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soulman

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Messages posté(e)s par soulman

  1. Il y a 4 heures, Jeannotbo a dit :

    Mes "vrais" amis datent de l'école, il y a 50(!) ans. Après vingt ans en France et maintenant 6 ans au Québec, je constate, aussi bien que ma femme (Québécoise) que les amitiés les plus durables et les plus sincères se sont nouées dans la jeunesse. Après, souvent, restent les copains, les connaissances, les collègues etc. Et tout cela indépendamment du pays, mais plutôt de l'age. Un Montréalais qui déménage à Rimouski sans y connaitre personne a les mêmes difficultés qu'un étranger qui arrive au Québec.

    Par contre, je constate également qu'en France, en Allemagne, en Espagne et en Italie les gens (même sans être des "vrais" amis) s'invitent en général plus souvent à manger à la maison que cela se fait ici, même entre Québécois.

    Oui, tout à fait d'accord avec toi, mais ça reste plus une différence, une subtilité sociologique qu'une marque plus profonde d'amitié. Entre les différentes régions en France non plus on n'a pas les mêmes habitudes, les mêmes réflexes face à l'autre. Les Bretons ne sont pas les Alsaciens, et les Chtis ne sont pas les Corses, on ne fait pas les mêmes choses avec ses amis d'un endroit à l'autre.

     

    Pour ton premier point, sur le fait que nos vrais amis sont nos amis d'enfance, là encore ça dépend beaucoup de ce qu'on attend de l'amitié. De la connaissance mutuelle, de l'acceptation, du respect, de l'émulsion, un sentiment de sécurité ou au contraire une exaltation de la nouveauté, de la découverte, ça varie tellement d'une personne à l'autre. Mes amis plus profonds sont plutôt les récents de mon côté, parce que j'aime que l'amitié porte une certaine synergie en soi, un certain renouveau, un échange, qu'à chaque rencontre l'un comme l'autre en ressorte différent, grandi, et les amis qu'on se fait tard sont plus en adéquation avec ce qu'on est aujourd'hui, en général. 

     

    Mais c'est très personnel, c'est ce qui fait que moi j'aime passer du temps avec quelqu'un, et c'est normal que pour d'autres l'amitié ce soit plutôt pouvoir passer des heures sans un mot, lire côte à côte en toute quiétude, ou encore refaire la même partie d'échec déjà jouée des centaines de fois, pour le simple plaisir de passer ce moment ensemble. D'autres encore ne verront l'amitié qu'à travers une bonne bouffe ou à travers des voyages communs, des expériences sportives, peu importe, tout ce qui compte c'est de se sentir bien dans cette relation. Et en ce sens nous sommes en tant que Français parfaitement capables selon moi de nous impliquer dans des belles relations d'amitié avec des Québécois pour peu que le critère principal ne soit pas basé uniquement sur le fait de se connaitre depuis 30 ans. 

  2. Le 25/3/2016 at 19:28, trefle a dit :

    Finalement rien n'a fait avancer le schmilblik !

    L'auteure du sujet parle de la ou sa difficulté de se faire de vrais amis même après 4 ans de vie au Qc. Deux autres font le même constat ! Et d'autres sur d'autres fils.

    C'est un sujet sérieux et pensez une seconde : cela s'apparente à un appel.

    Résultat : sujet très tabou. Pour les uns c'est presque une insulte pour d'autres c'est comme un appel à l'aide mal compris.

     

    A chaque fois cela signifie : j'aimerais un contact spontané et "non calculé".  

     

    Au lieu de cela c'est : "c'est pas moi c'est toi", gnangnan !

    Pas forcément, mais c'est surtout que chacun donne sa vision de l'amitié, ce qui est normal. Si on ne définit pas tous de la même façon ce qui amène quelqu'un a être un "ami", c'est certain qu'on aura pas la même impression. Déjà, est-ce qu'en France selon les régions, les origines, les personnalités, peut-on vraiment parler d'amitié de façon uniforme ? J'ai eu le même constat en arrivant au Québec que j'avais eu en passant de Metz à Brive la Gaillarde, de Toulouse à Paris ou autre changement de région. Les codes ne sont pas les mêmes, on doit forcément s'adapter, être un peu caméléon pour mieux s'intégrer, mais malgré ça on aura toujours un décalage par rapport aux natifs, déjà parce que, comme certains l'ont dit, les amitiés profondes naissent souvent dans la durée, en connaissant les gens depuis longtemps. Bâtir une amitié dans une cour de récré, sur les bancs de la fac, en jouant au foot avec d'autres ados, c'est pas pareil que se faire des amis au travail en arrivant dans une nouvelle région, ou pire dans un nouveau pays. Mais ça reste faisable, et même plus précieux, parce que des amis qu'on se fait adulte sont forcément plus proches de ce que nous sommes aujourd'hui, de nos aspirations. 

  3. il y a 6 minutes, Racinette a dit :

     

    Je l'ai relu récemment et j'avoue que je conseille à tout un chacun d'en faire autant, parce que moi j'ai vieilli, mais le bouquin lui n'a pas pris une ride !!!!! On est en plein dedans !!!

     

    Oui, c'est ce que je trouve le plus marquant dans ce livre, je l'ai relu aussi plusieurs fois, et selon l'âge où tu le lis tu ne perçois pas les choses de la même façon. Il y a tellement de privations, de frustrations différentes dans 1984 qu'elles ont une portée différente selon le stade de la vie où tu es rendu quand tu le lis

  4. Le 4/3/2016 at 18:48, Dust a dit :

     

     

     

    Et bien voilà quelqu'un d'intelligent...

     

    Platon définissait l'opinion comme l'arrêt de la pensée. L'opinion pour lui est un jugement sans raison liée à l'humeur du moment. Débattre ça devrait être de dialoguer au sens de Socrate. C'est pratiquer la réfutation et se dépouiller de ses opinions. Plutôt que d'être dans le jugement, il vaudrait mieux être dans la confiance que l'autre même si il me réfute, il ne me juge pas.

     

    Toutes nos opinions ne sont que la preuve de notre propre ignorance...

     

    Ah oui et merde à la dictature de la bienpensance et à ces stupidités que sont les réseaux sociaux et autres délires tirés d'internet, véritables vecteurs de la pensée unique !

     

    Exactement, plus on se confronte aux autres, plus on remet en cause nos propres repères, nos propres certitudes. Et les exprimer, les mettre noir sur blanc, nous permet tellement quelques mois, quelques années après de voir à quel point on ne sait pas grand chose dans le fond. Se rendre compte à quel point quelque chose qu'on disait il y a 5 ans était simpliste, immature, ou carrément dans le champs, est la meilleure façon de prendre conscience qu'il n'y a aucune raison que ce ne soit pas le cas également aujourd'hui. C'est dans cet esprit-là que j'avais coordonné un collectif en 2012, Je me souviendrai. En réunissant dans un même ouvrage des dizaines de témoignages de sensibilités différentes sur un même sujet, le mouvement social au Québec au printemps, j'essayais de lancer une discussion, susciter un débat. Peut-être que les textes choisis étaient un peu trop unilatéraux, sans doute même, mais si j'avais reçu des témoignages radicalement différents mais argumentés, je leur aurais laissé la même place. 

  5. Le 4/3/2016 at 16:23, Lefrancais a dit :

    C'est le sujet de 1984 : quand le petit bonheur de tout un chacun nuit à la liberté de tous...

    Bon article, j'aime beaucoup.

     

    Exactement ! Vouloir penser à la place de tout le monde, définir ce qui est correct et ce qui ne l'est pas pour tout le monde.

  6. Le 4/3/2016 at 16:15, Dave et sophie a dit :

    Merci quel talent d'écriture,chapeau l’artiste j'aimerais avoir ce talent .Même si je ne suis pas tout le temps d'accord avec toi .

     

    Merci! Et c'est tellement le fun justement de pas tout le temps être d'accord pour pouvoir parler, débattre, s'enrichir mutuellement :D

  7. Je viens aux nouvelles ! Comment ça marche, le livre ? Est-ce que des librairies l'ont pris ici, finalement ? À quand une entrevue à "Tout le monde en parle ?" :) 

    Si vous passez à la bibliothèque de Montréal, profitez-en pour aller voir l'expo que nous avons préparé avec Robert Lepage, "La bibliothèque, la nuit", une belle expérience de réalité virtuelle :D 

  8. il y a 13 minutes, juetben a dit :

    Ben tu sais tu veux donner des conseils aux futurs immigrants alors pourquoi ne pas utiliser les termes adéquats pour que justement ces futurs immigrants savent ce qu'il en est réellement ? 

     

    En passant l'ensemble des messages que je t'ai adressé étaient polis et respectueux alors tes remarques dans tes réponses sont vraiment déplacés et insultantes! Cela te donne quoi de me répondre ainsi?

     

    Effectivement, c'est un peu raide comme réponse. Surtout le fait de dire que si Juetben te contredit, t'as plus le goût de continuer ton histoire parce que t'est pas là pour te justifier et qu'il a qu'à s'ouvrir un post pour ça... c'est pas des blogs oud es monologues, hein, juste des sujets sur lesquels on est là pour échanger. J'aime bien ton histoire mais pas le ton utilisé alors que dans le fond, la remarque était bonne. Oui, si tu veux acheter une maison avant même de venir t'installer la banque va demander bien plus de garantie, et on les comprend, sans aucun historique de crédit ni salaire régulier garanti. Mais comme tu dis, tu racontes TON histoire, c'est correct, sois juste pas trop agressif si une personne ou l'autre vient rectifier de temps en temps un détail qui pourrait être mal compris par les lecteurs. 

  9. Effectivement, comme le dit Kweli, la France fait rêver, que ce soit au Maroc, en Algérie, en Tunisie ou dans beaucoup de pays d'Afrique du Nord. Peut-être moins ailleurs, mais pour un Malien, un Sénégalais, c'est toujours la promesse d'une vie rêvée et d'un soutien pour la famille restée au pays. Je me rappelle d'un reportage déchirant d'un Sénégalais qui avait passé 40 ans de sa vie à pêcher en haute-mer, il habitait Arcachon je crois. Jamais de vacances, il voulait gagner le plus possible pour aider son village natal autant qu'il le pouvait, il vivait avec 6 ou 7 autres Sénégalais dans un petit appartement. Quand il a enfin décidé de prendre sa retraite et de revenir au pays, c'était incroyable, tout un village s'était développé grâce à lui, ses neveux et nièces avaient pu continuer des études, ils avaient construit un petit hopital local, une école, les maisons étaient belles. Tout ça en grande partie grâce à lui. Mais ce qui était triste c'est qu'il n'avait plus sa place dans ce village et que tout le monde lui reprochait d'avoir arrêté de travailler. Bon, le reportage le montre juste à son arrivée, ça s'est peut-être arrangé par la suite, mais il était quand même heureux d'avoir pu tant aider.

  10. je voulais juste éviter un paralogisme trop répandu qui sous-entendrait que

    "Les étrangers vivent pour la plupart dans les cités

    Les cités sont souvent dangereuses

    Donc les étrangers sont dangereux."

    Ça en effet c'est un raccourci bête.

    PS: As tu été éducateur dans ces citées ou la police ne met aujoud'hui plus les pieds ? Moi, j'ai habité et travaillé dans le 93, le 94, le 95 près de ce type citées, c'est un univers parallèle. C'est hallucinant pour un pays comme la France.

    Oui, j'ai été éducateur dans ce qui se fait de pire selon les conventions, avec les jeunes considérés comme le "fond de tout". Des jeunes hyper violents qui, à 15 ans, moins pour certains, étaient déjà en semi-liberté. Je travaillais avec plusieurs groupes, des filles de 10 à 16 ans, toutes prostituées, droguées, avec des histoires qu'on ne peut imaginer, et des gars de 15 à 20 ans qui avaient commis des crimes graves et qu'on tentait d'"humaniser" un maximum avant qu'ils prennent une probable lourde sentence. J'en parlais dans une de mes chroniques je crois, j'ai commencé à écrire un livre sur ces expériences, mais je n'ai pas encore réussi à le finir, j'essaie plutôt d'"exorciser" ces histoires en les couchant sur papier que de vraiment souhaiter les faire lire à d'autres. Et effectivement, tu as raison, c'est un univers totalement parallèle. Mais même sans parler de ces jeunes aux situations extrêmes, rien qu'en allant voir ce qui se passe dans les gares la nuit, ces microcosmes de société d'exclus, de gens en marge, c'est une véritable cour des miracles, et des mondes qui s'ignorent, ne se connaissent pas. Il est très facile de tomber dans l'un et très très difficile d'en sortir, avec toute la bonne volonté du monde.

  11. tiens, au fait, en passant, cet échange est en train de montrer qu'on peut aborder un sujet délicat, avoir des opinions différentes qui peuvent provoquer bien souvent beaucoup de passion, sans pour autant manquer de courtoisie et d'argument, et je dois dire que c'est un plaisir de discuter avec vous tous jusqu'à présent :)

  12. Presque d'accord avec toi Kuroczyd, ça DEVIENT une partie du problème, mais pour nuancer je trouve que le repli communautaire est une conséquence de la non intégration sociale, plus que la cause. Et j'irais plus loin, là je sais que certains ne seront pas d'accord avec moi, mais par rapport aux expériences que j'ai eues, mêmes si elles sont nombreuses elles ne sont quand même que représentatives de ce que j'ai vu, ce n'est pas une vérité absolue et j'en suis conscient, mais j'ai le sentiment qu'à degré de pauvreté égale le tissu communautaire retarde l'arrivée des jeunes dans la délinquance. Il ne le prévient malheureusement pas tout à fait, mais il donne à l'enfant issu de l'immigration un cadre souvent plus cohérent et encadrant pendant quelques années. J'ai rencontré de nombreux parents algériens, marocains, turcs, portugais et autres complètement désemparés parce qu'ils ne savaient plus quoi faire pour empêcher leur ado de tomber dans la délinquance mais après avoir essayé de toutes leurs forces de l'en éloigner. Alors que j'ai croisé tant de parents "de souche" qui démissionnaient de leur rôle bien avant, qui laissaient leurs enfants livrés à eux-mêmes, seuls dans la rue jusque tard le soir, qui n'apportaient aucun cadre dès les premières années, avant même la scolarisation, Peut-être parce qu'à "pauvreté égale" ils ne pouvaient s'appuyer sur un tissu communautaire certes en partie malheureusement isolant, mais au moins présent. Je sentais beaucoup plus de fierté et de détresse chez les familles d'Immigrants, en grande partie dû au fait que si ils ont tout quitté pour venir ici, si ils ont tout perdu et tout risqué pour vivre loin de racines qui leur manqueront, c'est avant tout pour leurs enfants, pour leur donner une chance qu'ils n'ont pas eue enfants. Ils ne viennent certainement pas pour en faire des jeunes de gangs, croyez-moi.

    Hummm. La démission des parents tout sujet... La culture de l'argent facile de suite car on refuse de trimer comme son père simple ouvrier ...

    Pour le repli communautaire, je nuance aussi ta cause et de sa conséquence: quand le ministre du culte de ta communauté te dit de ne pas te mélanger aux autres n'appartenant pas à la même religion, on n'est pas isolé parce que c'est la société qui ne veut pas t'accueillir mais parce que c'est toi qui te mets en marge.

    Très bon point, et je ne peux que le déplorer. En aucun cas je ne stigmatise d'un bord ou de l'autre en pensant ou suggérant qu'il y a plus ou moins de bonne et de mauvaises personnes dans toutes les communautés. Je ne voulais pas décrire les familles d'origine étrangère comme toutes victimes et conciliantes par opposition à des familles de souche coupables sur toute la ligne, tu t'en doutes :)

  13. Presque d'accord avec toi Kuroczyd, ça DEVIENT une partie du problème, mais pour nuancer je trouve que le repli communautaire est une conséquence de la non intégration sociale, plus que la cause. Et j'irais plus loin, là je sais que certains ne seront pas d'accord avec moi, mais par rapport aux expériences que j'ai eues, mêmes si elles sont nombreuses elles ne sont quand même que représentatives de ce que j'ai vu, ce n'est pas une vérité absolue et j'en suis conscient, mais j'ai le sentiment qu'à degré de pauvreté égale le tissu communautaire retarde l'arrivée des jeunes dans la délinquance. Il ne le prévient malheureusement pas tout à fait, mais il donne à l'enfant issu de l'immigration un cadre souvent plus cohérent et encadrant pendant quelques années. J'ai rencontré de nombreux parents algériens, marocains, turcs, portugais et autres complètement désemparés parce qu'ils ne savaient plus quoi faire pour empêcher leur ado de tomber dans la délinquance mais après avoir essayé de toutes leurs forces de l'en éloigner. Alors que j'ai croisé tant de parents "de souche" qui démissionnaient de leur rôle bien avant, qui laissaient leurs enfants livrés à eux-mêmes, seuls dans la rue jusque tard le soir, qui n'apportaient aucun cadre dès les premières années, avant même la scolarisation, Peut-être parce qu'à "pauvreté égale" ils ne pouvaient s'appuyer sur un tissu communautaire certes en partie malheureusement isolant, mais au moins présent. Je sentais beaucoup plus de fierté et de détresse chez les familles d'Immigrants, en grande partie dû au fait que si ils ont tout quitté pour venir ici, si ils ont tout perdu et tout risqué pour vivre loin de racines qui leur manqueront, c'est avant tout pour leurs enfants, pour leur donner une chance qu'ils n'ont pas eue enfants. Ils ne viennent certainement pas pour en faire des jeunes de gangs, croyez-moi.

  14. Et encore une fois, pour en revenir au sujet de base, je ne critique pas tant l'"intention" de certains que l'"exécution" de leurs idées. Je n'ai rien contre le fait d'exiger beaucoup de choses des nouveaux arrivants, le respect de leur pays d'accueil avant tout, mais tout cela doit être codifié, légiféré, égal pour tous, pas un prétexte à choisir qui on estime digne ou non de rester.

  15. je t'appuie là-dessus Juetben. Je ne vais pas repasser sur tous les messages un par un, ça serait intéressant parce que beaucoup de phrases, d'idées seraient un bon point de départ pour une discussion, mais un peu long. Mais globalement, si je résume une idée latente dans plusieurs interventions, soit qu'évidemment les bons on les garde mais ceux qui ne "souhaitent" pas vivre dans leur pays d'accueil, on les renvoie... ok, mais comment vous faites le tri, qui aura ce "pouvoir" de décider qui part et qui reste ? Vous trouvez pas ça un peu dangereux, non ? Et à partir de quand on n'a plus besoin de passer par ce tribunal de bonne volonté ? D'ailleurs est ce qu il y a une liste des pays, des origines qui doivent faire davantage leurs preuves ? Et tiens, tant qu'à être dans les formalités, dans les détails techniques, où est-ce qu'exactement on les renvoie ? Parce qu'un jeune marocain dont le grand-père a immigré il y a 40 ans, qui n'a pas de passeport marocain lui-même, qui n'y a peut-être, sans doute même jamais mis les pieds, on va l'envoyer où ? Dans ce pays qu'il ne connait pas, qui n'est pas le sien ? Et là, je me pose une autre question, beaucoup de ceux qui proposent ça sont eux-mêmes des immigrés, ici au Québec. Moi perso ça me tenterait pas de devoir passer devant une commission qui évaluerait années après années mon "intégration" dans mon pays d'accueil. "Ah non, monsieur, trop de saucissons, c'est pas très québécois, ça. Comment ça, du piment d’Espelette ? Vous aimez pas le poivre d'ici ?" Sans compter que d'un gouvernement à l'autre, je risque d'être trop canadien pour les uns, trop québécois pour les autres, ça va devenir vite ingérable. Et si à la limite je peux comprendre ça, je vois mal pourquoi mes arriere arriere petits enfants devront eux-aussi filer droit, parce que si par hasard y en a un qui tourne mal, on lui dira qu'on a pas besoin de lui icitte et on le remettra dans le premeir Air Transat en partance pour Paris.

    Pour moi c'est Royalement résumé, bravo et merci. Tu as lu dans mes pensées :thumbsup:

    Reste à voir si les "se-croyant-mieux-que-les-autres" vont comprendre !?!?!? Et arrêtez une bonne fois pour toute de se croire plus haut que les autres. Pas sûre, snif, snif.

    Je comprend et entend votre discours a toi Trefle et Soulman et je sais que vous vous drapez dans de beaux et bons sentiments....et cela est tout a votre honneur....cependant vous êtes limite a une autre perversion ou un autre racisme que je déteste tout autant et qui est tout aussi méprisant envers les Québécois..et qui est que TOUTES les indentitées sont bonnes, TOUTES les cultures sont bonnes et toutes les coutumes de TOUT le monde entier sont bonnes et doivent être valorisés.....mais pas la Québécoise

    Ben non la Québécoise ca c'est de la marde, celle la c'est ok de la rejeter

    Oui je sais ce n'est pas ca précisémment que vous dites...mais c'est pas loin.

    Moi ce discours que vous mettez dans la bouche des Québécois et qui est '' ah vous n'aimez pas la poutine, vous êtes donc pas un bon immigrant'' ....ben ca c'est méprisant en crisse envers les Québécois.

    Et Trefle je ne me et je ne crois la culture Québécoise plus haute que les autres, elle est ce qu'elle est, avec ses défauts et ses qualités.

    Mais la traiter comme vous la traitez, c'est tout aussi méprisant que ce que vous dénoncez

    J'ai pas trop le temps d'élaborer , je voulais juste souligner ce point

    jimmy

    Excusez-moi Jimmy si je n'ai pas été clair dans mon argumentaire, je voulais justement préciser que les critères pour désigner qui s'intègre ou non, dans un pays ou un autre, vont dépendre de tellement de choses qu'il est impossible de "choisir" qui mérite ou non de rester, et après combien de temps. Mes exemples étaient mal choisis et si ils ont pu paraître condescendants, je m'en excuse sincèrement. Faites un tour sur mon blog sur le site et vous verrez que la majorité de mes sujets concernent la culture québécoise que je respecte profondément.

    Ce qui me fait peur dans ces argumentaires, je me répète, c'est qui, quoi, comment ? À partir de quand est-on "lavé" de son origine ? Quels crimes mériteront un exil pour un citoyen ? Comment garantir une équité dans la justice pour ne pas justifier des renvois massifs ? Comment accompagner les pays d'origine pour ne pas générer des populations apatrides qui ne feront qu'augmenter problèmes et rancœurs ? Mon discours peut paraître un peu simpliste mais il essaie au contraire d'être moins direct, moins primaire. Parce que dans le fond c'est l'insécurité qui est notre préoccupation première, et je suis PERSUADÉ que l'immense majorité ressent juste une peur naturelle, pas une haine aveugle contre l'étranger. Et évidemment, moi aussi en France j'avais peur. Peur pour mes enfants, leur avenir, cette violence latente qui ne demandait qu'à exploser partout. Mais pour avoir travaillé très longtemps dans les cités en tant qu'éducateur spécialisé puis enseignant, je n'en retire qu'une chose, c'est la pauvreté et le manque d'intégration sociale qui entraînent tant de dérives et de violences. Pas l'origine ethnique. J'ai vu des enfants violés par tous les hommes de leur famille, des filles qui avortaient à 10 ans, des abîmés de la vie qui partaient avec tellement d'handicaps dans la vie, et qui pouvaient malgré tout être rattrapés, sauvés avec juste des adultes qui les écoutaient, leur redonnaient une estime de soi, un but à atteindre dans la vie, et qui leur permettaient enfin de rêver à autre chose. Et dans ces familles désarticulées, dans ces cités à l'abandon, je peux vous assurer que l'origine n'était jamais un élément différenciateur, jamais un facteur aggravant. Ça dépendait vraiment des endroits où je travaillais et des bassins de population, le hasard des migrations pouvaient faire que dans telle cité on avait plus de problèmes avec des jeunes turcs, dans d'autres c'étaient des Sénégalais et des Ivoiriens, dans d'autres des Chinois, mais dans beaucoup d'autres c'était des Deschamps, des Martin, des français de souche.

  16. je t'appuie là-dessus Juetben. Je ne vais pas repasser sur tous les messages un par un, ça serait intéressant parce que beaucoup de phrases, d'idées seraient un bon point de départ pour une discussion, mais un peu long. Mais globalement, si je résume une idée latente dans plusieurs interventions, soit qu'évidemment les bons on les garde mais ceux qui ne "souhaitent" pas vivre dans leur pays d'accueil, on les renvoie... ok, mais comment vous faites le tri, qui aura ce "pouvoir" de décider qui part et qui reste ? Vous trouvez pas ça un peu dangereux, non ? Et à partir de quand on n'a plus besoin de passer par ce tribunal de bonne volonté ? D'ailleurs est ce qu il y a une liste des pays, des origines qui doivent faire davantage leurs preuves ? Et tiens, tant qu'à être dans les formalités, dans les détails techniques, où est-ce qu'exactement on les renvoie ? Parce qu'un jeune marocain dont le grand-père a immigré il y a 40 ans, qui n'a pas de passeport marocain lui-même, qui n'y a peut-être, sans doute même jamais mis les pieds, on va l'envoyer où ? Dans ce pays qu'il ne connait pas, qui n'est pas le sien ? Et là, je me pose une autre question, beaucoup de ceux qui proposent ça sont eux-mêmes des immigrés, ici au Québec. Moi perso ça me tenterait pas de devoir passer devant une commission qui évaluerait années après années mon "intégration" dans mon pays d'accueil. "Ah non, monsieur, trop de saucissons, c'est pas très québécois, ça. Comment ça, du piment d’Espelette ? Vous aimez pas le poivre d'ici ?" Sans compter que d'un gouvernement à l'autre, je risque d'être trop canadien pour les uns, trop québécois pour les autres, ça va devenir vite ingérable. Et si à la limite je peux comprendre ça, je vois mal pourquoi mes arriere arriere petits enfants devront eux-aussi filer droit, parce que si par hasard y en a un qui tourne mal, on lui dira qu'on a pas besoin de lui icitte et on le remettra dans le premeir Air Transat en partance pour Paris.

  17. Félicitations malgré tout pour ce parcours et votre persévérance à tous les deux ! :) Jusqu'ici-tout-va-bien, je comprends tes points et effectivement en règle générale ça peut être dangereux de lire ce genre d'histoire parce que quelqu'un de moins réactif dans la même situation aurait pu aller droit dans le mur, et on ne doit donc pas conseiller ce genre de démarches. Mais en même temps, c'est très personnel comme décision, si on se sent prêt à déplacer des montagnes et que dans sa vie on aime se lancer comme ça, pour ceux qui sont capables de le faire c'est vraiment plaisant :D

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