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Jefke

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  1. Merci
    Jefke a reçu une réaction de Ff2020 pour un billet, Ce sandwich servi au Québec   
    Jamais un mot trop haut, un geste déplacé ou encore une engueulade. J'ai toujours trouvé les Canadiens, et les Québécois, très agréables. Pour manifester, les enseignants se rassemblent joyeusement le long des routes en brandissant des pancartes, sans aucunement gêner la circulation. Les policiers, eux, expriment leur mécontentement en changeant de pantalon de service. C'est fascinant cette absence apparente de rapports conflictuels.
     
     
    La diplomatie au quotidien
    Puis on plonge plus profond dans la culture locale. On devient plus attentif aux subtilités. On acquiert progressivement cette indéfinissable "Expérience Québécoise". Il m'aura ainsi fallu un certain temps avant de m'apercevoir qu'entre un compliment et une bonne nouvelle, mon propriétaire glissait discrètement des choses moins agréables. Hop hop hop ! Ni vu ni connu. Et en bon adepte de la technique des compliments sandwich, il ne perdait jamais sa bonne humeur.
     
    Il aurait pu nous aviser franchement que nos voisins se plaignaient du bruit, que c'est inacceptable, que nous donnons une mauvaise éducation à nos enfants, etc. Au contraire, il est passé nous voir et a trouvé formidable que nos enfants s'adaptent aussi facilement à leur nouveau cadre. Mieux, puisqu'ils débordent d'énergie, il nous a suggéré de nombreuses activités dans la région : camps de jour, cours de musique, clubs sportifs...  Nous avons tellement apprécié cette discussion que ce n'est qu'après coup que nous avons réalisé ce qui avait sans doute motivé sa visite. Fin diplomate. Chapeau.
     
    Et que dire lorsqu'il est venu s'assurer que nous étions confortablement installés ? Il a fait le tour du logement pour identifier tous les travaux à faire. Charmante attention. Isolation des fenêtres, poignées d'armoires, peinture qui s’écaille, nettoyage de la cheminée... Tout a été vérifié. Minutieusement. Il s'est inquiété de savoir si niveau emploi nous avions trouvé nos marques, si nous comptions rester dans la région ou pas, etc. Nous lui avons partagé nos projets. Il nous a partagé son avis et nous a encouragés. Excellent échange. Comme d'habitude. Que demander de plus ? Un propriétaire au petit soin de ses locataires. Super. C'est quand nous avons reçu son courrier la semaine suivante que nous avons mis son intérêt en perspective. Nous avions soudain l'impression qu'il était venu s'assurer que nous n'avions absolument aucune intention ni aucune raison de quitter cet appartement alors que le loyer allait augmenter de 10%. Tranquille, le bonhomme. On n'avait rien vu venir.
     
    Et pour montrer sa belle voix,
    Il ouvre un large bec, laisse tomber sa proie.
    Le Renard s'en saisit, et dit : "Mon bon Monsieur,
    Apprenez que tout flatteur
    Vit aux dépens de celui qui l'écoute :
    Cette leçon vaut bien un fromage, sans doute. "
    Le Corbeau, honteux et confus,
    Jura, mais un peu tard, qu'on ne l'y prendrait plus.
    (extrait "Le Corbeau et le Renard", Jean de la Fontaine)

    Aujourd'hui quand quelqu'un me complimente, j'ai le sourcil interrogateur qui se lève. Un réflexe. Derrière ses flatteries, je sais que Maître Renard s’en vient avec quelque chose que je vais possiblement ne pas apprécier. Alors surtout ne pas lâcher le camembert !
     
     
    Des compliments qui parfois n’en sont pas vraiment
    Dans ma compagnie, on distribue beaucoup de compliments : pouces levés, coups de chapeau, nomination pour l'employé du mois, trophée pour l'employé du trimestre... Dans le même temps, on n'hésite pas à remercier sur l'heure des salariés. Histoire sans doute de maintenir l'équilibre de l'Univers. Mais un compliment ne protège de rien. Maître Corbeau peut en témoigner. Ce n'est pas exceptionnel qu’une personne reçoive des compliments et soit invitée à faire ses cartons juste après.
     
    Il n’y a pas si longtemps, mon boss s'était déplacé spécialement pour me voir. Pendant que je l'écoutais, une lumière orange clignotait dans ma tête. Mille questions se bousculaient. Des félicitations ? Vraiment ? Pourquoi à ce moment précis ? Est-ce que j'ai vraiment réalisé quelque chose d'exceptionnel ? C'est positif pour ma prochaine évaluation ou est-ce qu’il y a un loup caché quelque part ?
     
    Je me souviens mes premiers mois de travail au Québec. J'étais sur mon petit nuage. Je recevais beaucoup d'éloges. En fait, je ne recevais que ça.  Je réclamais des remarques constructives, mais j'étais incapable de les saisir. Je m’attendais à ce qu’ici aussi, si quelqu’un voulait me faire une critique, il fronce les sourcils et parle avec un ton grave. Aussi, ça m'a pas mal surpris lors de ma première revue de performance quand mon bosse sorte une longue liste de points à améliorer. L'atterrissage a été rude. Un choc culturel. Mais la leçon a été apprise.
     
    Quand un entrepreneur me fait des compliments, je check son travail plusieurs fois. Quand la dame de la garderie me raconte que ma fille a été formidable, je comprends tout de suite qu’elle a regardé la Reine des Neiges en boucle toute la journée au lieu d’avoir des activités pédagogiques. Quand mon banquier me félicite, je prends tout mon temps pour bien relire chaque ligne de ses documents. J’en ai mangé des compliments sandwich. Suffisamment pour savoir que certains peuvent avoir un arrière-goût nauséeux .
     
     
    Un dernier sandwich pour la route ?
    Les années ont passées. Hier, je menais un point d’évaluation avec un collègue, nouvel arrivant au Canada. Je tenais vraiment l’occasion d’une bonne engueulade pour bien mettre les poings sur les i. Et puis j'ai repensé à mon ancien propriétaire et à sa façon de se faire apprécier.même quand il t’annonce avec un grand sourire la pire nouvelle pour toi. Et j’ai joué ma game comme il me l’a appris. Toute en finesse. Pour limiter les réactions violentes.
     
    Ce qui a été dit
    Ce qui aurait pu se dire ailleurs
    Il me semble que ton intégration se déroule très bien, correct ?
    Ça fait déjà un moment que tu es avec nous. Tu es toujours en phase d'intégration quand un stagiaire est complètement autonome après 2 semaines. C’est pas possible !
    Est-ce que tout le monde dans l’entreprise te consacre suffisant de support ?
    Pourquoi est-ce qu’il faut encore te tenir la main ?
    Ton approche analytique et systématique est très innovante.
    Tu saoules tout le monde à remettre toujours tout en question !
    C’est intéressant, mais je pense qu’on n'est encore très loin d’être rendu à ce niveau ici. Qu’en penses-tu ?
    Mais quand vas-tu enfin arrêter de jaser et faire ta job ?
    Et sinon, comment vois-tu ta contribution dans l’équipe ?
    As-tu la même impression que nous autres:  que tu n’apporte rien ?
    De ce que je vois, je pense que ton projet risque d’entrer dans une phase délicate.
    Bon. Malheureusement, j'ai une mauvaise nouvelle pour toi...
    J’imagine qu’on devra sans doute procéder à quelques ajustements.
    Une grosse cible est dessinée dans ton dos
    Il risque d’y avoir pas mal de pression prochainement.
    Dès que tu franchiras la porte, un snipper t'attend
    Mais c’est normal dans la vie d’un projet
    Allez, si tu veux chialer, ne te gêne pas. La boîte de kleenex est là pour ça.
    Et une fois qu’on aura traversé ces turbulences, ça ira beaucoup mieux, tu verras.
    Ta remplaçante est plus mignonne que toi, moins chère et prête à bosser beaucoup plus dur. Ca ne peut être que mieux.
    Ça sera super fun.
    Tout le monde a hâte de travailler avec elle
    Tu es partant ?  
    Voilà, tu peux aller vider ton cubicule maintenant.
     
     
    A bien y réfléchir, la société québécoise est autant, sinon plus violente que les autres.
    Mais avec ses spécificités culturelles, un grand sourire, et quelques compliments pour enrober le tout, les choses passent souvent mieux.

    Enfin... ça dépend pour qui.
  2. J'aime
    Jefke a reçu une réaction de ClaraBaboo pour un billet, Ce sandwich servi au Québec   
    Jamais un mot trop haut, un geste déplacé ou encore une engueulade. J'ai toujours trouvé les Canadiens, et les Québécois, très agréables. Pour manifester, les enseignants se rassemblent joyeusement le long des routes en brandissant des pancartes, sans aucunement gêner la circulation. Les policiers, eux, expriment leur mécontentement en changeant de pantalon de service. C'est fascinant cette absence apparente de rapports conflictuels.
     
     
    La diplomatie au quotidien
    Puis on plonge plus profond dans la culture locale. On devient plus attentif aux subtilités. On acquiert progressivement cette indéfinissable "Expérience Québécoise". Il m'aura ainsi fallu un certain temps avant de m'apercevoir qu'entre un compliment et une bonne nouvelle, mon propriétaire glissait discrètement des choses moins agréables. Hop hop hop ! Ni vu ni connu. Et en bon adepte de la technique des compliments sandwich, il ne perdait jamais sa bonne humeur.
     
    Il aurait pu nous aviser franchement que nos voisins se plaignaient du bruit, que c'est inacceptable, que nous donnons une mauvaise éducation à nos enfants, etc. Au contraire, il est passé nous voir et a trouvé formidable que nos enfants s'adaptent aussi facilement à leur nouveau cadre. Mieux, puisqu'ils débordent d'énergie, il nous a suggéré de nombreuses activités dans la région : camps de jour, cours de musique, clubs sportifs...  Nous avons tellement apprécié cette discussion que ce n'est qu'après coup que nous avons réalisé ce qui avait sans doute motivé sa visite. Fin diplomate. Chapeau.
     
    Et que dire lorsqu'il est venu s'assurer que nous étions confortablement installés ? Il a fait le tour du logement pour identifier tous les travaux à faire. Charmante attention. Isolation des fenêtres, poignées d'armoires, peinture qui s’écaille, nettoyage de la cheminée... Tout a été vérifié. Minutieusement. Il s'est inquiété de savoir si niveau emploi nous avions trouvé nos marques, si nous comptions rester dans la région ou pas, etc. Nous lui avons partagé nos projets. Il nous a partagé son avis et nous a encouragés. Excellent échange. Comme d'habitude. Que demander de plus ? Un propriétaire au petit soin de ses locataires. Super. C'est quand nous avons reçu son courrier la semaine suivante que nous avons mis son intérêt en perspective. Nous avions soudain l'impression qu'il était venu s'assurer que nous n'avions absolument aucune intention ni aucune raison de quitter cet appartement alors que le loyer allait augmenter de 10%. Tranquille, le bonhomme. On n'avait rien vu venir.
     
    Et pour montrer sa belle voix,
    Il ouvre un large bec, laisse tomber sa proie.
    Le Renard s'en saisit, et dit : "Mon bon Monsieur,
    Apprenez que tout flatteur
    Vit aux dépens de celui qui l'écoute :
    Cette leçon vaut bien un fromage, sans doute. "
    Le Corbeau, honteux et confus,
    Jura, mais un peu tard, qu'on ne l'y prendrait plus.
    (extrait "Le Corbeau et le Renard", Jean de la Fontaine)

    Aujourd'hui quand quelqu'un me complimente, j'ai le sourcil interrogateur qui se lève. Un réflexe. Derrière ses flatteries, je sais que Maître Renard s’en vient avec quelque chose que je vais possiblement ne pas apprécier. Alors surtout ne pas lâcher le camembert !
     
     
    Des compliments qui parfois n’en sont pas vraiment
    Dans ma compagnie, on distribue beaucoup de compliments : pouces levés, coups de chapeau, nomination pour l'employé du mois, trophée pour l'employé du trimestre... Dans le même temps, on n'hésite pas à remercier sur l'heure des salariés. Histoire sans doute de maintenir l'équilibre de l'Univers. Mais un compliment ne protège de rien. Maître Corbeau peut en témoigner. Ce n'est pas exceptionnel qu’une personne reçoive des compliments et soit invitée à faire ses cartons juste après.
     
    Il n’y a pas si longtemps, mon boss s'était déplacé spécialement pour me voir. Pendant que je l'écoutais, une lumière orange clignotait dans ma tête. Mille questions se bousculaient. Des félicitations ? Vraiment ? Pourquoi à ce moment précis ? Est-ce que j'ai vraiment réalisé quelque chose d'exceptionnel ? C'est positif pour ma prochaine évaluation ou est-ce qu’il y a un loup caché quelque part ?
     
    Je me souviens mes premiers mois de travail au Québec. J'étais sur mon petit nuage. Je recevais beaucoup d'éloges. En fait, je ne recevais que ça.  Je réclamais des remarques constructives, mais j'étais incapable de les saisir. Je m’attendais à ce qu’ici aussi, si quelqu’un voulait me faire une critique, il fronce les sourcils et parle avec un ton grave. Aussi, ça m'a pas mal surpris lors de ma première revue de performance quand mon bosse sorte une longue liste de points à améliorer. L'atterrissage a été rude. Un choc culturel. Mais la leçon a été apprise.
     
    Quand un entrepreneur me fait des compliments, je check son travail plusieurs fois. Quand la dame de la garderie me raconte que ma fille a été formidable, je comprends tout de suite qu’elle a regardé la Reine des Neiges en boucle toute la journée au lieu d’avoir des activités pédagogiques. Quand mon banquier me félicite, je prends tout mon temps pour bien relire chaque ligne de ses documents. J’en ai mangé des compliments sandwich. Suffisamment pour savoir que certains peuvent avoir un arrière-goût nauséeux .
     
     
    Un dernier sandwich pour la route ?
    Les années ont passées. Hier, je menais un point d’évaluation avec un collègue, nouvel arrivant au Canada. Je tenais vraiment l’occasion d’une bonne engueulade pour bien mettre les poings sur les i. Et puis j'ai repensé à mon ancien propriétaire et à sa façon de se faire apprécier.même quand il t’annonce avec un grand sourire la pire nouvelle pour toi. Et j’ai joué ma game comme il me l’a appris. Toute en finesse. Pour limiter les réactions violentes.
     
    Ce qui a été dit
    Ce qui aurait pu se dire ailleurs
    Il me semble que ton intégration se déroule très bien, correct ?
    Ça fait déjà un moment que tu es avec nous. Tu es toujours en phase d'intégration quand un stagiaire est complètement autonome après 2 semaines. C’est pas possible !
    Est-ce que tout le monde dans l’entreprise te consacre suffisant de support ?
    Pourquoi est-ce qu’il faut encore te tenir la main ?
    Ton approche analytique et systématique est très innovante.
    Tu saoules tout le monde à remettre toujours tout en question !
    C’est intéressant, mais je pense qu’on n'est encore très loin d’être rendu à ce niveau ici. Qu’en penses-tu ?
    Mais quand vas-tu enfin arrêter de jaser et faire ta job ?
    Et sinon, comment vois-tu ta contribution dans l’équipe ?
    As-tu la même impression que nous autres:  que tu n’apporte rien ?
    De ce que je vois, je pense que ton projet risque d’entrer dans une phase délicate.
    Bon. Malheureusement, j'ai une mauvaise nouvelle pour toi...
    J’imagine qu’on devra sans doute procéder à quelques ajustements.
    Une grosse cible est dessinée dans ton dos
    Il risque d’y avoir pas mal de pression prochainement.
    Dès que tu franchiras la porte, un snipper t'attend
    Mais c’est normal dans la vie d’un projet
    Allez, si tu veux chialer, ne te gêne pas. La boîte de kleenex est là pour ça.
    Et une fois qu’on aura traversé ces turbulences, ça ira beaucoup mieux, tu verras.
    Ta remplaçante est plus mignonne que toi, moins chère et prête à bosser beaucoup plus dur. Ca ne peut être que mieux.
    Ça sera super fun.
    Tout le monde a hâte de travailler avec elle
    Tu es partant ?  
    Voilà, tu peux aller vider ton cubicule maintenant.
     
     
    A bien y réfléchir, la société québécoise est autant, sinon plus violente que les autres.
    Mais avec ses spécificités culturelles, un grand sourire, et quelques compliments pour enrober le tout, les choses passent souvent mieux.

    Enfin... ça dépend pour qui.
  3. Merci
    Jefke a reçu une réaction de Alexandre_AR pour un billet, Ce sandwich servi au Québec   
    Jamais un mot trop haut, un geste déplacé ou encore une engueulade. J'ai toujours trouvé les Canadiens, et les Québécois, très agréables. Pour manifester, les enseignants se rassemblent joyeusement le long des routes en brandissant des pancartes, sans aucunement gêner la circulation. Les policiers, eux, expriment leur mécontentement en changeant de pantalon de service. C'est fascinant cette absence apparente de rapports conflictuels.
     
     
    La diplomatie au quotidien
    Puis on plonge plus profond dans la culture locale. On devient plus attentif aux subtilités. On acquiert progressivement cette indéfinissable "Expérience Québécoise". Il m'aura ainsi fallu un certain temps avant de m'apercevoir qu'entre un compliment et une bonne nouvelle, mon propriétaire glissait discrètement des choses moins agréables. Hop hop hop ! Ni vu ni connu. Et en bon adepte de la technique des compliments sandwich, il ne perdait jamais sa bonne humeur.
     
    Il aurait pu nous aviser franchement que nos voisins se plaignaient du bruit, que c'est inacceptable, que nous donnons une mauvaise éducation à nos enfants, etc. Au contraire, il est passé nous voir et a trouvé formidable que nos enfants s'adaptent aussi facilement à leur nouveau cadre. Mieux, puisqu'ils débordent d'énergie, il nous a suggéré de nombreuses activités dans la région : camps de jour, cours de musique, clubs sportifs...  Nous avons tellement apprécié cette discussion que ce n'est qu'après coup que nous avons réalisé ce qui avait sans doute motivé sa visite. Fin diplomate. Chapeau.
     
    Et que dire lorsqu'il est venu s'assurer que nous étions confortablement installés ? Il a fait le tour du logement pour identifier tous les travaux à faire. Charmante attention. Isolation des fenêtres, poignées d'armoires, peinture qui s’écaille, nettoyage de la cheminée... Tout a été vérifié. Minutieusement. Il s'est inquiété de savoir si niveau emploi nous avions trouvé nos marques, si nous comptions rester dans la région ou pas, etc. Nous lui avons partagé nos projets. Il nous a partagé son avis et nous a encouragés. Excellent échange. Comme d'habitude. Que demander de plus ? Un propriétaire au petit soin de ses locataires. Super. C'est quand nous avons reçu son courrier la semaine suivante que nous avons mis son intérêt en perspective. Nous avions soudain l'impression qu'il était venu s'assurer que nous n'avions absolument aucune intention ni aucune raison de quitter cet appartement alors que le loyer allait augmenter de 10%. Tranquille, le bonhomme. On n'avait rien vu venir.
     
    Et pour montrer sa belle voix,
    Il ouvre un large bec, laisse tomber sa proie.
    Le Renard s'en saisit, et dit : "Mon bon Monsieur,
    Apprenez que tout flatteur
    Vit aux dépens de celui qui l'écoute :
    Cette leçon vaut bien un fromage, sans doute. "
    Le Corbeau, honteux et confus,
    Jura, mais un peu tard, qu'on ne l'y prendrait plus.
    (extrait "Le Corbeau et le Renard", Jean de la Fontaine)

    Aujourd'hui quand quelqu'un me complimente, j'ai le sourcil interrogateur qui se lève. Un réflexe. Derrière ses flatteries, je sais que Maître Renard s’en vient avec quelque chose que je vais possiblement ne pas apprécier. Alors surtout ne pas lâcher le camembert !
     
     
    Des compliments qui parfois n’en sont pas vraiment
    Dans ma compagnie, on distribue beaucoup de compliments : pouces levés, coups de chapeau, nomination pour l'employé du mois, trophée pour l'employé du trimestre... Dans le même temps, on n'hésite pas à remercier sur l'heure des salariés. Histoire sans doute de maintenir l'équilibre de l'Univers. Mais un compliment ne protège de rien. Maître Corbeau peut en témoigner. Ce n'est pas exceptionnel qu’une personne reçoive des compliments et soit invitée à faire ses cartons juste après.
     
    Il n’y a pas si longtemps, mon boss s'était déplacé spécialement pour me voir. Pendant que je l'écoutais, une lumière orange clignotait dans ma tête. Mille questions se bousculaient. Des félicitations ? Vraiment ? Pourquoi à ce moment précis ? Est-ce que j'ai vraiment réalisé quelque chose d'exceptionnel ? C'est positif pour ma prochaine évaluation ou est-ce qu’il y a un loup caché quelque part ?
     
    Je me souviens mes premiers mois de travail au Québec. J'étais sur mon petit nuage. Je recevais beaucoup d'éloges. En fait, je ne recevais que ça.  Je réclamais des remarques constructives, mais j'étais incapable de les saisir. Je m’attendais à ce qu’ici aussi, si quelqu’un voulait me faire une critique, il fronce les sourcils et parle avec un ton grave. Aussi, ça m'a pas mal surpris lors de ma première revue de performance quand mon bosse sorte une longue liste de points à améliorer. L'atterrissage a été rude. Un choc culturel. Mais la leçon a été apprise.
     
    Quand un entrepreneur me fait des compliments, je check son travail plusieurs fois. Quand la dame de la garderie me raconte que ma fille a été formidable, je comprends tout de suite qu’elle a regardé la Reine des Neiges en boucle toute la journée au lieu d’avoir des activités pédagogiques. Quand mon banquier me félicite, je prends tout mon temps pour bien relire chaque ligne de ses documents. J’en ai mangé des compliments sandwich. Suffisamment pour savoir que certains peuvent avoir un arrière-goût nauséeux .
     
     
    Un dernier sandwich pour la route ?
    Les années ont passées. Hier, je menais un point d’évaluation avec un collègue, nouvel arrivant au Canada. Je tenais vraiment l’occasion d’une bonne engueulade pour bien mettre les poings sur les i. Et puis j'ai repensé à mon ancien propriétaire et à sa façon de se faire apprécier.même quand il t’annonce avec un grand sourire la pire nouvelle pour toi. Et j’ai joué ma game comme il me l’a appris. Toute en finesse. Pour limiter les réactions violentes.
     
    Ce qui a été dit
    Ce qui aurait pu se dire ailleurs
    Il me semble que ton intégration se déroule très bien, correct ?
    Ça fait déjà un moment que tu es avec nous. Tu es toujours en phase d'intégration quand un stagiaire est complètement autonome après 2 semaines. C’est pas possible !
    Est-ce que tout le monde dans l’entreprise te consacre suffisant de support ?
    Pourquoi est-ce qu’il faut encore te tenir la main ?
    Ton approche analytique et systématique est très innovante.
    Tu saoules tout le monde à remettre toujours tout en question !
    C’est intéressant, mais je pense qu’on n'est encore très loin d’être rendu à ce niveau ici. Qu’en penses-tu ?
    Mais quand vas-tu enfin arrêter de jaser et faire ta job ?
    Et sinon, comment vois-tu ta contribution dans l’équipe ?
    As-tu la même impression que nous autres:  que tu n’apporte rien ?
    De ce que je vois, je pense que ton projet risque d’entrer dans une phase délicate.
    Bon. Malheureusement, j'ai une mauvaise nouvelle pour toi...
    J’imagine qu’on devra sans doute procéder à quelques ajustements.
    Une grosse cible est dessinée dans ton dos
    Il risque d’y avoir pas mal de pression prochainement.
    Dès que tu franchiras la porte, un snipper t'attend
    Mais c’est normal dans la vie d’un projet
    Allez, si tu veux chialer, ne te gêne pas. La boîte de kleenex est là pour ça.
    Et une fois qu’on aura traversé ces turbulences, ça ira beaucoup mieux, tu verras.
    Ta remplaçante est plus mignonne que toi, moins chère et prête à bosser beaucoup plus dur. Ca ne peut être que mieux.
    Ça sera super fun.
    Tout le monde a hâte de travailler avec elle
    Tu es partant ?  
    Voilà, tu peux aller vider ton cubicule maintenant.
     
     
    A bien y réfléchir, la société québécoise est autant, sinon plus violente que les autres.
    Mais avec ses spécificités culturelles, un grand sourire, et quelques compliments pour enrober le tout, les choses passent souvent mieux.

    Enfin... ça dépend pour qui.
  4. J'aime
    Jefke a reçu une réaction de pizza pour un billet, Pas simple d'immigrer en couple...   
    Adieu été indien. Adieu paysages de carte postale. Place à la grisaille et au spleen automnal.
    Les feuilles se raccrochent désespérément à leur branche. Mais pour combien de temps encore? Elles finiront par manquer de chlorophylle et dépérir au pied des arbres. Ou elles se laisseront emporter par le vent. Épuisées. Comme tous ces immigrants qui finissent eux aussi par lâcher prise.
    C’est déprimant de voir autant de connaissances quitter les Cantons de l’Est.
    Mes amis liégeois
    Nous étions arrivés dans la région à la même période. Le courant est passé tout de suite.
    Lui: était venu pour un postdoctorat à l’université de Sherbrooke.
    Elle: a cumulé une job dans un callcenter et un quart de nuit dans un fastfood. Ce n’était pas à ça qu’elle aspirait en immigrant. Mais il fallait bien payer les factures. En septembre, ils sont partis poursuivre leur aventure sur Québec. En espérant y trouver mieux.
     
    Mes maudits français
    Au début c’était intéressant d’écouter leurs commentaires critiques. Puis c’était devenu tellement systématique et méchant que je me demandais ce qu’ils faisaient encore ici.
    Elle: recrutée aux Journées Québec.
    Lui: est sorti d’une grande école française, l’une des meilleures paraît-il. En fait, je n’en sais rien. Et beaucoup d’employeurs québécois non plus, apparemment. Ça l’a vexé pas mal.
    Une fois leur Résidence Permanente acquise, et après avoir râlé contre tous ces gens incapables de reconnaître la valeur de son prestigieux diplôme, il a convaincu sa blonde de déménager à Montréal. Revenir dans sa zone de confort. Travailler pour une grande entreprise bien française.
     
    Nos partenaires de tennis
    L’accès aux courts de tennis extérieurs est gratuit. A la belle saison, c’est excellente opportunité pour se maintenir en forme et de faire des rencontres.
    Elle: ex-architecte, s’occupait de sa garderie familiale.
    Lui: auditeur financier, avec un permis temporaire.
    Ils se voyaient s’installer ici, construire une fermette au milieu des bois, chasser l’orignal, etc. Et puis bardaf : l’entreprise l’a mis à pied. Tout a basculé. Cela fait présentement plusieurs mois qu’il peine à rebondir. Le bassin d’emplois est restreint en région. Grosse remise en question de leur projet d’immigration. Le Canada n’est peut-être pas l’Eldorado imaginé.
     
    Nos voisins boliviens
    Ils étaient arrivés au Canada sans parler un mot de français et avec presque rien. Présentement, ils ont l’une des plus jolies maisons du voisinage.
    Lui: a quitté la Bolivie il y plusieurs années. Depuis, il s’est fait une place à Sherbrooke.
    Elle: après plusieurs années a finalement trouvé une job à la hauteur de ses attentes. A 2 heures de route. Fatiguée de faire la navette, elle a fini par prendre un appartement en ville. Ça semblait plus pratique. Vraiment? Il paraît qu’un couple de nouveaux arrivants sur 2 finit par se séparer.
     
     
    Même avec la plus grande motivation, les motifs sont nombreux pour refaire ses valises,immigrer un peu plus loin ou rentrer dans son pays d’origine : insatisfaction professionnelle, choc culturel, éloignement familial, hiver trop long, difficultés financières, intégration difficile, chicanes de couple, déception globale…. Une idée noire qui tourne, tourne et tourne en rond dans un petit appartement peut vite faire remonter à la surface beaucoup de ressentiments.
     
    Une job stimulante et une rémunération confortable aident beaucoup à apprécier la qualité de vie au Canada. Clairement, l’épanouissement professionnel est l’une des meilleures clés pour réussir son immigration. Pourtant je vois beaucoup de personnes autour de moi qui ont mis leurs ambitions professionnelles entre parenthèses pour suivre leur conjoint(e). Elles se disent (ou se font dire) : tout est possible au Canada, quand on veut on peut, il suffit de, on s’adaptera, on cherchera sur place… Mais, et si on ne trouvait rien de satisfaisant? Comment être heureux dans son couple si on doit se contenter d’un poste d’agent d’accueil alors qu’on a été conseillère RH avec 10 années d’expériences hors Canada? Comment rester optimiste quand cela fait 3 ans qu’on est coincé dans une job de mécanicien au salaire minimum à Chicoutimi après avoir été ingénieur chez Airbus? Est-ce vraiment cela immigrer? Un mélange d’égoïsme et de sacrifice naïf? Pour un couple qui réussit son pari, combien souffrent en silence?
     
    Ce n’est pas évident d’immigrer en famille. La barre est placée très haut.
     
    Pendant ce temps, le vent continue d’arracher les feuilles jaunies.
    Et ces amitiés auxquelles je m’étais habitué.
  5. Merci
    Jefke a reçu une réaction de jossandy pour un billet, Astuce #13 - démissionner pour mieux immigrer   
    Il vient un moment où la personne qui veut immigrer doit sortir de sa zone de confort. C’est un moment charnière où il faut lever le nez de ses dossiers d’immigration pour effectuer des gestes concrets. Résilier des abonnements. Clôturer des comptes… et déposer sa démission. Justement, quel est le meilleur moment pour annoncer à son gestionnaire ou à ses clients son intention de partir à l’autre bout du monde ? Comment s’y prendre ?     Démissionner ou se faire remercier ?
    A une époque, je voulais suggérer à mon employeur de me licencier pour une quelconque faute grave. J’y voyais deux bénéfices potentiels :
    des indemnités de départ conséquentes
    un préavis très court
    Seulement, à bien y réfléchir, il est sans doute préférable de rester professionnel jusqu’au bout et quitter son emploi dans les meilleurs termes. Lorsqu’un recruteur (canadien) mène une vérification des références, comment réagira-t’il en découvrant que son candidat a été viré pour retards répétitifs, critique excessive sur les réseaux sociaux ou juste pour immigrer ?
        Les délais de préavis
    Au Canada, j’ai souvent vu des personnes poser leur démission et quitter l’entreprise sur le champ, ou dans la quinzaine. En Belgique, en cas de démission, j’avais plus de 3 mois de préavis à prester. Obligatoirement. Je ne sais pas si c’est toujours le cas présentement mais ce délai est un vrai handicap pour immigrer. J’ai d’ailleurs pu constater que souvent les contrats proposés aux Journées Québec ou Destination Canada incluent une clause comme :
     
    “Ce contrat de travail prendra effet dans les dix (10) jours ouvrables suivant la date où vous obtiendrez toutes les autorisations nécessaires vous permettant de travailler légalement au Canada, ou, après entente mutuelle sur une date ultérieure.”

    Un employeur Nord-Américain veut pouvoir recruter sans perdre de temps. A profils équivalents, entre un candidat disponible sous 10 jours et un candidat qui a plusieurs mois de préavis à effectuer après sa démission, vers qui se portera l’attention d’un recruteur ?
        Soigner sa sortie
    Démissionner c’est l’occasion d’organiser une pot de départ. Mais c’est surtout l’opportunité de recueillir un maximum de recommandations (linkedin & co) et de briefer l’une ou l’autre personne clé sur ce que vous souhaitez qu’elles disent de vous à vos futurs recruteurs. Et c’est l’ultime chance de marquer les mémoires. Avec par exemple une vidéo comme Marina Shifrin ou Phil ou François Hollande ou encore le gagnant du loto.
        Mon expérience
    Pour ce qui me concerne, j’ai donné ma démission approximativement 9 mois avant d’immigrer au Canada. Pour plusieurs raisons :
    1- me retrouver dos au mur
    Quand on fait ses cartons, on se garde encore la possibilité de les défaire. Mais une fois qu’on met fin à son emploi, difficile de faire machine arrière. Les choses sont claires. Il n’y a pas d’autre choix que d’aller de l’avant. Il faut tout donner. Consacrer tous ses efforts à la réalisation de son projet.
     
    2- réduire ma période de préavis
    Quitter mon emploi pour une job “temporaire” m’a permis de gagner en flexibilité. Avec une durée de préavis réduite à moins de deux semaines, mon profil a beaucoup gagné en intérêt pour les recruteurs canadiens.
     
    3- acquérir plus d'expérience pertinente
    Démissionner suffisamment tôt m’a permis d'enchaîner tranquillement avec un emploi le plus proche possible de ce que je me prévoyais faire au Canada. Ça a ainsi été l’occasion de cumuler une expérience plus pertinente : secteur d’activité, méthodes de travail, outils similaires, bilinguisme, etc. Une façon de préparer mon rebond professionnel en douceur.
     
    4- maîtriser mon calendrier
    D’un côté, c’est compliqué d’être pris au sérieux par un recruteur canadien lorsqu’il faut lui annoncer que “OK. J'attends que tous les détails (contrat, permis de travail, billets d'avion, logement, etc.) soient réglés avant de lâcher mon emploi. Et à ce moment-là j’aurai encore 3 mois de préavis. Mais,by the way, je suis vraiment impatient de travailler avec vous”. De l’autre côté, c’est difficile de dire à son employeur : “patron, une entreprise canadienne m’a proposé un contrat de travail. Je commence dans 10 jours au plus tard. Il faudrait qu’on discute du délai de mon préavis...”
    Une fois ma démission posée, j’avais donc 3 mois de préavis à prester. Puis dans mon nouvel emploi, je pouvais me libérer sous 2 semaines. J’ai pu prendre le temps tranquillement de peaufiner les détails de mon immigration. Le lendemain de mon dernier jour de travail, j'étais dans l’avion. Et le surlendemain, mon nouvel employeur canadien m'accueillait à l'aéroport. Un échéancier parfait.
     
    5- financer mon immigration
    Immigrer demande un budget conséquent. Quand on a l’opportunité de travailler, ne fusse que quelques mois, pour un meilleur salaire net, pourquoi hésiter ?
     
    6- sortir de sa zone de confort
    Quand on a travaillé de nombreuses années dans la même entreprise on finit par se sentir bien dans ses pantoufles.  Vouloir changer de job a réveillé mes sens de chercheur d'opportunités : mieux sentir les tendances sur le marché, améliorer mes techniques de réseautage, décrypter les exigences, enchaîner des dizaines d’entrevues en français/anglais, améliorer ma présentation, identifier mes lacunes, travailler mes réponses, etc.
       
    Démissionner plusieurs mois avant ma date supposée de départ au Canada, m’a permis d’être particulièrement efficace pour mener mon projet d’immigration. Et vous, à quel moment avez-vous (ou prévoyez-vous) de démissionner ? Au tout dernier moment ou suffisamment tôt pour permettre une période de transition ?
     
  6. J'aime
    Jefke a reçu une réaction de chamy pour un billet, Astuce #12 - élaborer une stratégie gagnante pour son couple   
    Le Canada est une destination riche de promesses pour les immigrants. Mais, dans le même temps, les couples qui souffrent leur immigration sont loin d'être une exception. Avoir la meilleure volonté ne suffit pas. Et quand on a dépassé la trentaine, une femme et des enfants, on n'immigre plus comme à 18 ans. Qui quitterait travail/amis/confort pour atterrir dans un appartement étroit au bout du monde et vivre de jobines ?
     
    Avant d’envisager boucler nos bagages, nous voulions, ma compagne et moi, confirmer que nous aurions vraiment de meilleures perspectives au Canada. Pour y arriver nous avons mis en place une stratégie en 3 temps :
    1- effectuer un voyage exploratoire
    L'occasion de répondre à de multiples questions : quelle sont les régions les plus propices pour nous épanouir ? Qu'est-ce qu'il nous faut améliorer pour décrocher la job de nos rêves ? Quel programme d'immigration nous convient le mieux ? etc.
    2- obtenir un premier emploi
    Après avoir beaucoup investi dans notre voyage exploratoire, ça a été relativement facile de sortir du lot aux Journées Québec. Le plus délicat a été de négocier un délais pour assurer le point suivant...
    3- braquer la banque !
    Pourquoi se contenter d’une seule job quand on est deux ? Dès le début, il était exclus que l’un de nous subisse son immigration. Si nous avons choisi le Canada, c’est pour profiter d’une meilleure qualité de vie. Pas pour qu’elle (ou moi) reparte du bas de l'échelle, accepte un emploi de second choix, devienne conjoint au foyer par défaut ou reprenne des études pour espérer accéder un marché du travail. Pas question de sacrifice. Pas de compromis. Nous avons mis toute notre énergie pour trouver une solution. Et, tant qu'à faire, aller chercher un Golden Ticket pour immigrer au Canada avec tapis rouge et petits fours. Pas moins. Je vous partage notre expérience. Cela pourrait être inspirant.
     
     
    Notre point de départ
    Le défi était le suivant : pendant que je négociais un emploi en Estrie, et avec seulement quelques mois devant nous pour effectuer les démarches d’immigration, comment trouver à coup sûr des perspectives passionnantes pour ma femme, dans la même région ? Sherbrooke, c’est pas si grand. Il n’y a pas des millions d’employeurs possibles. Encore moins qui sont prêts à engager une immigrante qu’ils n’ont jamais vue. Encore moins pour une job qui corresponde tip-top à nos attentes. Encore moins pour commencer dès notre période d’arrivée.
     
    Après réflexion, nous sommes arrivé à cette conclusion : quand on part en randonnée et qu’on n’est pas certain de trouver une bonne place où dîner, on fait mieux d’emporter son casse-croûte.
     
    Et donc, au lieu de désespérer après un improbable employeur au Canada, nous avons plutôt ciblé une entreprise locale qui souhaitait se développer au Québec. Exprimé ainsi, le défi est devenu tout de suite plus facile. Avec une économie au ralenti, trouver une PME ou une grande compagnie qui souhaite explorer de nouveaux marchés, ce n’est pas plus compliqué que de feuilleter un annuaire professionnel. Et avec un taux de chômage élevé dans certaines régions, des services encouragent des formations innovantes : cours de langues, programmes de mobilité international, certifications en tout genre, etc. En cherchant, nous nous sommes vite rendu compte que les solutions sont nombreuses pour atteindre notre objectif.
     
     
    Le stage international : un bon plan
    Nous avons opté pour une initiative de l’AWEX (Agence Wallonne à l'Exportation). Le principe  est simple : 3 mois de formation théorique puis 3 mois sur le terrain pour aider l’entreprise régionale de son choix à développer ses activités internationales. L’employeur bénéficie ainsi d’une personne formée, à coût réduit - financée à 50% par la collectivité - et de tout le support nécessaire pour cette expérience. De son côté, si le stagiaire est bon, il peut espérer un vrai contrat à son retour de mission.
     
    Ma femme a ainsi pris contact avec une entreprise qu'elle admirait particulièrement et a convaincu ses responsables de développer leurs activités au Québec, plutôt qu’en Asie ou au Etats-Unis. Une fois que nous avons fait coïncider les contraintes du stage et celles de mon emploi, l'affaire était ketchup.
     
    Et nous sommes arrivés au Canada avec 2 contrats d’emploi dans nos bagages. Moi, travailleur qualifié, avec un permis de travail fermé. Elle, VRP, avec son permis de travail ouvert. Pendants plusieurs mois, elle a eu l'opportunité de voyager à travers le Québec, démontrer ses compétences, côtoyer des CEO, offrir du vrai chocolat belge, négocier de projets à... beaucoup de chiffres, loger dans des hôtels pas triste... C’est une façon très agréable, je trouve, d'acquérir cette fameuse expérience Québécoise tant indispensable.
     
    En travaillant d'arrache-pied, il ne nous aura fallu que 4 petits mois pour préparer tous les détails de ce rebond professionnel. Un investissement très rentable.
     
    A titre informatif, de nombreux organismes peuvent aider à un stage international : Pôle Emploi, Actiris, Les Jeunes chambres internationales, les associations professionnelles, etc. Au Canada, Les nouveaux arrivants peuvent aussi bénéficier de stage d’insertion :  Programme Interconnexion, Carrer Edge, etc.
     
     
    La stratégie de couple : indispensable
    Clairement, l’épanouissement professionnel est l’une des meilleures clés pour apprécier son immigration. Et maintenir son couple au top.
     
    Au contraire, c'est dommage de voir des personnes chialer d’avoir mis leur carrière entre parenthèses pour suivre leur conjoint. Cela donne parfois l'impression qu'elles ont immigré en catastrophe, sans avoir eu la moindre possibilité de se préparer. Ou qu'elles ont beaucoup procrastiné en se racontant toujours les mêmes excuses : “tout est possible au Canada”, “on trouvera une fois sur place”, “c'est normal de commencer tout en bas de l'échelle”, “quand on veut on peut”, “il suffira de”, “on s'adaptera”, etc. Mouais. Comment être heureux quand son conjoint peut à tout moment regretter d'avoir sacrifié ses ambitions pour venir au Canada ?
     
    Il est important d'aiguiser son profil pour réussir son intégration au Canada.
    Mais quand on immigre à deux, il est encore plus crucial - et plus passionnant - de mettre en place une vraie stratégie de couple et de se donner les moyens d’atteindre ensemble ses objectifs. Soignez votre couple.
     
     
    Et pour l'anecdote...
    Faire un stage peut être un excellent moyen de réseauter. Ma conjointe n’a d’ailleurs eu aucune difficulté ni pour obtenir des recommandations ni pour se voir proposer un emploi. Et présentement elle trouve encore le temps de supporter des entreprises européennes au Québec. Avec beaucoup de plaisir. Et je l'encourage. Parce que ça contribue à son épanouissement. Et parce qu'une deuxième job de consultant international, c’est un bon prétexte pour cumuler des Air Miles et refaire régulièrement le plein de spéculoos.
  7. J'aime
    Jefke a reçu une réaction de Alex2020 pour un billet, Pas simple d'immigrer en couple...   
    Adieu été indien. Adieu paysages de carte postale. Place à la grisaille et au spleen automnal.
    Les feuilles se raccrochent désespérément à leur branche. Mais pour combien de temps encore? Elles finiront par manquer de chlorophylle et dépérir au pied des arbres. Ou elles se laisseront emporter par le vent. Épuisées. Comme tous ces immigrants qui finissent eux aussi par lâcher prise.
    C’est déprimant de voir autant de connaissances quitter les Cantons de l’Est.
    Mes amis liégeois
    Nous étions arrivés dans la région à la même période. Le courant est passé tout de suite.
    Lui: était venu pour un postdoctorat à l’université de Sherbrooke.
    Elle: a cumulé une job dans un callcenter et un quart de nuit dans un fastfood. Ce n’était pas à ça qu’elle aspirait en immigrant. Mais il fallait bien payer les factures. En septembre, ils sont partis poursuivre leur aventure sur Québec. En espérant y trouver mieux.
     
    Mes maudits français
    Au début c’était intéressant d’écouter leurs commentaires critiques. Puis c’était devenu tellement systématique et méchant que je me demandais ce qu’ils faisaient encore ici.
    Elle: recrutée aux Journées Québec.
    Lui: est sorti d’une grande école française, l’une des meilleures paraît-il. En fait, je n’en sais rien. Et beaucoup d’employeurs québécois non plus, apparemment. Ça l’a vexé pas mal.
    Une fois leur Résidence Permanente acquise, et après avoir râlé contre tous ces gens incapables de reconnaître la valeur de son prestigieux diplôme, il a convaincu sa blonde de déménager à Montréal. Revenir dans sa zone de confort. Travailler pour une grande entreprise bien française.
     
    Nos partenaires de tennis
    L’accès aux courts de tennis extérieurs est gratuit. A la belle saison, c’est excellente opportunité pour se maintenir en forme et de faire des rencontres.
    Elle: ex-architecte, s’occupait de sa garderie familiale.
    Lui: auditeur financier, avec un permis temporaire.
    Ils se voyaient s’installer ici, construire une fermette au milieu des bois, chasser l’orignal, etc. Et puis bardaf : l’entreprise l’a mis à pied. Tout a basculé. Cela fait présentement plusieurs mois qu’il peine à rebondir. Le bassin d’emplois est restreint en région. Grosse remise en question de leur projet d’immigration. Le Canada n’est peut-être pas l’Eldorado imaginé.
     
    Nos voisins boliviens
    Ils étaient arrivés au Canada sans parler un mot de français et avec presque rien. Présentement, ils ont l’une des plus jolies maisons du voisinage.
    Lui: a quitté la Bolivie il y plusieurs années. Depuis, il s’est fait une place à Sherbrooke.
    Elle: après plusieurs années a finalement trouvé une job à la hauteur de ses attentes. A 2 heures de route. Fatiguée de faire la navette, elle a fini par prendre un appartement en ville. Ça semblait plus pratique. Vraiment? Il paraît qu’un couple de nouveaux arrivants sur 2 finit par se séparer.
     
     
    Même avec la plus grande motivation, les motifs sont nombreux pour refaire ses valises,immigrer un peu plus loin ou rentrer dans son pays d’origine : insatisfaction professionnelle, choc culturel, éloignement familial, hiver trop long, difficultés financières, intégration difficile, chicanes de couple, déception globale…. Une idée noire qui tourne, tourne et tourne en rond dans un petit appartement peut vite faire remonter à la surface beaucoup de ressentiments.
     
    Une job stimulante et une rémunération confortable aident beaucoup à apprécier la qualité de vie au Canada. Clairement, l’épanouissement professionnel est l’une des meilleures clés pour réussir son immigration. Pourtant je vois beaucoup de personnes autour de moi qui ont mis leurs ambitions professionnelles entre parenthèses pour suivre leur conjoint(e). Elles se disent (ou se font dire) : tout est possible au Canada, quand on veut on peut, il suffit de, on s’adaptera, on cherchera sur place… Mais, et si on ne trouvait rien de satisfaisant? Comment être heureux dans son couple si on doit se contenter d’un poste d’agent d’accueil alors qu’on a été conseillère RH avec 10 années d’expériences hors Canada? Comment rester optimiste quand cela fait 3 ans qu’on est coincé dans une job de mécanicien au salaire minimum à Chicoutimi après avoir été ingénieur chez Airbus? Est-ce vraiment cela immigrer? Un mélange d’égoïsme et de sacrifice naïf? Pour un couple qui réussit son pari, combien souffrent en silence?
     
    Ce n’est pas évident d’immigrer en famille. La barre est placée très haut.
     
    Pendant ce temps, le vent continue d’arracher les feuilles jaunies.
    Et ces amitiés auxquelles je m’étais habitué.
  8. Merci
    Jefke a reçu une réaction de Alex2020 pour un billet, Astuce #14 - apprendre de l’hiver, en attendant le temps des sucres   
    Dans sa biographie, Boucar Diouf, raconte ceci au sujet de son arrivée au Québec pour y poursuivre ses études universitaires : “avant mon départ, j’ai eu une semaine de cours intensifs sur le choc culturel et l’adaptation à la culture québécoise. Par contre, on avait omis de me parler du choc thermique. C’est ce que j’ai compris lorsque j’ai découvert l’hiver du Québec en robe africaine”.
     
    On a beau s’y préparer, l’hiver canadien garde souvent des surprises. La dernière semaine de février nous avions des journées à +18°C. Une semaine plus tard, il a fallu ressortir les pelles et les grosses couvertures; la température ressentie était descendue à -30°C. L’hiver sera encore notre réalité pour plusieurs semaines. Mais cela n’empêche pas de déjà dresser un bilan sur les leçons à retenir.
     
    Ce que j’aime toujours :
    les enfants sont en pleine forme. Certes les températures sont relativement extrêmes mais le froid est sec et plus supportable qu'en Europe. Les aérosols et autres rendez-vous incessant chez le pédiatre sont un lointain souvenir.
    les factures Hydro raisonnables malgré nos baies vitrées et les températures hivernales. Autant notre premier appartement était une passoire thermique, autant pour notre maison, je dois reconnaître, les canadiens maîtrisent le froid.
    la surabondance d'activités gratuites ou à prix modérés : festivals des neiges chaque fin de semaine de janvier/février, pistes de ski à moins de 20 minutes de chez nous, patinoires sur lac, glissades sur tube, etc.
    les grande tablées. La famille est toujours la bienvenue, mais nous pouvons aussi compter sur nos amis québécois pour venir partager un lapin à la bière, des pralines maison ou encore notre tiramisu au spéculoos.
    un noël blanc avec toutes les maisons décorées de guirlandes lumineuses. Certains budgets se chiffrent joyeusement en milliers de dollars. Mais qu'importe : c'est beau.
    profiter des paysage magnifiques autour d'un feu, avec des marshmallow grillés et un bon verre de vin chaud.
     
    Ce que j’ai découvert :
    le Yukigassen : une activité qui combine le hockey, le ballon-chasseur et le jeu du drapeau. Le but du jeu est d’éliminer ses adversaires pour voler leur drapeau. C’est un sport complet avec de la technique, un bonne dose de stratégie, et une rapidité d'exécution. A essayer. Ou à regarder.
    le pelletage semble être une cause majeure de crise cardiaque. Du coup, cette année, j’ai revu ma technique.
    les soirées Fondue locales : une occasion pour savourer des fromages et des vins québécois agréablement goûtus.
    mes clés. Un matin de décembre, je m’étais rendu compte que j’avais perdu mes clés en jouant avec mes enfants. Mais avec près d'1m20 de neige tout le long de mon terrain, il aura fallu patiemment attendre le redoux pour retrouver mon trousseau de clés dans le jardin.
     
    Ce que je vais devoir améliorer :
    la constance dans l’effort. Un vendredi soir, j’étais trop fatigué pour déneiger et saler l’allée. Après tout, on peut bien s’accorder une pause, non ? Grave erreur. Le lendemain, impossible de bouger ma voiture. Trop de neige, trop de glace. Ce genre de procrastination se paie au prix fort.
    les décorations solaires pour Noël. L’idée était de réduire les risques de court-circuit ainsi que les factures d’électricité. La mauvaise surprise : à cause d’un ciel couvert les lumières s'éteignaient trop vite, ou parfois même ne s'allument pas.
    des semelles antidérapantes à crampons. Je pensais ne pas en avoir besoin jusqu'à ce que je me ramasse plusieurs gamelles dans ma propre cours. Manque de chance, à ce moment-là, le stock de crampons à 5$ était déjà écoulé dans tous les Canac de la région. Trop tard.
     
     
     
    Une anecdote pour nouveaux arrivants
    Le petit gars s’appelle Martin. On a largement eu le temps de faire connaissance lui et moi. Avec sa famille, il vient de France. Ils sont arrivés il y a moins d’un hiver. Son père travaille à l’occasion à Montréal. Et ce matin-là, ce dernier a fait ce qu’il a certainement fait à d’autres reprises : il est arrivé un peu plus tôt devant l’école, a fait un bref arrêt pour débarquer son fils de 10 ans et a rapidement repris la route en anticipant les impacts des conditions climatiques sur les 150km d’autoroute. Heureusement que le matin mon chemin passe devant cette école.
     
    Il faudrait rappeler aux nouveaux arrivants de toujours surveiller les bulletins météo en hiver. Dès 7h du matin. Que ce soit à la télé, à la radio ou sur les réseaux sociaux. Déjà 2 fois cette année, les commissions scolaires de la région ont fermé les écoles à cause des conditions climatiques. Et chaque année, j’ai l’impression, il y a toujours un ou deux enfants étrangers qui se font malheureusement surprendre à un arrêt de bus ou devant un établissement fermé. Dans les meilleurs des cas.
     
    Sans doute une autre leçon à retenir pour un hiver prochain.
    En attendant, allons profiter du temps des sucres.
  9. J'aime
    Jefke a reçu une réaction de Cousine pour un billet, Pas simple d'immigrer en couple...   
    Adieu été indien. Adieu paysages de carte postale. Place à la grisaille et au spleen automnal.
    Les feuilles se raccrochent désespérément à leur branche. Mais pour combien de temps encore? Elles finiront par manquer de chlorophylle et dépérir au pied des arbres. Ou elles se laisseront emporter par le vent. Épuisées. Comme tous ces immigrants qui finissent eux aussi par lâcher prise.
    C’est déprimant de voir autant de connaissances quitter les Cantons de l’Est.
    Mes amis liégeois
    Nous étions arrivés dans la région à la même période. Le courant est passé tout de suite.
    Lui: était venu pour un postdoctorat à l’université de Sherbrooke.
    Elle: a cumulé une job dans un callcenter et un quart de nuit dans un fastfood. Ce n’était pas à ça qu’elle aspirait en immigrant. Mais il fallait bien payer les factures. En septembre, ils sont partis poursuivre leur aventure sur Québec. En espérant y trouver mieux.
     
    Mes maudits français
    Au début c’était intéressant d’écouter leurs commentaires critiques. Puis c’était devenu tellement systématique et méchant que je me demandais ce qu’ils faisaient encore ici.
    Elle: recrutée aux Journées Québec.
    Lui: est sorti d’une grande école française, l’une des meilleures paraît-il. En fait, je n’en sais rien. Et beaucoup d’employeurs québécois non plus, apparemment. Ça l’a vexé pas mal.
    Une fois leur Résidence Permanente acquise, et après avoir râlé contre tous ces gens incapables de reconnaître la valeur de son prestigieux diplôme, il a convaincu sa blonde de déménager à Montréal. Revenir dans sa zone de confort. Travailler pour une grande entreprise bien française.
     
    Nos partenaires de tennis
    L’accès aux courts de tennis extérieurs est gratuit. A la belle saison, c’est excellente opportunité pour se maintenir en forme et de faire des rencontres.
    Elle: ex-architecte, s’occupait de sa garderie familiale.
    Lui: auditeur financier, avec un permis temporaire.
    Ils se voyaient s’installer ici, construire une fermette au milieu des bois, chasser l’orignal, etc. Et puis bardaf : l’entreprise l’a mis à pied. Tout a basculé. Cela fait présentement plusieurs mois qu’il peine à rebondir. Le bassin d’emplois est restreint en région. Grosse remise en question de leur projet d’immigration. Le Canada n’est peut-être pas l’Eldorado imaginé.
     
    Nos voisins boliviens
    Ils étaient arrivés au Canada sans parler un mot de français et avec presque rien. Présentement, ils ont l’une des plus jolies maisons du voisinage.
    Lui: a quitté la Bolivie il y plusieurs années. Depuis, il s’est fait une place à Sherbrooke.
    Elle: après plusieurs années a finalement trouvé une job à la hauteur de ses attentes. A 2 heures de route. Fatiguée de faire la navette, elle a fini par prendre un appartement en ville. Ça semblait plus pratique. Vraiment? Il paraît qu’un couple de nouveaux arrivants sur 2 finit par se séparer.
     
     
    Même avec la plus grande motivation, les motifs sont nombreux pour refaire ses valises,immigrer un peu plus loin ou rentrer dans son pays d’origine : insatisfaction professionnelle, choc culturel, éloignement familial, hiver trop long, difficultés financières, intégration difficile, chicanes de couple, déception globale…. Une idée noire qui tourne, tourne et tourne en rond dans un petit appartement peut vite faire remonter à la surface beaucoup de ressentiments.
     
    Une job stimulante et une rémunération confortable aident beaucoup à apprécier la qualité de vie au Canada. Clairement, l’épanouissement professionnel est l’une des meilleures clés pour réussir son immigration. Pourtant je vois beaucoup de personnes autour de moi qui ont mis leurs ambitions professionnelles entre parenthèses pour suivre leur conjoint(e). Elles se disent (ou se font dire) : tout est possible au Canada, quand on veut on peut, il suffit de, on s’adaptera, on cherchera sur place… Mais, et si on ne trouvait rien de satisfaisant? Comment être heureux dans son couple si on doit se contenter d’un poste d’agent d’accueil alors qu’on a été conseillère RH avec 10 années d’expériences hors Canada? Comment rester optimiste quand cela fait 3 ans qu’on est coincé dans une job de mécanicien au salaire minimum à Chicoutimi après avoir été ingénieur chez Airbus? Est-ce vraiment cela immigrer? Un mélange d’égoïsme et de sacrifice naïf? Pour un couple qui réussit son pari, combien souffrent en silence?
     
    Ce n’est pas évident d’immigrer en famille. La barre est placée très haut.
     
    Pendant ce temps, le vent continue d’arracher les feuilles jaunies.
    Et ces amitiés auxquelles je m’étais habitué.
  10. J'aime
    Jefke a reçu une réaction de Cousine pour un billet, Astuce #15 - choisir un banquier, pas une banque   
    L’autre soir, en faisant mon épicerie, j'ai croisé mon conseiller financier. Après m'avoir reconnu, il m'a salué par mon nom. Sans hésiter.
    C'est peut être un détail pour vous, mais pour moi ça veut dire beaucoup.
     
    Avant le Canada, mes relations n’ont jamais été terribles avec les banques.  Je suis pourtant resté plus de 20 ans avec la même institution financière. Le nom, le logo et même le personnel a souvent changé. Mais sans aucun bénéfice personnel. Jamais personne n'a semblé savoir qui j'étais sans au préalable devoir regarder ses fiches. Histoire sans doute de bien me faire sentir que je n'étais qu'un petit dossier anonyme et misérable. Juste bon à subir docilement l'augmentation annuelle des frais en tout genre. 
     
     
    Au canada, avantage au client
    Bien entendu, même au Canada, les banques ne sont pas là pour donner de l'argent. Il ne faut pas rêver. Mais c’est tout de même le jour et la nuit pour ce qui concerne la relation clientèle. De nombreuses entreprises gagneraient à envoyer leurs cadres faire un stage au Canada.
     
    Voici quelques exemples qui pourraient les inspirer….
     
    Dans les premières semaines de mon immigration, j'ai beaucoup apprécié les ateliers d'information organisés pour expliquer le système bancaire canadien aux nouveaux arrivants : comment retrouver des services équivalents  à ce que je connaissais, la signification des sigles locaux (REER/CELI/REEE/...), mes obligations fiscales en Europe, etc. Bien sûr, je n'ai pas hésité à contacter différentes banques, histoire d'entendre différents sons de cloche. Mais à chaque fois, j'ai pu obtenir un rendez-vous dans un délai très bref et discuté longuement avec un conseiller. Waouh ! Toujours la même disponibilité pour partager des conseils. Et si nos discussions devaient déborder, ça n’a jamais été un problème. C'est comme arriver dans une agence bancaire à cinq minutes de la fermeture. Non seulement, personne ici ne m'a jamais dit "désolé on va fermer, revenez demain", mais s'il faut passer encore 30 minutes avec moi, le personnel l'a toujours fait avec un grand sourire.
    Dans beaucoup de domaines on répète mécaniquement que le client est roi. Mais il faut vraiment être au Canada pour vivre cette qualité d’attention.
     

    Le choix d'une banque
    Choisir une banque est l'une des premières priorités pour un immigrant. Car après tout, ça ne fait pas de sens de garder tout son argent sous un matelas. Mais quelle banque choisir ? Le marché est tellement concurrentiel que la plupart des places se marquent à la culotte. On pourrait toujours choisir une banque sur des critères de proximité, de maillage, de type de ristournes (boni dollars ? points air miles ? ...), de coûts de services ou même de goodies. L'avantage en tant que nouvel arrivant, c'est de bénéficier d'offres préférentielles pendant les premières années. Alors pourquoi se priver ? Desjardins, BMO, BNC, RBC, ScotiaBank, HSBC, TD Bank… Toutes déploient beaucoup d’efforts pour séduire les immigrants. On aurait tort de ne pas profiter de ce rapport de force pour essayer et comparer différentes solutions.
     
    Et comme si dérouler un tapis rouge pour les nouveaux arrivants n'était pas suffisant, les banques sont prêtent à accueillir l'argent des immigrants mais aussi celui des futurs immigrants. Pour preuve : il est tout à fait possible d’ouvrir un compte bancaire au Canada à distance, avant même d’y poser un pied, ou sur place avec un statut de touriste. J’ai vécu ces deux expériences.
     

    Un banquier plutôt qu'une banque
    Ouvrir un compte en banque au Canada, ce n’est vraiment pas compliqué.J’ai ouvert des comptes pour collectionner Ipad, télévision, et autres cadeaux de bienvenue. Puis, je n'ai pas hésité à partir ailleurs. Les néons et offres promotionnelles, c'est bien pour attirer le chaland. Mais ensuite il faut travailler pour le fidéliser.
     
    Même au sein d’une même banque, la qualité de la relation avec un conseiller fait toute la différence.
     
    Il est tout à fait possible qu’un jour j’opte pour une banque en ligne. Mais d’ici là, en tant que nouvel arrivant, j’ai surtout cherché des conseils pour démarrer les choses correctement. Alors un banquier qui a une vraie empathie, parce qu'il a personnellement vécu une expérience d'immigration ou parce qu'il a une expertise dans l'accompagnement de nouveaux arrivants qui me ressemblent, moi, ça me rejoint davantage qu’un expert financier dont l’horizon se limite à la Beauce et qui me regarde avec des gros yeux quand je lui demande à quoi sert encore un chéquier au XXI siècle.
    Il y a des tonnes de sujets qui peuvent sembler tellement évidents pour un Canadien. Mais voilà, je ne suis pas Canadien. 
     
    En fait, en tant qu’immigrant récent, je n'ai pas besoin de conseils. Merci bien. Je veux juste des conseils pertinents s'il vous plaît. Sans que j'ai à systématiquement poser de question pour obtenir des débuts de réponse. Parce que c’est impossible de savoir tout ce que j’ignore. Et si ce n'est pas un conseiller bancaire qui m'explique spontanément pourquoi et comment bâtir mon historique de crédit, qui l'aurait fait à mon arrivée au Canada ? Qui m'aurait guidé pour faire le ménage dans mes produits financiers en Belgique/France ? Ça prend quand même un certain vécu pour discuter avec moi de mon retour éventuel, à l’heure de la retraite ou précipitamment en cas d’imprévu. Pour l’immigrant que je suis, trouver le bon interlocuteur, qui comprend suffisamment mes défis, c'est juste essentiel. 
     
    Bien sûr il arrive que des conseils soient à côté de la plaque. Et prodiguer des conseils pertinents n’empêche pas mon banquier d'essayer, de temps en temps, de me vendre des produits maison hors de prix. C'est de bonne guerre. A moi de faire mes devoirs. N'empêche, si un jour il changeait d’institution, il est possible que je le suive. Qu'importe le nom de la banque. Pourquoi pas.
     
     
    Ça fait bizarre mais je suis content que mon banquier canadien me reconnaisse en ville. A force d’échanger, nous avons appris à nous apprécier en tant que personnes. Je n'ai jamais cru cela possible avant d'immigrer. Étonnant.
    Nous ne sommes pas rendus à être des amis facebook – faut pas pousser - mais il figure dans mes favoris téléphoniques.
    Je mesure qu'un avis d’expert, surtout quand il est question de sous, c’est toujours bon à prendre dans le démarrage d'une aventure.
  11. J'aime
    Jefke a reçu une réaction de Dondo pour un billet, Le bilinguisme: plus important qu'il n'y paraît?   
    Maîtriser le français est essentiel pour réussir son intégration au Québec, mais est-ce suffisant pour assurer la réussite de son immigration?  La question est ouverte. Pour ce qui me concerne, avec un statut de travailleur temporaire, je ne veux écarter aucune option. Il est possible que mes enfants fassent leur vie au Québec tout comme il est possible qu’un jour ma compagne me convainque de poursuivre notre aventure en Nouvelle-Zélande, que nous migrions en Amérique du Sud ou simplement que nous nous installions dans une autre province canadienne. Qui sait de quoi notre avenir d'immigrant sera fait ? D’ici là mes enfants continuent leur scolarité dans une école bilingue. Et voici quelques éléments que je partage sur l’avantage d’être bilingue en tant que nouvel arrivant.
     

    Autant que je me souvienne, en Belgique, être trilingue est un prérequis de base pour la beaucoup d’emplois de qualité. C’est sans doute pour cela qu’encore aujourd’hui, j’ai du mal à me faire à l’idée que beaucoup de mes voisins québécois maîtrisent si imparfaitement l’anglais. Ici, en Amérique du Nord. Ici, dans la région de Sherbrooke. Nous avons pourtant une présence anglophone relativement importante - à Lennoxville ou North Hatley par exemples - et la frontière US n’est qu’à une trentaine de minutes. Pendant les périodes touristiques, la gêne est palpable. 
     
     
    Quand nous vivions à Toronto, ma conjointe a travaillé un temps dans l’aéronautique. Après quelques jours seulement, elle devenait le principal point de contact notamment de tous les fournisseurs québécois. Outre ses habiletés, ce qui a justifié cette promotion rapide : elle était la seule personne parfaitement bilingue dans tout son département. Une qualité différentielle qui s’est avérée gagnante.
     
     
    Dans un économie globale, être unilingue peut vite devenir un handicap. Il y a quelques mois, je discutais avec un informaticien de Chicoutimi. Il m’expliquait qu’après plus de 25 années dans la même compagnie québécoise, certains collègues qui étaient rentrés en même temps que lui sont, depuis, devenus directeurs. Lui a sans doute atteint prématurément l’apogée de sa carrière. Il aurait pu évoluer vers plus de responsabilités : diriger des équipes au Canada ou en Inde, négocier avec des fournisseurs d’autres provinces, etc. Mais à l’évidence sa non-maîtrise de l’anglais ne lui permet pas de nourrir de trop grandes ambitions. Résultat : la compagnie a  recours au recrutement international pour chercher à l’étranger des gestionnaires parfaitement bilingues.

    Le Canada est officiellement un pays bilingue. Mais avec un seuil de 18% d’après les chiffres du dernier recensement. Cela laisse pas mal de place pour les immigrants qui auront pris la peine d’investir du temps et tout l’effort nécessaire pour maîtriser les deux langues nationales. Pour les autres, cela reste dommage de vouloir immigrer au Québec par défaut, parce qu’on ne maîtrise hélas que le français. Au contraire, arriver sur le marché du travail en présentant des compétences que la plupart des Canadiens n’ont malheureusement pas c’est, d'après ma petite expérience personnelle, une excellente carte à jouer pour booster son immigration. Particulièrement lorsqu’on sort de nulle part, avec un diplôme délivré par un établissement inconnu, des références professionnelles suspectes et des recommandations douteuses. Voilà sans doute pourquoi aussi, même lors des Journées Québec, la plupart des recruteurs prennent quelques instants pour sonder le bilinguisme des candidats à l’immigration.

    Alors, le bilinguisme: un avantage plus important qu'il n'y paraît?
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    Jefke a reçu une réaction de Didyss pour un billet, Derrière chaque immigrant, une histoire exceptionnelle   
    La réussite est individuelle
    Je ne suis probablement pas le seul qui – quelque part au milieu de sa réflexion - a envisagé le Canada en ces termes : « des gens sans talents exceptionnels, avec moins de qualifications et moins d’expériences ont pourtant bien réussi au Canada. Alors, si ça va pour eux, c’est certain que ça devrait aller pour moi ». 

    Qui n’a pas passé du temps à glaner des statistiques ou à vérifier les durées moyennes des procédures ? Quel candidat à l’immigration n’est pas aussi impatient qu’un enfant la veille de Noël d’être au Canada quand il entend que des nouveaux arrivants trouvent un premier emploi seulement quelques jours après leur arrivée ? On se compare. On se rassure. Mais au final, est-ce que ça fait vraiment du sens ?

    Il n’y a pas deux immigrants identiques. Il n’y a pas deux parcours identiques. Les exigences qu’il fallait satisfaire l'année dernière n’auront peut-être plus rien à voir avec celles qui seront effectives dans quelques semaines. Chaque cas est unique. Essayer de comparer ce qui, par nature, est complètement différent conduit à des conclusions aléatoires. Le taux de chômage parmi les immigrants, le nombre élevé de séparations ainsi que toutes ces annonces sur kijiji/craiglist de personnes bradant leurs biens pour financer un retour à la case départ sont là pour l’attester : le succès  des uns n’implique aucunement la réussite des autres.
     

    Des rencontres extraordinaires
    Les moyennes et autres statistiques sont trompeuses. Un immigrant modèle, ça n’existe pas ! Ce qui a pu réussir pour les uns n'est absolument pas une garantie de succès pour les autres. Malgré tout, voici quelques rencontres faites ces derniers mois que je trouve particulièrement inspirants :

    - Pendant les fêtes, nous étions invités dans les environs de Québec. De l'extérieur, la maison ressemblait à toutes les autres. Rien d’exceptionnel. Jusqu’à ce que je découvre au détour d’une photo, que la discrète mère de famille est la fille d’un chef d’état. Aussitôt, je me suis demandé où étaient les murs en marbre, les voitures de luxe et tout le bling bling mentionné dans les magazines people. Mais c'était juste une famille ordinaire au Canada. J’aime cette idée que chaque immigrant, indépendamment de son passé, peut se forger une nouvelle vie. Immigrer, c’est l’occasion de prendre un nouveau départ.

    - A 20 minutes de Vancouver, j’ai fait la rencontre de P., d’origine suisse. Il est devenu multi-millionnaire en vendant son application informatique de gestion de portefeuille à une entreprise nationale. Dans mes connaissances, nombreux sont les Canadiens (surtout anglophones) qui exercent une deuxième activité dans leur sous-sol ou dans leur garage : ébénisterie, peinture, ferronnerie, cours de musique, salon de coiffure, saisie de déclarations d’impôts, etc.  C’est une excellente idée, je trouve, d’investir ainsi l’espace dont on dispose chez soi. Plutôt que d’y entasser des bidules et de la poussière, c’est plutôt malin d’en faire un terrain de jeu, y devenir son propre patron et qui sait, poser les fondations d’une entreprise qui ira conquérir le monde.
     
    - J’ai rencontré K. à Victoria. Ses enfants ont tous grandi au Canada. Parfois il pense leur faire découvrir leurs origines néerlandaises. Peut-être feront-ils ce voyage initiatique un jour. En attendant, ses fils exploitent une plantation de canneberge pendant leur temps libre et sa cadette s’occupe de la vente sur facebook. Cela leur offre un joli revenu d’appoint pour financer leurs extras : croisières dans les Caraïbes, semaine de sports d’hiver, etc. Depuis que nous sommes au Canada, nous essayons nous aussi de développer la fibre entrepreneuriale auprès de nos enfants.

    - R. est arrivé à Sherbrooke dans les années ’80, pour étudier à l’université. Aujourd’hui, il est à la tête de plusieurs commerces. Ses affaires sont florissantes. On le retrouve dans de nombreuses associations : chambre de commerce, parade de Noël, fêtes de quartier, actions communautaires, etc. Acteur très impliqué dans la vie sociale, c’est aussi un mécène particulièrement généreux. Et comme si cela n'était pas suffisamment altruiste, il trouve encore du temps pour aider les nouveaux arrivants à réaliser leurs projets. Un ancien immigrant qui à son tour aide d’autres immigrants.
     
    - D. est arrivée au Québec il y quelques mois avec son mari recruté depuis le Sri Lanka. Cela ne fait pas longtemps qu’elle suit des cours de francisation, mais il faut l’entendre. C’est juste impressionnant ! Elle est aujourd'hui capable de passer une entrevue téléphonique en français alors qu’il y a moins d’un an elle n’en connaissait pas un mot. Du coup son CV est relégué au niveau d’un accessoire anecdotique. Rien qu’à l’entendre, on ne peut qu’être convaincu que, dans un temps très court, elle est capable d’identifier un problème, évaluer sa priorité et mettre en œuvre tous les efforts nécessaires pour le résoudre. Alors évidemment, devant sa démonstration d’efficacité, les employeurs se sont battus pour lui pour proposer le poste qu’elle voulait. Les efforts paient. C’est un plaisir de côtoyer des immigrants aussi déterminés à déjouer les préjugés. C’est le genre de rencontre qui pousse à toujours en vouloir beaucoup plus. Et ce ne sont pas les défis qui manquent : la résidence permanente, une maison, la citoyenneté, des revenus à 6 chiffres, des vacances à Cuba, un chalet, un appartement en Floride, etc.

    - En 1992, P. a fui la guerre avec seulement quelques livres dans une valise. Il a atterri avec sa famille dans la région de Sherbrooke. Le manque de perspective professionnelles, la complexité du français et le froid les ont poussés hors du Québec. Présentement en Ontario, leur aîné est pilote dans l’armée de l’air canadienne et leur cadette achève ses études de médecine. Ils ont une maison spacieuse, des SUV neuves dans leur allée, un bateau de 27 pieds pour profiter de l’été… Pourtant, leur regard est triste, parfois éteint. Comment être heureux, me racontent-ils, quand tout ce qu’ils ont leur rappelle que leur village a été littéralement rasé et leurs proches tués sous leurs yeux ? L’abondance qu’ils ont ici ne peut pas remplacer le peu ce qu’ils ont perdu dans les horreurs de la guerre.
     
     
    Immigrants, nous avons tous une histoire unique
    Il y a possiblement des leçons à tirer de ces expériences. Mais la plus importante à mon sens est la suivante : derrière chaque immigrant, il y a une histoire exceptionnelle à découvrir. Ces témoignages, plus qu’autre chose, sont de formidables motivants dans mon parcours d’immigrant. J’aime être challengé ainsi par l’expérience des autres. Alors nul doute que cette année sera encore l’occasion de nouvelles aventures et de nouvelles rencontres marquantes.

    Rendez-vous autour d’une bière ?
     
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    Jefke a reçu une réaction de frexville pour un billet, Pourquoi partir avec un permis de travail temporaire ?   
    Le permis de travail temporaire (PTT) est un deal suppose gagnant-gagnant. D'un cote : un employeur qui malgre tous ses efforts peine a trouver une personne competente pour occuper un poste desesperement vacant. De l'autre cote : moi. A priori, j'avais toutes les qualifications requises pour me porter candidat. Alors pourquoi pas ? Chacun a ses raisons pour accepter ou refuser de partir avec un permis de travail. En voici quelques-unes.
     
     
    Pourquoi suis-je parti avec un permis de travail temporaire ?
     
    1. Je ne rajeunis pas 
    Idealement, l'age maximum pour immigrer est de
     35 ans via le CSQ. Chaque annee supplementaire diminue son score de 2 points.  29 ans via Entree Express. Chaque annee supplementaire diminue son score de 5 points.  
    2. Trop d'attente tue l'attente  
    Le traitement d'une demande d'immigration peut prendre plusieurs annees. Difficile de prevoir quelle sera encore ma motivation pour le Canada a ce moment-la. Peut-etre serais-je entretemps installe en Nouvelle Zelande, en Nouvelle-Caledonie, ailleurs ou simplement satisfait de ne pas partir. Avec les enfants qui grandissent, le deracinement est a chaque fois plus difficile.
     
    3. Trop vieux pour ces c*
    Le traitement d'une demande d'immigration peut prendre plusieurs annees. Et s’agrementer de divers irritants : la non-reconnaissance de l’experience a l’etranger, des greves parmi les agents de l’immigration, des outils informatiques qui bloquent toute demarche, des politiques qui justifient des modifications de regles et d’exigences tous les six mois...
     
    4. L'oeuf ou la poule
    Nouveau Brunswick, Quebec, Ontario, Colombie Britanique... Difficile de choisir ou et comment immigrer : CSQ pour le Quebec, Entree Express pour le reste du Canada, Nomination des provinces pour une region en particulier, etc.  Beaucoup de personnes se lancent d'abord dans un processus d'immigration puis cherchent ensuite un emploi. La demarche inverse me convient mieux : a partir de toutes les propositions que j'ai pu decrocher pendant mon voyage exploratoire et aux Journees Quebec , j'ai commence par selectionner les offres qui correspondaient a mes criteres. Puis ensuite, j'ai regarde la region la plus interessante pour deposer mes valises.
     
    5. Paperless
    Des tonnes de documents a rassembler meticuleusement et ensuite patienter qu'un officier d'immigration juge que toutes les virgules sont a la bonne place : j'ai trouve cela redhibitoire. A choisir, je prefere me retrousser les manches, chercher un employeur et le convaincre de mes competences profesionnelles. Le seul document administratif qui, a mon sens, vaille vraiment la peine d'y consacrer des heures, c'est un contrat de travail.
     
    6. Incertitudes financieres 
    Le travail est l'une des principales cles pour une integration reussie. Or, selon Statistique Canada, en 2011, le taux de chomage au Canada etait de l'ordre de 6%. Et pour les immigrants tres recents : 14.2%. Avec un revenu inferieur de 30%. Et combien de temps faut-il habituellement a un nouvel arrivant pour trouver un emploi satisfaisant ? 2 semaines ? 6 mois ? 1 an ? Demissionner et vivre de nos economies en attendant que le reve americain se realise ? Pas sur que ma femme et mes enfants auraient longtemps apprecie.
     
    7. Sans passer par la case depart
    L'experience canadienne/quebecoise semble indispensable pour decrocher un emploi de qualite. Et il ne faut pas - parait-il - avoir peur de recommencer au bas de l'echelle. Voire, par du benevolat. Mais, s'il est possible d'immigrer au Canada sans devoir recommencer sa carriere de zero ou etre livreur de pizza, pourquoi pas ?
     
    8. Carpe diem
    Le risque qu’un employeur licencie un travailleur - meme s’il a ete recrute a grands frais a l'etranger - existe toujours. Le Canada n’est pas une exception dans ce domaine.
     
    9. Pyramide de Maslow
    Savoir qu'un employeur, a plus de 5500km, s'interesse a mon profil et qu'apres toutes les verifications, tous les tests, tous les rounds de selection, et parmi plusieurs milliers de candidats c'est precisement sur moi qu'il veut investir : c'est pas mal engageant. Si mes employeurs precedents m'avaient manifeste autant d'estime, je ne serais peut-etre pas au Canada aujourd'hui.
     
    10. Canada bilingue
    Comme mentionne precedemment, l’un des avantages d’arriver au Quebec avec visa de travail est de pouvoir offrir une education bilingue a mes enfants, a cout raisonnable.
     
    11. Classe affaire
    Des entreprises comme Bombardier mettent a disposition des conseillers legaux pour traiter toutes les demandes legales : permis de travail, prolongation, residence permanente, etc. J'apprecie pas mal aussi qu'un employeur, en plus de s'occuper des demarches administratives, prenne en charge les questions logistiques : billets d'avion, fret, chauffeur a l'aeroport, panier de fruits dans la suite de l'hotel, accompagnement personalise, soutien professionnel pour ma conjointe... Ces petites attentions encouragent a s'investir en retour.
     
    12. Responsabilite partagee
    Aujourd’hui, a bien regarder dans mon entourage, je ne connais aucune entreprise qui a du se separer d’un travailleur temporaire. Par contre, je connais de nombreuses personnes qui ont attendu (ou attendent) leur CSQ pour poursuivre leur aventure ailleurs. A la tres grande deception des employeurs qui ont beaucoup investi. Et qui sont maintenant pris au piege : comment expliquer au gouvernement, a leurs employes et aux futurs candidats cette serie de demissions ?
    Personnellement, j’apprecie le principe de ce deal :
    le travailleur temporaire doit se battre au quotidien pour justifier son recrutement a l’etranger l’entreprise doit offrir les meilleures conditions de travail pour retenir son travailleur temporaire.  
    13. Les cles du pouvoir
    Avec mon permis de travail temporaire, je ne me suis jamais senti dans une situation precaire. Parce qu'avant de m'engager, j'ai pris le temps de bien evaluer mon employeur ainsi que mon confort pour depasser ses attentes. Parce que si mon employeur voulait me remercier apres quelques semaines/mois et tous les efforts consentis ca aurait ete un cuisant aveu d'echec de sa part. Mais aussi parce qu'avec les dernieres reformes en matiere d'immigration, je doute qu'il ait conserve toutes ses chances aupres du gouvernement pour recruter un profil comparable a l'etranger. J'ai toujours ete serein sur mon avenir en tant que travailleur temporaire.
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    Jefke a reçu une réaction de Stewilloann pour un billet, Astuce #06 : l'ecole, a presque 6 ans, au Quebec   
    Sur base de mes experiences personnelles, voici une serie d'astuces utiles pour son immigration. Ou pas.  
     
    Astuce #06 :  l'ecole, a presque 6 ans, au Quebec
     
    Au Canada, l'ecole maternelle commence a 5 ans et le primaire a 6 ans. A condition d'avoir 6 ans avant le 1er octobre. Que faire alors lorsqu'on est parent d'un enfant de 6 ans moins quelques jours seulement ?
     
    Lorsque nous avons quitte la Belgique, mon fils frequentait deja l'ecole primaire. Mais au Quebec, trop jeune de quelques jours, il ne respectait plus les criteres d'admissibilite. Il y avait donc un choix a faire :
    se resigner : le remettre en maternelle en attendant de lui faire recommencer sa 1ere primaire a la rentree scolaire suivante s'insurger : chercher un psy comprehensif et pousser pour obtenir une derrogation  
    Personnellement, nous avons prefere une autre option pour nos enfants.
    La charte de la langue française ("Loi 101") fixe le francais comme langue officielle du Quebec. Toutefois - privilege d'arriver au Quebec avec un permis de travail temporaire - nous n'etions pas soumis a cette contrainte. Nous avons donc fait usage de notre liberte pour inscrire notre fils dans un etablissement public anglophone. Avec plusieurs considerations: 
    nous vivons presentement a moins d'une heure des Etats-Unis dans notre region, les cours d'anglais pour enfants sont excessivement dispendieux et/ou avec des listes d'attentes interminables les ecoles anglophones que nous avons visites nous ont seduits par leur programme educatif et leurs moyens pedagogiques nos enfants ont besoin d'etre continuellement stimules, d'apprendre en permanence. Ayant deja fait une premiere primaire, mon fils avait un relative avance sur ses camarades. Pour eviter l'ennui, et le sentiment d'etre penalise en retournant en maternelle, nous lui avons lance un nouveau defi: acquerir la meme aisance d'expression en anglais.  
    Apres seulement quelques mois : il etait capable de lire/ecrire en anglais. Apres quelques annees : sa maitrise des langues est impressionnante. Un bon investissement pour evoluer dans un Canada bilingue.
     
    Autre detail qui nous a conforte dans notre choix : dans notre ecole, nous croisons beaucoup d'enfants issus de familles anglophones mais aussi de nombreux autres francophones, qui vivent comme nous au Quebec avec un statut temporaire. Rencontrer d'autres familles avec qui nous partageons autant de points communs, c'est pas mal interessant au quotidien.
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    Jefke a reçu une réaction de Stewilloann pour un billet, Et si on decrochait un emploi aux Journees Quebec ?   
    On fait souvent reference a "L'art de la guerre" dans les seminaires de strategie, leadership et autre cursus de gestion.
    Pourquoi ne pas aussi en tirer des pistes pour affronter les Journees Quebec ?
     

     
     
     
    #1: « On n’entreprend pas une action qui ne repond pas aux interets du pays. » 
    Pour rappel, les Journees Quebec c'est :
        - plus de 12.000 candidats CV soumis pour les dernieres editions
        - environ 300 postes offerts
        - quelques 500 convocations a des entrevues
        - plus de 1.600 entretiens sur place
        - et au final : une petite centaine d'embauches a Paris
    Le principal objectif est de permettre a des entreprises de rencontrer des travailleurs specialises dans des domaines en penurie de main-d'oeuvre au Quebec: technologies de l'information, aeronautique, finance, metallurgie, soins de sante... En plus des Journees Quebec a Paris, de nombreuses autres campagnes de recrutement sont organisees, parfois avec les memes entreprises, pour les memes postes: Toronto, Washington DC, New-York, Lyon, Bruxelles, Barcelone, Tunisie, Sao Paulo... 
     

    #2: « Qui ignore les objectifs strategiques des autres princes ne peut conclure d’alliance. » 
    Quelques questions triviales posees en entrevue : "que savez vous de notre entreprise?", "pourquoi pensez-vous etre la personne que nous cherchons?", etc.
    En faisant ses devoirs, on trouve des precisions sur les postes ouverts, plus de contexte, les autres membres de l'equipe, les coordonnees d'une personne de contact, le profil d'autres candidats, des informations sur la culture d'entreprise, les futurs projets, les risques, etc. 
     

    #3: « Ne differez pas de livrer le combat, n’attendez pas que vos armes contractent la rouille, ni que le tranchant de vos epees s’emousse. La victoire est le principal objectif de la guerre. » 
    Deux observations:
        - Il n'est pas imperatif d'avoir une Residence Permanente, un CSQ ou 20 ans de carriere pour decrocher un emploi au Journees Quebec.
        - Ne pas hesiter a etudier le profil de toutes les entreprises. Beaucoup de postes a pourvoir ne sont pas affiches sur le site des Journees Quebec.
     
            
    #4: « Celui qui n’a pas d’objectifs ne risque pas de les atteindre. » 
    Les entreprises ne recrutent pas uniquement en faisant defiler 1.600 candidats en 2 jours/an.
    Les Journees Quebec peuvent aussi servir a :
        - faire connaissance (reseautage, reserve de recrutement, etc.) 
        - se renseigner sur le Quebec
        - conclure, avec la signature d'un contrat, des discussions commencees bien avant
    Avoir une vision claire de ses objectifs aide a choisir quels kiosques visiter, dans quel ordre et pour y dire quoi.
     
     
    #5: « Considerez qu’avec de nombreux calculs on peut remporter la victoire, redoutez leur insuffisance. Combien celui qui n’en fait point a peu de chances de gagner ! » 
    Une fois admis aux Journees Quebec, il y a un libre acces a tous les recruteurs!
    Pour assurer son billet d'entree, voici peut-etre une question a se poser : ais-je plus de chances d'obtenir une invitation en me melangeant aux 10.000 autres candidats developpeurs JAVA, ou en visant une niche avec beaucoup moins de concurrence ?
     

    #6: «Se connaitre et connaitre l'autre, cent batailles sans danger. Se connaitre sans connaitre l'autre, une victoire suivie d'une defaite. Ne connaitre ni soi ni l'autre, a chaque bataille une defaite certaine. » 
    Devant certains kiosques, on trouve:
        - d'un cote : une foule impresionnante 
        - de l'autre cote : une ou plusieurs personnes extenuees a force de decrypter des centaines de CV un par un pour deviner leur pertinence.

    Il arrive qu'un recruteur passe de personne a personne a la recherche d'une competence bien precise. Ensuite, c'est: invitation a sortir du rang, CV a refaire a la minute en detaillant cette expertise, entrevue et bingo! C'est la demonstration qu'un CV d'une page, bien redigee, peut largement suffire.
     
     
    #7: « Les guerriers victorieux gagnent d’abord et vont ensuite en guerre, tandis que les guerriers defaits vont a la guerre puis cherchent a gagner. » 
    Il est relativement facile de discuter de son CV avec de vrais recruteurs quebecois: pertinence du contenu, points a ameliorer, pretentions salariales, autres entreprises ou postuler, etc. Les opportunites ne manquent pas: vacances, voyage exploratoire, reseaux sociaux, skype out, sonetel.com, monster.ca, indeed.ca, linkedin...
     

    #8: « Les espions des ennemis vous serviront efficacement, si vous mesurez tellement vos demarches, vos paroles et toutes vos actions, qu'ils ne puissent jamais donner que de faux avis. » 
    Avant et apres les Journees Quebec, on peut s'attendre a un pic de frequentations sur ses pages internet (google results, facebook, linkedin, etc.) C'est sans doute l'occasion de mettre en avant ses realisations, son portfolio, ses recommandations, ses publications, des articles de presse... Plus loin dans le processus, les recruteurs n'hesiteront pas a se renseigner aupres de vos anciens employeurs.
     
       
    #9: « Les habiles guerriers ne trouvent pas plus de difficultes dans les combats; ils font en sorte de remporter la bataille apres avoir cree les conditions appropriees. » 
    On repete souvent que pour qu'une candidature soit gagnante il ne faut pas hesiter a personnaliser sa lettre de motivation, trouver le nom de la personne a qui adresser son CV, adapter le contenu a la fonction, telephoner pour faire un suivi, etc. Avec une experience utilisateur relativement decevante, le site web des Journees Quebec n'est heureusement pas l'unique moyen pour contacter un recruteur.
     

    #10: « Jamais guerre prolongee ne profita a aucun pays. »    
    Les entrevues s'enchainent a un rythme industriel. Le defi des Journees Quebec : etre percutant en moins de 15 minutes, Capable de demontrer sa parfaite adequation avec la fonction convoitee, etre pret a basculer en anglais et avoir un vocabulaire comprehensible pour des Quebecois. 
     

    #11: « Soyez meme sur vos gardes, apres que vous aurez eu toutes les apparences d'une victoire complete. » 
    Deux anectodes : 
    - A ma premiere participation, j'avais fait une forte impression le samedi a un kiosque. Sauf que le dimanche, il y a eu visiblement de meilleurs candidats.
    - Avec une autre entreprise, apres avoir etre selectionne pour un second tour, une personne des RH m'annoncait avoir finalement procede a un recrutement interne.
     

    #12: « Les opportunites se multiplient lorsqu’elles sont saisies. » 
    Plutot que d'avoir une pile de CV a distribuer, ca fait sans doute plus de sens de discuter d'abord avec un recruteur, recolter un maximum d'informations, adapter sa lettre de motivation et le contenu de son CV ensuite, et enfin: envoyer le tout a la bonne personne.
     


    #13: « C’est pourquoi une armee doit etre preste comme le vent, majestueuse comme la foret, devorante comme la flamme, inebranlable comme la montagne; insaisissable comme une ombre, elle frappe avec la soudainete de la foudre. » 
    Pour se deplacer facilement d'un kiosque a l'autre, et etre pret a une longue attente, il n'est sans doute pas utile de s'encombrer d'un manteau, une sacoche d'ordinateur, une pile de CV dans une main, le plan des kiosques dans l'autre main, etc. La cravate est facultative. Seuls un sourire et la decontraction devraient etre de rigueur.
     
     
    #14: « Tout le succes d'une operation reside dans sa preparation. »
    Voici en substance, les propos qu'un recruteur m'a un jour tenus au debut d'une entrevue: "Bonjour. Merci d'etre venu. Nous avons lu avec beaucoup d'interet votre CV, on vous recontactera bientot pour fixer une entrevue skype. Mais la tout de suite, on aimerait surtout entendre votre conjointe: ce qu'elle pense de votre presence ici, le degres de votre preparation en tant que couple/famille, ses inquietudes, ses projets personnels...."
     
        
    #15: « Generalement, celui qui occupe le terrain le premier et attend l’ennemi est en position de force; celui qui arrive sur les lieux plus tard et se precipite au combat est deja affaibli. »
    Arriver juste a temps pour une entrevue a 15h, ne laisse pas de temps pour faire le tour de tous les kiosques.    
     

    #16: « Quel que soit le lieu de votre campement, bon ou mauvais, il faut que vous en tiriez parti. »
    Emporter sa brosse a dent, et prevoir un hotel a proximite peut avoir de nombreux avantages: continuer des discussions autour d'un verre, eviter de reprendre la route epuise en soiree, repasser aux Journees Quebec le lendemain...
     

    #17: « Ne negligez pas de courir apres un petit avantage lorsque vous pourrez vous le procurer surement et sans aucune perte de votre part. »
    Les Journees Quebec offrent de nombreux bonus: 
        - ateliers/presentations: CV quebecois, nouvelles procedures d'immigration...
        - services: relocalisation, banques, assurances, informations sur la RAMQ, ecoles...
        - renseignements sur differentes villes: Quebec, Montreal, Drummondville, Sherbrooke
        - un kiosque du MIDI ou poser toutes ses questions
        - des stylos et autres goodies a collectionner 
    Meme avec un billet d'avion et un contrat en poche, cela reste interessant d'assister aux Journees Quebec.
     

    #18 « Lorsque le monde est en paix, un homme de bien garde son epee à son cote. » 
    De retour des Journees Quebec, il faut deja preparer la suite :
        - dresser un plan de match pour etre plus efficace a la prochaine occasion
        - preparer les entrevues skype, les tests techniques, etc. 
        - etre pret a partir au Quebec dans les 2 semaines apres la signature d'un contrat

     
    #19: « Si le vainqueur d’une bataille ne s’attache pas à consolider les resultats de sa victoire dans les villes et territoires qu’il a conquis, cela est de mauvaise augure. »   
    D'annee en annee, on retrouve souvent les memes kiosques, les memes entreprises et les memes personnes. Developper d'excellentes relations avec les personnes presentes peut s'averer tres utile.
        
        
    #20: « Ne repetez pas les memes tactiques victorieuses, mais adaptez-vous aux circonstances chaque fois particulieres. » 
    A chacun de vivre sa propre experience !
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    Jefke a reçu une réaction de Nyl2013 pour un billet, Astuce #14 - apprendre de l’hiver, en attendant le temps des sucres   
    Dans sa biographie, Boucar Diouf, raconte ceci au sujet de son arrivée au Québec pour y poursuivre ses études universitaires : “avant mon départ, j’ai eu une semaine de cours intensifs sur le choc culturel et l’adaptation à la culture québécoise. Par contre, on avait omis de me parler du choc thermique. C’est ce que j’ai compris lorsque j’ai découvert l’hiver du Québec en robe africaine”.
     
    On a beau s’y préparer, l’hiver canadien garde souvent des surprises. La dernière semaine de février nous avions des journées à +18°C. Une semaine plus tard, il a fallu ressortir les pelles et les grosses couvertures; la température ressentie était descendue à -30°C. L’hiver sera encore notre réalité pour plusieurs semaines. Mais cela n’empêche pas de déjà dresser un bilan sur les leçons à retenir.
     
    Ce que j’aime toujours :
    les enfants sont en pleine forme. Certes les températures sont relativement extrêmes mais le froid est sec et plus supportable qu'en Europe. Les aérosols et autres rendez-vous incessant chez le pédiatre sont un lointain souvenir.
    les factures Hydro raisonnables malgré nos baies vitrées et les températures hivernales. Autant notre premier appartement était une passoire thermique, autant pour notre maison, je dois reconnaître, les canadiens maîtrisent le froid.
    la surabondance d'activités gratuites ou à prix modérés : festivals des neiges chaque fin de semaine de janvier/février, pistes de ski à moins de 20 minutes de chez nous, patinoires sur lac, glissades sur tube, etc.
    les grande tablées. La famille est toujours la bienvenue, mais nous pouvons aussi compter sur nos amis québécois pour venir partager un lapin à la bière, des pralines maison ou encore notre tiramisu au spéculoos.
    un noël blanc avec toutes les maisons décorées de guirlandes lumineuses. Certains budgets se chiffrent joyeusement en milliers de dollars. Mais qu'importe : c'est beau.
    profiter des paysage magnifiques autour d'un feu, avec des marshmallow grillés et un bon verre de vin chaud.
     
    Ce que j’ai découvert :
    le Yukigassen : une activité qui combine le hockey, le ballon-chasseur et le jeu du drapeau. Le but du jeu est d’éliminer ses adversaires pour voler leur drapeau. C’est un sport complet avec de la technique, un bonne dose de stratégie, et une rapidité d'exécution. A essayer. Ou à regarder.
    le pelletage semble être une cause majeure de crise cardiaque. Du coup, cette année, j’ai revu ma technique.
    les soirées Fondue locales : une occasion pour savourer des fromages et des vins québécois agréablement goûtus.
    mes clés. Un matin de décembre, je m’étais rendu compte que j’avais perdu mes clés en jouant avec mes enfants. Mais avec près d'1m20 de neige tout le long de mon terrain, il aura fallu patiemment attendre le redoux pour retrouver mon trousseau de clés dans le jardin.
     
    Ce que je vais devoir améliorer :
    la constance dans l’effort. Un vendredi soir, j’étais trop fatigué pour déneiger et saler l’allée. Après tout, on peut bien s’accorder une pause, non ? Grave erreur. Le lendemain, impossible de bouger ma voiture. Trop de neige, trop de glace. Ce genre de procrastination se paie au prix fort.
    les décorations solaires pour Noël. L’idée était de réduire les risques de court-circuit ainsi que les factures d’électricité. La mauvaise surprise : à cause d’un ciel couvert les lumières s'éteignaient trop vite, ou parfois même ne s'allument pas.
    des semelles antidérapantes à crampons. Je pensais ne pas en avoir besoin jusqu'à ce que je me ramasse plusieurs gamelles dans ma propre cours. Manque de chance, à ce moment-là, le stock de crampons à 5$ était déjà écoulé dans tous les Canac de la région. Trop tard.
     
     
     
    Une anecdote pour nouveaux arrivants
    Le petit gars s’appelle Martin. On a largement eu le temps de faire connaissance lui et moi. Avec sa famille, il vient de France. Ils sont arrivés il y a moins d’un hiver. Son père travaille à l’occasion à Montréal. Et ce matin-là, ce dernier a fait ce qu’il a certainement fait à d’autres reprises : il est arrivé un peu plus tôt devant l’école, a fait un bref arrêt pour débarquer son fils de 10 ans et a rapidement repris la route en anticipant les impacts des conditions climatiques sur les 150km d’autoroute. Heureusement que le matin mon chemin passe devant cette école.
     
    Il faudrait rappeler aux nouveaux arrivants de toujours surveiller les bulletins météo en hiver. Dès 7h du matin. Que ce soit à la télé, à la radio ou sur les réseaux sociaux. Déjà 2 fois cette année, les commissions scolaires de la région ont fermé les écoles à cause des conditions climatiques. Et chaque année, j’ai l’impression, il y a toujours un ou deux enfants étrangers qui se font malheureusement surprendre à un arrêt de bus ou devant un établissement fermé. Dans les meilleurs des cas.
     
    Sans doute une autre leçon à retenir pour un hiver prochain.
    En attendant, allons profiter du temps des sucres.
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    Jefke a reçu une réaction de Tabanet pour un billet, Astuce #14 - apprendre de l’hiver, en attendant le temps des sucres   
    Dans sa biographie, Boucar Diouf, raconte ceci au sujet de son arrivée au Québec pour y poursuivre ses études universitaires : “avant mon départ, j’ai eu une semaine de cours intensifs sur le choc culturel et l’adaptation à la culture québécoise. Par contre, on avait omis de me parler du choc thermique. C’est ce que j’ai compris lorsque j’ai découvert l’hiver du Québec en robe africaine”.
     
    On a beau s’y préparer, l’hiver canadien garde souvent des surprises. La dernière semaine de février nous avions des journées à +18°C. Une semaine plus tard, il a fallu ressortir les pelles et les grosses couvertures; la température ressentie était descendue à -30°C. L’hiver sera encore notre réalité pour plusieurs semaines. Mais cela n’empêche pas de déjà dresser un bilan sur les leçons à retenir.
     
    Ce que j’aime toujours :
    les enfants sont en pleine forme. Certes les températures sont relativement extrêmes mais le froid est sec et plus supportable qu'en Europe. Les aérosols et autres rendez-vous incessant chez le pédiatre sont un lointain souvenir.
    les factures Hydro raisonnables malgré nos baies vitrées et les températures hivernales. Autant notre premier appartement était une passoire thermique, autant pour notre maison, je dois reconnaître, les canadiens maîtrisent le froid.
    la surabondance d'activités gratuites ou à prix modérés : festivals des neiges chaque fin de semaine de janvier/février, pistes de ski à moins de 20 minutes de chez nous, patinoires sur lac, glissades sur tube, etc.
    les grande tablées. La famille est toujours la bienvenue, mais nous pouvons aussi compter sur nos amis québécois pour venir partager un lapin à la bière, des pralines maison ou encore notre tiramisu au spéculoos.
    un noël blanc avec toutes les maisons décorées de guirlandes lumineuses. Certains budgets se chiffrent joyeusement en milliers de dollars. Mais qu'importe : c'est beau.
    profiter des paysage magnifiques autour d'un feu, avec des marshmallow grillés et un bon verre de vin chaud.
     
    Ce que j’ai découvert :
    le Yukigassen : une activité qui combine le hockey, le ballon-chasseur et le jeu du drapeau. Le but du jeu est d’éliminer ses adversaires pour voler leur drapeau. C’est un sport complet avec de la technique, un bonne dose de stratégie, et une rapidité d'exécution. A essayer. Ou à regarder.
    le pelletage semble être une cause majeure de crise cardiaque. Du coup, cette année, j’ai revu ma technique.
    les soirées Fondue locales : une occasion pour savourer des fromages et des vins québécois agréablement goûtus.
    mes clés. Un matin de décembre, je m’étais rendu compte que j’avais perdu mes clés en jouant avec mes enfants. Mais avec près d'1m20 de neige tout le long de mon terrain, il aura fallu patiemment attendre le redoux pour retrouver mon trousseau de clés dans le jardin.
     
    Ce que je vais devoir améliorer :
    la constance dans l’effort. Un vendredi soir, j’étais trop fatigué pour déneiger et saler l’allée. Après tout, on peut bien s’accorder une pause, non ? Grave erreur. Le lendemain, impossible de bouger ma voiture. Trop de neige, trop de glace. Ce genre de procrastination se paie au prix fort.
    les décorations solaires pour Noël. L’idée était de réduire les risques de court-circuit ainsi que les factures d’électricité. La mauvaise surprise : à cause d’un ciel couvert les lumières s'éteignaient trop vite, ou parfois même ne s'allument pas.
    des semelles antidérapantes à crampons. Je pensais ne pas en avoir besoin jusqu'à ce que je me ramasse plusieurs gamelles dans ma propre cours. Manque de chance, à ce moment-là, le stock de crampons à 5$ était déjà écoulé dans tous les Canac de la région. Trop tard.
     
     
     
    Une anecdote pour nouveaux arrivants
    Le petit gars s’appelle Martin. On a largement eu le temps de faire connaissance lui et moi. Avec sa famille, il vient de France. Ils sont arrivés il y a moins d’un hiver. Son père travaille à l’occasion à Montréal. Et ce matin-là, ce dernier a fait ce qu’il a certainement fait à d’autres reprises : il est arrivé un peu plus tôt devant l’école, a fait un bref arrêt pour débarquer son fils de 10 ans et a rapidement repris la route en anticipant les impacts des conditions climatiques sur les 150km d’autoroute. Heureusement que le matin mon chemin passe devant cette école.
     
    Il faudrait rappeler aux nouveaux arrivants de toujours surveiller les bulletins météo en hiver. Dès 7h du matin. Que ce soit à la télé, à la radio ou sur les réseaux sociaux. Déjà 2 fois cette année, les commissions scolaires de la région ont fermé les écoles à cause des conditions climatiques. Et chaque année, j’ai l’impression, il y a toujours un ou deux enfants étrangers qui se font malheureusement surprendre à un arrêt de bus ou devant un établissement fermé. Dans les meilleurs des cas.
     
    Sans doute une autre leçon à retenir pour un hiver prochain.
    En attendant, allons profiter du temps des sucres.
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    Jefke a reçu une réaction de philly2003 pour un billet, Plan de match pour un nouvel élan   
    Petite confidence : avant 35 ans je n'avais jamais envisagé de vivre au Canada.   Pourtant, en couple, avec 2 enfants, ma routine quotidienne c'était : quitter la maison trop tôt - avant le réveil des enfants - pour éviter les embouteillages vers Bruxelles; faire de longues journées de travail. Et presque devoir me justifier pour partir avant 18h; rentrer à la maison trop tard. Souvent après le souper des enfants. Parfois même après leur heure de coucher.   Je me disais que les choses allaient changer. Mais elles ne changeaient pas. Alors au final, je garde l'impression d'avoir manqué l'essentiel avec mes enfants. Ce n’était pas le plan.     Voyage initiatique En 2012, ma conjointe et moi avons décidé une pause professionnelle. Prendre une respiration de six mois pour faire le tour des Annapurnas ou vivre un "Rendez-vous en terre inconnue". Du team building familial. Quelque part loin de notre zone de confort. Tiens, au Canada par exemple.   Nous avons parcouru différentes provinces : le Nouveau Brunswick, l'Ontario, la Colombie Britannique et le Québec. Ça n'a pas toujours été simple. Mais nos enfants de 3 et 5 ans ont beaucoup aimé partager cette aventure familiale. Au fil des mois, nous nous sommes interrogés : "bon, qu'est-ce que ça prendrait pour vivre ici? Est-ce que c'est réaliste?" Tranquillement nous avons commencé à faire des todo list, étudier les opportunités d'emploi, réseauter, imaginer différents scénarios, identifier les risques, calculer des budgets, dresser des plans d'action...     Projet de vie 2.0 Avec une préparation adéquate et un bon plan de match, il suffit juste de dérouler les étapes pour atteindre ses objectifs. Démonstration...   De retour en Belgique, il ne nous aura ainsi fallu que très peu de temps pour négocier un contrat d'embauche aux Journées Québec, assurer la reconversion professionnelle de ma compagne, mettre de l'ordre dans nos affaires puis remonter dans un avion.    Toujours suivant le plan, nous sommes arrivés à Sherbrooke avec deux emplois dans nos valises. Nos enfants se sont parfaitement intégrés dans leur école bilingue anglais/québécois. Six mois après notre arrivée, nous construisions notre maison. Notre cabane au Canada, blottie au fond des bois, avec des écureuils et tout le tralala de la chanson.    Que dire de plus? Le matin, c'est devenu un plaisir de prendre le petit-déjeuner. En famille. Et les enfants sont priés d'oublier le bus : c'est moi qui les dépose à l’école. J'ai découvert que j'aime ça. Dix minutes après, je suis déjà à mon bureau. Aucun embouteillage. Ça aussi, j'aime. Ma fille fait un spectacle à l’école? Mon boss trouve normal que je prenne une heure pour aller l'encourager. La famille avant tout. Je capote. Les fins de semaine, ce ne sont pas les lacs qui manquent dans la région pour aller nager ou pêcher. Fréquemment nous partons cueillir des fruits de saison, camper, skier, patiner, faire des partys avec nos voisins ou amis, etc. Nous voulions augmenter notre qualité de vie. Objectif atteint !   Évidemment, tout n'est pas rose. Immigrer n'est pas sans risques. Surtout en couple. Avec des enfants. Avec un statut temporaire. En région. Etc. Plutôt que de devoir réfléchir aux problèmes une fois au pied du mur, c'est beaucoup plus rassurant d'anticiper des solutions suffisamment en amont. En tout cas, pour ce soir, cela me donne l'occasion de profiter des couleurs automnales, confortablement installé sur mon patio, face au lac, un verre de vin en main et citant Hannibal - grand philosophe du XXe siècle : "J'adore quand un plan se déroule sans accroc".     Bonne planification dans vos projets !
  19. J'aime
    Jefke a reçu une réaction de ebeaK pour un billet, Astuce #09 - les grands-parents   
    Vivre a l'etranger avec des enfants nous a amene a redefinir nos relations familiales. Fini les grands repas de famille le dimanche. Fini de deposer les enfants chez leurs grands-parents pour la fin de semaine. Fini les tartes de bonne maman. Fini les histoires de grand-pere les soirs d'hiver. Avec la distance, il a fallu reinventer le role des grands-parents.
     
    Base arriere ?
    Aussitot que nous avions projette de partir vivre au Canada, nous avons commence a trier et vendre. Nous avions aussi decide qu'apres notre voyage exploratoire, nous retournerions vivre quelques mois chez nos parents. L'opportunite de :
    faire des economies; etre prets a repartir au Canada rapidement et le plus leger possible; partager un maximum de temps ensemble; nous menager un endroit ou rebondir en cas de retour. Les enfants ont beaucoup apprecie. Leurs grands-parents aussi.
     
    Relation a distance ?
    Dans notre panoplie d'immigrants nous avions : des telephones intelligents, des tablettes connectees en permanence, des webcams, etc. Les premiers mois nous passions beaucoup de temps sur skype. Mais avec le temps, les communications longue distances se sont faites plus irregulieres et souvent plus courtes.
     
    Coup de main ponctuel ?
    Comment font les nouveaux arrivants avec plusieurs jeunes enfants ? Une garderie pour ma cadette: 45$/jour. L'ecole publique pour mon plus vieux, mais avec des cours qui s'achevent a 14h30 : 7.3$/jour pour rester au service de garde. Et chaque mois il faut prendre une gardienne pour les journees pedagogiques et les absences pour maladie. Sans oublier de trouver des camps de jour pour les conges scolaires... Avec un droit a seulement 15 jours de conge payes et aucune aide financiere en tant que travailleurs temporaires, l'eloignement devient vite tres pesant.
     
    Heureusement, des nos premiers mois au Canada, nous avons pu compter sur la visite de nos proches. A tour de role, nos parents venaient passer quelques semaines/mois avec nous. Une presence tres appreciable dans notre aventure au bout du monde. Par exemple : avec leur soutien et quelques meubles trouves sur kijiji, nous avions cree un coin ecole dans notre salon. Les grands parents ont parfaitement joue leur role de professeurs invites dans notre ecole a la maison en organisant des activites scolaires en matinee et des sorties culturelles/sportives en apres-midi. Les enfants ont ainsi pu trouver leurs marques tout en douceur dans notre nouvel environnement. Pendant ce temps nous pouvions nous concentrer pleinement sur d'autres facteurs d'integration : benevolat, reseautage, travail... Bonus : nous avons epargne plus de 1000$/mois !
     
    Supervisa et residence permanente ?
    Il est possible de parrainer ses parents. En attendant, deja en beneficiant d'un super visa, les parents de ma conjointe peuvent aller et venir a leur guise; rester quelques jours avec nous ou plus d'un an. Et c'est toujours un plaisir de les accueillir au Canada. Leur montrer l'avancee de nos projets et partager du bon temps ensemble.
     

    Un bilan personnel
    Quand nous avions annonce a notre entourage notre volonte de partir vivre au Canada, certaines reactions avaient etes tres reservees. Pourtant, aujourd'hui, le resultat est positif : 
    notre aventure au Canada nous a permis d'ameliorer notre relation avec nos enfants. Et - curieusement - avec nos parents aussi; nos enfants partagent beaucoup de temps avec leurs grands-parents. Sans doute meme davantage que certains de leurs amis canadiens; recemment le gouvernement federal a double le nombre de super visas pour parents/grands-parents. Pourquoi ne pas en profiter ?   
     
  20. J'aime
    Jefke a reçu une réaction de ebeaK pour un billet, Astuce #07 - compter ses sous   
    Sur base de mes experiences personnelles, voici une serie d'astuces utiles pour son immigration. Ou pas.  
     
    Astuce #07 :  compter ses sous
     
    Quel budget minimum prevoir pour s'installer au Canada ? Cette question doit certainement avoir autant de reponses que d'immigrants. Clairement, pour immigrer au Canada en famille, surtout avec un visa de travail, il vaut mieux avoir des economies. Et etre pret a quelques surprises. Exemples :
     
    1- Assurances
    Il existe un site internet pour comparer les assurances auto. Seulement - mauvaise nouvelle - tres peu sont pretes a assurer un nouvel arrivant sans historique ni permis de conduire local. Et certainement pas a un prix decent. La premiere annee, mon assurance m'avait coute pres de 200$ de plus qu'aujourd'hui. D'autres services offrent une double tarification. Parfois a l'avantage des nouveaux arrivants (exemple : les banques), souvent en leur defaveur.
     

    2- Maternelle, pre-scolaire, garderie
    Les frais de garde font l'objet d'un remboursement fiscal. Mais il faut attendre d'avoir une residence permanente pour pouvoir beneficier de remboursements mensuels anticipes. Un travailleur temporaire doit donc payer le tarif plein, et attendre sa declaration fiscale pour esperer un remboursement. 
     
    Avec ma fille, nous avions commence par une garde en milieu famillial (7$/jour) trouvee sur http://www.magarderie.com. Tres vite nous avons ete decu de decouvrir qu'elle passait ses apres-midi devant une television. Sans hesiter, nous avons casse notre tirelire pour la placer dans une milieu Montessori (40$/jour) ou elle a particulierement aime les sorties educatives, les cours de piano, de violon, d'anglais et d'espagnol. Des choix educatifs qui ont un cout.
     
    Au debut je me disais que devoir patienter le printemps pour recuperer le remboursement des frais de garde, c'est une facon d'epargner. Mais en attendant, 800$, ca met une certaine pression pour gerer un budget mensuel. Je n'ose pas imaginer quels sacrifices doivent consentir les familles avec 2 ou 3 enfants en dessous de 6 ans. Immigrer avec un visa de travail peut etre tres contraignant.
     
     
    3- Contraventions
    Au Quebec, j’ai rencontre nettement moins de radars automatiques qu'en Europe. Par contre, les patrouilles de police sont beaucoup plus nombreuses et tres discretes. Sans oublier les panneaux de stationnement qui sont souvent incomprehensibles et des particularites du code de la route qui m'echappent encore. Je m'estime chanceux de n'avoir eu encore qu'une seule contravention. Je touche du bois. Cela peut avoir un impact financier non negligeable.

     
     
    4- Procedures administratives
    En arrivant au Quebec, j'avais 4 enveloppes gardees au fond d'une valise pour regler les demarches administratives :
     frais periodiques pour chaque renouvellement des PTT/PTO + trajet pour faire le tour du poteau (250$+/passage)  frais uniques pour le PEQ (1.200$+)  frais uniques pour la Residence Permanente (2.300$+)  
    Avoir un permis de travail temporaire de 4 ans, aurait ete le plus simple et le plus economique. Des permis de 1 an (ou moins), je m'en serais bien volontiers passe.
     

    5- Billets retour
    La quatrieme enveloppe etait prevue en cas de probleme. Avec un permis de travail temporaire, il vaut mieux se menager une porte de sortie. Sait-on jamais...
     
  21. J'aime
    Jefke a reçu une réaction de ebeaK pour un billet, Notre brigadiere scolaire   
    Chaque matin en conduisant ma fille, je trouvais fantastique tous ces benevoles qui donnent de leur temps a chaque intersection pour permettre a nos enfants de traverser les routes en toute securite. Ils sont toujours la. Qu'il pleuve, qu'il neige, ou qu'il y ait milles choses plus interessantes a faire ailleurs. Ca semblait tellement normal de les voir dans le paysage. Et puis, j'ai eu un petit pincement quand j'ai decouvert que ce n'est peut etre pas qu'un choix...
     
    Brigadier scolaire, c'est un metier (exemple: Offre d'emploi : brigadier scolaire sur appel). Difficile. Chichement paye. Avec des horaires impossibles. Pas evident de vivre decemment de cela, ou meme de completer sa journee avec un autre emploi. J'ai souvent vu des personnes d'un certain age assurer cette fonction. Mais pas exclusivement. Joannie, n'a pas la cinquantaire. Je devine que sa vie n'est tous les jours rose.
     
    La semaine derniere, en se rendant au parc a cote de leur garderie, les enfants n'ont pas fait qu'echanger quelques phrases avec elle. Ils lui ont apporte du chocolat, une cafe chaud, et ont aussi prepare une chanson pour lui rechauffer le coeur. Lorsque ma fille ma racontee sa journee, elle etait tres fiere de cette initiative. Moi aussi. Cette nouvelle annee commence bien.
     
    En passant, voici une video sur le meme theme...
  22. J'aime
    Jefke a reçu une réaction de JourDuSeigneur pour un billet, Derrière chaque immigrant, une histoire exceptionnelle   
    La réussite est individuelle
    Je ne suis probablement pas le seul qui – quelque part au milieu de sa réflexion - a envisagé le Canada en ces termes : « des gens sans talents exceptionnels, avec moins de qualifications et moins d’expériences ont pourtant bien réussi au Canada. Alors, si ça va pour eux, c’est certain que ça devrait aller pour moi ». 

    Qui n’a pas passé du temps à glaner des statistiques ou à vérifier les durées moyennes des procédures ? Quel candidat à l’immigration n’est pas aussi impatient qu’un enfant la veille de Noël d’être au Canada quand il entend que des nouveaux arrivants trouvent un premier emploi seulement quelques jours après leur arrivée ? On se compare. On se rassure. Mais au final, est-ce que ça fait vraiment du sens ?

    Il n’y a pas deux immigrants identiques. Il n’y a pas deux parcours identiques. Les exigences qu’il fallait satisfaire l'année dernière n’auront peut-être plus rien à voir avec celles qui seront effectives dans quelques semaines. Chaque cas est unique. Essayer de comparer ce qui, par nature, est complètement différent conduit à des conclusions aléatoires. Le taux de chômage parmi les immigrants, le nombre élevé de séparations ainsi que toutes ces annonces sur kijiji/craiglist de personnes bradant leurs biens pour financer un retour à la case départ sont là pour l’attester : le succès  des uns n’implique aucunement la réussite des autres.
     

    Des rencontres extraordinaires
    Les moyennes et autres statistiques sont trompeuses. Un immigrant modèle, ça n’existe pas ! Ce qui a pu réussir pour les uns n'est absolument pas une garantie de succès pour les autres. Malgré tout, voici quelques rencontres faites ces derniers mois que je trouve particulièrement inspirants :

    - Pendant les fêtes, nous étions invités dans les environs de Québec. De l'extérieur, la maison ressemblait à toutes les autres. Rien d’exceptionnel. Jusqu’à ce que je découvre au détour d’une photo, que la discrète mère de famille est la fille d’un chef d’état. Aussitôt, je me suis demandé où étaient les murs en marbre, les voitures de luxe et tout le bling bling mentionné dans les magazines people. Mais c'était juste une famille ordinaire au Canada. J’aime cette idée que chaque immigrant, indépendamment de son passé, peut se forger une nouvelle vie. Immigrer, c’est l’occasion de prendre un nouveau départ.

    - A 20 minutes de Vancouver, j’ai fait la rencontre de P., d’origine suisse. Il est devenu multi-millionnaire en vendant son application informatique de gestion de portefeuille à une entreprise nationale. Dans mes connaissances, nombreux sont les Canadiens (surtout anglophones) qui exercent une deuxième activité dans leur sous-sol ou dans leur garage : ébénisterie, peinture, ferronnerie, cours de musique, salon de coiffure, saisie de déclarations d’impôts, etc.  C’est une excellente idée, je trouve, d’investir ainsi l’espace dont on dispose chez soi. Plutôt que d’y entasser des bidules et de la poussière, c’est plutôt malin d’en faire un terrain de jeu, y devenir son propre patron et qui sait, poser les fondations d’une entreprise qui ira conquérir le monde.
     
    - J’ai rencontré K. à Victoria. Ses enfants ont tous grandi au Canada. Parfois il pense leur faire découvrir leurs origines néerlandaises. Peut-être feront-ils ce voyage initiatique un jour. En attendant, ses fils exploitent une plantation de canneberge pendant leur temps libre et sa cadette s’occupe de la vente sur facebook. Cela leur offre un joli revenu d’appoint pour financer leurs extras : croisières dans les Caraïbes, semaine de sports d’hiver, etc. Depuis que nous sommes au Canada, nous essayons nous aussi de développer la fibre entrepreneuriale auprès de nos enfants.

    - R. est arrivé à Sherbrooke dans les années ’80, pour étudier à l’université. Aujourd’hui, il est à la tête de plusieurs commerces. Ses affaires sont florissantes. On le retrouve dans de nombreuses associations : chambre de commerce, parade de Noël, fêtes de quartier, actions communautaires, etc. Acteur très impliqué dans la vie sociale, c’est aussi un mécène particulièrement généreux. Et comme si cela n'était pas suffisamment altruiste, il trouve encore du temps pour aider les nouveaux arrivants à réaliser leurs projets. Un ancien immigrant qui à son tour aide d’autres immigrants.
     
    - D. est arrivée au Québec il y quelques mois avec son mari recruté depuis le Sri Lanka. Cela ne fait pas longtemps qu’elle suit des cours de francisation, mais il faut l’entendre. C’est juste impressionnant ! Elle est aujourd'hui capable de passer une entrevue téléphonique en français alors qu’il y a moins d’un an elle n’en connaissait pas un mot. Du coup son CV est relégué au niveau d’un accessoire anecdotique. Rien qu’à l’entendre, on ne peut qu’être convaincu que, dans un temps très court, elle est capable d’identifier un problème, évaluer sa priorité et mettre en œuvre tous les efforts nécessaires pour le résoudre. Alors évidemment, devant sa démonstration d’efficacité, les employeurs se sont battus pour lui pour proposer le poste qu’elle voulait. Les efforts paient. C’est un plaisir de côtoyer des immigrants aussi déterminés à déjouer les préjugés. C’est le genre de rencontre qui pousse à toujours en vouloir beaucoup plus. Et ce ne sont pas les défis qui manquent : la résidence permanente, une maison, la citoyenneté, des revenus à 6 chiffres, des vacances à Cuba, un chalet, un appartement en Floride, etc.

    - En 1992, P. a fui la guerre avec seulement quelques livres dans une valise. Il a atterri avec sa famille dans la région de Sherbrooke. Le manque de perspective professionnelles, la complexité du français et le froid les ont poussés hors du Québec. Présentement en Ontario, leur aîné est pilote dans l’armée de l’air canadienne et leur cadette achève ses études de médecine. Ils ont une maison spacieuse, des SUV neuves dans leur allée, un bateau de 27 pieds pour profiter de l’été… Pourtant, leur regard est triste, parfois éteint. Comment être heureux, me racontent-ils, quand tout ce qu’ils ont leur rappelle que leur village a été littéralement rasé et leurs proches tués sous leurs yeux ? L’abondance qu’ils ont ici ne peut pas remplacer le peu ce qu’ils ont perdu dans les horreurs de la guerre.
     
     
    Immigrants, nous avons tous une histoire unique
    Il y a possiblement des leçons à tirer de ces expériences. Mais la plus importante à mon sens est la suivante : derrière chaque immigrant, il y a une histoire exceptionnelle à découvrir. Ces témoignages, plus qu’autre chose, sont de formidables motivants dans mon parcours d’immigrant. J’aime être challengé ainsi par l’expérience des autres. Alors nul doute que cette année sera encore l’occasion de nouvelles aventures et de nouvelles rencontres marquantes.

    Rendez-vous autour d’une bière ?
     
  23. J'aime
    Jefke a reçu une réaction de theodore84 pour un billet, Derrière chaque immigrant, une histoire exceptionnelle   
    La réussite est individuelle
    Je ne suis probablement pas le seul qui – quelque part au milieu de sa réflexion - a envisagé le Canada en ces termes : « des gens sans talents exceptionnels, avec moins de qualifications et moins d’expériences ont pourtant bien réussi au Canada. Alors, si ça va pour eux, c’est certain que ça devrait aller pour moi ». 

    Qui n’a pas passé du temps à glaner des statistiques ou à vérifier les durées moyennes des procédures ? Quel candidat à l’immigration n’est pas aussi impatient qu’un enfant la veille de Noël d’être au Canada quand il entend que des nouveaux arrivants trouvent un premier emploi seulement quelques jours après leur arrivée ? On se compare. On se rassure. Mais au final, est-ce que ça fait vraiment du sens ?

    Il n’y a pas deux immigrants identiques. Il n’y a pas deux parcours identiques. Les exigences qu’il fallait satisfaire l'année dernière n’auront peut-être plus rien à voir avec celles qui seront effectives dans quelques semaines. Chaque cas est unique. Essayer de comparer ce qui, par nature, est complètement différent conduit à des conclusions aléatoires. Le taux de chômage parmi les immigrants, le nombre élevé de séparations ainsi que toutes ces annonces sur kijiji/craiglist de personnes bradant leurs biens pour financer un retour à la case départ sont là pour l’attester : le succès  des uns n’implique aucunement la réussite des autres.
     

    Des rencontres extraordinaires
    Les moyennes et autres statistiques sont trompeuses. Un immigrant modèle, ça n’existe pas ! Ce qui a pu réussir pour les uns n'est absolument pas une garantie de succès pour les autres. Malgré tout, voici quelques rencontres faites ces derniers mois que je trouve particulièrement inspirants :

    - Pendant les fêtes, nous étions invités dans les environs de Québec. De l'extérieur, la maison ressemblait à toutes les autres. Rien d’exceptionnel. Jusqu’à ce que je découvre au détour d’une photo, que la discrète mère de famille est la fille d’un chef d’état. Aussitôt, je me suis demandé où étaient les murs en marbre, les voitures de luxe et tout le bling bling mentionné dans les magazines people. Mais c'était juste une famille ordinaire au Canada. J’aime cette idée que chaque immigrant, indépendamment de son passé, peut se forger une nouvelle vie. Immigrer, c’est l’occasion de prendre un nouveau départ.

    - A 20 minutes de Vancouver, j’ai fait la rencontre de P., d’origine suisse. Il est devenu multi-millionnaire en vendant son application informatique de gestion de portefeuille à une entreprise nationale. Dans mes connaissances, nombreux sont les Canadiens (surtout anglophones) qui exercent une deuxième activité dans leur sous-sol ou dans leur garage : ébénisterie, peinture, ferronnerie, cours de musique, salon de coiffure, saisie de déclarations d’impôts, etc.  C’est une excellente idée, je trouve, d’investir ainsi l’espace dont on dispose chez soi. Plutôt que d’y entasser des bidules et de la poussière, c’est plutôt malin d’en faire un terrain de jeu, y devenir son propre patron et qui sait, poser les fondations d’une entreprise qui ira conquérir le monde.
     
    - J’ai rencontré K. à Victoria. Ses enfants ont tous grandi au Canada. Parfois il pense leur faire découvrir leurs origines néerlandaises. Peut-être feront-ils ce voyage initiatique un jour. En attendant, ses fils exploitent une plantation de canneberge pendant leur temps libre et sa cadette s’occupe de la vente sur facebook. Cela leur offre un joli revenu d’appoint pour financer leurs extras : croisières dans les Caraïbes, semaine de sports d’hiver, etc. Depuis que nous sommes au Canada, nous essayons nous aussi de développer la fibre entrepreneuriale auprès de nos enfants.

    - R. est arrivé à Sherbrooke dans les années ’80, pour étudier à l’université. Aujourd’hui, il est à la tête de plusieurs commerces. Ses affaires sont florissantes. On le retrouve dans de nombreuses associations : chambre de commerce, parade de Noël, fêtes de quartier, actions communautaires, etc. Acteur très impliqué dans la vie sociale, c’est aussi un mécène particulièrement généreux. Et comme si cela n'était pas suffisamment altruiste, il trouve encore du temps pour aider les nouveaux arrivants à réaliser leurs projets. Un ancien immigrant qui à son tour aide d’autres immigrants.
     
    - D. est arrivée au Québec il y quelques mois avec son mari recruté depuis le Sri Lanka. Cela ne fait pas longtemps qu’elle suit des cours de francisation, mais il faut l’entendre. C’est juste impressionnant ! Elle est aujourd'hui capable de passer une entrevue téléphonique en français alors qu’il y a moins d’un an elle n’en connaissait pas un mot. Du coup son CV est relégué au niveau d’un accessoire anecdotique. Rien qu’à l’entendre, on ne peut qu’être convaincu que, dans un temps très court, elle est capable d’identifier un problème, évaluer sa priorité et mettre en œuvre tous les efforts nécessaires pour le résoudre. Alors évidemment, devant sa démonstration d’efficacité, les employeurs se sont battus pour lui pour proposer le poste qu’elle voulait. Les efforts paient. C’est un plaisir de côtoyer des immigrants aussi déterminés à déjouer les préjugés. C’est le genre de rencontre qui pousse à toujours en vouloir beaucoup plus. Et ce ne sont pas les défis qui manquent : la résidence permanente, une maison, la citoyenneté, des revenus à 6 chiffres, des vacances à Cuba, un chalet, un appartement en Floride, etc.

    - En 1992, P. a fui la guerre avec seulement quelques livres dans une valise. Il a atterri avec sa famille dans la région de Sherbrooke. Le manque de perspective professionnelles, la complexité du français et le froid les ont poussés hors du Québec. Présentement en Ontario, leur aîné est pilote dans l’armée de l’air canadienne et leur cadette achève ses études de médecine. Ils ont une maison spacieuse, des SUV neuves dans leur allée, un bateau de 27 pieds pour profiter de l’été… Pourtant, leur regard est triste, parfois éteint. Comment être heureux, me racontent-ils, quand tout ce qu’ils ont leur rappelle que leur village a été littéralement rasé et leurs proches tués sous leurs yeux ? L’abondance qu’ils ont ici ne peut pas remplacer le peu ce qu’ils ont perdu dans les horreurs de la guerre.
     
     
    Immigrants, nous avons tous une histoire unique
    Il y a possiblement des leçons à tirer de ces expériences. Mais la plus importante à mon sens est la suivante : derrière chaque immigrant, il y a une histoire exceptionnelle à découvrir. Ces témoignages, plus qu’autre chose, sont de formidables motivants dans mon parcours d’immigrant. J’aime être challengé ainsi par l’expérience des autres. Alors nul doute que cette année sera encore l’occasion de nouvelles aventures et de nouvelles rencontres marquantes.

    Rendez-vous autour d’une bière ?
     
  24. J'aime
    Jefke a reçu une réaction de EdKud pour un billet, Astuce #12 - élaborer une stratégie gagnante pour son couple   
    Le Canada est une destination riche de promesses pour les immigrants. Mais, dans le même temps, les couples qui souffrent leur immigration sont loin d'être une exception. Avoir la meilleure volonté ne suffit pas. Et quand on a dépassé la trentaine, une femme et des enfants, on n'immigre plus comme à 18 ans. Qui quitterait travail/amis/confort pour atterrir dans un appartement étroit au bout du monde et vivre de jobines ?
     
    Avant d’envisager boucler nos bagages, nous voulions, ma compagne et moi, confirmer que nous aurions vraiment de meilleures perspectives au Canada. Pour y arriver nous avons mis en place une stratégie en 3 temps :
    1- effectuer un voyage exploratoire
    L'occasion de répondre à de multiples questions : quelle sont les régions les plus propices pour nous épanouir ? Qu'est-ce qu'il nous faut améliorer pour décrocher la job de nos rêves ? Quel programme d'immigration nous convient le mieux ? etc.
    2- obtenir un premier emploi
    Après avoir beaucoup investi dans notre voyage exploratoire, ça a été relativement facile de sortir du lot aux Journées Québec. Le plus délicat a été de négocier un délais pour assurer le point suivant...
    3- braquer la banque !
    Pourquoi se contenter d’une seule job quand on est deux ? Dès le début, il était exclus que l’un de nous subisse son immigration. Si nous avons choisi le Canada, c’est pour profiter d’une meilleure qualité de vie. Pas pour qu’elle (ou moi) reparte du bas de l'échelle, accepte un emploi de second choix, devienne conjoint au foyer par défaut ou reprenne des études pour espérer accéder un marché du travail. Pas question de sacrifice. Pas de compromis. Nous avons mis toute notre énergie pour trouver une solution. Et, tant qu'à faire, aller chercher un Golden Ticket pour immigrer au Canada avec tapis rouge et petits fours. Pas moins. Je vous partage notre expérience. Cela pourrait être inspirant.
     
     
    Notre point de départ
    Le défi était le suivant : pendant que je négociais un emploi en Estrie, et avec seulement quelques mois devant nous pour effectuer les démarches d’immigration, comment trouver à coup sûr des perspectives passionnantes pour ma femme, dans la même région ? Sherbrooke, c’est pas si grand. Il n’y a pas des millions d’employeurs possibles. Encore moins qui sont prêts à engager une immigrante qu’ils n’ont jamais vue. Encore moins pour une job qui corresponde tip-top à nos attentes. Encore moins pour commencer dès notre période d’arrivée.
     
    Après réflexion, nous sommes arrivé à cette conclusion : quand on part en randonnée et qu’on n’est pas certain de trouver une bonne place où dîner, on fait mieux d’emporter son casse-croûte.
     
    Et donc, au lieu de désespérer après un improbable employeur au Canada, nous avons plutôt ciblé une entreprise locale qui souhaitait se développer au Québec. Exprimé ainsi, le défi est devenu tout de suite plus facile. Avec une économie au ralenti, trouver une PME ou une grande compagnie qui souhaite explorer de nouveaux marchés, ce n’est pas plus compliqué que de feuilleter un annuaire professionnel. Et avec un taux de chômage élevé dans certaines régions, des services encouragent des formations innovantes : cours de langues, programmes de mobilité international, certifications en tout genre, etc. En cherchant, nous nous sommes vite rendu compte que les solutions sont nombreuses pour atteindre notre objectif.
     
     
    Le stage international : un bon plan
    Nous avons opté pour une initiative de l’AWEX (Agence Wallonne à l'Exportation). Le principe  est simple : 3 mois de formation théorique puis 3 mois sur le terrain pour aider l’entreprise régionale de son choix à développer ses activités internationales. L’employeur bénéficie ainsi d’une personne formée, à coût réduit - financée à 50% par la collectivité - et de tout le support nécessaire pour cette expérience. De son côté, si le stagiaire est bon, il peut espérer un vrai contrat à son retour de mission.
     
    Ma femme a ainsi pris contact avec une entreprise qu'elle admirait particulièrement et a convaincu ses responsables de développer leurs activités au Québec, plutôt qu’en Asie ou au Etats-Unis. Une fois que nous avons fait coïncider les contraintes du stage et celles de mon emploi, l'affaire était ketchup.
     
    Et nous sommes arrivés au Canada avec 2 contrats d’emploi dans nos bagages. Moi, travailleur qualifié, avec un permis de travail fermé. Elle, VRP, avec son permis de travail ouvert. Pendants plusieurs mois, elle a eu l'opportunité de voyager à travers le Québec, démontrer ses compétences, côtoyer des CEO, offrir du vrai chocolat belge, négocier de projets à... beaucoup de chiffres, loger dans des hôtels pas triste... C’est une façon très agréable, je trouve, d'acquérir cette fameuse expérience Québécoise tant indispensable.
     
    En travaillant d'arrache-pied, il ne nous aura fallu que 4 petits mois pour préparer tous les détails de ce rebond professionnel. Un investissement très rentable.
     
    A titre informatif, de nombreux organismes peuvent aider à un stage international : Pôle Emploi, Actiris, Les Jeunes chambres internationales, les associations professionnelles, etc. Au Canada, Les nouveaux arrivants peuvent aussi bénéficier de stage d’insertion :  Programme Interconnexion, Carrer Edge, etc.
     
     
    La stratégie de couple : indispensable
    Clairement, l’épanouissement professionnel est l’une des meilleures clés pour apprécier son immigration. Et maintenir son couple au top.
     
    Au contraire, c'est dommage de voir des personnes chialer d’avoir mis leur carrière entre parenthèses pour suivre leur conjoint. Cela donne parfois l'impression qu'elles ont immigré en catastrophe, sans avoir eu la moindre possibilité de se préparer. Ou qu'elles ont beaucoup procrastiné en se racontant toujours les mêmes excuses : “tout est possible au Canada”, “on trouvera une fois sur place”, “c'est normal de commencer tout en bas de l'échelle”, “quand on veut on peut”, “il suffira de”, “on s'adaptera”, etc. Mouais. Comment être heureux quand son conjoint peut à tout moment regretter d'avoir sacrifié ses ambitions pour venir au Canada ?
     
    Il est important d'aiguiser son profil pour réussir son intégration au Canada.
    Mais quand on immigre à deux, il est encore plus crucial - et plus passionnant - de mettre en place une vraie stratégie de couple et de se donner les moyens d’atteindre ensemble ses objectifs. Soignez votre couple.
     
     
    Et pour l'anecdote...
    Faire un stage peut être un excellent moyen de réseauter. Ma conjointe n’a d’ailleurs eu aucune difficulté ni pour obtenir des recommandations ni pour se voir proposer un emploi. Et présentement elle trouve encore le temps de supporter des entreprises européennes au Québec. Avec beaucoup de plaisir. Et je l'encourage. Parce que ça contribue à son épanouissement. Et parce qu'une deuxième job de consultant international, c’est un bon prétexte pour cumuler des Air Miles et refaire régulièrement le plein de spéculoos.
  25. J'aime
    Jefke a reçu une réaction de Zekikop pour un billet, Astuce #11 - acheter sa voiture : un experience pour booster son projet d'immigration   
    A peine arrive au Canada, il faut penser a un moyen de transport. Et tant qu'a faire, il est possible d'acheter un vehicule des la sortie de l'aeroport. Pourquoi pas. Mais est-ce vraiment judicieux ? 
     
    Mes voisins achetent leurs voitures sur facebook
    Certains de mes voisins achetent/vendent leurs voitures sur les reseaux sociaux. Au printemps dernier, l'un d'eux roulait dans une serie 4 convertible. A l'automne, il l'a revendue. Et pour cet ete il s'est offert une Mustang. C'est assez surprenant de decouvrir tout ce qu'on peut trouver sur des plate-formes comme facebook, craiglist ou kijiji. Mais pour un nouvel arrivant, il y a sans doute une autre approche a envisager...
     
     
    Acheter un voiture et construire sa cote de credit
    L'achat d'une voiture represente habituellement le budget le plus important a l'arrivee au Canada. Il est tentant d'acheter une voiture des la sortie de l'aeroport. Parfois en payant comptant. Mais pourquoi ne pas profiter de cette opportunite pour faire d'une pierre deux coups ? Par exemple : profiter de cet achat pour investir dans la construction de son historique de credit.
     
     
    Ma premiere experience d'achat automobile
    Chaque achat est motive par des attentes differentes. Certaines personnes privilegient le prix, d'autres la rapidite de la transaction, la proximite, une marque, etc. Certaines personnes preferent tout gerer sur internet. Particulierement au Canada ou le service client est generalement exceptionnel, ca peut pourtant valoir la peine de regler de nombreuses affaires au telephone ou en face a face. A titre d'illustration, voici mon experience personnelle :
    Plusieurs semaines avant mon depart pour le Canada, j'ai commence par dresser une premiere liste de vendeurs automobiles susceptibles de m'interesser. Une dizaine de jours avant mon arrivee, j'ai eu de longs echanges avec eux pour discuter des modeles qui correspondraient a mes criteres (budget, kilometrage, options...) et fixer des rendez-vous. Utiliser un numero de telephone local, pouvait donner l'impression que je me trouvais a proximite d'eux. Cela a sans doute contribue a faciliter les discussions. En tout cas, j'imagine que c'est plus engageant pour un commercial de jaser 30 minutes au telephone avec un client local plutot qu'avec un inconnu a l'autre bout du monde. Au cours des discussions, j'ai fait monter les encheres avec une exigence supplementaire : commencer par 2 semaines de location      pour me donner le temps d'obtenir un NAS, d'activer mon compte bancaire, recevoir ma carte de credit canadienne, m'assurer des conditions de financement, etc.     pour tester le vehicule tranquillement avant de me decider a l'acheter ou non. Ce qui revient en fait a negocier une location avec une option d'achat. Parmi les interlocuteurs qui ont repondu positivement a mes exigences, 2 se sont spontanement proposes pour amener directement leur vehicule a l'aeroport. Geste commercial tres appreciable. Enfin, un fois arrive en ville, avant de signer un contrat d'achat, j'ai pris le soin de refaire le tour des vendeurs. Histoire de comparer sur le terrain le deal apprement discute.  
     
    Les avantages obtenus
    Comme pour de nombreux produits, il est judicieux de magasiner son vendeur automobile et developper avec lui une relation de confiance. Miser sur le contact humain est souvent payant. Lorsque le courant passe bien entre les personnes, il peut y avoir des surprises. Pour ce qui me concerne : 
    pour une somme negligeable, j'ai eu a disposition un camion, le temps d'une fin de semaine, pour recuperer mes affaires en Ontario. via mon concessionnaire, j'ai fait d'autres superbes rencontres, trouve des cours de patinage pour mes enfants, des billets pour les Canadians... par la suite, je savais naturellement qui contacter pour toutes les questions de mobilite : une 2ieme voiture, un camion de demenagement, une voiture+chauffeur, etc. et bien sur : cette transaction m'a permis d'etre rapidement en mesure de presenter un excellent dossier de credit.  
    Ce que je veux illustrer dans ce billet: dans un immigration, chaque detail peut faire la difference. L'achat d'une voiture est ainsi une excellente opportunite pour reseauter et booster son projet d'immigration.
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