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La pénurie de main-d’oeuvre est une illusion, disent des experts


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La pénurie de main-doeuvre est une illusion, disent des experts

Le quasi-plein emploi forcera les employeurs à relever les salaires

21 novembre 2013 | Éric Desrosiers | Actualités économiques

Des travailleurs dun chantier maritime en Nouvelle-Écosse. Au Canada comme au Québec, les experts parlent dun équilibre entre loffre demplois et la disponibilité de la main-duvre.

Photo : La Presse canadienne (photo) Andrew Vaughan

Des travailleurs dun chantier maritime en Nouvelle-Écosse. Au Canada comme au Québec, les experts parlent dun équilibre entre loffre demplois et la disponibilité de la main-duvre.

La peur quun choc démographique cause une pénurie de main-doeuvre nest pas fondée, estiment des experts. Les prochaines années offriront même une chance à ne pas manquer de régler les graves problèmes de la stagnation des salaires et de la productivité, à condition quon prenne, entre autres, le virage de la formation continue des travailleurs, de la requalification professionnelle des chômeurs, dune meilleure intégration des immigrants ou encore quon aide les jeunes à mieux choisir leur voie.

Même si, au Canada et au Québec, plusieurs employeurs disent craindre que le départ à la retraite des baby-boomers ne cause un manque de bras et « de compétences », « les perspectives à long terme de loffre et la demande de main-doeuvre sont relativement équilibrées », conclut léconomiste et ancien directeur général de la recherche en politique au ministère fédéral de lEmploi et du Développement social, Cliff Halliwell, dans une analyse dévoilée au début du mois par lInstitut de recherche en politiques publiques (IRPP).

Sil est vrai que les changements démographiques viendront réduire la croissance de la main-doeuvre, il faut aussi tenir compte du fait que la croissance économique et donc la demande de travailleurs sannoncent également moins fortes pour les prochaines années quon le croyait encore il y a quelques années seulement, explique léconomiste. Sans nier que ces grandes tendances à long terme gomment des différences entre certaines industries et régions du pays, il estime que le Canada, globalement, ne fera que sapprocher un peu plus ainsi dune situation de « plein emploi ».

Ce phénomène serait loin dêtre une mauvaise chose, poursuit-il, notamment parce que la course à la main-doeuvre entre les employeurs les poussera à augmenter les salaires après trois décennies de presque stagnation. Il forcera aussi les entreprises à sattaquer plus sérieusement à un autre problème chronique au pays, soit la faiblesse de leurs gains de productivité.

Une autre analyse de la Banque TD était arrivée sensiblement à la même conclusion à la fin du mois dernier. Léconomiste Derek Burleton et des collègues y réfutaient, à leur tour, « lidée selon laquelle le Canada fait face à une imminente crise des compétences ». On y en voulait notamment pour preuve le fait que le taux de chômage ne semble pas vouloir baisser et que les salaires et la proportion demplois disponibles restant inoccupés (taux de vacance) ne semblent pas vouloir augmenter autant quon aurait pu le croire pour les régions et les professions réputées en pénurie de main-doeuvre.

Cest le cas notamment au Québec, où le taux de vacance moyen a plus augmenté, entre 2009 et 2012 (passant de 1,9 % à 2,6 %), dans les secteurs réputés en surplus de main-doeuvre comme le secteur manufacturier, lenseignement, le travail de bureau et le commerce de détail et les services que pour les professions réputées en pénurie de main-doeuvre comme les sciences, le génie, les nouvelles technologies, la santé et le commerce où la proportion demplois disponibles inoccupés est passée de 2,1 % à 2,6 %. Les tendances semblent encore plus contradictoires en ce qui a trait aux salaires, leurs moyennes pour les professions « en pénurie de main-doeuvre » nayant augmenté que de 2,8 % entre 2008 et 2009 et de 1,7 % entre 2010 et 2013, contre des hausses de 3,9 % et de 1,8 %, respectivement, pour les professions où les employeurs ne sont pas censés avoir du mal à trouver des gens avides de travailler pour eux.

Des pistes de solutions

Ce qui ne veut pas dire que les entreprises et les gouvernements ne devront pas déployer des efforts pour sassurer que loffre de main-doeuvre corresponde aux besoins, préviennent nos experts. Il faudra notamment inciter les Canadiens à retarder leur départ à la retraite un peu plus quils nen avaient lhabitude, ont rappelé les deux études.

On doit aussi en finir une bonne fois pour toutes avec ce « mythe » selon lequel la seule source daccroissement de la main-doeuvre au Canada sera limmigration, dit Cliff Halliwell. Le nombre de jeunes Canadiens de 25 à 29 ans qui entreront dans le marché du travail au cours des dix prochaines années (2,5 millions) sera 10 fois plus élevé que celui des nouveaux immigrants et même 40 fois plus élevé que celui des immigrants sélectionnés en fonction de critères économiques.

suite et source : http://www.ledevoir.com/economie/actualites-economiques/393248/la-penurie-de-main-d-oeuvre-est-une-illusion-disent-des-experts

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