Quand nous préparions notre départ de France, j’étais tellement contente de trouver sur ce site des bilans de personnes ayant immigré que je me dis que c’est à mon tour d’en publier un. En espérant qu’il donne quelques clés à des personnes qui souhaiteraient tenter l’aventure.
Il y a tellement de sujets que je voulais aborder, que je vous ai fait des catégories, pour que vous puissiez lire directement les bouts qui vous intéressent :D
Les conditions de départ (un peu de contexte)
C’était en 2017, l’année de mes 32 ans et des 37 de mon compagnon. Nous avons immigré en couple (conjoints de fait). À son troisième passage au Forum emploi Québec (tous les 6 mois à Paris), il a décroché une offre d’emploi et le visa fermé qui allait avec. J’ai bénéficié d’un visa ouvert de conjointe. Nous sommes partis avec l’intention de rester aussi longtemps que possible, en ayant mis nos meubles, livres et vinyles dans un container.
L’arrivée (Montréal, ciel gris de novembre)
Nous avions loué une chambre sur AirBnB pendant une semaine, dans un quartier de Montréal qui nous semblait sympa. Nous avons consacré ces 7 jours à trouver un appartement dans les parages et cela a fonctionné !
On a passé quelques jours dans un appartement vide à dormir sur des matelas gonflables avec un carton renversé en guise de table, on a racheté une foule de choses pour s’équiper et ce qu’on avait apporté de France est arrivé en janvier.
Nous louons toujours au même endroit aujourd’hui. Nous aimons notre appartement et notre quartier :)
Les formalités administratives (le dédale)
Nous avons eu de la chance de ce côté-là. Comme déjà dit, nous sommes venus avec des visas temporaires, et tout s’est enchainé avec assez de fluidité jusqu’à la résidence permanente. Je dis cela avec du recul, mais sur le coup ça demande du courage, de la patience et de la rigueur. Tout est long et compliqué, même dans une situation simple comme la nôtre ! Ça a beaucoup occupé notre esprit et nos soirées jusqu’à ce que nous obtenions la fameuse RP, au bout de 3 ans. À notre époque on parlait déjà de délais qui rallongeaient, et de ce que j’entends, ça n’a fait qu’empirer ces dernières années, surtout au Québec.
On a réussi à s’en sortir avec la RAMQ, et nous avons même fini par obtenir un médecin de famille après deux ans environ.
Le plus simple a été indéniablement d’obtenir un permis de conduire québécois, quand on en a un français, ça va tout seul !
Les impôts restent un exercice pénible, mais on finit par comprendre, puisqu’il faut le répéter chaque année…
Le climat (parlons-en)
Au bout de cinq hivers, dont le premier dès notre arrivée et les deux derniers en pandémie, je commence à comprendre les personnes immigrées de longue date qui disent "on ne s’habitue jamais vraiment”. En fait, je crois que même les Québécois et Québécoises ne s’habituent pas vraiment. Quand arrive la fin de l’hiver, on est lessivé. Et je pense que c’est vrai pour la majorité des gens. Le froid, on fait avec ; la neige, c’est beau ; le fait que c’est long, on apprend à le voir autrement si on prend ça sous l’angle des six saisons, comme dans la tradition autochtone… Mais il n’empêche que tout cela mis ensemble, c’est contraignant (il faut s’équiper pour lutter contre le froid, la neige rend les déplacements difficiles...) et donc fatigant. C’est toute une logistique différente pendant presque la moitié de l’année, et si, comme moi, on n’est pas une grande assidue des sports d’hiver ou légèrement paresseuse, on finit immanquablement par passer trop de temps à l’intérieur, et donc à déprimer un peu… (J’écris au début de mai, c’est tout juste le printemps, je suis encore dans cette phase où je suis un peu déprimée. Si c’était les neiges de décembre, je vous dirais que c’est merveilleux, car je vais bientôt pouvoir aller faire du patin sur l’étang à côté de chez moi !)
Quand l’été est là et que la végétation explose (quelle surprise la première année, nous qui étions arrivés après la chute des dernières feuilles !), c’est fantastique. Même s’il se met vite à faire trop chaud. Les canicules à Montréal sont de plus en plus fréquentes et peuvent être très pénibles. (Mes principes écologiques ont fini par lâcher quand il a fallu que je télétravaille, et accepter d’allumer la clim s’est avéré un réel soulagement !) Heureusement, il y a des piscines gratuites et des jeux d’eau partout en ville, et des lacs aux alentours.
Malgré les contraintes, il y a un certain plaisir à vivre des conditions météorologiques contrastées. Cela donne une conscience vive du cycle des saisons.
L’économie, le monde du travail
L’économie est très libérale, avec tous les avantages et les inconvénients que cela comporte. Dans le contexte actuel de pénurie de main-d’œuvre (très différent de la France, donc), c’est plutôt à l’avantage des salariés. Personnellement, j’ai facilement trouvé du travail une fois sur place, bien plus rapidement que je l’espérais. Et notre niveau de vie a clairement augmenté par rapport à lorsque nous vivions en France. Je dirais que c’est dû à notre parcours chanceux (mon conjoint travaille dans le web ; j’ai eu d’excellentes relations avec mon premier boss, ce qui m’a fait de solides références pour la suite) et à l’ouverture aux profils atypiques d’ici (mon compagnon est un autodidacte, il n’a pas le bac ; moi j’exerce un métier qui n’a rien à voir avec ma formation initiale).
La santé
Ce n’est pas affreux, mais ce n’est pas simple non plus. S’il vous arrive une urgence grave (mettons une péricardite, comme c’est arrivé à mon compagnon), vous êtes pris en charge rapidement (à Montréal, du moins). Mais il y a clairement un manque d’effectif médical.
Obtenir un rendez-vous pour quelque chose de bénin, mais qu’on aimerait faire soigner avant que ça dégénère peut être extrêmement long ou compliqué quand on n’a pas de médecin de famille, comme c’est le cas pour la majorité des gens (la plupart sont en attente).
Je n’ai pas d’enfant et pas besoin de suivi régulier (à part un frottis et un changement de stérilet toutes les x années), donc je m’en sors bien. Mais je pense que ça peut être un enjeu. À moins d’être riche et se payer des soins en clinique privée.
La vie en société (la partie la plus subjective, où je fais des comparaisons douteuses avec la France… J’assume: de toute façon tout ce texte n’est que ma vision très partielle des choses !
Les gens sont courtois et ont généralement un bon sens du service dans les commerces ou les administrations. C’est très agréable. Au petit jeu des comparaisons avec la France, je leur donne le point sans hésiter. Et en tant que femme, je trouve clairement la société ici moins sexiste que la France. Je le souligne parce que j’ai été sincèrement et agréablement surprise de le constater. Je ne m’attendais pas à ce que ça ait tant d’importance pour moi. Et pourtant j’ai la sensation d’avoir posé un poids en arrivant ici. D’être vue comme une personne avant tout, peu importe si je suis un homme ou une femme. Et j’ai l’impression que de manière générale, la société est plus inclusive ici qu’en France. Le fameux “vivre et laisser vivre” je le ressens dans les rapports entre inconnus ou presque (voisins, commerçants, personnes qu’on croise occasionnellement). À Montréal du moins. Je ne sais pas pour les régions.
Ce n’est pas le paradis non plus. Il y en a du sexisme, du racisme (beaucoup envers les autochtones, même si ça change progressivement), du rejet des différences et des inégalités sociales. C’est une société imparfaite, avec des humains imparfaits, qui ont une culture différente de la mienne.
Les amitiés
Difficile, quand on arrive adulte dans un nouvel endroit, de créer des liens forts avec des personnes qui sont là depuis longtemps et ne sont pas, comme vous, en recherche d’amitié.
Difficile de créer des liens spontanés avec des personnes qui n’ont pas les mêmes codes culturels que vous. (Parler la même langue ne signifie pas partager les mêmes codes culturels.)
Difficile de créer des liens avec des personnes qui n’ont pas une expérience de vie similaire à la vôtre. (Et changer de pays c’est toute une expérience de vie.)
Si on combine ces trois facteurs, ça rend extrêmement difficile de lier des amitiés avec des Québécois ou des Québécoises. Ça ne veut pas dire impossible. Mais ça ne se fait pas facilement.
Et je prends conscience que les personnes qui composent mon cercle social aujourd’hui sont très majoritairement européennes, ou pour le moins immigrées (on a au moins en commun l’expérience de l’immigration et la volonté de rencontrer des gens). Mes amis les plus proches sont en France. (À 6000 km donc, merci Internet !)
L’immigration en couple (non marié, sans enfant)
On a tenu ! À bout de bras par moment. La pandémie n’a pas aidé. On tient toujours. J’ai parfois eu l’impression que c’était à double tranchant de partir a deux. Cela apporte du soutien, mais peut aussi amener à trop s’appuyer l’un sur l’autre. Et changer de contexte peut révéler des facettes de nous-mêmes que nous ignorons. Je dirais que c’est un excellent test pour la solidité du couple !
Mon impression dans tout ça
Ça a été difficile. Mais je ne regrette rien et je n’ai pas envie de retourner vivre en France. Même si j’ai vécu un déracinement. Même si je pense qu’il faut être un peu inconsciente de tout ce que ça représente pour se lancer là-dedans. L’immigration est une expérience incroyable, que je ne regrette pas de vivre. Une part de moi sera toujours de l’autre côté de l’océan, quel que soit le côté où je me trouve.
Le gouvernement dépense énormément en aides de toutes sortes. Tellement que ça inquiète aussi plusieurs contribuables parce que tout cet argent, c'est le nôtre, c'est celui qu'on paie avec nos taxes et nos impôts. Actuellement, on dépense plus qu'on a. Qui remboursera ces sommes? Nous.
Apres je ne sais pas où tu es, mais le Canada ou le Québec sont grands. La ville ou la region dans laquelle tu te trouves ne te correspondent sûrement pas, mais tu trouverais probablement chaussure à ton pied ailleurs. Par ex., en France, jamais ô grand jamais je ne me verrais vivre dans le Sud (Côte d'Azur, Marseille...) ce sont des coins que je déteste. Pas que pour les paysages (quoique la rocaille, la sécheresse... mais arriere pays magnifique), mais aussi pour la mentalité qui ne me correspond pas. Je connais et je ne me verrais pas y vivre. Par contre, d'autres regions sont tres bien (touraine par ex), mais sans etre natif, il faut se faire accepter. Si tu en as l'envie, teste la region de Gatineau ou change carrément de Province. En France, tu le ferais, pourquoi pas ici.
Envoyé de mon SM-G975W en utilisant application mobile Immigrer.com
En France, c'est du snobisme et de la pure ânerie bien souvent.
Le Québec défend la langue française alors que la France en fait une bouillie !
Cela ne me choque pas que les québécois utilisent des mots anglais, c'est une histoire de masse dominante, d'histoire, de monde du travail.
Pour la France c'est dû à quoi ?
Et la meilleure c'est que la réflexion n'est pas là. La jeunesse pense que la américains ont inventé les donuts mais en France on ne connait plus les beignets (je généralise mais c'est pas loin), pareil pour les cookies ! On n'emploie plus le mot biscuit ou alors les enfants dissocient les deux. Un cookie c'est avec des morceaux de chocolat (comme si aucun(e) français(e) ne l'avait jamais créé) et un biscuit c'est pas pareil !
C'est quoi l'idée de nommer une application, un site web : Sauve Life ? Ou encore Pete Alerte et non Alert ?
Anecdote vu à la tv. Le sujet est l'émergence de blogueuses, on en voit une toute fière de montrer son travail et les commandes qui sont prêtes à partir. Soudain elle dit à sa copine : "tu peux mettre les box dans la boîte" !!!!
En cuisine c'est la rigolade : "je viens de faire du batch cooking" (et plusieurs qui demandent ce que c'est), "j'ai fait un cake à la banane, enfin un banana bread".
Je vais en France chaque année et à chaque fois je remarque que ça augmente. Va falloir que je prenne des cours.... d'anglais!
Vous dites que vous avez déjà de l’expérience dans le domaine en France et vous demandez si 150k$ est suffisant ?
Est-ce que vous vous lanceriez dans ce genre d’affaires à Paris avec 100k euros?
Vous demandez quel genre de concept choisir, quelle ville etc... pensez-vous qu’on élabore un plan d’affaires sur un forum d’immigration?
Faites les choses dans l’ordre.
La première des choses à savoir est comment vous comptez vous installer ici (quel statut?).
Une immigration ,en soit, est déjà une entreprise qui coute de l’argent et demande un temps d’adaptation.
Ensuite vous pouvez trouver plein d’info sur Google (établissement existant, localisation, produits offerts, règlements, mapaq etc...)
Mais le plus important est de connaître votre clientèle, connaître sa façon de consommer (en été et en hiver), vous pouvez importer votre concept qui marche du tonnerre à Bordeaux et vous planter royalement ici ...