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Des retours au pays durs « comme une rupture amoureuse »


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Des retours au pays durs « comme une rupture amoureuse »

Une femme regarde à travers la fenêtre à l'aéroport
Des retours au pays douloureux Photo : iStock

Partir s'établir à l'étranger pendant quelques mois ou quelques années est un important travail de planification. Mais si la chose la plus ardue était en fait de revenir au pays?

Un texte de Marie-Pier Mercier

« Le retour c'est plus difficile parce que quand on part à l'étranger, on veut l'aventure. C'est ce qu'on souhaite : vivre des changements. [...] Quand on revient ce n'est pas une découverte. On est dans un territoire connu. Ce n'est pas stimulant comme découverte », explique Marcel Bernier, psychologue au Centre d’aide aux étudiants de l’Université Laval, à Québec.

Les voyageurs savent qu’une adaptation est nécessaire lorsqu’ils partent vivre à l’étranger. Toutefois, plusieurs présument que le retour se fait plutôt facilement, alors que la réintégration demande également un moment de réadaptation.

Une réadaptation qui peut varier entre 3 à 18 mois, selon Marcel Bernier. D’ailleurs, la moitié des voyageurs qui reviennent d’un long séjour connaissent un retour au bercail difficile, ce qui entraîne parfois une certaine détresse, a-t-il affirmé.

« À l’étranger, nous sommes différents : plus ouverts, curieux, sociables. Au retour, ces dispositions tombent à plat. C’est cette rencontre avec nous-mêmes qui est parfois difficile à accepter », a-t-il expliqué. Cela fait en sorte que le rapatrié peut souvent se sentir étranger dans son propre pays.

Selon lui, plus les séjours sont longs, plus les retours seront difficiles, puisque le voyageur aura d’autant plus le temps de s’immerger dans une culture qui n’est pas la sienne.

Cela a été le cas pour Samantha Boivin, aujourd’hui dirigeante d’entreprise, qui s’est expatriée en France pendant plus de 14 ans. Il lui a fallu un an pour se remettre de son retour au pays.

Vue sur Paris
Vue sur Paris Photo : iStock

Elle a dû utiliser les services d’une psychologue pour l’aider à reprendre une vie normale, elle qui n’arrêtait pas de comparer son pays natal avec son pays d’adoption dans les mois qui ont suivi son retour. Elle idéalisait l’endroit d’où elle revenait et avait tendance à glorifier ses souvenirs, même les plus anodins, comme la nourriture.

C’est bien plus facile de s’adapter à un nouveau pays que de se réadapter à son propre pays.

 Samantha Boivin, rapatriée

L’envie de repartir

Plusieurs rapatriés ont tendance à vouloir repartir, afin de revivre l’euphorie que procure l’état d’être ailleurs.

« Le retour de voyage, c’est comme une rupture amoureuse. Cela peut faire du bien d’avoir une relation temporaire pour passer à autre chose, mais il est préférable de régler cette première séparation avant de se lancer dans une autre liaison », rappelle le psychologue Marcel Bernier.

La réadaptation doit se faire tôt ou tard. Si la personne retourne à l'étranger, il va falloir qu'après un deuxième voyage ou un troisième, qu'elle parvienne à se sentir bien à nouveau chez elle.

 Marcel Bernier, psychologue

Ce n’est toutefois pas ce que fera Dominique Lemelin, une nouvelle retraitée, qui a suivi son mari dans le cadre de son travail pour une période de 18 mois en Europe.

Elle est revenue de son périple en septembre et affirme ne pas avoir totalement fait son deuil. Pour l’aider à surmonter l’épreuve du retour, elle s’envolera vers la France et l’Italie sous peu.

« Je sais que c’est seulement de remettre la guérison de mon deuil à plus tard », a-t-elle confié.

Un deuil que son entourage a eu de la difficulté à comprendre. « Ma mère m’appelait pour se confier, mais je n’étais pas capable d’entendre ses malheurs, puisque j’avais de la difficulté à gérer mon deuil », a-t-elle expliqué.

« Vivre en marge »

En Europe, Dominique Lemelin se sentait entre deux mondes : un monde qui était le sien, mais pas complètement, ce qui lui procurait un sentiment de liberté. Un monde où elle était étrangère et différente.

Quand tu reviens chez toi, tes amis et ta famille veulent te voir, mais à un moment donné tu redeviens anonyme. Tu n’as plus le même statut d’étranger que tu avais dans un autre pays. Pour une extravertie comme moi, ça a été dur!

 Dominique Lemelin, rapatriée

« La personne peut parfois être résistante à s'adapter dans son pays parce qu'elle veut rester la personne étrangère, originale, qu'elle croit être devenue. Elle ne veut pas s'intégrer et refaire comme avant. Elle veut garder son statut d'extraterrestre », a déclaré Marcel Bernier.

suite et source: http://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1024107/retour-pays-depression-deprime-post-voyage-choc-expatrie-expatriation

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