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Communauté birmane établie à Québec


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Une attaque dans un camp de réfugiés alarme la communauté birmane établie à Québec

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L'annonce, samedi, d'une attaque dans un camp de réfugiés au Bangladesh a fait monter l'inquiétude de Rafique Mohammed, Rachid Ahmed, et Safiul Alam d'un cran. Ces trois hommes ont immigré à Québec il y a environ deux ans avec 292 autres Birmans réfugiés au Bangladesh.

Le Soleil, Steve Deschênes


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Luc Fournier
Le Soleil

(Québec) La petite communauté birmane de Québec s'inquiète des conditions de vie de leur famille et amis, coincés depuis des années dans des camps de réfugiés au Bangladesh, près de la frontière birmane. Persécutée par la population locale, la communauté de Rohingyas, apatride, est littéralement prisonnière de ces camps.

Le Burma News International rapportait samedi une attaque qui a fait une vingtaine de blessés, ce matin-là. Le genre de nouvelles qui fait monter l'inquiétude de Rachid Ahmed, Rafique Mohammed et Safiul Alam d'un cran. Ces jeunes hommes ont immigré à Québec il y a environ deux ans, avec 292 autres Birmans réfugiés au Bangladesh. Certains auront laissé des proches, dans l'espoir de pouvoir les revoir en sol canadien.

Parmi les immigrants, trois gran­des familles s'entassent dans quatre logements de Saint-Sauveur. Quel­ques jeunes n'ont que trois, quatre, ou cinq ans. Le benjamin est né ici. D'autres familles ont choi­si Limoilou, Vanier et Beauport.

Ces nouveaux Québécois sont inquiets de la situation dans les camps bangladais, où la population locale est de moins en moins tolérante envers les réfugiés birmans, à majorité rohingya, qui se dénombrent maintenant à plus de 200 000.

Ces Rohingyas, des musulmans, étaient minoritaires et maltraités, en Birmanie. Ils ne pouvaient ni travailler ni étudier et étaient souvent torturés ou poussés au travail forcé. Ils sont apatrides. Depuis des années - parfois depuis aussi loin que 1978 -, ils vivent en majorité au Bangladesh. La plupart des Rohingyas ne peuvent pas travailler et demeurent dans de frêles maisons conçues de bouts de bois, de sacs de poubelle, de boue. De ce qu'ils ont sous la main.

Depuis samedi, l'inquiétude est vive, car l'attaque s'est produite au camp de Kutupalong, qui compte plus de 30 000 Rohingyas, dont la famille de Rafique. Le camp a été attaqué par des résidants Bangladais, sous le regard des autorités locales, qui semblent endosser ces attaques par leur inaction.

Il est difficile pour les Birmans de Québec de venir en aide à leurs proches dans les camps de réfugiés, puisque l'argent envoyé ne se rend souvent pas à destination. Rafique a tout de même pu envoyer un peu d'argent par l'entremise d'amis, malgré les dangers que cela comporte pour sa famille.

Famille déchirée

Rafique Mohammed est demeuré pendant 17 ans dans des camps de réfugiés, avant de gagner Québec. Il aura laissé sa femme et son enfant, qui ne disait alors que «papa, papa», lance un Rafique mélancolique. Sa fille a maintenant l'âge de demander quand elle pourra le rejoindre. Une réponse qu'il n'a pas.

La population qui entoure le camp est hostile aux réfugiés birmans. Rafique raconte. «Si je suis sorti du camp de réfugiés, la personne du Bangladesh me frappe. "Hey, Rafique! Pourquoi tu es sorti du camp, c'est pas possible pour toi! Tu as de l'argent, donne-moi ça!" C'est tout le temps le bully ["intimidation"]. S'il n'y a pas de l'argent, ils me frappent. Tout le temps», raconte le père de 26 ans.

Inquiet, il craint que le même sort arrive à sa famille. «Je pense à ma femme quand je travaille. Je pense à ma femme quand je dors. Tout le temps, je m'ennuie de ma femme et de ma fille.» Dans les camps, il arrive que l'on vienne chercher les femmes, pour une nuit. Celle de Rafique est encore sauve. Elle est bien barricadée.

Ce dernier a quitté l'aide sociale et travaille depuis plus d'un an chez un nettoyeur industriel, dans l'espoir de retrouver sa famille. L'atten­te de 12 à 18 mois pour recevoir la réponse pour le parrainage lui sem­ble aujourd'­hui interminable. Ça fait maintenant un an qu'il l'attend.

Lorsqu'on demande aux trois jeunes hommes de quelle façon la vie pourrait redevenir plus normale, dans ces camps, les sourcils froncent. Un long silence. Comme s'il n'existait pas de solution. C'est qu'ils n'ont pas connu autre chose. Leur premier chez-soi, c'est au Québec qu'ils l'auront trouvé.

Services à l'intégration

Une retraitée de Québec, Nicole Lessard, veille à soutenir les familles birmanes. Un peu amère, elle se demande pourquoi on a ouvert la porte à leur venue pour la refermer si tôt, par la suite, ce qui crée parfois des déchirements.

Elle est d'avis, par ailleurs, qu'une seule année de francisation ne suffit pas. À cela s'ajoute la difficulté pour ces familles nombreu­ses à se loger. «Tout est à faire pour les aider. Pour que [l'immigration] soit un plus et non une charge, ils ont besoin d'intégration», demande-t-elle.

Le parrainage comme seul espoir de réunion

La porte semble fermée pour ce qui est de l'immigration des réfugiés birmans au Canada. Le parrainage apparaît maintenant, pour Rafique et les autres Birmans de Québec, comme le seul espoir de retrouver les leurs.

Entre 2006 et 2010, 4101 immigrants birmans ont été réinstallés partout au pays. Le program­me est toutefois terminé. «Présen­tement, on n'accepte pas d'autres demandes de réinstallation pour cette population parce que pour nous, il y avait un programme d'installation, explique Julie Lafortune, porte-parole à Citoyenneté et Immigration Canada. Ces 4101 réfugiés faisaient partie du programme. Pour l'instant, on n'an­ticipe pas d'accepter d'autres demandes, mais d'autres pourraient nous arriver par le programme de parrainage privé pour les réfugiés.»

C'est là où réside encore l'espoir de Rafique. En 2010, 65 % de ces demandes ont été acceptées. Et les critères pour établir s'il s'agit bel et bien de réfugiés semblent remplis. Si la personne parrainée est à l'extérieur de son pays et ne peut y retourner par crainte de représail­les, elle est considérée comme réfugiée, au sens de la Convention outre-frontières. Le jeune père devra tout de mê­me se soumettre à une entrevue. La situation actuelle en Birmanie jouera aussi un rôle dans la décision.

Les réfugiés sont quant à eux évalués sur leur capacité à s'établir avec succès au Canada. Avoir un répondant au Canada, pouvoir parler anglais ou français ou être capable de l'apprendre, être employable et avoir un esprit d'initiative sont des critères qui pencheront en faveur d'un parrainage.

«Si un agent des visas juge qu'un réfugié a un urgent besoin de protection ou se trouve dans une situation qui le rend vulnérable, il n'évaluera pas sa capacité de s'établir», dit aussi Citoyenneté et Immigration Canada

http://www.lapresse.ca/le-soleil/actualites/politique/201107/19/01-4419311-une-attaque-dans-un-camp-de-refugies-alarme-la-communaute-birmane-etablie-a-quebec.php



J'aimerai connaitre les récits d'autres refugiés de Birmanie au Québec.



Modifié par Super women
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  • Habitués

je comprend pas pourquoi le gars, qui est venu avec un status de réfugié ici, pourquoi il n'est pas venu avec sa femme et ses enfants ou bien avoir fait la demande de status de réfugié pour la famille ensemble?

autre question, pourquoi les gens qui doivent quitter leur pays et doivent demander un status de réfugié, ne demandent pas au pays le plus proche? exemple, si je suis au Canada et que je dois quitter pour X raison , je vais demander un status de réfugié aux Etats-Unis par exemple, pourquoi j'irais demander un status de réfugié en Allemagne par exemple.. bien loin.

en tout cas, c'est une questions comme ça, pour les réfugiés en général. je me posais la question.

mais bien triste pour ces gens là qui vivent des histoires atroces.

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  • Habitués

Peu être par ce qu'il est venu de façon clandestine et qu'une fois sur le sol canadien il a demandé le statut de réfugié.

Pour ta deuxième question, c'est tous simplement que les pays autour s'en foutent de ce qui se passe en Birmanie ( dailleurs par seulement ces pays-là!!) Le Canada reste parmi les rares pays qui accueillent des réfugiés en danger de mort.

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