis parfois sur ce forum que, pour certains, le Nouveau-Brunswick n’est  qu’un « trou », mais pour moi, c’est une province où vivent des gens formidables, gentils et accueillants, une province où j’apprécie de revenir après un séjour à Québec, Montréal ou Ottawa. Les grands centres, c’est bien, mais à petites doses, et ce n’est pas pour moi.

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  • Habitués
il y a 9 minutes, schumarette a dit :

 

Je lis parfois sur ce forum que, pour certains, le Nouveau-Brunswick n’est  qu’un « trou »,

 

ah bon, qui dit ca ? :B)

 

L'important c'est que vous soyez heureux la ou vous êtes

 

merci pour ce beau témoignage 

 

jimmy

 

 

 

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J'admire le fait que au lieu de vous plaindre, vous vous êtes remis en question et êtes allés voir ailleurs. La mobilité est une des clé de la réussite ici. Bravo!

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  • Habitués

Quel beau témoignage !!!

 

Je pense que le maitre mot de votre réussite est votre capacité d'adaptation et votre courage.

 

Bravo et longue vie au Nouveau Brunswick :)  

 

Moi je ne trouve pas que c'est un trou.  J'ai des amis qui viennent de la bas et qui sont vraiment agréables et formidables :)

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  • Habitués

Allo Schumarette!

 

J'avais perdu votre trace après le Yukon. Salut à vous! J'ai souvent eu envie d'aller vitre au N-B que j'ai adoré pour les vacances. Mais maintenant ma vie est à Québec.

 

Yann (Oursonjoyeux dans une autre vie)

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Le 1/21/2018 à 13:36, Lilideslacs a dit :

Quel beau témoignage !!!

 

Je pense que le maitre mot de votre réussite est votre capacité d'adaptation et votre courage.

 

Bravo et longue vie au Nouveau Brunswick :)  

 

Moi je ne trouve pas que c'est un trou.  J'ai des amis qui viennent de la bas et qui sont vraiment agréables et formidables :)

J'ai des amis qui viennent de la bas  >>>> mais ils ne sont plus là-bas...

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  • Habitués

Content d'avoir des nouvelles de vos périples. Heureux pour vous que vous ayez trouvé votre bonheur en Acadie ! Dire qu'on s'est croisé y'a presque 14 ans à Chicoutimi ! 

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  • Habitués

Super!

personnellement, nous avons commencé en BC et maintenant nous sommes en Acadie, et la BC nous manque, spécialement a ma fille aînée, l’école francophone y était géniale.

ou étiez vous au Yukon? 

 

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  • Habitués

Allo Schumarette,

 

Je suis contente de savoir où tu en es aujourd'hui, la dernière fois que j'avais suivi tes aventures, tu quittais le Yukon pour partir au Nouveau-Brunswick. Je suis vraiment heureuse pour toi, tu as trouvé ta place ainsi que toute ta petite famille. 

 

Merci pour ton retour d'expérience, toujours utile.

 

Bonne continuation ! :)

Modifié par Zemida
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  • Habitués

Comme ça fait plaisir d'avoir de vos nouvelles aussi, Zemida, Séraphin et Ourson Joyeux ! Eh oui, on a continué notre petit bonhomme de chemin et je vois que vous aussi.

 

Cellonauta, nous étions à Whitehorse.

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  • Habitués
Il y a 13 heures, schumarette a dit :

Comme ça fait plaisir d'avoir de vos nouvelles aussi, Zemida, Séraphin et Ourson Joyeux ! Eh oui, on a continué notre petit bonhomme de chemin et je vois que vous aussi.

 

Cellonauta, nous étions à Whitehorse.

 

 

Bravo Schumarette! 

 

Que le temps passe donc vite! Me semble qu'hier encore nous parlions de nos enfants au secondaire :o

 

 

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Bonjour, merci pour ce touchant témoignage! Ça fait plaisir de lire que l'immigration fonctionne pour certaines personnes :-) Je me posais une question concernant votre expérience. Je lis que vous aviez repris des études... En tant qu'immigré(e), les études sont-elles abordables? Il me semble avoir déjà lu (il y a un bout de temps) que les études étaient assez chères quand la personne n'était pas de nationalité canadienne. Est-ce vrai?

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  • Habitués
Le 20/01/2018 à 15:02, schumarette a dit :

Cela fait 15 ans aujourd'hui que nous avons immigré.

 

Je nous revois débarquer tous les 7, moi, mon mari et nos 5 enfants, par -20 degrés avec nos 14 valises et le chien. C’est comme si c’était hier. Toute une aventure!

 

Après une nuit épique dans un motel dont je ne veux même plus me rappeler le nom, nous avons pris la route vers Chicoutimi, ville que nous avions choisi pour nous installer. Dans le mois qui a suivi, mon mari et moi avons trouvé des emplois alimentaires qui n'avaient rien à voir avec nos formations, mais qui nous ont permis de faire bouillir la marmite, même si nous étions tous les deux au salaire minimum (8$ à l'époque), de nous faire une expérience canadienne, tout en faisant des connaissances. Un an plus tard, je décidais de retourner aux études, choix que je n’ai jamais regretté puisque, à peine mon diplôme en poche, j’ai tout de suite décroché un emploi dans ma branche avec le salaire qui suivait.

 

Seulement, mes trois plus grands enfants (20 ans - 18 ans et 16 ans) demeuraient isolés et sans amis car les jeunes Saguenéens restaient en gang, avec les jeunes qu’ils connaissaient depuis toujours, alors après 3 ans et demi à Chicoutimi, nous avons choisi que quitter le Québec pour tenter l’aventure ailleurs, car à  la base, nous étions surtout venus au Canada pour leur apporter un monde meilleur. Et une fois qu'on a franchi le cap d'immigrer, un nouveau déménagement ne fait plus peur, même s'il se trouve à un autre 7 000 kms.

 

Direction le Yukon, où nous passâmes deux superbes années. Nous avons adoré les paysages, les journées d’été interminables, les splendides aurores boréales, la faune animalière incroyable, mais détesté la noirceur de l’hiver et surtout sa longueur. Et puis vivre dans un environnement anglais, ce n’était pas pour nous. Nous aimions trop notre langue, notre culture, donc nous avons pensé revenir au Québec.  Durant notre réflexion, un jour, une amie acadienne m’a dit : « vous êtes fait pour vivre en Acadie : allez donc y faire un tour », et comme nous n’avions rien à perdre, nous nous sommes dits : allons voir. Si on trouve un job, on y reste, sinon on ira s’installer dans la belle ville de Québec, comme initialement prévu. Mais dans le mois suivant notre arrivée, mon mari et mes deux fils ont trouvé une job, ma fille aînée le mois suivant. Moi, celui d’après et dix ans plus tard, je travaille toujours dans la plus grande université francophone, hors Québec.

 

La vie a passé bien vite. Les enfants ont grandi, les plus grands se sont mariés : un avec une petite Acadienne et j’ai la joie d’être la mamie de deux amours de franco-canadiens-acadiens Mon aînée a choisi un Français et ma plus jeune un Ontarien. 

 

15 ans plus tard, nous ne regrettons absolument pas notre choix et nous savons que nous finirons nos vieux jours ici. Pas question pour nous d'un retour en France, car nous aimons notre vie ici et, tout comme nous, nos enfants sont heureux au Canada. Un seul d'entre eux a tenté un retour d’un an en mère patrie, mais il est revenu en trouvant que la vie était bien plus douce de ce côté de la flaque.

 

Bien sûr, comme tout le monde, nous avons connu de gros chagrins en perdant nos parents et nous avons dû faire nos deuils à 7 000 kms. Ce n’est pas facile, mais grâce à la webcam, aux cellulaires et à tous ces logiciels qui permettent de nous voir et de nous parler, nous restons en contact les uns avec les autres. 

 

Je lis parfois sur ce forum que, pour certains, le Nouveau-Brunswick n’est  qu’un « trou », mais pour moi, c’est une province où vivent des gens formidables, gentils et accueillants, une province où j’apprécie de revenir après un séjour à Québec, Montréal ou Ottawa. Les grands centres, c’est bien, mais à petites doses, et ce n’est pas pour moi.

Bonjour, je sais que c'est une question difficile, mais quels conseils pourriez vous donner à des personnes souhaitant s'installer dans la partie Acadienne du Nouveau-Brunswick. J'entends principalement au niveau emploi et intégration. Des lieux vous paraissent-ils plus adaptés aux nouveaux arrivants ?

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Wow Schumarette, cela nous fait plaisir de te lire sur le forum après toutes ces années !  Merci de ce beau bilan, il a été publié sur la page d'accueil du site si tu avais manqué. Merci encore beaucoup et à une prochaine j'espère.

 

PS: ah oui, y'a aussi des commentaires sur ton beau à ne pas manquer via la page d'accueil.

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  • Habitués

Merci, Laurence et Laurent. Ça me fait plaisir de vous lire, moi aussi! Merci d'avoir mis mon message en accueil.

 

C'est vrai, Kweli, ça passe vite! Je me souviens moi aussi, et c'était hier!

 

Pokoala, si vous avez le statut de résident permanent, vous payez le même prix qu'un Canadien. Pour ce qui est du prix, tout dépend de votre province (au Québec, c'est moins cher) et des études que vous envisagez. Personnellement, j'ai opté pour une AEC (la même chose qu'un DEC, mais uniquement basée sur la partie professionnelle).

 

Valimate, en effet, c'est très difficile de conseiller quelqu'un sur l'endroit où s'installer. Tout dépend de ce que vous cherchez et de ce que vous aimez. Je vis à Moncton et je trouve que c'est la place la plus appropriée pour l'emploi, en général, mais d'autres personnes se sont installées plus au Nord. Tout dépend de votre métier. Et je ne sais pas ce que vous voulez dire par partie acadienne. Ici, c'est aussi l'Acadie. En fait, l'Acadie, c'est partout où vivent des Acadiens. N'hésitez pas à me poser des questions plus précises, si vous le souhaitez.:)

 

 

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  • Habitués
Il y a 3 heures, schumarette a dit :

Merci, Laurence et Laurent. Ça me fait plaisir de vous lire, moi aussi! Merci d'avoir mis mon message en accueil.

 

C'est vrai, Kweli, ça passe vite! Je me souviens moi aussi, et c'était hier!

 

Pokoala, si vous avez le statut de résident permanent, vous payez le même prix qu'un Canadien. Pour ce qui est du prix, tout dépend de votre province (au Québec, c'est moins cher) et des études que vous envisagez. Personnellement, j'ai opté pour une AEC (la même chose qu'un DEC, mais uniquement basée sur la partie professionnelle).

 

Valimate, en effet, c'est très difficile de conseiller quelqu'un sur l'endroit où s'installer. Tout dépend de ce que vous cherchez et de ce que vous aimez. Je vis à Moncton et je trouve que c'est la place la plus appropriée pour l'emploi, en général, mais d'autres personnes se sont installées plus au Nord. Tout dépend de votre métier. Et je ne sais pas ce que vous voulez dire par partie acadienne. Ici, c'est aussi l'Acadie. En fait, l'Acadie, c'est partout où vivent des Acadiens. N'hésitez pas à me poser des questions plus précises, si vous le souhaitez.:)

 

 

Merci pour votre réponse. Au stade de notre procédure, ma question est cependant un peu prématurée, mais il est vrai que la partie emploi nous inquiète car nous aimerions nous établir dans le Nord et avons cru comprendre que ce n'était pas la région la plus dynamique au niveau économique...

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  • Habitués

Non, c'est vrai. Mais il y a quand même des emplois partout, tout dépend de ce que vous recherchez. Il faut savoir que beaucoup de Neo-brunswickois quittent le nord pour justement venir travailler sur Moncton et Fredericton, mais surtout Moncton, région beaucoup plus francophone que Fredericton. Moncton et Dieppe se développent en permanence. Après, cela dépend de ce que vous recherchez. À mon avis, si vous êtes attirés par le nord, le mieux est de voir pour vous même. Lorsque vous arriverez, allez-y et constater par vous-même si cela correspond à vos attentes. Dans le cas contraire, ce n'est pas difficile de faire quelques kilomètres de plus et de venir voir par ici. 

 

Bonne chance!

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  • Habitués
Il y a 20 heures, Valimate a dit :

Merci pour votre réponse. Au stade de notre procédure, ma question est cependant un peu prématurée, mais il est vrai que la partie emploi nous inquiète car nous aimerions nous établir dans le Nord et avons cru comprendre que ce n'était pas la région la plus dynamique au niveau économique...

Le Rdée est super présent dans cette partie Bathurst et plus au Nord. Mais encore une fois, c'est le réseautage qui fait la différence, mais surtout le souhait et l'acceptation de bien vouloir repartir de 0, le bénévolat, peu importe dans quelle association, et le bilinguisme. Attention, dans les magasins, restos et partout, même à Moncton, il est très facile de parler français, d'ailleurs plus que ce à quoi je m'attendais ! Pour mon mari c'est cool ! Aller courage, et si tu as besoin, tu envoie un message !!! Je t'ai envoyé un message privé ! Courage !

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