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Messages posté(e)s par Iggyzen

  1. Le 2019-02-13 à 07:00, yayamino06 a dit :

    Bonjour a toute et a tous 

    Apres mainte procedure et appel je poste ce message pour que je puisse enfin trouver de l'aide .

    Depuis la lois mis en vigueur en Novembre 2016 qui stipule que pour tout les entrée au Canada doit être suivis par un visa , AVE, etc je suis bloquée.

     

    Je vous explique:

    Je suis residente permanent depuis toute petite (depuis que j ai 1/2 ans) car je ''navigue'' entre la Canada et la France. 

    C'est a dire

    Je vis en France et je vais chez mes grand parents l’été (Au Canada).

    MAIS

    Aujourd'hui vue que je n'ai plus aucune trace de ma RP ,  a part un mail de refus d'AVE comme quoi Je suis residente permanente et que je dois faire la demande d'un TVRP .

    Je ne sais pas quoi faire 

    je n''arrive pas a renouveler cette carte car je n'ai pas de trace 

    je ne peux pas avoir d'AVE car je suis une RP dons je dois ''postuler pour une ''TVRP''.

    je ne peux pas avoir de TVRP car je n'ai pas de trace de ma RP.

     

    J'ai demander de l'aide en appelant le consulat de Lyon , la personne en charge de la ligne telephonique ma proposer d'aller sur le site IRCC de crée un compte GC et de faire soit une résilience de RP ou une confirmation.

    alors je ne veux pas faire de résilience car je tiens a mon appartenance a ce pays et a pouvoir voir ma famille  , et je ne vois pas ou je peux faire une confirmation ou une mise a jour de RP .

    J'ai aujourd'hui 20 ans , je suis prenante pour toute personne qui pourrait m'aider dans ma situation , ça va faire presque 2 ans que je suis pas retourner au Canada .

    Merci 

     

     

    Je ne connais pas de solution miracle à ce problème. Sans Carte de Résidence Permanente, les deux seuls documents qui peuvent prouver vos démarches passées c'est la lettre de Confirmation de Résidence Permanente (CRP) et le Certificat de Sélection du Québec (CSQ) pour le Québec seulement d'évidence. Ce sont les originaux qu'il ne faut pas perdre car ils ne sont pas remplacés. C'est écrit en toutes lettres.

    En possession de ces deux papiers, il devrait suffire de faire une nouvelle demande de Carte de Résidence Permanente. Il existe une démarche dans le cas de perte ou de vol. C'est juste quelques menues formalités et une attente de quelques mois. Il faut aller sur le site d'Immigration Canada pour connaître les détails et se procurer les formulaires.

    Ce que je ne comprends pas c'est qu'une carte RP n'est valide que 5 ans. Elle n'est renouvelée qu'après que le gouvernement ait vérifié que vous avez bien habité au Canada pendant une durée acceptable. Vous avez donc pu la renouveler tous les 5 ans sans problème. Si vous ne trouvez pas la RP la plus récente, vous pouvez tenter votre chance avec des RP plus anciennes ... Mais si vous ne faites que passer au Canada pour les vacances, la TVRP semble être une solution en attendant le renouvellement de votre RP suite à sa perte ou son vol. Bon courage pour la suite !

     

     

  2. Le 2019-01-24 à 06:44, Happymusher a dit :

     

    J'ai adoré tout ce texte et je cite plus particulièrement ce passage. A faire lire à tous les immigrants qui viennent de pays où un retour est possible.

     

    On voit trop d'immigrants, une fois comprise la réalité de l'immigration, qui n'ont plus les moyens de revenir.

     

    Parmi les difficultés les plus souvent mentionnées, le fait de ne pouvoir avoir les moyens ou les cautions pour un logement au retour est cité et entraine des galères interminables et une forte précarité à la réinstallation au pays d'origine.

     

    Aussi, n'oubliez jamais que le but du marketing de l'immigration, sous ses couverts bon enfants humanistes, est surtout de récupérer / attirer les capitaux / économies d'une vie d'immigrants qualifiés (comprendre solvable et classe moyenne dans leur pays) pour les  re injecter dans le circuit bancaire canadien au détriment du circuit bancaire du pays d'origine de l'immigrant (là où la valeur a vraiment été crée) opérant ainsi un "siphonage" des banques du pays d'origine.

     

     

    Oui, l'immigration est un objectif économique pour le Québec tout particulièrement. C'est la raison pour laquelle ils investissent autant en communication pour convaincre les francophones de tenter l'aventure. Mais un fossé se creuse entre le monde politique vantant les mérites historiques de l'immigration et celui des citoyens québécois qui ne sont plus aussi convaincus (les mêmes parfois qui ont leur parent ou leur grand-parent qui a immigré au Canada). Les débats sont plus ouverts et le nouveau gouvernement Caquiste s'est fait élire notamment sur la remise en cause du paradigme migratoire. D'où les 18000 dossiers d'immigration récemment effacés comme par magie .... rendez-vous compte du désordre : le gouvernement précédent a lamentablement échoué à traiter dans des délais raisonnables tous ces dossiers. Les 18000 dossiers d'immigration concernent près de 50000 individus ... or c'est exactement le nombre d'immigrants que le nouveau gouvernement s'était promis de réduire chaque année ! C'est une nouvelle affreuse pour tous les candidats à l'immigration et le plus horrible des messages que l'on puisse donner aux futurs immigrants.

    Cela étant dit, ne parlant que de Montréal, on peut ressentir assez franchement que l'immigration francophone n'a pas fonctionné : si on exclut le Plateau majoritairement francophone, je suis chaque jour étonné de croiser des immigrants russes, des chinois, des coréens qui parlent très difficilement le français et qui décident de s'exprimer majoritairement en anglais. Il était temps de faire une pause et de réfléchir calmement aux objectifs liés à l'immigration, peut-être se recentrer réellement sur les francophones au sens large, qui maîtrisent déjà la langue locale.

  3. Le 2019-01-26 à 10:26, Invité sami78 a dit :

    Tout à fait d'accord, je dirai même c'est voir le verre à moitié plein, et voir les défaults chez les autres, c'est sûr que en étant dans sa zone de confort en "france" avec la couleur et le nom qui va bien, aller au canada et ressentir se que ressent les immigrer de france, cela fait une petite douche froide pour certains !!!

     

    J'ai émigré en France ... d'Italie. Je n'en garde pas un très bon souvenir (et encore j'étais blanc, seul mon accent me démarquait des autochtones). Oui, au Québec il y a du racisme franc et direct (sur les "quartiers pleins de noirs" par exemple, je cite), aucune nation n'en est exempte, malheureusement. Mais je n'ai jamais ressenti une atmosphère aussi paisible qu'à Montréal, ville multi-culturelle par excellence. Rappelons-nous (même si les québécois l'oublient parfois un peu vite) que le Canada est un pays d'immigration et que le Québec maintient sa population active par le miracle de l'immigration (bon même si c'est une thèse de plus en plus controversée qu'on attribue aux seuls libéraux).

    A Montréal, je travaille avec et je croise bien plus d'immigrants de première génération que des "natifs" ou "québécois de souche" (il faudrait un jour définir ce que ça pourrait bien vouloir dire dans le contexte canadien !). D'ailleurs le contact est plus chaleureux, plus facile et nous partageons une expérience qui délie nos langues ...

  4. Le 2019-01-23 à 16:58, kuroczyd a dit :

    Faut il encore d être capable d y trouver du travail.

     

    Quand on décide de créer une entreprise, on fait une étude de marché pour s'assurer déjà qu'il y a une demande pour ce qu'on voudrait offrir comme produit ou comme service. Sinon l'entreprise ne tiendra pas 2 ans. Quand on décide d'entrer un nouveau marché de travail, on fait une étude de ce marché également, on évalue notre capacité à répondre à la demande locale et on ne tente l'aventure que si les étoiles sont alignées. Des français y ont trouvé du travail, d'autres non. La remarque que je vais faire est importante : si des français pensent trouver du travail au Québec plus facilement qu'en France, il risquent d'être déçus. Il y a des secteurs d'activité en demande et d'autres moins, comme partout. Les deux avantages comparativement entre les deux pays, c'est que d'une part que le Québec (et d'autres provinces) sont presque en plein emploi; d'autre part, le marché du travail français est passablement rigide avec 0 prise de risque du côté de l'employeur. Au Canada, il y a plus de prise de risque (toujours pour certains postes et dans certains secteurs), parce que les normes de travail sont plus souples quant à l'interruption unilatérale d'un contrat de travail. Mais il y a l'obstacle des références partout dans la vie quotidienne : pour trouver un logement, pour trouver du travail ... avec des exemptions notables dans le secteur des nouvelles technologies où la demande est si forte que les employeurs assouplissent leurs exigences.

  5. Le 2019-01-24 à 14:02, josee19963 a dit :

     

    Et pourquoi ne pas s'adapter au lieu de chialer..  C'est leur choix d'immigrer ! 

     

     

    Parce qu'on ne "décide" pas de s'adapter, quelle drôle d'idée ! Ça se produit, ou ça ne se produit pas, il n'y a pas de faute morale à ne pas pouvoir s'adapter. Il faut juste faire preuve de raison et ne pas rejeter la faute sur le pays d'accueil qui n'y est généralement pour rien. C'est un processus plus ou moins long, et le pays de destination est plus ou moins favorable à l'adaptation des immigrants (le Canada est plutôt un endroit où l'adaptation est possible et pas particulièrement difficile), chaque personne gère le changement à sa façon.

    Mais compte tenu de la puissance marketing d'Immigration Canada, il faut aussi regarder leur part de responsabilité (aucun autre pays au monde ne forge son identité sur l'immigration comme le Canada et le Québec). Il faut être raisonnable et ne pas culpabiliser le nouvel immigrant déçu qui avait décidé d'émigrer au Québec après avoir assisté à leurs belles présentations, a investi ses économies, placé ses espoirs, mais n'a pas pu trouvé sa place pour plein de bonnes raisons (travail, famille, amis,) et se voit dans l'obligation de repartir d'où il vient... C'est tellement facile de se la jouer "québécoise" après coup et de faire table rase de la complexité et des difficultés inhérentes à toute émigration. Peut-être un peu d'empathie pourrait être utile, écouter les récits, entendre qu'il y ait pu avoir de la souffrance en cours de route. Ces récits sont souvent intéressants, humainement et sociologiquement. 

     

    Les québécois chialent ben autant que les français, surtout dans le contexte professionnel et en auto : on s'y sent comme à la maison, avec une saveur très latine, quelque part entre Paris et Rome ! ? 

  6. J'ai vécu en Chine (à l'époque où les blancs étaient qualifiés de "fantômes blancs et de longs nez"), en Italie, en France, au Canada (Québec). J'ai été dans la peau d'un immigré à plusieurs reprises, notamment quand je suis venu en France d'Italie ... un micro-traumatisme d'intolérance qui nous construit une cuirasse pour l'avenir. Le statut d'immigré n'est jamais un avantage, nulle part. Il n'y a humainement aucune raison que les habitants d'un pays apprécient à l'infini la venue d'immigrés avec qui ils devront partager le marché du travail (même si à Montréal les immigrés de première et deuxième génération représentent une partie significative de la population). 

    Est-ce que je quitterais le Québec ? Oui, sans l'ombre d'un doute, je prépare même mon retour. Mais je sais que Montréal me manquerait, malgré tous ses défauts. C'est une ville qu'on aime autant qu'on déteste. Est-ce que rentrer en France est la meilleure solution ? Non, je l'ai quittée sans l'ombre d'un regret tant ma vie en région parisienne me déplaisait. Parfois il faut reculer pour mieux sauter ... Il faut garder à l'esprit que le Québec n'est pas le Canada. Si on ne se sent pas à son aise dans une province, rien n'empêche d'essayer la vie dans une autre, mais toujours avec réalisme : nous serons toujours une pièce rapportée et il nous appartiendra toujours de faire plus d'efforts que nos hôtes. 

  7. Il est très important de rappeler que le seul moyen de savoir si on est fait pour Montréal ou non, c'est de tenter l'aventure. Mais comme toute aventure, il y a des risques qu'il faut prévoir et gérer avec sagesse. Tout plaquer d'un coup en croyant à un Eldorado c'est très naïf. Je voudrais également rappeler que rentrer en France parce qu'on ne se sent pas à notre place au Québec, ce n'est pas un échec. L'échec c'est d'avoir peur de franchir le pas ou de s'obstiner à rester si on n'y est pas heureux. Il n'existe aucune destination, aucun pays ni aucune culture parfaits. Le Canada et la nation québécoise ne font pas exception. 

    D'abord, il faut se débarrasser de l'image de carte postale provenant du marketing gouvernemental québécois ou canadien. L'immigration au Canada, et notamment au Québec, a été longtemps un juteux commerce, les démarches sont très longues et très coûteuses. Puis il ne faut pas donner de crédit à la fierté québécoise qui tentera de vous faire culpabiliser dès que vous aurez des doutes ou que vous vivrez le désenchantement, comme si d'un coup vous ne méritiez pas le Québec. Le réflexe d'orgueil tant lu peut se résumer à : "si vous n'aimez pas le Québec, vous le quittez". Certes. Une manière très enfantine de faire taire toute critique, si mal gérée en Amérique du nord, et spécialement au Québec. Le plus gros effort qu'un français doit faire en venant au Québec c'est d'apprendre la diplomatie (la France excelle davantage dans l'art du débat et de la critique continuelle stérile). Je n’exagérerai pas en disant qu'en venant ici vous devrez l'effort supplémentaire de vous laisser taquiner par les québécois sur votre identité française tout en ne cédant pas à l'envie de répliquer. Une manière de faire plaisir à l'hôte en quelque sorte. 

     

     

    Les Québécois (Montréalais)

    J'ai beaucoup entendu de choses à leur sujet, toujours exagérément positif. D'abord de quels Québécois parle-ton à Montréal ? En 10 mois, je n'ai pas eu beaucoup de contacts ni personnels ni professionnels avec des franco québécois "de souche". Rappelons-nous que le Canada est une terre d'immigration, Montréal une destination privilégiée de toutes sortes d'immigrants. Les probabilités sont grandes que vous aurez, à Montréal, des contacts avec d'autres immigrants de première génération. Ces quelques rapports avec les immigrants russes, chinois, libanais, marocains sont précieux, car il vous faudra attendre parfois longtemps avant d'avoir des relations même superficielles avec des locaux, pour qui au mieux vous n'existez pas.

    Vous souvenez-vous de la magie de vos premiers séjours en tant que touristes ? La rapidité avec laquelle un Montréalais se précipitait pour vous indiquer le chemin ? Oubliez ça. Car dès lors que vous poserez le sol en tant qu'immigrant, vous n'aurez plus le droit à autant d'égards. Si vous avez immigré c'est que l'opération de séduction a fonctionné. Il faudra ensuite vous débrouiller avec la réalité.

    J'ai entendu dire que les québécois étaient "authentiques", plus "vrais". Outre le fait que ces qualificatifs ne sont pas porteurs de beaucoup de sens, il vaut mieux vous atteler à définir rapidement les personnes que vous rencontrerez en usant d'un prisme moins naïf. Ceux que j'ai rencontré à l'ouest de l'île, que d'autres amis français  ont eux-mêmes rencontrés, sont plutôt "mal polis" et indifférents ... et là je parle surtout des francophones. Vous n'aurez pas de bonjour, aucun au revoir ni de merci en tenant une porte, de la part de vos voisins d'immeuble. Même un voisin qui était pourtant monté chez moi Si c'est le cas c'est une bonne surprise, n'y comptez pas. Certains seraient tentés d'y voir de l'impolitesse caractérisée, presque une provocation, alors que c'est une simple différence culturelle majeure, lourde de conséquence aussi bien sur le plan personnel que professionnel. Les modèles français et québécois situent, de ce point de vue, vraiment aux antipodes. Si vous ne connaissez pas un québécois, vous ne le saluez pas, il faut le savoir. C'est socialement acceptable de croiser vos voisins sans piper mot, en regardant vos chaussures. Accueillez ces instants de solitude et de silence complices comme votre première vraie expérience québécoise et Montréalaise.

    Si vous travaillez ça sera aussi drôle. Les collègues ne se saluent ni en arrivant, ni en quittant au bureau. Les français qui ne peuvent s'empêcher de dire bonjour, au revoir, merci, désolé dans l'ascenseur, toute la sainte journée, doivent vite se reprogrammer. Il ne s'agit pas d'une norme québécoise, mais d'une absence de règle établie qui engendre une confusion amusante. Car, quand deux personnes se croisent seuls dans un ascenseur, ne croyez pas qu'il n'y a aucune gêne. Vous aurez des tentatives approximatives par le regard ou des mouvements de menton de contrebalancer leur incapacité à échanger des mots de politesse un tant soit peu formels. Les franco Québécois ont un vrai handicap très British, se révélant dans certaines circonstances, qui contrastent avec le contact facile et peu formel dont ils sont capables dans bien d'autres circonstances.

    Vivant dans les quartiers ouest de Montréal, mêlé d'anglophones et d'allophones (donc anglophones !), je peux vous dire que sur les petites formalités du quotidien, les petits mots et sourires qui ne coûtent pas cher, les anglos sont beaucoup plus agréables au premier contact. Ce n'est pas ici un à priori de français frustré, mais d'un français né à Montréal, ayant eu quelques amis québécois et de la famille québécoise sur place ayant vécu dans d'autres provinces canadiennes et qui attestent de ce fait surprenant.

    Les québécois sont des hypersensibles, très fiers. Cette hypersensibilité s'accorde mal avec l'arrogance parisienne, car encore une fois les deux se situent aux antipodes. Si vous ne pouvez accepter cette hypersensibilité presque enfantine, vous aurez de mauvaises surprises. A la question fréquente et très naïve : "Aimez-vous le Québec ? Que préférez-vous la France ou le Québec ?" simplifiez votre pensée et acceptez de mentir pour faire plaisir à l'hôte. N'essayez pas de leur faire remarquer que vous ne connaissez que Montréal et que la région parisienne, seuls points de comparaison possibles, c'est peine perdue. Ce qu'ils veulent entendre c'est leur hymne national (québécois). Ils ne s'intéressent pas à une étude comparée des deux cultures et encore moins aux avantages et aux inconvénients des deux références, c'est une approche rationnelle qui ne répond pas à leur besoin primaire, celui d'entendre que le Québec c'est beau et que les québécois sont gentils, deux affirmations qui se défendent et sur quoi il faudra focaliser votre discours. Ils ont besoin de prolonger le mythe et d'être continuellement rassurés sur leur identité québécoise. C'est important de comprendre ça du point de vue historique, des changements que le Québec a opérés depuis seulement 40 ou 50 ans, cette fierté nationale francophone, après avoir vécu sous le joug des anglophones. C'est ce souvenir, cette souffrance identitaire, qui ont conduit à passer de l'étape "Québec, la Belle Province" à "Québec, je me souviens". Une manière de rappeler d'où ils viennent, du miracle québécois et d'entretenir pour plein de bonnes et de mauvaises raisons, une dent tenace contre les anglophones. 

    Les québécois ont tendance à rester au premier degré. La veille France taquine avec un nombre de degrés qui décontenancent et irritent jusqu'à ses voisins européens. Là encore, le danger vient des extrêmes qu'il faut tenter de réconcilier. Si vous ne connaissez pas bien vote interlocuteur, ne tentez pas de complexifier votre discours à outrance, restez direct et simple. Le reste viendra progressivement.

    Si on pouvait se risquer à une généralité sur le Québec qui vaut pour tout le Canada, c'est que les gens tiennent à leur mode de vie basé sur la tranquillité et leur liberté, leur tendance à voir le verre à moitié plein plutôt qu'à moitié vide. Il n'est donc pas étonnant que les canadiens sont globalement un peuple plutôt heureux, tandis que nous français (parisiens surtout), nous nous condamnons nous-mêmes à rester malheureux en toute circonstance. Ceci a des conséquences directes sur les relations sociales. Comme dans beaucoup d'autres cultures, on cherche à garder ce point d'équilibre et de bonheur canadien qui oblige à se voiler la face si nécessaire. Oubliez la critique directe, sans ménagement. Préférez le contournement, les périphrases et pour faire passer un message en Amérique du nord, rien ne vaut que commencer par présenter d'abord les aspects positifs.

     

    Les anglicismes et le franglais (Montréal)

    Chaque semaine dans les journaux locaux nous apporte une nouvelle salve d'hypocrisie toute québécoise sur le nombre d’anglicismes scandaleux utilisés par les français, tout en leur se moquant de leur accent (il est proverbial), et en balayant derechef l'excuse d'une proximité avec un vilain impérialiste anglophone qui ne vaut que pour eux. Or, il n'en est rien. L'impérialisme linguistique anglophone est un problème mondial qui est totalement décorrélé de la situation de nos frontières physiques, même si le Québec oublie vite la proximité physique française et britannique. Je ne peux me prononcer pour le Québec, je ne connais vraiment que Montréal, ville particulière, internationale, qui impose progressivement l'anglais au grand dam des identitaires québécois. N'avez-vous pas entendu le scandale à propos du débat politique télévisé exécuté en anglais les candidats au poste de premier ministre de la nation québécoise ? On y apprend deux choses : le débat identitaire francophone est toujours vif (et parfois fort drôle); tous les québécois ne parlent pas bien l'anglais... loin s'en faut.

    Le français à Montréal est en réel danger. Non pas à cause de la présence massive des allophones qui parleront plutôt l'anglais que le français, mais parce que le niveau du français écrit et parlé est dramatiquement bas. Pour s'en convaincre, il suffit de lire les interventions des personnalités québécoises dans les réseaux sociaux. Les fautes de grammaire sont si fréquentes qu'il faut user de courage et de détermination pour aller au bout de certains échanges. Cette tendance n'est pas que québécoise, et questionne sur les causes de cet appauvrissement. Les identitaires n'auront que la prépondérance de l'anglais à la bouche, ce qui n'est que partiellement vrai. La raison est bien plus simple : le français est une langue très exigeante et bien plus complexe à maîtriser que la langue anglaise, les efforts consentis à correctement parler et écrire une langue diminuent dramatiquement. L'omniprésence de l'anglais et sa relative facilité d'apprentissage, jouent de concert pour affaiblir toujours plus le français. Pour ma part, né à Montréal, éduqué en France, amoureux de la langue anglaise tout autant que de la langue française, le bilinguisme devrait être ressenti par tout Canadien qui se respecte comme une partie essentielle de son identité, débarrassé des reliques du passé. Ce qui m'irrite ce n'est pas tant qu'on parle beaucoup anglais à Montréal, c'est que dans les provinces anglophones canadiennes on préfère apprendre l'espagnol pour commander une Tequila durant les vacances au Mexique ou à Cuba, plutôt que de se donner le défi de maîtriser le français. A chaque fois que je croise à Montréal un anglo qui tente d'utiliser son français même fragile, je suis ému, parce que je connais les difficultés derrière.

    Les anglicismes et franglais à Montréal sont partout. Dans la catégorie du franglais, je range tous ces termes anglais indûment traduits littéralement en "français" alors même qu'un terme francophone existait déjà. La liste est sans fin, avec des exemples particulièrement irritants comme céduler (de schedule), cancellation (de cancel), application (de apply). Ne croyez pas que je sois dur avec les québécois, le Comité québécois chargé du bon emploi du français est assez critique lui-même. Je suis convaincu que les québécois ont une trop grande facilité à prendre pour excuse leur imposant voisin Etatsunien (le jour où les canadiens arrêteront d'appeler les Etats-Unis du nom d'un continent tout entier, ça sera le début de leur liberté !) plutôt que de résoudre le problème d'apprentissage et d'encouragement positif.

    Une autre réaction (moquerie) fréquente des québécois à l'encontre des français c'est à propos de leur accent anglais. Nous partageons avec les anglophones une difficulté toute particulière et réciproque, qui nous rend misérable à parler dans la langue de l'autre. Certains québécois semblent avoir résolu ce problème, grâce à un subterfuge intéressant : la prononciation québécoise s'est progressivement adaptée (altérée)  à certains endroits à la prononciation anglaise américaine : rythme, son nasillard, "eurisation", etc.

     

    La langue québécoise

    Ça y est vous êtes arrivés au Québec. Une fois passées les approximations langagières du commun des mortels, paresseux et mal formé, profitez de l'occasion pour vous plonger dans vos racines. Vous venez de France ou de Belgique, vous avez donc une histoire linguistique croisée, commune et une partie distincte que vous aurez l'occasion d'approfondir. Partez chez Renaud Bray et achetez-vous vos premières œuvres littéraires québécoises. Les différences sont parfois saisissantes, les "néologismes" et expressions québécoises peuvent vraiment vous régaler. Ce n'est malheureusement pas à Montréal que vous vivrez le Québec au quotidien, ça sera plutôt pendant le peu de jours de vacances. oubliez ce que vous avez entendu et qui vaut peut-être pour le reste du Québec : personne ne vous regardera de travers si vous dites email au lieu de courriel. La présence française de longue date à Montréal, l'omniprésence anglaise, ont quelque peu assoupli les règles qui ne sont jamais strictes. Vous n'aurez aucune difficulté à comprendre vos interlocuteurs dans la grande majorité des cas, et réciproquement. 

     

    La nourriture

    C'est là que le bât blesse. Si vous êtes un viandeux comme les français peuvent l'être, que vous salivez à la vue d'une bonne grosse pièce de viande grasse et juteuse ? Vous serez heureux en Amérique du nord (en Amérique de manière générale). Si vous préférez les légumes (c'est mon cas), la vie sera plus décevante : les légumes ne goûtent pas grand chose et sont de faible variété. Si je mange occasionnellement certaines viandes, j'ai la palais sensible : oubliez la viande de bœuf extra-maigre à 5% de MG, ici c'est 15%. C'est une culture de barbecue, c'est le gras qui donne la saveur. Le poulet est la viande la plus mauvaise qu'il m'est été donné de goûter (achetée chez Provigo, Métro), même bio nourri au grain. Nous avons décidé de l'écarter de notre menu définitivement, faute d'avoir trouvé une manière de le cuisiner. On l'utilise que pour créer un bouillon.

    Les produits industriels sont généralement trop sucrés et trop salés, même si cela change lentement. Si vous voulez connaître votre budget avec précision en dehors des sites d'expatriation, vous pouvez vous rendre sur le site de Métro et simuler des achats en ligne pour la semaine. 

    Montréal est une grande destination pour les gastronomies du monde entier. Ce qui ne signifie pas que tout y est bon. L'ouest de Montréal offre peu d'endroits sympas pour souper dehors, sauf sur Monkland. Vers Côte des Neiges,  Acadie ou Villeray vous trouverez sans doute des bons restaurants indiens ou pakistanais. Le seul endroit riche en restaurant de touts sortes c'est le Plateau et le centre-ville. Si on habite à l'opposé, c'est un peu long la balade.

     

    Les habitations

    Si les habitations traditionnelles Montréalaises, les duplex et triplex, peuvent avoir un attrait certain, Montréal n'est pas une jolie ville par absence de règle urbanistique. le très joli peut y côtoyer le très laid. Oubliez les ghettos et les cités. Les rues sont longues, et le niveau social évolue pas mal au fil des artères Montréalaises. Il y a des quartiers de perdition qu'il faut éviter. C'est en général là on où on va faire la fête, pas le meilleur endroit où habiter pour se reposer entre deux cuites.

    Vous louerez sûrement votre logement à Montréal et sans références vous aurez moins le choix. Mais le parc immobilier de Montréal est très vieillissant, peu isolé phoniquement. Probablement, vos premiers choix à modeste budget seront limités en termes de quartiers et de qualité. Si vous aimez entendre vivre vos voisins, que vous trouvez ça festif et communautaire, vous serez heureux n'importe où à Montréal. Si le bruit des voisins qui se lèvent tôt vous dérange, vous y serez malheureux. Dans le deuxième cas, il faut éviter l'ouest vieillissant avec majorité de jolis duplex au charme typique des parois en bois fines et plancher qui grince. Les duplex Montréalais peuvent être un régal pour les yeux de l'extérieur, un enfer à l'intérieur. Dès que vous le pouvez, misez sur le budget supérieur. Si c'est difficile à trouver, privilégiez un bail court quitte à le renouveler ou à payer un déménagement : avec 6 mois d'historique de locataire payant rubis sur l'ongle, vous aurez plus de possibilités.

    Le bail de location est obligatoire maintenant au Québec. Par contre, une promesse verbale vous engage encore comme dans le temps. Ne dites pas oui avant d'être sûrs.

    Les rénovations des logements sont très superficielles. Ce n'est pas la peine d'inspecter dans le détail comme on le fait en France (c'est même mal perçu), ici on fait avec l'approximatif qui vaut dans les deux sens. Il y a deux raisons à cela : les propriétaires louent pour leur investissement de retraite mais très souvent c'est un parc géré par une poignée de riches propriétaires qui veulent juste que leur commerce tourne en investissant le moins possible; les loyers sont théoriquement capés par un organise québécois qui tire le prix des loyers vers le bas par rapport à la réalité du marché (dans ce cas pourquoi investir dans une rénovation professionnelle de qualité non rentable ?).

    Pour les européens, le parc vieillissant de Montréal, avec l'absence de normes d'isolation phonique, d'éléctro-ménagers de qualité, est un choc culturel. Dans la majorité de cas, ce sera un semi-meublé, c'est-à-dire que le propriétaire fournira l'éléctro-ménager très basique et les meubles de cuisine, avec une buanderie communautaire au sous-sol. Cette histoire de buanderie communautaire me fait encore transpirer : c'est une habitude locale très ancienne, qui fait économiser de la place mais dont l'hygiène me dépasse complètement. Préférez les logements qui vous autorisent à installer vos propres laveuse-sécheuse. 

    Sachez qu'un propriétaire individuel met plus en péril le remboursement de son crédit hypothécaire (immobilier) qu'une société de gestion qui doit absolument faire le plein dans ses immeubles. Si vous manquez de références, privilégiez les sociétés de gestion, potentiellement plus souples avec les conditions. 

    Si vous devez passer un été à Montréal, veillez à louer un logement avec climatisation. Choisissez le quartier après l'avoir visité, mais aussi par rapport aux écoles (système de "carte scolaire"), à la proximité des épiceries et d'une station de métro (8 mn pied par -25 c'est long mais faisable, le double devient rapidement et inutilement pénible).

     

    La sécurité

    Toute le monde vous dira que Montréal est une ville sécuritaire, et en vous disant cela tout le monde vous mentira partiellement. Statistiquement, la criminalité par nombre d'habitants est assez proche d'une grande ville française comme Paris. Côté maffieux, Montréal serait plus proche de Marseille que de Paris (les Hells, Cosa Nostra, les gangs qui ont pignon sur rue). Mais la sécurité ne se trouve pas dans les statistiques, c'est un sentiment général. Montréal est une ville le plus souvent paisible. De même qu'on y fait gentiment la file d'attente (sauf exceptions grossières), on n'y ressent pas de tensions particulières. Il y a des vols et des agressions à un nombre assez normal pour une grande ville (en réalité j'ai plus été témoin dans les trois premiers mois à Montréal qu'en dix ans en banlieue parisienne, sans jamais me sentir en réel danger, allez comprendre !), mais on s'y sent en sécurité. on peut prendre les transports en commun sans regarder derrière soi en toute circonstance. La région parisienne, est à l'opposé de Montréal : à statistiques très proches, il ne nous arrive rarement quelque chose de fâcheux, mais on s'y sent toujours tendu et sur le qui-vive.

     

    Le système de santé

    Catastrophique. Grâces aux conservateurs et à la réalité politique particulière du Québec qui fait que les médecins ne sont pas du tout obligés de participer à l'assurance maladie nationale, Montréal se trouve dans une sorte de désert médical étonnant et frustrant. Oubliez votre médecin de famille référent, vous n'en aurez pas. Pour se faire soigner à peu de frais avec sa belle carte Soleil, il faut aller dans une "clinique sans rendez-vous" à l'accueil pitoyable, à la file d'attente parfois interminable, mais aux services médicaux corrects. Or, ces cliniques ne se trouvent pas partout. Si vous voulez choisir votre lieu de résidence prenez ça en considération, pensez quand vous aurez la grippe, que votre enfant sera fiévreux et que vous devez marcher dans le froid pendant 15 mn puis prendre le métro deux ou trois stations, attendre deux ou trois heures, avant de vous faire ausculter 10 mn.

    Dans votre budget, comptez 300$ ou 600$ par hiver le coût d'une ou deux visites médicale à domicile, pratique, de bonne qualité .... et non remboursé par le RAMQ (assurance maladie).

    Selon votre lieu de résidence à Montréal, le coût d'une visite à domicile vous reviendra 240$-280$ (hors frais de médicaments). 

     

    Le climat

    Je suis d'origine italienne et je croyais que l'hiver à Montréal serait insupportable. Mais si vous n'avez pas de climatisation, c'est l'été humide et caniculaire qui va vous faire souffrir. En comparaison, l'hiver est plus facile à s'adapter. Il suffit de vous couvrir autant que nécessaire jusque dans certains cas très exceptionnels, ne pas sortir de chez soi lors des froids polaires. Mais le Québec est une très grande province, qui s'étire très au nord près du pôle nord. Montréal se situe au sud. Ses températures hivernales sont impressionnantes, mais largement supportables. Si vous avez la thyroïde paresseuse et que vous ne régulez pas bien la température de votre corps, c'est une destination peu commode. 

    Mais le froid se stabilise très froid en janvier et surtout février, avec une tendance fréquente à se prolonger encore en mars. Perdez vos repères de températures qui n'ont plus rien à voir avec la France. Quand vous grelottiez de froid en région parisienne dans une humidité à 5°C c'est plus difficile que -10° dans un froid relativement sec et un ciel bleu ! 

    En revanche, si vous dépendez d'une voiture, l'hiver va vous gâcher la vie ... :-)

     

    En conclusion : ne partez pas au Canada avec les étoiles plein les yeux. Y vivre et y passer des vacances sont deux réalités bien différentes. Le Québec (Montréal) n'est pas la destination parfaite, elle a de très bon côtés et de mauvais côtés également. N'écoutez pas les grincheux de tout bord, mais ne risquez pas votre vie sans avoir pesé le pour et le contre, ne négligez pas les différences culturelles. Quitter la France après avoir goûté la douceur de Montréal l'été, n'a rien à voir que de devenir un immigrant, d'y chercher du travail et d'y passer l'hiver. Si vous essayez mais que vous rentrez plus tôt que prévu, ce n'est pas un échec, vous aurez tenté l'aventure et vous ne serez pas les mêmes. Gérez vos risques financiers en prévoyant votre retour anticipé, ne mettez pas tout dans votre changement de vie. 

    Choisissez votre destination avec soin : Montréal c'est bien pour trouver du travail dans le tertiaire, les postes de spécialistes (les salaires commenceront en moyenne plus bas qu'à Paris), la ville de Québec y est sensiblement plus froide l'hiver mais également plus francophone. Mais il y a des destinations plus intéressantes encore comme les provinces atlantiques (le Nouveau-Brunswick, la Nouvelle Ecosse).

     

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