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Blueberry

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Billets posté(e)s par Blueberry

  1. Blueberry
    15 Mai 2006 : atterrissage à l’aéroport de Vancouver. Je me revois encore traverser le hall d’arrivées avec mes 2 valises et mon visa RP validé, direction la sortie et l’inconnu. Tout était à écrire, à refaire, à reconstruire. En effet, je n’avais jamais mis les pieds à Vancouver et n’y connaissais personne ou presque. Une belle page blanche comme je les aime!
     
    10 plus tard, je suis toujours là, donc c’est que quelque part cela a marché ! Néanmoins, tout n’a pas été facile, surtout les 3 premières années. J’ai dû faire preuve de beaucoup de détermination, de flexibilité, de patience et travailler d’arrache-pied. J’ai aussi fait pas mal de compromis au départ, notamment sur le plan professionnel.
     
    Avec le recul, ces compromis m’ont permis d’arriver là où je suis aujourd’hui, même si sur le moment, ils n’ont pas toujours été facile à faire. Mon emploi actuel, ainsi que le précédent, sont des emplois que malheureusement, je n’aurais pas pu avoir en France. Idem pour le salaire, ou peut-être en fin de carrière.
     
    Ce que j’apprécie le plus ici, c’est le certain côté « tout est possible » ainsi que la flexibilité. Les gens ne sont pas enfermés dans un carcan professionnel basé sur un diplôme obtenu dans leur vingtaine. Il n’est pas mal vu de vouloir changer d’emploi, de carrière ou de reprendre des études. Ici, on apprend tout au long de sa vie.  On ne reste pas figé sur des acquis, qui, au bout d’un moment, deviennent obsolètes. On fait aussi plus confiance à la personne, et ce, sur bien des plans.
     
    C’est là une grande différence avec la France. La société Canadienne s’adapte plus facilement aux changements, et du coup, est un peu plus en phase avec son époque. Par exemple, je ne me suis pas du tout reconnue dans le déchaînement sur le « mariage pour tous ».
     
    Il y a pas mal d’autres aspects sur lesquels je ne me reconnais pas non plus. Comme cette manie d’être dans le conflit permanent et la défiance. Cela ne résout pas forcément les problèmes. Ici, c’est le politiquement correct et le consensus qui priment. Parfois, cela m’agace au plus haut point, mais au quotidien, cela rend la vie plus facile et permet d’avancer.
     
    Toutefois, la France est la Mère-Patrie. Comme toute relation Mère-Enfant, cela peut être parfois compliqué. Malgré tout, je reste attachée à mon pays d’origine, qui restera toujours mon pays. D’ailleurs, il n’est pas dit que j’aurais pu immigrer au Canada aussi facilement si j’étais née dans un autre pays.
     
    Alors, qu’ai-je trouvé au Canada que je ne trouvais pas en France? Quelque part, je me suis trouvée moi-même.
     
    Immigrer m’a fait sortir de ma zone de confort relatif et briser les nombreuses limites que je m’étais créées.  J’ai découvert que j’étais capable de beaucoup plus que je ne le pensais, que je pouvais faire preuve de créativité et de débrouillardise, plus que je ne le pensais aussi.
     
    Je me suis beaucoup enrichie sur le plan humain, et cela n’a pas de prix. Je ne suis aussi quelque peu enrichie sur les plans financier et matériel, mais cela ne fut pas difficile étant donné qu’en France je n’avais « rien » ou presque.
     
    Tout au long de ces dix années, je n’ai jamais regretté ma décision de venir au Canada, et ce, malgré l’éloignement familial et les occasionnels moments de grande solitude. Ce que j’ai accompli ici est à mille lieues de tout ce que je pouvais espérer. Nul doute qu’il en reste encore plus à venir.
     
    Rendez-vous dans dix ans?
     
  2. Blueberry
    On entend souvent dire que le fait de parler Français et d’être bilingue est un atout considérable au Canada anglophone et que ce serait la voie royale pour trouver un emploi dans ce grand pays bilingue.

    Comme d’habitude, je me permets de nuancer ces propos. Le Canada est surtout un pays bilingue sur le papier. En fait, plus vous allez à l’Ouest et plus la présence francophone se raréfie, et donc les offres d’emploi requérant le Français.

    En Colombie-Britannique, l’Anglais est la seule langue officielle et 95% des offres d’emploi ne demandent que cette langue. Il existe des offres d’emploi bilingues, mais elles sont principalement pour des services à clientèle en centres d’appels. Si c’est votre domaine, vous n’aurez alors aucun problème.

    Il y a d’autres types d’emploi pouvant demander le Français, mais là non plus, ils ne sont pas légion. Pas mal de gens pensent que, parce qu’ils parlent Français, ce sera suffisant pour obtenir le poste. Rien n’est plus éloigné de la réalité. Si vous n’avez pas les qualifications requises, on ne vous fera pas d’offre basée sur le seul fait que vous parlez Français.

    Pour ce qui est de trouver un emploi ne demandant que le Français, vous pouvez oublier cela, ou presque. Il y a des associations francophones dans la province, mais les postes libres sont très rares et il faut en général connaître quelqu’un pour les obtenir.

    Là où la connaissance du Français est vraiment un atout est pour le gouvernement Fédéral. Là encore, si vous n’êtes pas citoyen Canadien, il faudra prendre patience car vous n’avez pas la priorité dans le recrutement.

    Comme on le constate, parler Français en milieu professionnel n’est ni une obligation en Colombie-Britannique, ni une garantie de trouver un emploi. Comme je le répète très souvent, il est primordial de parler Anglais, hors Québec.

    Et non, parler Chinois ne vous aidera pas à trouver un emploi, comme je l’entends si souvent dire par des personnes n’ayant jamais mis les pieds dans la province. Il y a déjà pas mal de main d’œuvre dont c’est la langue maternelle sur place. Cette main d’œuvre est embauchée en priorité par les entreprises demandant des connaissances en Chinois.

  3. Blueberry
    Récemment, le Ministre de la santé gloussait…euh pardon, s’auto-congratulait, sur le fait que le système de santé de la province était le meilleur du pays, selon le Conference Board du Canada.

    Quand j’ai entendu cela, je me suis dit qu’il devait y avoir une erreur. Puis, je me suis demandée comment cela devait être ailleurs si c’était vraiment le cas. Penchons-nous un peu sur le fonctionnement du système ici.

    Les services publics de santé sont administrés par le Medical Service Plan, ou MSP. Cette Administration est financée à 100% par les contribuables de la province. Le MSP est payant et obligatoire. Tous les résidents doivent s’enregistrer et payer un montant mensuel, basé sur la composition familiale. Les personnes ayant un revenu de moins de 30 000$ annuel ont droit à une réduction.

    A cela, s’ajoutent de généreuses contributions du gouvernement provincial, contributions venant en majorité des impôts perçus. La santé est le plus gros poste du budget.

    Ce qui est couvert par le MSP :

    · consultations chez le médecin ou spécialistes –avec référence du médecin de famille-
    · services de maternité et pédiatrie
    · chirurgies
    · podologie
    · chambre d’hôpital commune
    · analyses et radiographies faites à l’hôpital
    · médicaments administrés à l’hôpital
    · soins dentaires à l’hôpital
    · certains examens des yeux

    En gros, pas grand-chose! Il vaut mieux avoir une bonne mutuelle. A noter qu’il y a un délai de carence de 3 mois pour les nouveaux inscrits. Si vous êtes dans une autre province, le MSP vous remboursera les soins d’urgence, mais aux tarifs de la Colombie-Britannique. Le MSP ne marche pas à l’étranger.

    L’accès aux médecins et aux soins n’est pas évident. On ne compte plus les heures d’attente aux urgences, les mois d’attente pour voir un spécialiste ou pour faire des examens, les annulations d’opérations chirurgicales, le matériel défectueux, le manque de lits à l’hôpital…toutes les semaines cela fait la une des journaux!

    J’ai la relative chance d’être en bonne santé et jusqu’à présent, je n’ai pas eu trop à me frotter au système. Le peu de fois où j’ai dû le faire, j’ai eu l’impression de jouer à la loterie. Cela m’inquiète. Je me demande si je vais être correctement diagnostiquée ou si l’on va me soigner à temps, le jour où j’aurai un gros pépin de santé.

    En 2008, un médecin, directeur de l’unique clinique privée de Vancouver, a engagé une bataille judiciaire avec la province pour plus de privatisation des services de santé. Son principal argument est que le fait de n’avoir qu’un système public est anticonstitutionnel et contre la Charte des Droits et des Libertés. L’affaire a été renvoyée en Mars, donc dans quelques jours.

    Personnellement, je ne suis pas contre l’introduction d’un système de santé privé. En France –d’où je viens-, les 2 systèmes cohabitent depuis des années. Pourquoi forcer tous les gens à attendre 1 an pour une opération chirurgicale à l’hôpital, quand une clinique privée peut faire la même opération sous 2 semaines…?

    Ici, beaucoup arguent qu’un tel système favoriserait les plus riches. C’est probablement vrai, mais au moins les gens auraient le choix. Parfois, c’est ce qui pourrait faire toute la différence entre vivre et mourir….
  4. Blueberry
    Ce que j’aime le plus depuis que je suis ici, est le certain côté « tout est possible ». Il est d’ailleurs parfaitement possible de changer de carrière ici et j’oserai écrire que c’est relativement simple par rapport à ce que j’ai connu en France. Par contre « possible et simple » n’équivaut pas nécessairement à « réussite automatique ».




    Quand je dis « possible », je veux dire qu’ici ce n’est pas mal vu de vouloir faire autre chose professionnellement. Quand je dis « simple », je veux dire qu’il y a des facilités pour ce faire, notamment la reprise d’études. Car ici, ce n’est pas mal vu non plus de reprendre des études, peu importe l’âge ou le parcours. En France, c’est plutôt le parcours du combattant, c’est le cas de le dire!

    Pas mal de gens semblent penser qu’il suffit d’atterrir au Canada et qu’ils pourront exercer le métier de leurs rêves du jour au lendemain. La plupart du temps, il faudra repasser par la case formation. Selon ce que vous voulez faire, il faudra peut-être aussi obtenir les permis nécessaires. Par la suite, il faudra faire vos preuves professionnellement, peu importe le statut, que ce soit en tant qu’employé ou à votre compte.

    C’est exactement ce que j’ai fait il y a 5 ans, et ce que je m’apprête à faire une fois encore maintenant. Ceux qui lisent mes billets savent qu’à la base, j’ai un profil « littéraire et linguistique ». En France, je travaillais principalement dans l’accueil/secrétariat, car avec mon bagage éducatif je ne pouvais soi-disant pas faire autre chose. D’ailleurs quand j’avais essayé, j’avais rencontré les pires difficultés. Ici j’ai également travaillé dans l’administratif, mais j’ai aussi été traductrice, ce qui était quelque chose que je voulais faire.

    Cela n’a pas tout à fait marché comme je l’aurais voulu, la crise étant passée par là. En 2009, je suis retourné aux études pendant un an grâce à un programme du gouvernement provincial. J’ai suivi une formation en comptabilité/gestion bien à l’opposé de mon profil initial. Je travaille comme comptable depuis 2010. Je n’ai eu aucun problème à évoluer en quatre ans. C’est maintenant que je commence à être « coincée » niveau évolution car je ne suis pas agréée. J’ai pris quelques cours, mais je me suis rendue compte qu’obtenir l’agrément me prendrait beaucoup de temps et beaucoup d’argent. Et puis surtout, la comptabilité ne me parle plus vraiment.

    Certains cours que j’ai pris avaient un aspect plus orienté sur la finance. Cela m’a énormément intéressée, et j’ai trouvé les concepts plus faciles qu’en comptabilité. Après des recherches approfondies, j’ai décidé de me réorienter dans cette voie. Pour le moment, je ne suis pas tout à fait sûre que je puisse bénéficier à nouveau du même programme provincial qu’il y a 5 ans.

    D’ailleurs, renseignez-vous, car beaucoup de provinces ainsi que le gouvernement Fédéral ont des programmes d’aide à la formation et à la réorientation professionnelle. Si vous êtes éligibles, vous pourriez économiser beaucoup d’argent sur les frais de scolarité par exemple, ce qui n’est pas négligeable ici.

    Au Canada, on n’enferme pas les gens dans un carcan basé sur les diplômes qu’ils ont obtenus quand ils avaient 20 ou 22 ans. Ce n’est pas non plus un problème de vouloir faire quelque chose complètement à l’opposé de ces mêmes diplômes. Même si cela ne garantit pas le succès, au moins les gens ont l’opportunité d’essayer, de faire leurs preuves et de montrer ce dont ils sont capables. Ceci est très appréciable, surtout lorsque l’on vient de France….
  5. Blueberry
    L’emploi est la pierre angulaire de l’intégration pour les immigrants. On pourrait presque dire que, quand « l’emploi va, tout va! ». Comme souvent lu sur ce forum, la majorité des expériences malheureuses parlent très souvent de difficultés à trouver un emploi digne de ce nom, ce qui crée d’autres problèmes.

    Car il n’est pas toujours facile de trouver un emploi au Canada, contrairement à ce qui est souvent présenté. Quand je dis « emploi », je parle d’un travail dans le domaine de compétences du nouvel arrivant, pas d’un petit boulot. Je rappelle que le Canada n’a pas été épargné par la crise, et que le taux de chômage est plus élevé que par le passé.

    A cela s’ajoute « l’expérience Canadienne » exigée par la plupart des employeurs. On entend beaucoup de choses sur cette fameuse « expérience Canadienne », propos qui ne sont pas toujours véridiques. Ce qui est systématiquement répété aux futurs immigrants est que le petit boulot est un passage obligé pour ensuite retourner sans problème dans son domaine avec poste et salaire en rapport, et mieux encore. Ce n’est pas tout à fait exact.

    Il faut surtout que le CV soit cohérent pour un employeur potentiel. Être livreur de pizza ou plongeur dans un restaurant ne débouchera pas forcément sur un poste de chef de projet par exemple. En fait, plus on reste dans un type d’emploi n’ayant aucun rapport avec son domaine et plus il est difficile de rebondir, surtout si l’on a rien d’autre à côté.

    Avoir un petit boulot pendant que l’on fait des études ou que l’on attend un permis d’exercer d’un ordre professionnel est acceptable. Les employeurs conçoivent qu’il faut payer ses factures.

    On entend aussi beaucoup qu’il faut faire du bénévolat, et que c’est très apprécié par les employeurs. Là encore, ce sera valorisé si c’est en rapport avec le poste. Servir des repas aux sans-abris est noble mais ne donne aucune indication sur des connaissances comptables par exemple. Être trésorier d’une association est déjà mieux. Si vous vous sentez altruistes, il vaut mieux faire un stage non rémunéré en entreprise et dans votre domaine.

    Si, comme moi, vous pensez que tout travail mérite salaire, redescendez d’un ou 2 échelons dans votre domaine de compétences. Si vous étiez « senior », visez des postes plus « juniors ». Avec votre expérience étrangère et si vous travaillez dans un secteur offrant des perspectives, vous devriez trouver. Si cela coince, visez un poste légèrement différent mais toujours dans votre branche.

    Le petit boulot n’est nullement un passage obligatoire, tout comme cela ne garantit nullement l’accès à un meilleur emploi par la suite.

  6. Blueberry
    Pour ce billet, j'ai décidé de donner la parole à Didier, alias PertiG sur ce forum. Il est avec sa famille sur Vancouver depuis 6 mois, et nous livre ses premières impressions.

    Peux-tu te présenter?
    Je suis franco-malgache, j’ai dépassé la quarantaine, marié et papa de 2 enfants.
    J’ai passé une grande partie de mon enfance à Madagascar, et la vie d’adulte en France (dont 2 ans en Allemagne)

    Pourquoi le Canada? Pourquoi Vancouver?
    J’avais depuis pas mal de temps l'envie de changer de pays car piégé par une routine parisienne que je m'étais moi-même créée.
    D'autre part, ma fille aînée dès l'âge de 8 ans a commencé à montrer des signes de surmenage, donc cela a accéléré le processus d'immigration.
    Partir s'installer dans un nouveau pays a longtemps été un rêve, mais nous n'avions pas vraiment de destination bien précise.
    En réalisant un comparatif sur différents pays, petit à petit le Canada s’est révélé comme une évidence, et le rêve est devenu projet il y a 7 ans lorsque j’ai commencé à participer au salon Destination Canada. La même année je suis partie avec ma femme et ma fille aînée faire un voyage exploratoire à Seattle et Vancouver.
    Le Canada représentait pour nous le bon compromis entre l’Europe (il y a un niveau de protection sociale) et l’Amérique (culture du tout est possible).
    Quand je dis "culture du tout est possible", c'est qu'on ne range pas les gens dans une boîte parce qu'à 22 ans ils ont fait un certain cursus académique.
    D'autres raisons motivantes sont que le Canada est un pays bilingue (en théorie), égalitaire qui promeut de manière plus effective l’égalité homme-femme. Etant père de 2 filles, ce sujet m'est important.

    J’ai choisi une province anglophone car l'anglais ne me paraissait pas un obstacle mais plutôt comme un atout aussi bien pour l'avenir des enfants que pour celui des parents.

    Et puis, Vancouver, vue la beauté exceptionnelle du cadre et les belles rencontres que nous avons pu établir dès le 1er séjour, on se voyait mal affronter l’hiver dans une province du Centre ou de l'Est du Canada.

    Peux-tu résumer ton parcours depuis ton arrivée?
    Je suis arrivé en été 2013 à Vancouver avec mes deux filles. Nous avons été hébergés quelques jours chez des amis pour nous permettre de trouver une location. La recherche fut rapide car j'ai trouvé en une semaine notre première location.
    Ce que je peux dire c’est que je suis à la fois épuisé mais aussi heureux.
    Epuisé, car au quotidien mener de front à la fois l’installation dans un nouveau pays, les courses, les loisirs avec les enfants, les devoirs des enfants, les petits conflits entre enfants, le rangement de la maison, la mission free-lance, la rédaction de mon blog etc etc...tout cela n’est pas de tout repos.
    Mais heureux finalement car cela reste un privilège de vivre dans un endroit qu'on a vraiment choisi.
    J’ai résumé les premières actions ici (( http://www.liferebootspirit.com/les-6-actions-incontournables-pour-tout-nouvel-immigrant-arrivant-en-famille/ ) , je me suis inscrit à un dispositif d’accompagnement à la recherche d’emploi (http://www.skillsconnect.ca/).
    Les tâches administratives sont très simples à faire, contrairement à ce que j’ai pu connaître en France. J’ai récemment acheté une voiture d’occasion, et cela m’a pris 20 minutes chez ICBC pour effectuer le transfert de propriété et d’assurance du véhicule !
    Je travaille en freelance sur une mission informatique et heureusement cela ne doit me prendre qu’au maximum 20 h par semaine.


    Quel était ton niveau d’Anglais avant de venir ici? Trouves-tu difficile de vivre en Anglais?

    Je qualifierai personnellement mon niveau d’anglais d’intermédiaire, il n’est vraiment pas exceptionnel. Je suis à l’aise pour parler de sujets professionnels, et beaucoup moins pour comprendre certaines blagues de collègues.

    C’était difficile les toutes premières semaines de vivre en anglais, mais ensuite l’appréhension de faire des fautes diminue. Au fil du temps, à force de parler avec tout type de personne, l'anglais devient plus fluide, la compréhension plus rapide.
    J'ai quelques fois du mal à comprendre certains accents très prononcés comme celui d'un collègue d'origine indienne.

    Peux-tu nous donner tes impressions sur le marché et la recherche d’emploi?
    Vancouver est une ville relativement modeste en comparaison des villes de l’Est du Canada.
    Par rapport à mon domaine professionnel (l'informatique), les offres d’emplois existent, mais elles sont moins nombreuses et peut-être moins bien payées qu’à l’Est du Canada. De plus le bassin d’emploi est constitué majoritairement de PME, donc il faut utiliser le réseautage pour espérer décrocher un entretien dans ce type de structure.


    Quelques impressions générales sur Vancouver après 6 mois ici?
    Vancouver est une ville calme et apaisée. C’est agréable au quotidien de voir des gens souriants, courtois et plutôt décontractés. C’est assez frappant surtout lorsqu’on est resté très longtemps à Paris.

    Mon expérience reste récente, mais ma perception est que les gens sont beaucoup moins dans la défiance et plus dans la confiance. Et cela représente un sacré confort au quotidien.
    Par ailleurs, ayant choisi d'être à North Vancouver où tout est boisé et vert, j’ai toujours un peu l’impression d’être en vacances.
    Les restaurants à Vancouver sont généralement de très bonne qualité, et les sushis sont délicieux.


    Quelles sont les facilités et difficultés que tu as rencontrées?
    Trouver un logement n’est vraiment pas un problème à Vancouver ; même sans historique bancaire ni emploi j’ai pu trouver une location en 1 semaine.
    Le seul couac administratif que j'ai eu est avec le MSP (Medical Service Plan, l'assurance maladie provinciale) qui n'avait pas pris en compte ma nouvelle adresse.
    La difficulté que je peux rencontrer ici est d’ordre culturelle, les gens manquent un peu de spontanéité : même au niveau amical, il faut que tout soit organisé, planifié. Ayant vécu en Allemagne, je retrouve un côté germanique.
    Il y a un point qui me gêne c’est la violence routière : j’ignore les statistiques, mais je trouve qu’il y a une certaine incivilité de beaucoup de conducteurs sur les routes. Il y a très peu de radars et de policiers pour pouvoir freiner certaines conduites que je considère comme agressives et dangereuses.

    Comment cela se passe pour les enfants?
    J'ai choisi d'habiter à North Vancouver pour que mes enfants soient dans la meilleure école francophone (avec un système éducatif canadien) de la région de Vancouver.
    Et c'est la meilleure décision que j'ai prise car mes deux filles y sont heureuses et épanouies.
    Ne serait-ce que pour cette seule raison je trouve que les sacrifices en valent le coup.
    Ma fille aînée a 2 heures de cours hebdomadaire d'anglais par semaine.
    Ma fille cadette commencera les cours d'anglais l'année prochaine.
    Mais à force d'entendre l'anglais un peu partout, elles commencent toutes les deux à comprendre un tout petit peu.
    Pour les prochaines vacances scolaires du printemps, les enfants seront au centre de loisirs anglophones (Spring break day camp), et ce sera un challenge d'immersion linguistique pour les deux.

    Quelques conseils pour ceux qui voudraient pousser à l’Ouest?
    En me basant sur mon expérience, j'en donnerais 3 :
    Avoir le bon état d’esprit, pour pouvoir affronter les nombreux obstacles.
    Ne pas hésiter à demander, à parler et faire des rencontres: les gens ici sont ouverts et bienveillants.
    Il est préférable d'avoir un intérêt pour les activités extérieures, pour pouvoir apprécier la Colombie-Britannique à sa juste valeur.

    Merci Didier, bonne chance pour la suite!
  7. Blueberry
    Un des aspects que j’apprécie le plus à Vancouver est le multiculturalisme. Bien sûr, l’influence Asiatique est très forte, mais il n’y a pas que des Chinois ici. En fait, tous les pays sont représentés.

    Une des belles choses de l’immigration sont les recettes de cuisine qui font aussi le voyage. Il parait que Vancouver serait la ville du Canada où les restaurants ethniques seraient les plus authentiques. Je ne sais pas si c’est vrai, mais en tous cas, c’est délicieux! Voici ma « promenade culinaire ».

    Si vous vous trouvez dans le West End et que vous voulez des sushis sortant de l’ordinaire, allez à Kadoya http://www.kadoya.ca/. Toujours dans le West End, si vous avez envie de succulentes pâtisseries Bulgares, direction Acacia Fillo Bar http://www.acaciafillobar.com/.

    Si vous êtes Downtown et que vous voulez manger Vietnamien c’est à Joyeaux Cafe que cela se passe. http://www.joyeaux-cafe-restaurant.com/.

    Si vous vous trouvez sur Commercial Drive, 2 restaurants à essayer : Harambe pour des plats Ethiopiens http://www.haramberestaurant.com/ et Cafe Kathmundu pour goûter la cuisine Népalaise http://www.cafekathmandu.com/new/default.php. Un régal!

    Sur Broadway/Kitsilano, ne pas manquer Banana Leaf, un de mes restaurants préférés –avec Harambe-. Excellente cuisine Malaysienne et Singapourienne http://bananaleaf-vancouver.com/. Pour des plats Mexicains, allez à Las Margaritas http://www.lasmargaritas.com/.

    Il n’y a pas que sur Vancouver même que l’on trouve de très bons restaurants. Si vous êtes sur North Vancouver, essayez Casba, restaurant Iranien, fréquenté par énormément de gens de la communauté Iranienne http://cazbarestaurant.ca/ .

    Si vous poussez jusqu’à New Westminster, allez prendre un brunch Sri-Lankais au Coconut Grove. Le Dimanche uniquement, 15$ buffet à volonté http://coconutgroverestaurant.ca/. Si vous voulez manger Indien, essayez Royal Tandoori, très authentique http://www.royaltandoori.ca/en/.

    Bon Appétit!
  8. Blueberry
    On me pose assez souvent la question de savoir s’il est difficile de parler Anglais tout le temps et de vivre dans un milieu Anglophone. Personnellement, cela ne m’a jamais posé problème, car en arrivant à Vancouver, je parlais déjà couramment cette langue, de par mes études initiales et ayant vécu un certain temps en Grande-Bretagne.
    J’ai juste dû passer de l’Anglais Britannique à l’Anglais Américain. Car oui, même si la province est définitivement celle qui est restée la plus British de toutes
    les provinces anglophones, l’Anglais parlé est similaire à celui des États-Unis.

    Alors, comment faire pour améliorer son niveau si celui-ci est moyen voire débutant? Il n’y a pas vraiment de recette-miracle, il faut s’immerger dans la langue le plus possible. Pour cela, il faut écouter et parler, écouter et parler encore et encore. Si vous êtes résident permanent et que votre niveau est débutant ou très moyen, vous pouvez bénéficier de cours gratuits « ELSA » délivrés par le gouvernement provincial http://www.welcomebc.ca/Live/learn-english/elsa.aspx. Si votre niveau est trop élevé pour ELSA, vous pouvez vous inscrire dans une école privée, il y en a à profusion ici, mais cela coûte cher.

    Il y a également d’autres moyens qui sont aussi gratuits et peut-être plus efficaces que les cours. Il faut créer le plus d’occasions possibles pour parler et écouter. Pour cela, l’excellent site Meetup :http://www.meetup.com/find/ keywords=ESL&x=7&y=16&country=ca&zip=V5K+0A1&userFreeform=Vancouver%2C+BC%2C+Canada&searchfrom=topnav&jsCountry=us&op=search&sort=default,mais également ToastMasters http://www.toastmasters.org/. Cette organisation, en plus de vous aider avec votre niveau d’Anglais, vous aidera également à surmonter votre timidité pour parler en public ou avec un accent.

    L’accent, parlons-en justement. Beaucoup de gens sont complexés par leur accent. Vancouver est une ville très cosmopolite et presque tout le monde a un accent. Pas d’inquiétudes à avoir sur ce point! Apprendre une langue étrangère est avant tout une affaire….d’oreille. Cela prend quelques temps à l’oreille pour s’habituer aux sonorités d’une autre langue. Vous ne deviendrez pas donc bilingue en 3 mois, ceci prend des années. Il faut être patient dans l’apprentissage et la progression, et ne pas se décourager lors des moments inévitables de frustration. Évitez aussi de trop passer de temps avec des francophones, cela ralentira vos progrès.
  9. Blueberry
    Récemment, une ancienne camarade de classe m’a demandé quand est-ce qu’on allait se revoir. Ma pensée initiale fut : « probablement jamais ». Ne voulant pas la vexer, j’ai gardé cette pensée peu charitable pour moi et lui ai répondu que je ne savais pas.

    C’est un sujet sensible, presque tabou, mais force est de constater qu’une immigration change les rapports familiaux et amicaux. C’est inéluctable quand on est séparé par plusieurs fuseaux horaires et un océan, autrement dit quand on vit dans un autre pays et sur un autre continent depuis un certain temps.

    Il y a d’abord l’éloignement géographique. Vu le prix des billets d’avion, je ne peux pas me permettre de rentrer tous les mois, sans compter qu’avec 2 semaines de vacances par an, c’est un peu juste. La réciproque semble être vraie aussi. En presque 8 ans, je compte le nombre de gens qui sont venus me voir sur les doigts….d’une seule main. A cela s’ajoute le décalage horaire. Quand je commence ma journée, les Français la finissent. Bien sûr, il y a Facebook et Skype, mais cela ne remplace pas le face-à-face.

    Puis, vient un décalage « socio-culturel » qui peut générer pas mal d’incompréhensions de part et d’autre. On n’a plus la même vie, et surtout, les mêmes préoccupations. J’écoute les informations Françaises d’une oreille de plus en plus distraite, et ma famille et mes amis ont tendance à penser que je vis des aventures extraordinaires tous les jours, tel James Bond. Ben non, il faut bien que je travaille pour payer mon prêt immobilier et manger! Ils me répètent aussi souvent combien j’ai de la chance d’être au Canada. Oui peut-être, mais s’ils avaient lu mon blog, ils sauraient que tout n’a pas été facile non plus.

    Une immigration met les choses en perspective, niveau relationnel. Cela fait aussi un tri, souvent malgré soi. J’ai accepté le fait qu’il y a certaines personnes que je ne reverrais probablement jamais, et que les contacts avec d’autres sont plus sporadiques. Je me suis aussi aperçue que les personnes qui me manquaient le plus étaient mes parents. Pourtant, j’ai de bonnes relations avec le reste de ma famille.

    Avant d’émigrer, je n’avais pas vraiment réfléchi à la question, en grande partie parce que c’est une décision très personnelle et que j’estimais faire ce qu’il y avait de mieux pour ma vie. Cela peut sembler égoïste. Ça l’est dans une certaine mesure. Si j’avais trop pensé sur ce sujet, je ne serais probablement pas partie.

    Dans les moments de moral à zéro, je me demande si le prix à payer n’a pas été un peu lourd pour cette vie que j’ai ici et à laquelle j’aspirais tant en France. J’en ai raté des mariages, naissances, enterrements et réunions de famille et d’amis. Nul doute que je vais encore en manquer pas mal! Le reste du temps, je ne tergiverse pas trop. J’ai choisi de vivre ailleurs et j’assume mon choix et ses implications.
  10. Blueberry
    L’Automne est définitivement ma saison préférée ici. En plus du festival des couleurs, la météo est également ensoleillée et les températures relativement douces. Comme beaucoup, j’étais en t-shirt pour l’Action de Grâce –Thanksgiving- à mi-Octobre.

    L’Automne est la saison des récoltes en tout genre et plus particulièrement celle des courges, potirons et autres citrouilles. Ici, on ne fait pas que les sculpter pour Halloween, on les mange aussi. La province de Colombie-Britannique compte environ 25 variétés, dont certaines sont très goûteuses. Au fil des années, j’ai découvert et essayé pas mal de recettes, salées ou sucrées, et courges et potirons sont maintenant régulièrement au menu.

    L’Automne est aussi la célébration de Thanksgiving, Halloween et du 11 Novembre.

    Thanksgiving, ou l’Action de Grâce en bon Français, est une tradition aujourd’hui principalement Nord-Américaine, bien qu’aussi célébrée au Liberia et dans les Iles Norfolk. A la base, c’était pour fêter l’abondance des récoltes et remercier Dieu. L’Action de Grâce était à l'origine une fête religieuse des Protestants Britanniques. Aujourd’hui, cette tradition est laïque et est surtout l’occasion de passer du temps en famille ou entre amis, autour d’un repas. Le repas justement est composé en général de dinde farcie accompagnée de légumes et patates douces, jus et sauce à la canneberge, gâteau au potiron. Il y a pas mal de variantes toutefois. On aime ou on n’aime pas….moi j’aime!

    Halloween –contraction du vieil Anglais pour All Hallow Eve- autrement dit « veille de la Toussaint » est une tradition celtique venant d’Irlande. Elle est célébrée le 31 Octobre. Au départ, c’était une célébration des morts et du passage de la saison claire à la saison sombre. Halloween n’a d’ailleurs commencé à être célébrée en Amérique du Nord vers les années 1850 après l’arrivée massive d’immigrants Irlandais fuyant la famine. Aujourd’hui, c’est devenu une fête pour les enfants et l’occasion de manger trop de friandises. Pour Halloween, on sculpte aussi les fameuses lanternes –Jack O’ Lantern-. Plus d’infos sur le personnage de « Jack » et l’origine de la lanterne ici : http://fr.wikipedia.org/wiki/Jack-o%27-lantern

    Sur une note plus sobre, les commémorations du 11 Novembre sont bien plus importantes ici que celles du 8 Mai. D’ailleurs, le 8 Mai n’est pas un jour férié au Canada. Ici, le 11 Novembre représente bien plus que l’anniversaire de la fin de la première Guerre Mondiale. Ce jour,appelé le Jour du Souvenir/Remembrance Day, est dédié à tous les vétérans et militaires encore en service. Il est d’usage de porter un coquelicot-artificiel-ce jour. L’origine du coquelicot vient d’un poème de John McCrae, médecin militaire Canadien qui était à Ypres pendant la première Guerre Mondiale. Ce poème s’intitule Au champ d’Honneur.

    Au Champ d'Honneur,
    les coquelicots
    Entre les croix de
    lot en lot
    Qui marque leur
    place; et dans le ciel
    Les alouettes
    chantent encore courageusement, volant
    Leur rare chant mêlé
    au sifflement des fusils.
    Nous sommes les
    morts,
    Nous qui songions la
    veille encore
    À nos parents, à nos
    amis,
    C'est nous qui
    reposons ici,
    Au Champ d'Honneur,
    À vous jeunes
    désabusés,
    À vous de porter
    l'oriflamme
    Et de garder au fond
    de l'âme
    Le goût de vivre en
    liberté.
    Acceptez le défi,
    sinon
    Les coquelicots se
    faneront
    Au Champ d'Honneur.
  11. Blueberry
    Je suis devenue Franco-Canadienne l’après-midi du Vendredi 6 Mai 2011, après 22 mois de procédure, celle-ci constituée pour la plupart d’attente et de « silence-radio ». Prendre la citoyenneté Canadienne ce jour symbolisait d’abord pour moi la fin des procédures administratives, puis un cadeau d’anniversaire, anniversaire qui tombait la même semaine.

    En tant que Française, absolument rien ne m’obligeait à prendre une nationalité supplémentaire. J’avais d’ailleurs quelque peu hésité 2 ans auparavant, quand j’étais devenue éligible pour faire une demande. Puis, finalement je me suis dit que devenir Canadienne pourrait peut-être m’aider à me sentir un peu moins en décalage avec ma société d’accueil et à estomper ce statut d’immigrant un peu trop collant à mon goût. Cela pourrait aussi me permettre de m’impliquer plus dans la vie politique, avec le droit de vote. Et puis, aussi, le fait de ne pas avoir parcouru tout ce chemin « pour rien ».

    2 ans plus tard, je peux dire que devenir citoyenne Canadienne m’a aidé avec ce que j’ai décrit plus haut. Toutefois cela ne s’est pas fait du jour au lendemain, mais plutôt graduellement. Le 6 Mai 2011, j’avais presque hâte que la cérémonie se termine, afin de retourner à « ma petite vie » et au week-end en perspective. Il y a un moment où j’avais d’ailleurs « décroché », nul doute quand le juge insistait lourdement sur le fait qu’il fallait travailler et faire du bénévolat. Définitivement pas de larme à l’œil ou d’émotion intense ce jour. Au sortir de la cérémonie, je me sentais surtout Canadienne « sur le papier ».

    Il faut dire que lorsque l’on émigre à l’âge adulte, on ne peut pas devenir « le parfait Canadien ». Il faudrait d’ailleurs s’entendre sur ce qu’est « le parfait Canadien » pour commencer. Sujet sur lequel je ne me lancerai pas! Nous ne sommes pas des « produits » de la société Canadienne, nous n’en sommes pas « issus ». Notre culture d’origine sera toujours présente et occupera aussi toujours beaucoup de place, quoi que l’on en dise. Et c’est bien normal. Pour ma part, la France est le pays qui m’a vu naître et grandir et où j’ai passé le plus clair de ma vie jusqu’à présent. Forcément, ma culture d’origine ne va pas disparaître d’un claquement de doigts. Et, en fait, je ne veux pas qu’elle disparaisse.

    D’ailleurs, cela me fait bien rire quand j’entends certains compatriotes Français, qui, soit ne sont encore pas ici, ou qui viennent juste d’arriver, clamer haut et fort qu’ils ne sont plus Français et qu’ils vont renoncer à leur nationalité. Ceux-là semblent confondre intégration et assimilation. J’ai un scoop pour eux : le gouvernement du Canada et les Canadiens « de souche » n’attendent pas de vous que vous deveniez plus Canadiens qu’eux. Ils ne vous le demandent pas non plus d’ailleurs. Il n’y a donc pas besoin d’en faire des tonnes!

    Alors, 2 ans plus tard, est-ce que ma vie a radicalement changé avec la nationalité Canadienne? Non. Bien sûr, il m’est plus facile de me rendre aux États-Unis, et quand je reviens au Canada, les douanes ne me posent plus autant de questions. Je me sens aussi beaucoup plus impliquée dans la vie locale. Mais, est-ce que je me sens Canadienne? J’admets être un peu coincée quant à la réponse à cette question. Et je suis aussi un peu coincée quand on me demande si je me sens toujours Française.

    La réponse à ces deux questions serait « oui, mais pas complètement ». Pas complètement Canadienne, mais plus complètement Française non plus. Je me sens surtout hybride. Ce mot résume bien ma situation : Franco-Canadienne vivant dans 2 cultures, 2 langues et presque dans 2 pays. Et cela me convient parfaitement!

  12. Blueberry
    Oui, vous avez bien lu, acheter sur Vancouver, la ville la plus chère du Canada en la matière. Si vous voulez une maison individuelle avec jardin sur Vancouver même, il faut compter un minimum de 1.1 million $. A ce tarif, si vos revenus combinés n’ont pas 6 chiffres, vous pouvez faire une croix dessus. Les prix prohibitifs de la ville de Vancouver s’expliquent en grande partie par un manque de terrains constructibles. Le peu disponible est vendu au prix de l’or. D’ailleurs, la plupart des nouvelles constructions dans la ville sont en hauteur.

    Si acheter fait partie de vos projets, mais que vous ne pouvez pas vous permettre la ville de Vancouver, eh bien sortez-en, tout simplement ! En ce moment, il y a de bonnes affaires dans l’agglomération Vancouveroise, et notamment dans des villes comme New Westminster, Surrey et Coquitlam. Il faut dire que les prix se sont un peu calmés, après des années d’augmentation effrénée, y compris pendant la crise de 2008-2009 et avec un point culminant aux Jeux Olympiques de 2010.

    Mais, avant de rêver à votre future maison, il faut commencer par le début, à savoir obtenir un prêt immobilier ou hypothèque, mortgage en Anglais. Cela ne sert à rien de visiter une propriété à 600 000$ si vous ne vous qualifiez pas pour l’acheter. Ici, vous n’êtes pas obligé de faire affaire avec votre banque habituelle. Il est très commun d’aller voir un courtier en hypothèques, mortgage broker. Ces personnes ont pour métier de vous trouver le meilleur prêt possible, selon votre situation, et ce, sans frais pour vous.

    Le montant pour lequel vous vous qualifierez dépendra de plusieurs facteurs : salaire, apport et historique de crédit. Beaucoup de nouveaux immigrants pensent naïvement que sans fiche de paye et sans apport, ils pourront emprunter facilement et beaucoup. Il est temps de revenir sur Terre ! Ces deux facteurs sont ceux qui ont le plus d‘influence sur le montant final. Si vous avez un gros apport, le prêteur sera un peu moins regardant, mais vous ne couperez pas aux démarches administratives.

    Pour l’apport, si vous mettez moins de 20%, Il faudra payer une assurance supplémentaire contre défaut de payement. Le montant de la prime est en général ajouté à votre hypothèque, et vous payerez des intérêts dessus. La plupart des prêteurs vous demanderont aussi de justifier de la provenance de votre apport. Ils veulent que l’apport soit votre propre argent, et non emprunté sur une marge ou une carte de crédit. Certains prêteurs acceptent un apport « emprunté » mais ils sont peu nombreux.

    Les règles sur les hypothèques se sont pas mal resserrées ces dernières années, et il n’est plus forcément aussi simple d’emprunter que par le passé. Mais cela reste parfaitement possible. Ici, on ne vous fera également pas un prêt au même taux d’intérêt pendant 25 ans. Dans la plupart des cas, vous devrez renégocier votre prêt tous les 5 ans, sauf si vous prenez une hypothèque sur 10 ans....logique.

    Une fois le montant pour lequel vous vous qualifiez connu, vous pouvez commencer vos recherches. Avoir un agent immobilier est gratuit pour l’acheteur et est une bonne chose, surtout si vous n’êtes pas familier avec le marché immobilier local et la réglementation en vigueur.

    Une fois la promesse de vente et les documents de votre prêt signés, vous n’êtes encore pas au bout de vos périples financiers. Il reste les frais de clôture, qui peuvent être conséquents. En général, en tant qu’acheteur, vous aurez des frais de notaire ou d’avocat et vous devrez rembourser au vendeur votre part des taxes foncières et municipales. Il y a également, dans la province, une taxe de transfert de propriété, dont le montant dépend de la valeur de votre bien. Si vous n’avez jamais été propriétaire, vous êtes exempté de cette taxe. Si vous achetez dans une copropriété, appelée strata ici, vous pourriez avoir des frais supplémentaires.

    Pour ma part, après hésité et calculé pendant 2 ans, j’ai décidé de me lancer il y a 3 mois de cela. Cela n’a pas été de tout repos, mais j’ai trouvé l’appartement qui me convenait à Surrey. Tout au long du processus d’achat, j’ai été entourée par de bons professionnels, ce qui m’a permis de négocier mon prêt immobilier et le prix de mon appartement en ma faveur.

    Après avoir emménagé, je sais que j’ai pris la bonne décision. Il y a une expression courante qui dit qu’à Vancouver, soit vous payez votre propre hypothèque, soit vous payez celle de quelqu’un d’autre. C’est très vrai. Si je devais louer un appartement similaire au mien dans un quartier similaire, cela me coûterait autant ou à peine moins que ce que je paye en étant propriétaire. Je préfère donc investir dans moi-même, plutôt que pour quelqu'un d'autre.
  13. Blueberry
    Ça y est, après avoir envoyé moult CV et passé des entretiens, vous avez enfin décroché votre premier emploi. Dans le tumulte de la recherche de l’emploi en question et de l’installation dans un nouveau pays, vous n’avez peut-être pas eu le temps de vous informer sur les pratiques et lois du travail en vigueur dans la province. Quand on vient de France, -ou autre pays- connu pour sa générosité sociale et l’épaisseur de son Code du Travail, la réalité en Colombie-Britannique peut être assez déroutante.

    Tout d’abord, il faut déterminer si votre industrie relève du Code Fédéral, provincial ou d’une convention particulière –syndicat-. Pour faire simple et éviter le pavé, je me baserai sur le niveau provincial, la majorité des cas de figure. Voici quelques normes de base :

    Contrat de travail : ne vous alarmez pas si vous n’avez ni contrat de travail, ni lettre d’embauche, c’est très commun. Ici les employeurs sont bien moins « administratifs ». En l’absence de contrat écrit, cela signifie que vous êtes employé en contrat permanent.

    Paye et fiche de paye : dans la province, un employé doit être payé au minimum tous les 15 jours. Un employeur n’est pas obligé de vous verser un salaire annuel. Il peut choisir de vous payer un taux horaire ou à la pièce, selon ce que vous faites. On doit vous donner une fiche de paye indiquant le montant brut, les déductions faites et le montant net. Les cotisations de base -retraite, chômage et impôts- sont automatiquement déduites. Il peut y avoir des déductions supplémentaires si, par exemple, votre employeur ne paye qu’une partie d’une mutuelle santé ou si vous êtes syndiqué.

    Congés payés : Le minimum est de 2 semaines. Un employeur n’est pas obligé de donner plus. Il est très facile de prendre des congés sans solde ici, mais comme le nom l’indique, vous ne serez pas payé.

    Jours fériés : 10 jours par an. Le 26 Décembre et le Lundi de Pâques ne sont pas des jours fériés dans la province. http://www.statutoryholidays.com/bc.php

    Journées maladie : il n’y a aucune disposition en Colombie-Britannique sur ce point. C’est au bon vouloir de l’employeur. La plupart donneront 2 ou 3 jours par an. Si vous êtes malade pendant plus de 7 jours consécutifs, vous pouvez demander des prestations maladie à l’assurance-emploi.

    Pause-déjeuner : Un employé travaillant 5 heures ou plus a droit à 30 minutes de pause. L’employeur n’est pas tenu de payer la pause.

    Heures supplémentaires : Si l’on travaille plus de 8 heures par jour, on doit normalement être payé 1.5 fois notre taux horaire, et 2 fois si la durée excède 12 heures. La plupart des entreprises ici ne payent pas les heures supplémentaires au taux applicable. Soit elles payeront le taux normal, soit elles donneront des congés additionnels. Certaines professions n’ouvrent également pas droit à la rémunération des heures supplémentaires.

    Avantages sociaux : Un employeur n’est nullement tenu de fournir une mutuelle privée, ni d’en payer le montant complet s’il le fait. En fait, un employeur n’est pas obligé de donner de quelconques avantages sociaux, mais rassurez-vous, la plupart le font. Les tickets restaurants n’existent pas ici.

    Démission : Un employé n’est pas obligé de donner un préavis dans la province. La bienséance veut que vous donniez un préavis de 2 semaines avant de quitter votre emploi actuel. Selon votre emploi et votre contrat, il est possible que vous deviez donner plus.

    Licenciement : Ici, c’est plutôt raide quand cela arrive. On peut globalement vous virer sans motif valable et en moins de 10 minutes. Selon votre ancienneté, vous toucherez des indemnités. Le minimum prévu est de 2 semaines, le maximum de 8. Mais, tout est négociable, selon le motif du licenciement et votre employeur. Si vous pensez être injustement licencié, vous n’aurez pas d’autre choix que de prendre un avocat, car il n’y a pas d’équivalent du Conseil des Prud’hommes. Il y a une Commission du Travail, qui est principalement pour les employés syndiqués.

    Par-delà les considérations juridiques, il faudra également vous adapter à des méthodes et relations de travail qui seront probablement très différentes de ce qui se fait dans votre pays d’origine. Il est difficile de faire une description « type », mais ici on n’aime pas les conflits et le politiquement correct a tendance à régner; le savoir-être et l’esprit d’équipe comptent énormément. L’ambiance peut sembler plus détendue, mais les apparences sont parfois trompeuses.

    Le mieux, pour démarrer du bon pied, est d’observer et d’écouter attentivement ce qu’il se passe dans l’entreprise avant de commenter ou de porter un jugement. Cela vous évitera précisément de mettre les 2 pieds dans le plat.

  14. Blueberry
    Que l’on vienne d’arriver sur Vancouver ou que l’on s’y trouve déjà depuis quelques temps, l’achat –ou non- d’une voiture est une question qui se pose à un moment donné. Dans bon nombre de villes du Canada, une voiture –voire 2- est tout simplement indispensable. Pour l’agglomération Vancouveroise, la réponse n’est pas aussi claire et nette.

    Tout dépendra en priorité de votre budget –qui ne sera pas toujours en rapport avec vos aspirations- et votre situation géographique et personnelle. Si vous habitez dans des villes comme Maple Ridge, Coquitlam, Port Coquitlam, Port Moody, Delta ou Langley, il vous faudra malheureusement un véhicule, ces villes étant très mal desservies par les transports en commun. Idem si vous avez des enfants.

    J’écris « malheureusement » car, ici, posséder une voiture est plutôt onéreux, entre autres tracasseries désagréables. Une récente étude réalisée par BCCAA indique que conduire une voiture de taille moyenne 20 000kms par an peut coûter près de 10 000$. Évidemment, les coûts varieront selon le type de voiture, l’usage, le montant de l’assurance, si vous payez un crédit etc…. Le prix de l’essence ici est l’un des plus élevés du pays et l’assurance et le parking ne sont pas donnés non plus. Une place de parking dans un immeuble résidentiel peut coûter 100$/mois Downtown. Si vous prenez votre voiture pour vous rendre au travail, une place dans un parking souterrain Downtown peut coûter jusqu’à 25$/jour. Les abonnements mensuels ne sont guère plus favorables. Pour l’assurance, dans la province, ICBC a le monopole et régit tout. Un conducteur ayant un bon historique et ayant son permis depuis quelques années payera au minimum 110$/mois! En incluant réparations et maintenance, les frais d’immatriculation, de renouvellement de permis de conduire, de péage et les amendes éventuelles, vous constaterez que l’addition est salée.

    Pour couronner le tout, Vancouver a été nommée la pire ville pour conduire au Canada. Je le crois sans peine. Embouteillages, constructions et travaux incessants peuvent transformer n’importe quel trajet en cauchemar roulant! Bref, il n’est pas certain que dépenser dans le 4 roues soit la meilleure solution. S’il y a une ville où vous pouvez vous passer de voiture au quotidien, c’est bien Vancouver! Le réseau de transports en commun est relativement bien développé et fiable dans les axes North Vancouver- Surrey et Vancouver-Richmond, une majorité de l’agglomération. Comme la météo n’est pas rigoureuse, vous ne mourrez pas d’hypothermie en attendant le bus ou le métro, même s’il pleut. L’abonnement mensuel est également déductible de vos impôts.

    Pour faire les courses, transporter des affaires ou vous rendre dans un endroit peu desservi par les transports en commun, 3 coopératives automobiles sont là pour vous assister.
    Modo www.modo.coop

    Zipcar www.zipcar.com

    Car2go www.car2go.com/en/vancouver/


    Le principe d’une coopérative automobile est d’emprunter une voiture pour un temps donné moyennant une petite participation financière incluant kilométrage, essence et assurance de base. Les 3 sites vous donneront plus d’infos, mais c’est une très bonne option à l’achat d’une voiture. Personnellement, je préfère Modo, ce sont les moins chers, ils sont partout dans l’agglomération et c’est une compagnie Made in Vancouver.

    La première chose pour devenir membre est d’obtenir un permis de conduire local. Si vous êtes Français, Suisse, Américain, Britannique, ou que vous arrivez d’une autre province Canadienne, votre permis est reconnu et sera échangé contre un permis local. On vous prendra votre permis étranger et on l’enverra au siège social d’ICBC à Victoria. Pour les autres, vous devrez repasser votre permis. Plus d’infos sur le site d’ICBC www.icbc.com.
    Si vous voulez faire un road trip, il sera plus avantageux de louer une voiture que de passer par la coopérative automobile.

    Jusqu’à présent, j’ai pu me passer de voiture. Je me suis toujours débrouillée pour vivre à proximité de transports en commun et j’ai toujours eu des emplois auxquels je pouvais me rendre à pied ou en métro, bus etc…Je suis membre de Modo, ce qui me facilite la vie pour les courses ou autre. Il est parfaitement possible de vivre sans voiture à Vancouver!
  15. Blueberry
    Je ne suis pas sûre que l’on puisse encore parler de bilan après 7 ans. Si c’était le cas, le mien s’intitulerait « à l’Ouest, rien de nouveau. » Juste la vie quotidienne que je pourrais vivre n’importe où…ou presque.

    7 ans déjà que j’atterrissais à Vancouver, où je n’avais jamais mis les pieds auparavant, avec mes 2 valises, mon visa de résident permanent et ma détermination à rester. Tantôt j’ai l’impression que c’était hier, tantôt je me sens à des années-lumière de ce moment. Il faut dire que j’ai parcouru beaucoup de chemin depuis.

    La réflexion qui suit se base sur ma seule expérience et représente uniquement ma réalité et mon ressenti. Difficile de résumer sept années en quelques lignes!

    Emploi: Le nerf de la guerre, sans lequel rien n’est possible. J’ai toujours travaillé dans mes domaines de compétences -j’en ai quelques-uns-, en relative demande ici. J’ai trouvé mon premier emploi en 6 semaines et globalement, je n’ai pas eu de problèmes pour en changer, sauf au plus fort de la crise début 2009, où je me suis retrouvée en difficulté. J’ai eu l’opportunité de travailler dans des domaines variés où j’ai beaucoup appris. Écris comme cela, c’est prometteur. Mais, si je n’élaborais pas un peu, je ne serai pas très honnête.
    Les trois premières années, j’ai pas mal galéré professionnellement, ce qui a résulté en 5 employeurs et du travail en freelance. Les emplois que j’ai occupés étaient bien en dessous de mes capacités et j’ai eu beaucoup de mal à évoluer. Mon activité en freelance n’a pas marché comme je le voulais non plus. Début 2009, je me suis retrouvée « sans rien » et l’avenir s’annonçait incertain.
    La bouée de sauvetage est arrivée avec un retour aux études grâce à un appui financier de la Colombie-Britannique. Associé avec l’expérience locale acquise, cela m’a ouvert la voie vers des opportunités bien plus intéressantes. Pourquoi n’ai-je pas fait cela plus tôt, me demanderez-vous? Parce que je n’en avais pas les moyens. Ce qui m’amène au point suivant.

    Finances, niveau et coût de la vie : « Il n’y a pas photo », pour moi, c’est au Canada que cela se passe. J’ai toujours gagné plus qu’en France, et ce, dès mon deuxième emploi. Écris comme cela, c’est prometteur aussi. Mais si je n’élaborais pas un peu, je ne serais pas très honnête non plus. En France, je ne partais pas de très haut d’une part, et il faut comparer ce qui est comparable, d’une autre.
    Les salaires de mes premiers emplois étaient bien inférieurs aux salaires moyens de Vancouver. Cela m’a pris 4 ans pour obtenir un salaire et des avantages dignes de ce nom. Revers de la médaille, je paye plus d’impôts, car je ne vis pas dans un paradis fiscal!
    Pour le niveau de vie, pareil, c’est au Canada que cela se passe, surtout depuis 3 ans que j’ai un salaire en rapport. Je peux me permettre de faire bien plus que de payer les factures….donc je fais bien plus!
    Pour le coût de la vie, il ne faut pas se leurrer, tout est cher ici. A bon entendeur….

    Amis et social : Je compte autant de Canadiens de souche que d’immigrants parmi mes amis. Oui, des Canadiens de souche, vous avez bien lu. Mais, évidemment, tout ne s’est pas fait en un jour et j’ai dû sortir de ma zone de confort. Les relations ne sont pas les mêmes ici, ce qui a aussi nécessité une grosse adaptation de ma part.

    Mentalité : Difficile de résumer en quelques lignes aussi. 2 traits à noter : un individualisme très développé et un certain côté « tout est possible ». Je préfère m’attarder sur le « tout est possible » que j’apprécie énormément. J’aime le fait de ne pas être obligée de rentrer dans un moule quelconque et de ne pas avoir à rester dedans non plus.

    Famille et France : En 7 ans, j’en ai manqué des réunions de famille, des mariages, des naissances et des enterrements. C’est ce qui arrive quand on choisit d’aller vivre dans un autre pays, sur un autre continent. Ce n’est pas toujours facile à gérer, surtout lors de périodes de moral à zéro, qui sont très rares maintenant. Quand à la France elle-même, elle ne me manque pas plus que cela, mais pas au point de renoncer à ma nationalité Française.

    Conclusion : 7 ans plus tard, je ne regrette absolument pas ma décision d’être venue à Vancouver et, par extension, d’avoir quitté la France. Tout n’a pas été facile, mais j’aime beaucoup ma vie ici. J’aime le fait d’avoir des possibilités, même si cela n’est pas automatiquement synonyme de réussite. D’ailleurs, j’aime bien ce mot, possibilité.
    Alors non, Le Canada n’est pas la corne d’abondance que l’on vend à tous les coins de rue depuis quelques temps. Énormément de gens idéalisent beaucoup trop le pays. Mais, les opportunités sont réelles, pour peu que l’on arrive à les saisir et que l’on sache faire preuve de patience, parfois quasi infinie. J’aime bien le mot opportunité aussi, tiens.
    Et puis, surtout, j’aime beaucoup le Canada. C’est un pays qui me convient. J’y ai trouvé mon compte. J’espère prolonger cette aventure Canadienne le plus longtemps possible…..rendez-vous dans 7 ans?
  16. Blueberry
    Bonus: 1 an à Vancouver
    http://www.immigrer.com/mdj/3829/Premiere-annee-a-Vancouver_-bilan-Pas-trop-long-jespere
    Interview sur autre blog :http://www.liferebootspirit.com/interview-stephanie-blueberry-vancouver-directrice-financiere

    Anciennes chroniques

    2008:

    - Présentation http://www.immigrer.com/blog/blueberry/3931-Presentation-de-Blueberry
    - CB: 150 ans, Joyeux Anniversaire http://www.immigrer.com/blog/blueberry/3935-Colombie-britannique-_-150-ans-Joyeux-anniversaire
    - Bilan, 2 ans à Vancouver http://www.immigrer.com/blog/blueberry/3941-Bilan-_-2-ans-a-Vancouver
    - Vancouver 2010 http://www.immigrer.com/blog/blueberry/3949-Vancouver-2010
    - Choc culturel http://www.immigrer.com/blog/blueberry/3953-Choc-culturel
    - Vancouver, cet Été, à voir, à faire http://www.immigrer.com/blog/blueberry/3958-Vancouver-cet-Ete_-a-voir-a-faire
    - Emploi et intégration à Vancouver http://www.immigrer.com/blog/blueberry/3964-Emploi-et-integration-a-Vancouver
    - Vancouver: style de vie http://www.immigrer.com/blog/blueberry/3975-Vancouver_-style-de-vie
    - Dans le creux de la vague http://www.immigrer.com/blog/blueberry/3979-Dans-le-creux-de-la-vague
    - Vie politique en Colombie-Britannique http://www.immigrer.com/blog/blueberry/3995-Vie-politique-en-Colombie-Britannique
    - Activités de Noël à Vancouver http://www.immigrer.com/blog/blueberry/4002-Activites-de-Noel-a-Vancouver

    2009:

    - Chronique de France http://www.immigrer.com/blog/blueberry/4016-Chronique-de-France
    - Communauté Chinoise de Vancouver http://www.immigrer.com/blog/blueberry/4029-Communaute-chinoise-de-Vancouver
    - 3 ans à Vancouver http://www.immigrer.com/blog/blueberry/4041-3-ans-a-Vancouver
    - Intégration culturelle vue de Vancouver http://www.immigrer.com/blog/blueberry/4054-Integration-culturelle-vue-de-Vancouver
    - Étudier en CB http://www.immigrer.com/blog/blueberry/4063-Etudier-en-Colombie-Britannique
    - Comment se faire des amis à Vancouver http://www.immigrer.com/blog/blueberry/4078-Comment-se-faire-des-amis-a-Vancouver
    - La 17ème et dernière (ben non!) http://www.immigrer.com/blog/blueberry/4092-La-17eme-et-derniere-

    2010:

    - En piste pour les Jeux Olympiques de Vancouver ! http://www.immigrer.com/blog/blueberry/4232-en-piste-pour-les-jeux-olympiques-de-Vancouver-
    - JO de Vancouver, la fin....enfin! http://www.immigrer.com/blog/blueberry/4291-jeux-olympiques-de-vancouver-la-fin-enfin
    - Bilan: 4 an à Vancouver http://www.immigrer.com/blog/blueberry/4329-bilan-4-ans-a-vancouver

    Blog actuel

    2012:

    - 6 ans à Vancouver et retour....sur le site!
    http://www.forum.immigrer.com/blog/48/entry-161-6-ans-a-vancouver-et-retoursur-le-site/
    - Faut-il émigrer à Vancouver ou au Canada en général? http://www.forum.immigrer.com/blog/48/entry-173-faut-il-emigrer-a-vancouverou-au-canada-en-general/
    - A, B, C des démarches d'immigration http://www.forum.immigrer.com/blog/48/entry-179-a-b-c-des-demarches-dimmigration/
    - Recherche d'un premier emploi à Vancouver (1ère partie)
    http://www.forum.immigrer.com/blog/48/entry-189-recherche-dun-premier-emploi-a-vancouver-1ere-partie/
    - Fête de Noël au travail et ailleurs http://www.forum.immigrer.com/blog/48/entry-200-fte-de-nol-au-travail-et-ailleurs/

    2013:

    - Recherche d'un premier emploi à Vancouver (2ème partie) http://www.forum.immigrer.com/blog/48/entry-217-recherche-dun-premier-emploi-a-vancouver-2eme-partie/
    - Location de logement à Vancouver http://www.forum.immigrer.com/blog/48/entry-228-location-de-logement-a-vancouver/
    - Question de choix http://www.forum.immigrer.com/blog/48/entry-244-question-de-choix/
    - Activites hivernales à Vancouver http://www.forum.immigrer.com/blog/48/entry-257-activites-hivernales-a-vancouver/
    - Les montagnes Russes de l'immigration http://www.forum.immigrer.com/blog/48/entry-271-les-montagnes-russes-de-limmigration/
    - Dans ma bulle, à Vancouver http://www.forum.immigrer.com/blog/48/entry-279-dans-ma-bulle-a-vancouver/
    - Vancouver, 7 ans plus tard http://www.forum.immigrer.com/blog/48/entry-292-vancouver-7-ans-plus-tard/
    - Avoir une voiture -ou non- à Vancouver http://www.forum.immigrer.com/blog/48/entry-296-avoir-une-voiture-ou-non-a-vancouver/
    - Premier emploi en Colombie-Britannique, et après? http://www.forum.immigrer.com/blog/48/entry-301-premier-emploi-en-colombie-britannique-et-apres/
    - Acheter un bien immobilier à Vancouver http://www.forum.immigrer.com/blog/48/entry-326-acheter-un-bien-immobilier-a-vancouver/
    - Histoires de citoyennetés http://www.forum.immigrer.com/blog/48/entry-337-histoires-de-citoyennetes/
    - Traditions d'Automne Canadiennes: http://www.forum.immigrer.com/blog/48/entry-355-traditions-dautomne-canadiennes/
    - Vivre en Anglais à Vancouver: http://www.forum.immigrer.com/blog/48/entry-361-vivre-en-anglais-a-vancouver/
    - Décalage horaire...et autres: http://www.forum.immigrer.com/blog/48/entry-371-decalage-horaireet-autres/

    2014:
    - A table à Vancouver: http://www.forum.immigrer.com/blog/48/entry-382-a-table-a-vancouver/
    - Didier, 6 mois à Vancouver: http://www.forum.immigrer.com/blog/48/entry-385-didier-6-mois-a-vancouver/
    - Expérience Canadienne exigée: entre mythe et réalité http://www.forum.immigrer.com/blog/48/entry-390-experience-canadienne-exigee-entre-mythe-et-realite/
    - Travailler en Français en Colombie-Britannique: http://www.forum.immigrer.com/blog/48/entry-397-travailler-en-francais-en-colombie-britannique/
    - Changer de carrière au Canada: http://www.forum.immigrer.com/blog/48/entry-401-changer-de-carriere-au-canada/

    2015:
    - système de santé en Colombie-Britannique: http://www.forum.immigrer.com/blog/48/entry-447-systeme-de-sante-en-colombie-britannique/
  17. Blueberry
    On entend beaucoup de choses sur Vancouver, qui sont parfois très négatives ou carrément fausses. Alors oui, c’est vrai que la vie est chère, qu’il n’est pas évident pour tout le monde d’acheter, qu’il y a le Downtown Eastside et tous ses problèmes, que les Jeux Olympiques ont coûté des milliards, que la pluie tape sur les nerfs, surtout quand on arrive au mois de Juillet, et qu’il y a un gros risque de tremblement de terre.

    Aujourd’hui, j’ai décidé de me glisser dans ma bulle - rose bonbon pour certains - et écrire que Vancouver c’est aussi :

    - Là où l’océan et la montagne se côtoient. Eh oui, ce n’est pas un mythe. Ici, vous pouvez parfaitement aller skier le matin et vous promenez sur la plage l’après-midi. Ou, en Été, vous pouvez tenter la Grouse Grind et vous rafraîchir dans le Pacifique ensuite, ou vous faire bronzer.
    - Se perdre dans Stanley Park, à pied ou à bicyclette. Véritable bouffée d’oxygène en plein centre-ville avec vue imprenable sur les montagnes et sur la North Shore. J’adore y aller en Automne, car non seulement il y a moins de touristes, mais c’est un festival de couleurs sur les arbres.
    - Faire du kayak à Deep Cove (North Vancouver), mon petit paradis personnel.
    - Se promener sur les rues pavées de Gastown et se croire revenu dans une autre époque.
    - L’expérience culinaire. Une des belles choses de l’immigration est que les immigrants amènent avec eux leurs recettes de cuisine. En plus des traditionnels plats Mexicains-Japonais-Chinois-Indiens, on peut aussi manger Ethiopien, Bulgare, Jamaïcain, Grecque, Serbe, Thaïlandais, Coréen, Malaysien, Italien, Cubain, Afghan, Népalais, Libanais, Iranien…. De quoi en prendre plein les papilles gustatives. On peut aussi boire bières et vins locaux, sans compter les multiples cafés.
    - Le multiculturalisme. Ici, on célèbre Noël, Le Nouvel An Chinois, la Saint Patrick et Diwali, entre autres, sans que cela ne dérange grand monde. 40% de la population vient d’ailleurs. Plus de 130 pays sont représentés dans l’agglomération, sans oublier les Premières Nations. Il y a toujours une exposition, une conférence ou un concert consacré à un pays ou à un autre. Cela me fait bien rire quand j’entends dire qu’à Vancouver, il n’y a pas de culture.
    - Davie Street où les couples homosexuels vivent et s’affichent sans que cela ne dérange grand monde non plus. Les homosexuels ont vraiment des droits au Canada, n’en déplaise à beaucoup!
    - Le style de vie West Coast. On vit quelque peu sur un fuseau horaire différent ici. On n’est pas pressé et pas trop stressé en général.
    - La verdure. Toute cette pluie sert à quelque chose. Ici pas mal d’arbres ont des feuilles toute l’année et le gazon est luxuriant. Combiné aux températures douces, le Printemps peut faire son apparition dès mi-Février. Il n’est pas rare de voir pousses et bourgeons à cette période.
    - Écouter la pluie qui tombe quand j’essaye de m’endormir….dans ma bulle, à Vancouver.
  18. Blueberry
    Je lis toujours avec intérêt les bilans des uns et des autres, ici ou ailleurs. A travers tous ces bilans, il est évident que l’immigration n’est pas un long fleuve tranquille. Par delà les démarches administratives et d’installation une fois le visa obtenu, il existe aussi cinq étapes bien distinctes du cycle de l’immigration, étapes qui sont parfois insidieuses, sournoises, lentes ou fulgurantes. Ces cinq stades n’arrivent pas forcément dans un ordre automatique et n’ont pas de durée précise. En revanche, pas mal d’études faites sur le sujet tendant à dire que la boucle prend en moyenne 7 ans pour se boucler.

    Tel au parc d’attractions, embarquons sur les montagnes Russes.

    1ère étape, montée : lune de miel. A ce stade, tout est merveilleux et parfait dans notre futur pays d’accueil. L’herbe y est plus verte, l’air plus pur, les oiseaux chantent plus juste et l’avenir s’annonce radieux. On ne pense plus qu’à cela au point de saouler notre entourage, qui lui reste derrière, et qui parfois ne comprend pas notre décision. Les délais de plus en longs d’obtention de visa semblent accentuer cette étape. Certains en viennent même à détester leur pays d’origine et se demandent comment ils ont fait pour survivre si longtemps dans cette galère.
    Une fois sur place, un rien suffit pour nous enchanter et toutes les comparaisons sont favorables au nouveau pays.

    2ème étape, descente : choc culturel. Eh oui, si l’on pouvait rester en ascension éternellement, nous serions tous sur la Lune. Contrairement à son nom, le choc culturel n’est pas un choc fulgurant qui apparait du jour au lendemain….du moins la plupart du temps. Après l’étape de découverte, les premières difficultés apparaissent. Elles sont de nature très variée et propres à chacun : difficultés pour trouver un emploi, perte de repères socioculturels, incompréhension des comportements ou du mode de vie etc.… Pour ceux qui ont trop idéalisé ou qui ont eu des attentes complètement irréalistes pendant la lune de miel, la descente est trop vertigineuse et le crash, inévitable. On peut assister à certains retours vers le pays d’origine.

    3ème étape, montée : adaptation. On pose un regard plus réaliste sur notre nouveau pays. On comprend mieux notre environnement et l’on veut en savoir encore plus. On réévalue nos objectifs et nos attentes. Il ne faut pas crier victoire trop vite, car cette adaptation est superficielle. Notre culture d’origine commence à laisser place à une nouvelle culture.

    4ème étape, descente : bataille des cultures, littéralement. La culture du pays d’origine est constamment en conflit avec celle du pays d’accueil. Pour certains, c’est là où le mal du pays sera le plus fort. Plusieurs cas de figure :
    - acculturation : l’immigrant trouve un équilibre entre sa culture d’origine et celle du pays d’accueil. Voie vers l’intégration.
    - rejet : l’immigrant rejette en bloc la culture du pays d’accueil et refuse de s’intégrer.
    - déculturation : l’immigrant rejette en bloc la culture de son pays d’origine.
    - perte identitaire : l’immigrant ne sait plus qui il est.

    5ème étape, montée et arrivée : intégration. L’immigrant devient un citoyen à part entière de son pays, sans pour autant oublier ou renier ses origines. Il donne à sa nouvelle société et en reçoit autant. Il évolue et progresse en tant qu’individu, mais fait aussi progresser et évoluer son pays.

    Et vous, savez-vous à quel stade vous vous trouvez dans votre parcours d’immigration?
  19. Blueberry
    S’il est vrai que la neige ne tombe que rarement sur Vancouver même, ce n’est pas le cas sur les hauteurs de West Vancouver et North Vancouver. Un des multiples charmes de Vancouver est qu’il n’y a pas besoin de rouler pendant des heures pour pouvoir chausser skis ou raquettes…tout en étant à proximité de l’océan. Pas besoin d’aller à Whistler !

    Trois stations de ski sont accessibles en moins d’une heure, selon où l’on habite : Cypress Mountain à West Vancouver, Grouse Mountain et Mount Seymour sur North Vancouver. Si vous n’avez pas de voiture, le bus (Grouse Mountain) ou des navettes (Cypress, Mount Seymour) vous emmèneront sur place. Si vous roulez et que vous n’habitez pas sur West ou North Vancouver, empruntez le deuxième pont « Iron Workers/Second Narrow » plutôt que le pont « Lions’Gate » en sortie du centre-ville. Cela vous évitera de passer des heures dans les embouteillages.

    Ensuite, quelle station choisir ? Personnellement, je vous conseillerai de faire l’impasse sur Grouse Mountain qui est l’attrape-touristes par excellence. Les prix sont plus élevés qu’ailleurs mais surtout le domaine est très petit et vous en aurez vite fait le tour, que ce soit pour le ski ou pour les raquettes.

    Cypress et Mount Seymour se trouvent toutes deux dans des parcs provinciaux, et de ce fait sont plus en harmonie avec le décor naturel. Toutes deux offrent également des vues imprenables, non seulement sur la ville de Vancouver, mais aussi sur des sommets voisins et sur les îles au large de la côte. Quand le temps est clair, c’est assez spectaculaire. Si vous aimez skier, c’est plutôt à Cypress que cela se passe. C’est là qu’il y a le plus de pistes. Si vous préférez les randonnées en raquettes, c’est à Mount Seymour qu’il faut aller. Parallèlement à la station, le parc a ses propres chemins dont l’accès est gratuit.

    Les trois stations sont ouvertes jusqu'à 22 heures, permettant aux Vancouverois d’aller au skier après le travail. Cela coûte aussi moins cher de prendre un forfait après 17 heures.

    Si vous avez besoin de louer du matériel, il vaut mieux le faire sur Vancouver. Vous économiserez jusqu'à 50%chez MEC. http://www.mec.ca/AST/ContentPrimary/Services/Stores/Vancouver/Services.jsp#rentals

    Si vous ne faites pas de ski ou de raquettes, vous pourrez toujours faire de la luge ou profiter des autres activités offertes par les stations. Il se passe toujours quelque chose sur les hauteurs de Vancouver !

    http://www.grousemountain.com/

    http://cypressmountain.com/

    http://www.mountseymour.com/home
  20. Blueberry
    Je ne sais pas si c’est la grisaille persistante de l’Hiver ou l’approche des 7 ans au Canada, mais me voici à nouveau en pleine introspection, remplie d’interrogations. Sauf que, cette fois,ce n’est pas lié à mon immigration. Je dois dire que je ne me considère plus comme une immigrante, mais comme une Franco-Canadienne vivant à Vancouver, entre autres.

    Bien sûr le fait d’avoir immigré au Canada reste un évènement important de ma vie, mais cela ne résume en aucun cas ma vie entière, ni mon identité. En fait, je trouve très réducteur de résumer une personne à un seul statut d’immigrant. Et c’est bien souvent ce qui arrive, malheureusement. Un certain nombre de gens ne l’entendra pas de cette oreille,mais pour moi, la boucle de l’immigration Canadienne est bouclée, avec tous les hauts et les bas allant avec.

    Je me suis longtemps retrouvée entre deux chaises, tiraillée entre le Canada et la France, pensant que je devais choisir entre les deux. Graduellement, je me suis rendue compte que mon choix avait été fait bien avant que j’arrive au Canada, il y a exactement 10 ans de cela, en 2003, quand j’ai commencé les démarches d’obtention de résidence permanente. 10 ans plus tard, par-delà le simple endroit où je me trouve, le Canada est l’endroit où je veux vraiment être. Cela fait du bien d’être enfin assise!

    J’ai choisi de ne pas immigrer « en tribu ». Un choix peut-être courageux, peut-être égoïste mais qui s’est avéré être le meilleur par rapport à ma situation. Je pense beaucoup à mes parents, et oui ils vieillissent, mais leur place est belle et bien « là-bas » et non « ici ». J’ai aussi choisi de ne pas rester « entre Français ». C’est fou ce que l'on a pu me demander, au début, pourquoi, en tant que Française, je n’étais pas à Montréal ou ailleurs au Québec. Comme si ma nationalité et ma langue maternelle devaient automatiquement dicter mon lieu de résidence, comme si je n’avais pas mon mot à dire, comme si je n’avais pas le choix en somme!

    Pourtant, nous avons tous choisi de venir au Canada, y compris les gens ayant fui un pays en guerre ou en proie à la dictature, même si ce n’était pas forcément ce dont ils avaient rêvé, j’en conviens. Et avec le choix que nous avons fait vient une cohorte de conséquences qu’il faut assumer à un moment ou un autre.

    Aujourd’hui, mes interrogations portent sur le fait de continuer, ou non, à Vancouver. Après presque 7 ans dans cette ville, j’ai envie d’autre chose….du moins c’est le sentiment que j’ai. Disons que j’aime beaucoup la ville en général, mais je n’y ai pas forcément trouvé tout ce que je cherchais. Je me doute bien qu’aucun endroit n’est parfait et ne m’apportera tout ce que je veux, mais il y a un ou 2 points qui ne sont pas négociables pour moi. Je précise que si je pars, ce sera pour aller ailleurs au Canada. Je ne me vois pas vivre dans un autre pays pour le moment.

    Affaire à suivre, mais tout comme j’ai choisi d’aller à Vancouver, je choisirai d’en partir…ou non!
  21. Blueberry
    Une des premières choses dont il faut s'occuper en arrivant est de mettre un toit sur sa tête. Comme vous le savez peut-être, il est très cher d'acheter sur Vancouver. Je parlerai donc de location. Louer est également cher ici, plus que dans beaucoup de villes et il n'est pas rare de voir des gens passer la moitié de leur salaire dans le loyer. Cela signifie-t-il qu'il faille s'installer au milieu de nulle part ou dans une cage à lapins? Certainement pas!

    Le but de ce billet n'est pas de passer en revue les différents quartiers de l'agglomération Vancouveroise et leur prix, mais plutôt de parler des règles générales entourant une location. Néanmoins, si vous ne voulez pas tout dépenser en loyer, je vous conseillerai tout simplement de sortir de Vancouver et d'aller voir sur des villes comme North Vancouver, Burnaby, New Westminster.votre porte-monnaie s'en portera un peu mieux et les appartements sont en général en meilleur état et plus grands. Bien sûr, si vous avez les moyens de louer à Yaletown, Downtown ou Kitsilano et que ces quartiers vous plaisent, ne vous privez pas! Vous pouvez aussi tenter de louer dans une coopérative de logements, mais les listes d'attente sont très, très longues. Plus d'infos sur ce site : http://www.chf.bc.ca.

    Pour commencer, visitez toujours l'appartement avant de le louer. Je ne recommande pas de louer à distance, car il y a beaucoup d'arnaques, et si vous ne connaissez pas bien la ville, vous pourriez vous retrouver coincé dans un endroit qui n'est pas pratique pour vous ou qui craint. Dans une location ou une colocation, il y a 2 types de bail : bail « fermé » à 1 an one-year lease- ou bail ouvert au mois month to month tenancy-. Dans un bail « fermé », vous êtes en principe engagé pour un an. Si vous voulez partir avant, vous devrez trouver quelqu'un pour reprendre votre bail, sinon votre bailleur peut vous demander de payer des frais supplémentaires. Au terme du bail, vous pouvez soit déménager ou re-signer pour un an. Avec un bail ouvert, vous partez quand vous voulez, mais vous devez donner un mois de préavis.

    Ici, vous aurez affaire à 3 types de bailleurs : les agences immobilières, les sociétés de gestion de logements et les propriétaires individuels. Assurez-vous de signer un bail en bonne et due forme. Si vous ne signez pas de bail, vous ne serez pas protégé par le BC Tenancy Act qui regroupe toutes les lois sur la location de logement dans la province. Les agences immobilières sont en général les plus pointilleuses. Il faudra montrer « patte blanche » : avoir références, emploi et bon historique de crédit. En tant que nouvel arrivant, il vaut mieux vous adresser à une société de gestion de logements ou à un propriétaire individuel, qui seront un peu moins regardant sur le fait que vous ne travaillez pas encore et qui ne feront pas systématiquement un historique de crédit.

    Au niveau de ce qui est demandé pour louer, il vaudrait mieux parler de ce que l'on ne peut pas vous demander en fait! De par le BC Tenancy Act, on ne peut vous demander de garant, ni de payer des loyers d'avance, ni avis d'imposition, ni fiches de paye. Quand on vient de France, louer ici est un régal! Par contre, on peut vous demander combien vous gagnez, le nom et le numéro de téléphone de votre employeur, des références, et votre permission pour faire un historique de crédit. Si vous venez juste d'arriver, expliquez votre situation et présentez un relevé bancaire démontrant que vous pouvez payer. En théorie, on ne peut pas vous refuser un logement sur le seul motif que vous ne travaillez pas. Dans la pratique, cela arrive mais on ne vous le dira pas de cette manière. Tout dépend du bailleur que vous avez en face de vous. Faire une bonne impression et inspirer confiance ne peut que vous aider!

    Au niveau du loyer, demandez toujours ce qu'il inclut. La majorité des loyers ici comprend l'eau et le chauffage. Certains loyers peuvent aussi inclure une place de parking ou l'électricité ou l'accès à la piscine ou la salle de gym. Tout dépend du bailleur et du bâtiment. Il vaut mieux un loyer qui inclut le chauffage sinon vous allez payer une fortune en électricité pendant l'Hiver.

    Au moment de signer le bail, le bailleur doit le parcourir avec vous. Ici les baux ne font pas 50 pages, donc il n'y en a pas pour longtemps. Prenez le temps de tout lire et de tout comprendre. Au niveau caution, elle est égale à un demi-mois de loyer et n'est pas pour un impayé éventuel. La caution sert en cas de dégâts et nettoyage. Si vous avez un animal, vous devrez verser une caution séparée, en cas de dégâts causés par votre animal. Il n'est cependant pas évident de trouver de logement acceptant les animaux sur Vancouver. Si vous emménagez dans un bâtiment en copropriété -Strata-, vous devrez probablement payer des frais d'emménagement et de déménagement dont le montant est décidé par le syndic. On na pas le droit de vous demander d'autres frais, comme des frais administratifs ou des frais d'agence. Si vous louez en coopérative, on vous demandera de payer une part, et non une caution.

    Au moment de la remise des clés, un état des lieux est obligatoire et doit être signé par les 2 parties. Si vous voyez quelque chose qui cloche faite-le inscrire et demandez à ce que cela soit réparé. Ici, les réparations sont la responsabilité du propriétaire. Il n'y a également pas de taxe d'habitation à Vancouver. Si vous vous retrouvez en litige avec votre propriétaire, vous pouvez déposer une plainte auprès de la Residential Tenancy Branch, une commission chargée des relations entre locataires et propriétaires. Un propriétaire peut également saisir la commission. Dans tous les cas, n'arrêtez pas de payer votre loyer même si vous êtes en litige. Cela pourrait jouer en votre défaveur. Si vous ne payez pas votre loyer, vous pouvez être expulsé en 15 jours ici.

    Un dernier mot sur la différence entre colocation et sous-location sublet-, qui peut être utile pour les PVT. En gros, en colocation, votre nom est sur le bail, en sous-location il ny est pas. Si vous êtes en sous-location, vous nêtes pas protégé par le BC Tenancy Act. En sous-location, vous payez votre loyer au loueur de lappartement au lieu du propriétaire. Demandez à voir le bail original pour vous assurer que la sous-location du logement est permise, d'une part, mais surtout que l'on ne vous fasse pas payer l'intégralité du loyer d'une autre.

    Bonnes recherches!
  22. Blueberry
    Je lis, et reçois de plus en plus de messages, sur ce forum de gens qui se disent prêts à changer de vie, mais dont les questions laissent plutôt penser le contraire. Au début, j’admets avoir bien ri devant certaines interventions, comme celle de membres annonçant avec aplomb qu’ils émigraient dans 6 mois….alors qu’ils n’avaient même pas leur CSQ, ni offre d’emploi; comble, ces mêmes personnes -et beaucoup d’autres-étaient persuadées que le CSQ était suffisant pour immigrer; Et ceux qui pensent qu’avec un PVT, on peut facilement embrayer sur une RP, que c’est « l’affaire de quelques jours »; et puis que si cela ne marche pas, ils feront renouveler leur PVT.

    Au bout d’un moment, la perplexité a remplacé le rire devant la multiplication de ce même type de commentaires. Je sais que le forum est un lieu d’entraide et de partage, mais avant d’arriver en disant « je veux émigrer au Canada, comment je fais pour obtenir ma Green Card? » il y a quelques petites choses très simples que vous pouvez faire avant et qui répondront probablement à votre question initiale. Cela vous évitera aussi de sortir des perles comme celles citées plus haut.

    A - Commencer par le commencement : se renseigner de manière pro-active sur les démarches à accomplir pour obtenir un visa. A ce stade, le permis de conduire local et les courses au supermarché sont les derniers de vos soucis!

    Non, vous ne pouvez pas juste débarquer au Canada et les forumistes ne peuvent pas tout faire pour vous non plus. Informez-vous d’abord sur des sites officiels comme http://www.immigrati...a/fr/index.html ou http://www.cic.gc.ca...igrer/index.asp. De grâce ne vous basez pas sur des articles de journaux ou sur des émissions de télé pour déterminer votre éligibilité. Seuls les services officiels ont l’autorité en la matière. Prenez votre temps et lisez tout, même les petites lignes, surtout les petites lignes en fait. Vous trouverez aussi beaucoup d’infos sur les autres sections de ce site. Vous avez trouvé un programme auquel vous êtes éligibles et vous pouvez faire une demande? Passez au point B.
    Pour les autres, ce n’est pas la peine de vous acharner. Si vous n’avez pas le profil, pas d’offre d’emploi validée, si les quotas sont atteints, vous ne pouvez rien faire. Immigrer ou partir temporairement est devenu beaucoup plus difficile car le Canada a une politique d’immigration choisie et impose des tas de conditions. Soit vous attendez de nouveaux quotas, soit vous essayez d’avoir le profil pour faire une demande, ou vous passez à autre chose.

    B- Suivre les instructions à la lettre et affiner son projet.

    Là encore, prenez votre temps et lisez attentivement tous les formulaires, y compris les petites lignes. Si on vous demande des copies certifiées conformes de vos diplômes, faîte-le. Si on vous demande de signer telle page, faîte-le aussi. Regardez bien où envoyer la demande et assurez-vous d’avoir joint tous les documents requis, sans exception. Si vous avez un doute, demandez de l’aide. Si le doute persiste, contactez l’ambassade ou le bureau auquel vous devez faire votre demande, c’est la meilleure solution. Une fois le dossier envoyé, continuez d’affiner votre projet.
    Dire que vous voulez immigrer pour les grands espaces et la gentillesse des gens, c’est bien, mais ne vous fera pas vivre. Sur le forum, il y aura toujours des membres qui auront eu un projet similaire au vôtre et qui partageront leurs expériences. Parfois, on ne vous dira pas ce que vous voulez entendre. Et non, ce n’est pas forcément pour vous décourager ou vous faire renoncer, mais pour vous donner une vision de la réalité sur place et peut-être vous éviter certaines erreurs. Comme pour tout, faites vos propres recherches et ne vous basez pas uniquement sur ce que l’on vous dira.

    C- Patienter, vivre et profiter.

    A moins de partir en PVT ou d’avoir une offre d’emploi validée, il n’y a pas de « vite » ou de « plus vite possible » dans les procédures administratives. La patience est le mot d’ordre dans un projet d’immigration. Elle sera souvent testée et mise à rude épreuve, bien au-delà de l’attente du visa. Obtenir un visa RP peut être très long, mais reste le plus facile, n’en déplaise à beaucoup. J’admets aussi sourire en lisant des commentaires type « obtenir le CSQ a été l’étape la plus stressante de toute ma vie »…. .Bref, relativisez! Ne vivez pas que pour l’arrivée du courrier. N’appelez pas l’ambassade 15 fois pour savoir où en est votre dossier. Utilisez ce temps d’attente pour préparer le meilleur départ possible et régler vos affaires. Et surtout profitez de vos proches. Une fois parti, vous ne les verrez plus aussi souvent, et en plus de la distance géographique il faudra aussi gérer l’abîme du temps qui passe.

    Bonne chance à tous ceux qui sont en pleines démarches!
  23. Blueberry
    Maintenant que vous êtes armés de CV aux normes locales et de cartes de contact, il est temps de commencer la recherche à proprement dite. On dit souvent que la recherche d’emploi est en soi un travail à temps plein. C’est vrai. Le marché de l’emploi sur Vancouver est très compétitif. Beaucoup de gens sont très qualifiés et expérimentés et la concurrence peut être rude sur certains postes. Ce qui ne signifie pas qu’il est impossible de trouver chaussure à son pied. Patience, détermination et surtout une bonne attitude sont les mots-clés.

    Comme 100% des chercheurs d’emploi dans la ville, vous pouvez éplucher les petites annonces dans les journaux et parcourir des sites comme Craigslist ou Workopolis, mais si vous ne faites que cela, votre recherche risque de durer fort longtemps, selon votre domaine. En effet, 80% des offres d’emploi ne sont pas publiées sur les canaux classiques cités ci-dessus. Ce qui ne veut pas dire qu’elles ne sont pas publiées ailleurs. Internet est très utile pour votre recherche. La plupart des entreprises mettent leurs offres sur leurs propres sites avant d’aller sur Craigslist ou autres.

    Ciblez les entreprises dans votre domaine et visitez leurs sites. Certaines n’auront pas d’offre disponible mais vous donneront la possibilité de laisser votre CV. Faite-le. Il n’y a pas de poste en Mars, mais il pourrait y en avoir un en Juin. Si vous n’apparaissez pas dans la base de données, on ne risque pas de vous contacter! Vous n’oublierez pas de mettre votre profil à jour, si besoin est. Regarder le site d’une société vous permet aussi de prendre quelques infos et noms. Voyez s’il n’y a pas une de vos connaissances qui justement connaîtrait quelqu’un dans les entreprises que vous avez ciblées. Être référé aide grandement.

    Oui, le fameux réseautage que l’on a un peu tendance à présenter comme LA solution-miracle. La vérité est que quand on vient juste d’arriver dans un nouveau pays, on a peu ou pas de réseau. Reconstruire son réseau ne se fait pas en un jour. Il pourra parfois s’écouler du temps avant que l’on vous fasse signe pour un emploi potentiel. Quelques idées:
    Joindre l’association professionnelle -officielle ou non -de votre industrie. Si votre profession est règlementée, ce sera le passage obligé. Les associations professionnelles ont aussi leurs propres offres d’emploi et organisent 5 à 7 et foires de l’emploi.
    Avoir un profil LinkedIn et réseauter sur leur site. Faite jouer le réseau de vos contacts. Bien souvent, c’est plutôt « l’ami d’un ami » qui va vous référer.
    Joindre des groupes sur www.meetup.com , pas seulement sur le niveau professionnel mais aussi dans des domaines qui vous intéressent personnellement.
    Assister à un 5 à 7 organisé par www.networkinginvan.com, pas forcément dans votre domaine, et ce n’est pas un problème.
    Faire du bénévolat : ici c’est presque une seconde nature et n’est pas mal vu, bien au contraire. Cela vous permettra de mettre un début d’expérience locale sur votre CV et de donner une référence, aussi locale.
    Prendre un cours : sans reprendre un cursus complet, prendre un cours en rapport avec votre métier pourra aider votre CV. Les employeurs ici peuvent être conservateurs devant un candidat n’affichant que des expériences et références étrangères.

    Le but est de rencontrer des gens et de faire du bouche à oreille. Ces personnes ne travailleront probablement pas toutes dans votre domaine, mais pourront peut-être vous orienter vers la bonne personne. Pour cela, vous l’aurez compris, il faut sortir de chez vous, même quand il pleut à torrents. Il faudra aussi garder contact. Ici, on préfère un contact personnalisé plutôt que par voie électronique.

    D’ailleurs, si vous voulez travailler dans la restauration ou dans un commerce quelconque, le mieux est d’aller postuler en personne. De grâce, ne vous présentez pas en jeans et en chaussures de sport! Sans mettre la tenue des grands jours, vous voulez être pris au sérieux. Il est probable que l’on vous fasse passer un entretien sur le champ. Soyez préparé.

    Et les agences de placement dans tout cela? A moins de travailler dans la construction ou dans une usine, c’est plus une perte de temps qu’autre chose. Ici, les agences ne sont pas encadrées et poussent comme des champignons. Leur but premier est de mettre votre CV dans leurs bases de données, et ensuite il n’y a aucun suivi. Vous pouvez tenter le coup, mais sans y passer des journées entières.

    Rechercher un emploi est aussi une organisation administrative. Gardez une copie de toutes les offres auxquelles vous avez postulées, faites une liste des entreprises que vous avez contactées, des profils que vous avez créés; si on vous donne une carte d’affaires, notez quand et où vous avez rencontré cette personne. Tout cela vous évitera d’avoir l’air niais quand on vous appellera pour un entretien.

    La recherche d’emploi ne sera pas toujours une promenade de santé, mais ne lâchez pas l’affaire même quand la tentation est grande. Votre attitude comptera autant que toutes les démarches accomplies.
  24. Blueberry
    Cette question semble toujours faire grand débat. Je l’écris de suite, il n’y a pas de bonne ou mauvaise réponse. Décider d’immigrer, puis choisir sa destination en tant nouvel arrivant est très personnel.

    Ayant fait le grand saut à Vancouver en 2006, je reçois des messages de gens me demandant des infos et des conseils pour venir ici. Au fil des ans, j’ai été contactée par des personnes ayant des profils et des parcours très variés : célibataires, couples, familles, entrepreneurs, dans la cinquantaine etc…etc. Leur seul point commun était d’avoir une bonne situation dans leur pays d’origine : emploi stable et bien payé, plein d’avantages sociaux, propriétaires…etc…

    J’admets qu’au départ j’ai été un peu surprise de voir que ces personnes voulaient quitter tout cela pour venir au Canada, et plus précisément en Colombie-Britannique. Ma perception était largement basée sur mon propre profil de l’époque : célibataire, dans la vingtaine, habitant toujours chez Papa-Maman, alternant CDD et périodes de chômage, ces dernières devenant de plus en plus longues. Pour moi, en venant au Canada, je me disais que ma situation ne pouvait pas être pire, parce qu’en France, je n’avais « presque rien ».

    J’ai donc décidé de creuser un peu la question, parce que justement on entend souvent que si l’on a une bonne situation, des enfants, que l'on est propriétaire, que l’on a passé un certain âge, que l’on n’aime pas le froid, il vaut mieux ne pas tenter l’aventure.

    Toutes ces raisons sont avant tout des circonstances. La bonne situation peut se perdre, inévitablement, les enfants grandissent et nous franchirons tous le cap de la quarantaine et de la cinquantaine à un moment donné. Certes, il ne faut pas négliger tous ces aspects, mais il y en a d’autres, peut-être plus importants, à prendre aussi en compte.
    Si vous êtes dans l’un des cas ci-dessous, il vaudrait peut-être mieux réfléchir un peu plus à votre projet, que vous vouliez aller à Vancouver ou ailleurs :

    - Vous n’envisagez pas d’être confronté aux difficultés communes à tout nouvel arrivant : quasi non-reconnaissance de l’expérience professionnelle et des diplômes étrangers ; un certain conservatisme des employeurs locaux ; éloignement familial ; ajustement culturel. Non, cela ne s’applique pas qu’aux autres !
    - Vous n’êtes pas prêt à faire preuve de flexibilité et de patience et à faire certains compromis, voire même des changements majeurs. Certaines choses prendront plus de temps et ne se passeront pas toujours comme on le souhaiterait non plus.
    - Vous n’imaginez pas faire autre chose que ce que vous faisiez dans votre pays d’origine : c’est un peu la somme des deux points précédents. Faire autre chose n’est pas forcément mauvais et ne signifie pas occuper un sous-emploi jusqu'à la fin de ses jours.
    - Vous voulez vivre exactement de la même manière que dans votre pays d’origine.
    - Vous ne pensez pas que le Canada pourrait ne pas vous plaire, et que votre projet pourrait ne pas marcher. Ce n’est pas faire preuve d’un état d’esprit « perdant » ou négatif de penser cela. C’est plutôt faire preuve de maturité.

    Et si vous voulez venir à Vancouver, j’ajouterai les deux points suivants :
    - Vous ne parlez pas Anglais et pensez devenir parfaitement bilingue en quelques semaines sur place. Le bilinguisme au vrai sens du terme prend des années. Au travail, il faut vous y mettre avant d’arriver ! Sinon, vous êtes condamnés aux jobines perpétuelles.
    - Les économies dont vous disposez ne vous permettront pas de vivre pendant 6 mois sans travailler. Vancouver est l’une des villes les plus chères du pays. Tout est coûteux, surtout sans rentrée d’argent. Pour ce qui est de l’emploi, si vous prenez le premier boulot qui se présente, cela ne prendra pas trop de temps. Mais si vous voulez quelque chose de plus intéressant, il est plus prudent de viser 6 mois. La Colombie-Britannique n’est pas le nouvel Eldorado et les employeurs ne sont pas toujours pressés lorsqu’ils recrutent.

    Bonne réflexion !
  25. Blueberry
    La fin de l’année approchant à grands pas, Décembre est un mois très festif et social au Canada. Toutes les villes se parent de mille et une lumières et décorations et les traditionnelles « Christmas parties » se multiplient. Je m’apprête à passer mon deuxième Noël à Vancouver et mon calendrier est déjà bien rempli d’invitations en tout genre. Ici, pas mal de sociétés ferment entre Noël et le Jour de l’An. Les gens en profitent donc pour faire tout ce qu’ils n’ont pas eu le temps de faire jusqu'à présent et passent du temps avec leur famille et amis.

    Il est aussi très courant pour les entreprises d’organiser soit un lunch soit une soirée de Noël, voire les 2. C’est une bonne occasion de se détendre et de mieux connaître les collègues. Pourtant, quand on vient juste d’arriver et que l’on ne connait pas encore tous les codes sociaux et culturels, une activité en apparence innocente pour se retrouver quelque peu piégeuse. Quelques conseils pour en profiter au mieux, dont certains peuvent aussi s’appliquer pour le bénévolat ou avec vos amis.

    1. Aux activités de Noël de l’entreprise tu participeras : bien que l’on ne vous le dise pas, votre présence est requise et obligatoire. Votre absence risque de faire mauvaise impression.
    2. Avant d’amener quelqu’un tu te renseigneras : bien souvent, les conjoint(e)s sont les bienvenus. Parfois, le lunch ou la soirée ne sont que pour les employés. Ne vous sentez pas obligé de venir à tout prix avec quelqu’un d’ailleurs. Le comportement de cette personne sera associé à vous. Il vaut donc mieux venir seul(e) que mal accompagné(e).
    3. De boire trop d’alcool tu éviteras : l’abus d’alcool vous fera dire et faire n’importe quoi. Autant vos amis vous pardonneront plus facilement vos écarts de conduite, au travail ou dans une activité bénévole, ce ne sera pas sans conséquences. N’oubliez pas que même si vous êtes dans une atmosphère plus décontractée, vos responsables vous regardent. Si vous ne supportez pas l’alcool, abstenez-vous, et encore plus si vous devez conduire pour rentrer chez vous. On ne vous en tiendra pas rigueur !
    4. De t’empiffrer tu éviteras aussi : vous ne voulez pas être étiqueté comme le goinfre de service. Ne vous précipitez pas sur le buffet ou sur la corbeille de pain sitôt arrivé. Ne commandez pas les plats les plus chers au restaurant ou ne faites pas 25 passages au buffet.
    5. Une tenue appropriée tu porteras, et tes vêtements sur toi tu garderas : Parce que c’est Noël, ne vous sentez pas obligé de venir déguisé en Père Noël. Ne vous présentez pas en jeans et en chaussures de sport non plus. Sous l’effet de trop d’alcool, vous pourriez être tenté(e) de vous effeuiller. Encore une fois, votre patron vous regarde !
    6. De travail et d’argent tu ne parleras pas : montrez que vous vous intéressez à autre chose que votre boulot. Ce n’est également ni le lieu ni le moment pour parler de votre augmentation de salaire ou du bonus de fin d’année –ou de l’absence de-.
    7. Tes comptes tu ne règleras point ; ta flamme tu ne déclareras point non plus : là aussi, ce n’est ni l’endroit ni le moment pour dire vos 4 vérités au Comptable ou à la Réceptionniste que vous détestez. Vous trouvez au contraire la Réceptionniste jolie et elle vous plait ? Ne dite rien non plus ! La soirée de Noël est une extension du travail, et l’employeur se doit de protéger ses employés de toute forme perçue de harcèlement.
    8. Avec tout le monde tu parleras : la soirée d’entreprise est une bonne occasion de réseauter et de parler avec les collègues que vous ne connaissez pas très bien. Ne restez pas dans votre coin ! N’oubliez pas les conjoint(e)s et votre hiérarchie non plus.
    9. La bienséance tu te rappelleras : ne parlez pas la bouche pleine, surveillez votre langage, soyez poli etc…etc…Je le répète encore, vous êtes observé !
    10. Tes hôtes tu remercieras en partant : la plupart du temps, l’entreprise paiera pour les activités de Noël, qui peuvent coûter très chères. Remerciez vos responsables, simple question de politesse. Et si la nourriture et la soirée n’ont pas été à la hauteur, gardez vos commentaires pour vous !

    Bonnes Fêtes de fin d’année à tous !
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