Aller au contenu

Le Canada expulse de moins en moins d'étrangers


immigrer.com

Messages recommandés

Publié le 22 novembre 2016 à 08h58 | Mis à jour à 08h58

 

Le Canada expulse de moins en moins d'étrangers

Chaque année, des milliers de ressortissants étrangers sont... (photo andré pichette, archives la presse)

Agrandir

Chaque année, des milliers de ressortissants étrangers sont expulsés du Canada.

PHOTO ANDRÉ PICHETTE, ARCHIVES LA PRESSE

Entrés au Canada sous une fausse identité ou pour de faux motifs ; restés au pays plus longtemps que ce qui leur était permis, parfois beaucoup plus longtemps ; arrêtés par la police pour de petits ou de grands crimes : chaque année, des milliers de ressortissants étrangers sont expulsés du Canada. Mais leur nombre a diminué de moitié depuis 2010. Coup d'oeil sur leur origine et la raison de leur présence ici.

MEXIQUE

La diminution des expulsions de Mexicains explique en grande partie la diminution du nombre total de ressortissants étrangers expulsés du Canada. De 4341 en 2010, le nombre de Mexicains expulsés est passé à 531 l'an dernier, selon les données de l'Agence des services frontaliers du Canada (ASFC) que La Presse a obtenues en vertu de la Loi sur l'accès à l'information. La décision du gouvernement Harper, en 2009, d'obliger les citoyens mexicains à obtenir un visa pour entrer au Canada pourrait expliquer cette baisse, croit le président national du Syndicat des douanes et de l'immigration, Jean-Pierre Fortin, qui appréhende d'ailleurs l'abolition de cette mesure, le 1erdécembre prochain. Il croit néanmoins que l'instauration de l'autorisation de voyage électronique (AVE) pour tous les voyageurs étrangers dispensés de visa pour entrer au Canada compensera en permettant aux douaniers de mieux filtrer les arrivées.

HONGRIE ET RÉPUBLIQUE TCHÈQUE

 

Ces deux pays européens figurent parmi les dix qui génèrent le plus de ressortissants expulsés du Canada. « Ce sont des Roms qui sont expulsés », explique Carolle Simard, professeure au département de science politique de l'Université du Québec à Montréal (UQAM), qui rappelle que le gouvernement Harper avait restreint, en 2012, l'entrée au Canada des Roms de Hongrie en rejetant leurs demandes de statut de réfugié, estimant qu'ils venaient d'un « pays sûr ». Il existe d'ailleurs des réseaux clandestins hongrois qui font entrer des immigrants illégalement au Canada ou qui pratiquent le trafic d'êtres humains. L'un d'eux a d'ailleurs été démantelé l'an dernier en Ontario. Ni l'Agence des services frontaliers ni le cabinet du ministre de la Sécurité publique n'ont répondu aux questions de La Presse. 

ÉTATS-UNIS

Les ressortissants des États-Unis représentent près de 10 % de tous les étrangers expulsés du Canada depuis 2010, ce qui s'explique principalement par la proximité entre les deux pays et par le fait que les Américains n'ont pas besoin de visa pour entrer au Canada. « Une fois entrés au pays, c'est là, le problème », lance Jean-Pierre Fortin, qui affirme qu'il y a des milliers de ressortissants étrangers en situation illégale au Canada. Il déplore le manque d'effectifs, qui se fait d'autant plus ressentir « depuis que le gouvernement conservateur a coupé 1053 postes, il y a trois ans », ce qui empêche les agents de l'ASFC de « traquer » les gens en situation irrégulière et les oblige à « attendre que la police les arrête » pour un crime ou une banale infraction au Code de la route et réalise ainsi qu'ils n'ont pas le droit de se trouver au pays.

SAINT-VINCENT-ET-LES-GRENADINES

Fait pour le moins inusité : près de 2000 ressortissants de Saint-Vincent-et-les-Grenadines ont été expulsés du Canada depuis 2010, soit 1,9 % de la population de ce petit archipel des Caraïbes. Toutes proportions gardées, c'est comme si 158 000 Québécois étaient expulsés d'un pays donné. Il s'agirait essentiellement de « réfugiés économiques », de « gens qui ne trouvent pas d'emploi dans leur pays », estime Michel Juneau-Katsuya, ancien agent du Service canadien du renseignement de sécurité. Leur venue est facilitée par le fait qu'ils peuvent entrer sans visa au Canada, Saint-Vincent-et-les-Grenadines étant un pays du Commonwealth. L'ancienne colonie britannique, devenue indépendante en 1979, vit du tourisme, de l'agriculture et des services, étant notamment considérée comme un pavillon de complaisance.

ISRAËL

Autre fait étonnant, les Israéliens arrivent en 10e place au palmarès des ressortissants étrangers expulsés du Canada. Cette donnée pourrait s'expliquer par les activités au Canada du crime organisé israélien, discret, mais « très actif, surtout à Outremont », estime Michel Juneau-Katsuya. « Aussi important que le crime organisé italien, mais très peu connu », le crime organisé israélien est notamment impliqué dans le trafic de diamants et le blanchiment d'argent, affirme l'ancien agent secret. Un grand nombre de demandes de statut de réfugié présentées par des Israéliens d'origine soviétique, qui se sentent discriminés en Israël, pourrait également expliquer cette donnée, puisque ce statut leur est généralement refusé, a confié à La Presse un agent de l'ASFC, qui a demandé à ne pas être identifié.

 

***

Nombre de renvois par citoyenneté

 

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Rejoindre la conversation

Vous pouvez publier maintenant et vous inscrire plus tard. Si vous avez un compte, connectez-vous maintenant pour publier avec votre compte.

Invité
Répondre à ce sujet…

×   Collé en tant que texte enrichi.   Coller en tant que texte brut à la place

  Seulement 75 émoticônes maximum sont autorisées.

×   Votre lien a été automatiquement intégré.   Afficher plutôt comme un lien

×   Votre contenu précédent a été rétabli.   Vider l’éditeur

×   Vous ne pouvez pas directement coller des images. Envoyez-les depuis votre ordinateur ou insérez-les depuis une URL.



×
×
  • Créer...
Ouvrir un compte bancaire avant mon départ
© 2024 immigrer.com

Advertisement