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Restauration: le marché québécois menacé par la saturation


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Publié le 15 octobre 2013 à 05h00 | Mis à jour à 09h36

Restauration: le marché québécois menacé par la saturation

MARIE-PIER CAYER

Le Soleil

Au Québec, les 20 000 établissements de restauration emploient près de 200 000 travailleurs, générant un chiffre d'affaires dépassant les 10 milliards $ annuellement. Pourtant, la province fait piètre figure à l'échelle canadienne, se partageant 20 % des ventes alors qu'elle regroupe 25 % des établissements de restauration et affichant plus de 60 % des faillites canadiennes.

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Le nombre de faillites peut offrir un indicateur révélateur de la santé financière de l'industrie, mais il est nécessaire de savoir que depuis 1995, ce nombre a baissé de 71 %. Le taux de survie des entreprises de restauration, qui est plus bas que dans le reste de l'industrie, peut laisser voir que des difficultés particulières guettent les restaurateurs. À cet effet, seulement 29 % des restaurants sont encore ouverts après cinq ans, alors que pour toutes les autres industries, ce taux est de 35 %. À la neuvième année, 15 % des restaurants sont encore exploités, pour 22 % pour toutes les autres.

Marcel Veilleux, propriétaire du restaurant le D'Orsay dans le Vieux-Québec, s'inquiète d'abord du nombre d'établissements toujours croissant. «Le nombre de nouveaux restaurants me décourage.

Québec n'est pas New York! Y'a beaucoup trop de restaurants. Puis, j'entends dire qu'il s'en ouvre d'autres. La tarte est toujours de la même grandeur, mais les pointes rapetissent», laisse-t-il tomber.

En effet, il y a 350 habitants par restaurant dans la région de la Capitale-Nationale et 450 en Chaudière-Appalaches. En comparaison, ils sont près de 1000 à New York.

«Dans le Vieux-Québec depuis 25 ans, un règlement municipal assure que dans l'intra-muros on ne peut plus ouvrir de nouveaux restaurants», affirme M. Veilleux. Les restaurants existants sont donc là pour rester, mais si le fonds de commerce est vendu et qu'il devait changer de vocation, il ne redeviendra jamais un établissement de restauration.

«Il y en avait peut-être trop et c'est peut-être une bonne protection. À Sainte-Foy, Beauport, on peut en ouvrir à tous les coins de rue», ajoute le restaurateur qui s'interroge sur les problèmes grandissants de main-d'oeuvre.

Pour sa part, il trouve difficile d'engager pour le service et l'accueil, pas parce qu'il manque de candidature, mais par manque de qualité. «Pour la cuisine, c'est rare, beaucoup plus rare», insiste M. Veilleux.

Gâter ses employés

«De voir toute cette nouvelle clientèle de restaurateurs, d'abord ils viennent chercher des employés aussi, il faut se méfier. Nos employés, il faut les gâter énormément pour les garder. Je suis chanceux car je peux compter sur des gens qui sont avec moi depuis parfois 15, 20 ou 35 ans», se rassure M. Veilleux.

Louis McNeil, propriétaire des Cosmos à Lévis, Sainte-Foy, Québec et bientôt à Lebourgneuf, est d'un autre avis concernant l'ouverture de nouveaux établissements, quoi qu'il estime trop élevé le nombre de restaurants pour le nombre d'habitants à Québec. Celui qui agrandira la famille des Cosmos indique que si le marché n'était pas bon, ils n'en auraient jamais ouvert un autre.

M. McNeil explique aussi le phénomène de l'étalement des restaurants vers les banlieues par la demande des habitants. «Le gars qui vient manger chez moi qui habite au Lac-Beauport, quand il a passé deux heures dans le trafic cette journée-là, tout ce qu'il veut, c'est d'avoir un endroit où manger près de chez lui.» Ce phénomène a d'ailleurs été remarqué à Toronto.

Marcel Veilleux remarque également que les profits baissent à cause de plusieurs facteurs, mais beaucoup à cause des salaires qu'il doit payer.

Les 2700 détenteurs de permis de restauration des deux côtés du fleuve doivent donc user de créativité et suivre de près les nouvelles tendances pour sortir du lot.

Selon M. Veilleux, il est bien d'être à l'écoute de ses clients, mais surtout, il faut être à l'écoute de ses employés. «Ils ont le contact direct avec la clientèle, c'est des gens assez jeunes, ils sortent, voient des choses dans d'autres pays», note le restaurateur dont l'établissement a changé de vocation selon la demande des clients.

Louis McNeil le confirme : «Faut écouter les clients. Ce n'est pas un cliché.»

Selon lui, le phénomène des livraisons à domicile est très important et est là pour rester.

suite et source : http://www.lapresse.ca/le-soleil/vivre-ici/restaurants/201310/14/01-4699540-restauration-le-marche-quebecois-menace-par-la-saturation.php

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3 réponses à cette question

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La santé d'un secteur se mesure également par son taux d'auto-régulation. C'est toujours le même discours, certains restaurateurs se plaignent qu'il s'en ouvre de plus en plus de restaurants, un discours que l'on entend ad nauseum.

C'est tant mieux pour le consommateur. Plus il y a de concurrence, plus les meilleurs restent et les moins bons s'éliminent. Une loi de la nature. Les meilleurs restaurants, chacun dans sa catégorie respective, sont là année après année, et ceux qui quittent le maché s'éliminent généralement parce qu'ils l'on mal ciblé ou parce qu'ils ne coincident pas avec les attentes d'une clientèle donnée. L'immigration évolue, les besoins des gens aussi, et la restauration a la réputation de suivre plus rapidement sa clientèle que n'importe quel autre secteur de l'économie.

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Les grandes villes c'est une chose, la région une autre. Je déplore que dans mon coin de pays on se voit limité soit aux fast-food soit à la haute gastronomie (tables d'hôtes à $150 pour deux). On a de la difficulté à trouver quelque chose entre les deux, qui offre la possibilité de s'assoir tranquillement une heure (et non 3), qui offre un repas agréable et santé et ce, à un prix qui permet de s'offrir la gâterie. Mais si tout le monde veut être dans le vieux Québec (ou vieux Montréal), alors c'est sûr qu'il finit par avoir saturation. De plus, les restaurateurs profitent du secteur touristique pour avoir des prix "ouf" ...

Me souviens qu'à Montréal on trouvait des petits bijoux de resto dans des rues toutes sauf commerciales. C'était à qui trouverait sa meilleure adresse cachée

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Notre entreprise est un fournisseur pour des restaurants et cafés dans tout le Québec on est aux premières loges pour voir l'apparition de nouveaux restos et cafés, c'est une véritable ébullition et seuls les meilleurs survivent. Dans nos rapports avec eux on voit immédiatement qui est "pro" et qui ne l'est pas. Je conseille aux immigrants qui pensent travailler dans ce secteur d'observer Le service à la clientèle qui se pratique dans les meilleurs établissements.

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