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MandouPsy

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  1. Merci
    MandouPsy a reçu une réaction de immigrer.com dans Études psychologie montréal   
    Salut !
    Pour être psychologue au Québec, il faut faire un bacc (appelé licence en France) de 3 ans, suivi d'un doctorat (environ 4 ans). Donc ça fait 7 ans.
    Cependant, il y a une grosse sélection entre le bacc et l'entrée au Doctorat : il faut donc avoir un dossier très bon (au niveau note, expérience bénévolat et expérience de recherche), ce qui fait que beaucoup de personnes se rajoutent une année au bacc et le font en 4 ans.
    Aussi, le Doctorat dure souvent plus de 4 ans car il y a un essai (une "petite" thèse à écrire) à rédiger, que tu n'as pas forcement le temps d'écrire durant le Doc car beaucoup de cours. Autrement dit, bien que ça soit 7 ans en théorie, je te dirai plus 9 ans.
     
    Bon courage pour la suite !
  2. J'aime
    MandouPsy a reçu une réaction de billywescott dans Doctorat Clinique (D Psy) - Psychologie - Québec   
    Bonjour à tous !

    Titulaire d'un diplôme de psychologue clinicienne en France depuis septembre 2014, je cherche à intégrer un Doctorat clinique (D psy ou psy D?) dans la province du Québec (oui, au niveau originalité, on a vu mieux sur ce forum ). Je précise bien que je souhaite intégrer un D psy (ou psy D) et non un Ph D, dans le but d'apporter quelques flêches supplémentaires à mon arc de jeune psychologue. Pour être un peu plus précise, je suis spécialisée dans le domaine de la santé, c'est à dire avec des patients ayant des complications somatiques (oncologie, maladie chronique...). C'est un domaine dans lequel je souhaiterai me perfectionner (notamment dans le champ de l'intervention psy).

    Je souhaitais correspondre avec des internautes qui sont, ou qui ont été, dans la même démarche que la mienne. Pour le moment mes envies se centrent sur les universités de l'UDEM, l'UQAM et Laval. Pour anticiper sur certaines des "futures" réponses, je ne désire pas faire l'équivalence de mon diplôme avec l'OPQ, car je souhaite continuer mes études.

    Dans l'attente de vos partages d'expérience, je vous souhaite à tous, une agréable journée.
    .
    M@ndou


  3. J'aime
    MandouPsy a reçu une réaction de billywescott dans Maitrise psychologie   
    Salut Segol !
    J'apporte une réponse un peu tard mais peut être que ça pourrait te servir
    Effectivement, tu ne trouveras pas de maîtrise en psychologie au Québec, tout simplement parce que ça n'existe plus. Depuis déjà plusieurs années, le baccalauréat (la licence en France) peut déboucher sur un doctorat professionnel (D. Ps., pour avoir le titre de psychologue, au minimum de 4 ans) ou sur un doctorat de recherche (Ph. D). 
    Le D. Ps., c'est un peu comme le Master de psychologie en France mais en plus volumineux. D'ailleurs, l'entrée y est aussi très sélective. 
    Bonne route ! 
  4. J'aime
    MandouPsy a réagi à Barcelona2017 dans Bilan après 3 ans en Mauricie   
    Merci beaucoup, pour l'instant on attend les retours pour nos visas.
    Et pour le voyage on attend vraiment que les frontières et les aéroports réouvres pour prendre notre billet.
    ??
  5. J'aime
    MandouPsy a reçu une réaction de Barcelona2017 dans Bilan après 3 ans en Mauricie   
    Bon retour à vous ! J'espère que votre retour ne sera pas suspendu avec la covid-19 ! Bonne chance Hésitez pas à me contacter pour des infos sur Trois-Rivières !
  6. J'aime
    MandouPsy a reçu une réaction de Barcelona2017 dans Bilan après 3 ans en Mauricie   
    Salut Djay !
    C'est rigolo que tu poses la question parce qu'on se l'est posé plusieurs fois avant de partir. A force de vivre dans le cocon protecteur de Grenoble, on se demander comment on allait vivre le fait de voir l'horizon... Et bien figure toi que ça a été vraiment salvateur ! Une belle impression de liberté. Je suis encore hallucinée, même plusieurs années après, de regarder la taille du ciel. Donc de temps en temps, je lève la tête (p. exemple sur un stationnement du Walmart) puis je capote ! Une vraie débile :) mais assumée ;)
    Bon processus d'immigration à toi,
     
    MandouPsy
  7. J'aime
    MandouPsy a reçu une réaction de Barcelona2017 dans Bilan après 3 ans en Mauricie   
    Bonjour à tous,

    Il me semblait essentiel, de par l’importance que ce site a pris dans mon immigration, de réaliser un retour d’expérience trois ans après mon entrée sur le sol québécois. Si l’expérience des autres a réussi à me nourrir, j’imagine qu’il faut aussi donner à son tour. Je voulais donc vous retracer mon processus migratoire durant ces trois années au Québec. Il s’agit bien évidemment d’une expérience subjective, ne reflétant pas l’avis de l’ensemble des immigrés. Je vous souhaite une bonne lecture !

    Toute immigration commence d’abord par une motivation de fer (étant donnée le poids administratif notamment) et un projet bien ficelé. Pour moi c’était de poursuivre mes études au Québec. Enfin, avec du recul, je me rends compte que mon départ de France était aussi dû aussi à une sensation désagréable de tourner en rond, une peur sans doute d’entrer dans le sentier de la routine (mais ça, je m’en rendrais compte que bien plus tard). Il est vrai qu’il est plus facile de justifier de son départ pour les proches en s’appuyant sur une raison tangible ?. Il va s’en dire que les séparations avec nos proches ont été difficiles car marqués par la tristesse. Même si notre programme (initial) était de partir pour 4 ans, ça reste long pour les gens qui attendent.

    Nous sommes arrivés, moi et mon conjoint, il y a trois ans en région de la Mauricie. Tout a commencé dans la rue, où les gens nous encourageaient et nous proposaient leur aide pour porter nos quelques 80kg de valise. Je pense que c’est ici que la première phase du processus migratoire s’est mise en marche. Nous étions C.O.N.Q.U.I.S, totalement excités et en amour total. L’excitation du départ a été à son comble durant les deux premiers mois.

    Ensuite le retour à la réalité (recherche de travail et reprise d’étude) a été moins intense mais tout aussi joviale. Il faut dire que nous avons eu l’occasion de rencontrer rapidement des gens sur lesquels on a pu compter dès notre arrivée. Trois ans plus tard, ces ‘’gens’’ sont réellement devenus notre famille de substitution.

    Il a réellement fallu un an et demi pour que l’excitation de mon bord tombe et que j’entame, d’un coup d’un seul, un vrai choc culturel. Je pense que l’immigration a beaucoup brassé mon processus identitaire (qui je suis au fond ? quelles sont mes valeurs ? qu’est-ce que je suis prête à changer ? qu’est-ce que je suis prête à conserver ?). Le plaisir d’apprendre une nouvelle culture à peu à peu laisser la place à la lourdeur de réaliser des nouveaux apprentissages au quotidien et de ne pas comprendre en finesse les nouveaux codes sociaux. C’était laborieux, pénible, pas confortable. Ça demande une énergie dingue ! Et puis, même si dans notre ‘’chez nous’’, on pouvait retourner le soir à nos acquis français, je passais toute la journée avec des québécois. C’est d’ailleurs un des avantages d’habiter en région. Il semble ne pas avoir de communauté française ici, donc pas la possibilité de se replier sur sa culture. On s’intègre c’est tout ? Durant cette phase de choc, j’ai alterné une position de rejet total de ma culture française (et une adoration sans faille de la culture québécoise) à une ecoeurentite aiguë de la culture québécoise (et une adoration sans faille de la culture française). Bien honnêtement, j’ai vraiment manqué de modération durant cette phase. Je suis passée de ‘’nous en France on fait ça’’ (oui, le stéréotype du français) à ‘’mon dieu que c’est hot ici’’. Ce qui m’a beaucoup ébranlé, c’est la différence de distance émotionnelle entre mes amitiés de France et mes amitiés naissantes au Québec. Je ne sais pas comment l’expliquer, mais j’ai pu me sentir seule et complétement perdue dans ce à quoi l’autre s’attendait de la relation, et ce à quoi j’attendais de l’autre. J’ai eu une vraie rupture amicale franco-québécoise  au bout de un an et demi et bien honnêtement, celle-ci a été très douloureuse. Avec du recul, je pense avoir idéalisée cette relation et sans doute plaqué un modèle de relation trop ‘’française’’ (p. ex., importance de la franchise, du débat…).

    Cette période a duré un temps important, mais a été vraiment formatrice pour mon identité. Ça fait maintenant quelques mois que j’entre dans la phase 3 de l’immigration : l’adaptation. J’ apprend à lier ma culture avec celle de ma terre d’accueil. Je ne réagis plus aussi émotionnellement aux choses différentes ou nouvelles. Avec du recul, être en contact avec une culture nouvelle nous montre des aspects de nous sur un nouveau jour, que je n’aurai sans doute jamais creusés en restant en France. En gros, je pense que l’immigration fait grandir. On verra donc ce que la suite me réserve !

    Pour conclure, je souhaitais transmettre quelques conseils pour les futurs immigrants :

           Je pense qu’on ne peut pas anticiper à l’avance comment l’immigration nous transforme. Il faut prendre le temps de la vivre, c’est tout
            Immigrer en région paraît une excellente solution d’intégration. Quand je compare mon expérience à celle de mes amis qui ont immigré à Montréal par exemple, je vois que la barrière d’intimité avec les Montréalais est beaucoup plus difficile à franchir (pas de rejet ici ! j’ai des amis montréalais avec qui je m’entend très bien ?)
            Le passage du ‘’Nous en France’’ ou de l’auto centrisme paraît obligatoire… c’est chiant mais c’est comme ça. Être perpétuellement confronté à la différence vient à mon sens confronter notre propre identité culturelle, qu’on tente de ‘’protéger’’. Cette phase ne dure pas, enfin ça a pas été notre cas       Une psychothérapie ça aide vraiment à travailler son processus d’identité ! Ç’est un investissement, mais ça vaut vraiment le coup

    Les tips de mon conjoint, qui lui, a été moins émotionnel que moi ? :

            Privilégier l’immigration en région car moins la possibilité de te renfermer avec les gens de ta culture           Profitez d’un système d’éducation différent et plus doux qu’en France : n’hésitez pas à vous réorienter       Intéressez-vous à l’histoire du Québec car ça permet de comprendre les québécois (leur mentalité, leur manière d'être en relation...)

    Merci de m’avoir lu et désolé à l’avance pour les fautes ! Je vous souhaite bonne route, à ceux en chemin et à ceux déjà sur place !

    Au plaisir de lire vos commentaires,


     
    MandouPsy


     
  8. J'aime
    MandouPsy a reçu une réaction de bencoudonc dans Études psychologie montréal   
    Salut !
    Pour être psychologue au Québec, il faut faire un bacc (appelé licence en France) de 3 ans, suivi d'un doctorat (environ 4 ans). Donc ça fait 7 ans.
    Cependant, il y a une grosse sélection entre le bacc et l'entrée au Doctorat : il faut donc avoir un dossier très bon (au niveau note, expérience bénévolat et expérience de recherche), ce qui fait que beaucoup de personnes se rajoutent une année au bacc et le font en 4 ans.
    Aussi, le Doctorat dure souvent plus de 4 ans car il y a un essai (une "petite" thèse à écrire) à rédiger, que tu n'as pas forcement le temps d'écrire durant le Doc car beaucoup de cours. Autrement dit, bien que ça soit 7 ans en théorie, je te dirai plus 9 ans.
     
    Bon courage pour la suite !
  9. Merci
    MandouPsy a réagi à Nakwenda dans Étudiants étrangers : le Programme de l'expérience québécoise suspendu   
    Désolé si j'ai offensé avec ma phrase, mais effectivement, c'était plus pour appuyer le fait que je parle bel et bien français puisque que François Legault semble vouloir valoriser ce type d'immigration. J'étais très énervé en apprenant cette nouvelle.

    Pas le fait que le système change, les Québécois sont souverains dans leur pays. Mais plus sur la façon dont le changement s'est opéré. Il y a quelques années, les frais universitaires pour les Français (et pour d'autres nationalités aussi il me semble) ont été triplés, mais le gouvernement en place à l'époque (le PQ je crois...) avait dit que ce triplement des frais universitaires ne s'appliquerait qu'aux nouveaux inscrits, les personnes déjà inscrites dans un programme universitaire au moment où s'est produit ce réajustement n'en seraient pas affectés.

    Et bien j'aurais bien aimé que le CAQ fasse une transition du même type:- les personnes actuellement inscrits aux programmes d'études valables pour le PEQ Étude pourront toujours bénéficier du PEQ Études- les nouveaux inscrits en septembre 2019 ne pourront plus en bénéficier.Ça aurait été plus juste et plus respectueux pour les gens qui, comme moi, souhaitons s'installer au Québec, car je pense qu'on est quelques-uns à avoir le sentiment que l'on nous a un peu menti en nous disant que le Québec souhaitait retenir ses étudiants via le programme PEQ Études et que c'était un argument assez fort pour venir étudier au Québec loin de sa famille.

    Pour le moment, ce programme est suspendu jusqu'au 1er novembre 2019. Donc on va attendre la suite, en espérant que l'opposition arrive à faire entendre raison au CAQ, mais étant donné la popularité du CAQ en ce moment, j'ai bien peur que ce soit la mort définitive du PEQ Études.
  10. J'aime
    MandouPsy a reçu une réaction de Mellowyellow dans Étudiants étrangers : le Programme de l'expérience québécoise suspendu   
    Je crois que c'est vraiment pas ça le cœur du message Outre-Altantique... mais c'est vrai qu'on pourrait faire une polémique sur ce point en un rien de temps à ce propos. Je crois que l'idée derrière cette phrase c'était plutôt de dire que même si tu essayes de t'intégrer (notamment par la langue française), la suspension du PEQ-volet diplômé fait mal à l'âme...
  11. Confus
    MandouPsy a réagi à Nakwenda dans Étudiants étrangers : le Programme de l'expérience québécoise suspendu   
    Ma situation:
    - un baccalauréat en informatique;
    - je suis en cours d'obtention d'une maîtrise en technologies de l'information;
    - le Québec a investi plusieurs dizaines de milliers de dollars dans mes études en subventionnant les universités (UdeM et ÉTS) que j'ai fréquentées par un tarif préférentiel;
    - je parle un français bien meilleur que 99% des québécois;

    Tout ça pour me faire dire que je serai probablement considéré pareil qu'une personne venant de l'extérieur du Québec (JP ou autre).
    Quelle merveilleuse et clairvoyante décision de ce gouvernement !
  12. Confus
    MandouPsy a réagi à Nakwenda dans Étudiants étrangers : le Programme de l'expérience québécoise suspendu   
    Et comprenez bien que si c'est grave.
    Pour obtenir le permis de travail post-diplôme, il faut attester de l'obtention du diplôme.
    Si je termine disons en décembre 2019 ma maîtrise, j'obtiendrai cette attestation en février 2020.
    De là, je peux compléter ma demande de permis de travail post-diplôme, qui prendra entre 3 à 6 mois pour être traitée !
    Puis, je dois cumuler ensuite 1 an d'expérience à temps complet pour effectuer une demande de CSQ !
    Puis, je dois ensuite attendre le traitement de ma demande de CSQ à l'appui des 1 an d'expérience en tant que travailleur étranger, on est pas loin rendu de deux ans d'attente.

    Alors qu'aujourd'hui, on est à quelques semaines après l'obtention du diplôme pour obtenir le CSQ, ma copine ayant reçu son CSQ en même temps que le permis de travail post-diplôme.

    On passe donc d'une situation où l'on obtenait un CSQ en quelques semaines à une situation où l'on obtient le CSQ en deux ans ! À ce prix là, ça fait pas mal réfléchir sur notre avenir au Québec. J'obtiendrais aussi rapidement une RP en Australie, ou je pourrais commencer à travailler plus vite dans l'UE qui si je restais ici au Québec. C'est abracadabrant comme décision.

    Le plus débile dans cette histoire étant que le très cher contribuable québécois a subventionné mes 5 années d'études à tarif préférentiel et que je suis issu d'un domaine dit "en pénurie". Au final ça sera plus simple pour moi de commencer à travailler à l'étranger qu'au Québec, on marche sur la tête.
  13. J'aime
    MandouPsy a reçu une réaction de tendance dans Bilan après 3 ans en Mauricie   
    Bonjour à tous,

    Il me semblait essentiel, de par l’importance que ce site a pris dans mon immigration, de réaliser un retour d’expérience trois ans après mon entrée sur le sol québécois. Si l’expérience des autres a réussi à me nourrir, j’imagine qu’il faut aussi donner à son tour. Je voulais donc vous retracer mon processus migratoire durant ces trois années au Québec. Il s’agit bien évidemment d’une expérience subjective, ne reflétant pas l’avis de l’ensemble des immigrés. Je vous souhaite une bonne lecture !

    Toute immigration commence d’abord par une motivation de fer (étant donnée le poids administratif notamment) et un projet bien ficelé. Pour moi c’était de poursuivre mes études au Québec. Enfin, avec du recul, je me rends compte que mon départ de France était aussi dû aussi à une sensation désagréable de tourner en rond, une peur sans doute d’entrer dans le sentier de la routine (mais ça, je m’en rendrais compte que bien plus tard). Il est vrai qu’il est plus facile de justifier de son départ pour les proches en s’appuyant sur une raison tangible ?. Il va s’en dire que les séparations avec nos proches ont été difficiles car marqués par la tristesse. Même si notre programme (initial) était de partir pour 4 ans, ça reste long pour les gens qui attendent.

    Nous sommes arrivés, moi et mon conjoint, il y a trois ans en région de la Mauricie. Tout a commencé dans la rue, où les gens nous encourageaient et nous proposaient leur aide pour porter nos quelques 80kg de valise. Je pense que c’est ici que la première phase du processus migratoire s’est mise en marche. Nous étions C.O.N.Q.U.I.S, totalement excités et en amour total. L’excitation du départ a été à son comble durant les deux premiers mois.

    Ensuite le retour à la réalité (recherche de travail et reprise d’étude) a été moins intense mais tout aussi joviale. Il faut dire que nous avons eu l’occasion de rencontrer rapidement des gens sur lesquels on a pu compter dès notre arrivée. Trois ans plus tard, ces ‘’gens’’ sont réellement devenus notre famille de substitution.

    Il a réellement fallu un an et demi pour que l’excitation de mon bord tombe et que j’entame, d’un coup d’un seul, un vrai choc culturel. Je pense que l’immigration a beaucoup brassé mon processus identitaire (qui je suis au fond ? quelles sont mes valeurs ? qu’est-ce que je suis prête à changer ? qu’est-ce que je suis prête à conserver ?). Le plaisir d’apprendre une nouvelle culture à peu à peu laisser la place à la lourdeur de réaliser des nouveaux apprentissages au quotidien et de ne pas comprendre en finesse les nouveaux codes sociaux. C’était laborieux, pénible, pas confortable. Ça demande une énergie dingue ! Et puis, même si dans notre ‘’chez nous’’, on pouvait retourner le soir à nos acquis français, je passais toute la journée avec des québécois. C’est d’ailleurs un des avantages d’habiter en région. Il semble ne pas avoir de communauté française ici, donc pas la possibilité de se replier sur sa culture. On s’intègre c’est tout ? Durant cette phase de choc, j’ai alterné une position de rejet total de ma culture française (et une adoration sans faille de la culture québécoise) à une ecoeurentite aiguë de la culture québécoise (et une adoration sans faille de la culture française). Bien honnêtement, j’ai vraiment manqué de modération durant cette phase. Je suis passée de ‘’nous en France on fait ça’’ (oui, le stéréotype du français) à ‘’mon dieu que c’est hot ici’’. Ce qui m’a beaucoup ébranlé, c’est la différence de distance émotionnelle entre mes amitiés de France et mes amitiés naissantes au Québec. Je ne sais pas comment l’expliquer, mais j’ai pu me sentir seule et complétement perdue dans ce à quoi l’autre s’attendait de la relation, et ce à quoi j’attendais de l’autre. J’ai eu une vraie rupture amicale franco-québécoise  au bout de un an et demi et bien honnêtement, celle-ci a été très douloureuse. Avec du recul, je pense avoir idéalisée cette relation et sans doute plaqué un modèle de relation trop ‘’française’’ (p. ex., importance de la franchise, du débat…).

    Cette période a duré un temps important, mais a été vraiment formatrice pour mon identité. Ça fait maintenant quelques mois que j’entre dans la phase 3 de l’immigration : l’adaptation. J’ apprend à lier ma culture avec celle de ma terre d’accueil. Je ne réagis plus aussi émotionnellement aux choses différentes ou nouvelles. Avec du recul, être en contact avec une culture nouvelle nous montre des aspects de nous sur un nouveau jour, que je n’aurai sans doute jamais creusés en restant en France. En gros, je pense que l’immigration fait grandir. On verra donc ce que la suite me réserve !

    Pour conclure, je souhaitais transmettre quelques conseils pour les futurs immigrants :

           Je pense qu’on ne peut pas anticiper à l’avance comment l’immigration nous transforme. Il faut prendre le temps de la vivre, c’est tout
            Immigrer en région paraît une excellente solution d’intégration. Quand je compare mon expérience à celle de mes amis qui ont immigré à Montréal par exemple, je vois que la barrière d’intimité avec les Montréalais est beaucoup plus difficile à franchir (pas de rejet ici ! j’ai des amis montréalais avec qui je m’entend très bien ?)
            Le passage du ‘’Nous en France’’ ou de l’auto centrisme paraît obligatoire… c’est chiant mais c’est comme ça. Être perpétuellement confronté à la différence vient à mon sens confronter notre propre identité culturelle, qu’on tente de ‘’protéger’’. Cette phase ne dure pas, enfin ça a pas été notre cas       Une psychothérapie ça aide vraiment à travailler son processus d’identité ! Ç’est un investissement, mais ça vaut vraiment le coup

    Les tips de mon conjoint, qui lui, a été moins émotionnel que moi ? :

            Privilégier l’immigration en région car moins la possibilité de te renfermer avec les gens de ta culture           Profitez d’un système d’éducation différent et plus doux qu’en France : n’hésitez pas à vous réorienter       Intéressez-vous à l’histoire du Québec car ça permet de comprendre les québécois (leur mentalité, leur manière d'être en relation...)

    Merci de m’avoir lu et désolé à l’avance pour les fautes ! Je vous souhaite bonne route, à ceux en chemin et à ceux déjà sur place !

    Au plaisir de lire vos commentaires,


     
    MandouPsy


     
  14. J'aime
    MandouPsy a reçu une réaction de Djay38 dans Bilan après 3 ans en Mauricie   
    Salut Djay !
    C'est rigolo que tu poses la question parce qu'on se l'est posé plusieurs fois avant de partir. A force de vivre dans le cocon protecteur de Grenoble, on se demander comment on allait vivre le fait de voir l'horizon... Et bien figure toi que ça a été vraiment salvateur ! Une belle impression de liberté. Je suis encore hallucinée, même plusieurs années après, de regarder la taille du ciel. Donc de temps en temps, je lève la tête (p. exemple sur un stationnement du Walmart) puis je capote ! Une vraie débile :) mais assumée ;)
    Bon processus d'immigration à toi,
     
    MandouPsy
  15. Merci
    MandouPsy a réagi à mixmast3r dans Bilan après 3 ans en Mauricie   
    Merci pour votre témoignage "équilibré", il est en effet courant de se laisser aller à des conclusions définitives, après avoir vécu aux USA quelques années, au Brésil, en Provence (lol) j'ai compris une chose essentielle : "ailleurs, je suis un immigré" sachant que quoique je fasse je ne serai jamais qu'un produit exotique dont on se lasse très vite ;-) Ceci étant dit, au Québec, il y a la nature avec un grand N.
    BONNE CONTINUATION :-)
     
  16. J'aime
    MandouPsy a réagi à JoWal dans Bilan après 3 ans en Mauricie   
    Salut MandouPsy!
     
    Même si ça fait quelques mois que ça a été posté, merci beaucoup pour ton témoignage, c'est très intéressant :) !
     
    Je viens d'arriver à Trois-Rivières il y a un moins seulement. J'habite au Québec depuis 2010 et j'ai vécu dans différentes villes de cette belle province (Rimouski, Matane et Sorel-Tracy). J'ai présentement 2 enfants et je suis de retour aux études à l'UQTR en sciences comptables. Je suis tout à fait d'accord que le système scolaire ici est beaucoup plus souple, notamment pour les retours aux études à l'âge adulte. Je n'aurai jamais pu faire un tel retour aux études en France avec la même facilité qu'ici!
     
    Je dois bien avouer que j'ai bien ressenti ce que tu décris dans ton processus d'intégration : adoration, rejet, acceptation, relations amicales différentes, etc. Ça fait plaisir de voir que l'on n'est pas seul dans cette situation!
     
    Comme présentement ma socialisation est un peu plus difficile vu que je suis plus âgé que les autres étudiants dans mon cursus (j'ai 33 ans), que je ne suis pas en colocation, que je ne connais pas du tout la ville et que toute ma famille et mes amis n'habitent pas ici, aurais-tu des suggestions d'endroits sympathiques à découvrir pour permettre une bonne socialisation à Trois-Rivières ou des conseils à ce sujet? D'habitude, je me suis surtout fait des amis grâce à mon travail mais là, ça ne s'applique plus pour l'instant.
     
    Au passage, si d'autres Trifluviennes ou Trifluviens voient ce message, je suis également intéressé par leurs avis sur le sujet.
     
    Merci et bonne journée :) !
     
    Grégoire
  17. Haha
    MandouPsy a réagi à Djay38 dans Bilan après 3 ans en Mauricie   
    Hello ami Grenoblois,
     
    Super retour, ça donne envie!
     
    les montagnes vous manquent pas trop?
  18. J'aime
    MandouPsy a reçu une réaction de isatis dans Bilan après 3 ans en Mauricie   
    Bonjour à tous,

    Il me semblait essentiel, de par l’importance que ce site a pris dans mon immigration, de réaliser un retour d’expérience trois ans après mon entrée sur le sol québécois. Si l’expérience des autres a réussi à me nourrir, j’imagine qu’il faut aussi donner à son tour. Je voulais donc vous retracer mon processus migratoire durant ces trois années au Québec. Il s’agit bien évidemment d’une expérience subjective, ne reflétant pas l’avis de l’ensemble des immigrés. Je vous souhaite une bonne lecture !

    Toute immigration commence d’abord par une motivation de fer (étant donnée le poids administratif notamment) et un projet bien ficelé. Pour moi c’était de poursuivre mes études au Québec. Enfin, avec du recul, je me rends compte que mon départ de France était aussi dû aussi à une sensation désagréable de tourner en rond, une peur sans doute d’entrer dans le sentier de la routine (mais ça, je m’en rendrais compte que bien plus tard). Il est vrai qu’il est plus facile de justifier de son départ pour les proches en s’appuyant sur une raison tangible ?. Il va s’en dire que les séparations avec nos proches ont été difficiles car marqués par la tristesse. Même si notre programme (initial) était de partir pour 4 ans, ça reste long pour les gens qui attendent.

    Nous sommes arrivés, moi et mon conjoint, il y a trois ans en région de la Mauricie. Tout a commencé dans la rue, où les gens nous encourageaient et nous proposaient leur aide pour porter nos quelques 80kg de valise. Je pense que c’est ici que la première phase du processus migratoire s’est mise en marche. Nous étions C.O.N.Q.U.I.S, totalement excités et en amour total. L’excitation du départ a été à son comble durant les deux premiers mois.

    Ensuite le retour à la réalité (recherche de travail et reprise d’étude) a été moins intense mais tout aussi joviale. Il faut dire que nous avons eu l’occasion de rencontrer rapidement des gens sur lesquels on a pu compter dès notre arrivée. Trois ans plus tard, ces ‘’gens’’ sont réellement devenus notre famille de substitution.

    Il a réellement fallu un an et demi pour que l’excitation de mon bord tombe et que j’entame, d’un coup d’un seul, un vrai choc culturel. Je pense que l’immigration a beaucoup brassé mon processus identitaire (qui je suis au fond ? quelles sont mes valeurs ? qu’est-ce que je suis prête à changer ? qu’est-ce que je suis prête à conserver ?). Le plaisir d’apprendre une nouvelle culture à peu à peu laisser la place à la lourdeur de réaliser des nouveaux apprentissages au quotidien et de ne pas comprendre en finesse les nouveaux codes sociaux. C’était laborieux, pénible, pas confortable. Ça demande une énergie dingue ! Et puis, même si dans notre ‘’chez nous’’, on pouvait retourner le soir à nos acquis français, je passais toute la journée avec des québécois. C’est d’ailleurs un des avantages d’habiter en région. Il semble ne pas avoir de communauté française ici, donc pas la possibilité de se replier sur sa culture. On s’intègre c’est tout ? Durant cette phase de choc, j’ai alterné une position de rejet total de ma culture française (et une adoration sans faille de la culture québécoise) à une ecoeurentite aiguë de la culture québécoise (et une adoration sans faille de la culture française). Bien honnêtement, j’ai vraiment manqué de modération durant cette phase. Je suis passée de ‘’nous en France on fait ça’’ (oui, le stéréotype du français) à ‘’mon dieu que c’est hot ici’’. Ce qui m’a beaucoup ébranlé, c’est la différence de distance émotionnelle entre mes amitiés de France et mes amitiés naissantes au Québec. Je ne sais pas comment l’expliquer, mais j’ai pu me sentir seule et complétement perdue dans ce à quoi l’autre s’attendait de la relation, et ce à quoi j’attendais de l’autre. J’ai eu une vraie rupture amicale franco-québécoise  au bout de un an et demi et bien honnêtement, celle-ci a été très douloureuse. Avec du recul, je pense avoir idéalisée cette relation et sans doute plaqué un modèle de relation trop ‘’française’’ (p. ex., importance de la franchise, du débat…).

    Cette période a duré un temps important, mais a été vraiment formatrice pour mon identité. Ça fait maintenant quelques mois que j’entre dans la phase 3 de l’immigration : l’adaptation. J’ apprend à lier ma culture avec celle de ma terre d’accueil. Je ne réagis plus aussi émotionnellement aux choses différentes ou nouvelles. Avec du recul, être en contact avec une culture nouvelle nous montre des aspects de nous sur un nouveau jour, que je n’aurai sans doute jamais creusés en restant en France. En gros, je pense que l’immigration fait grandir. On verra donc ce que la suite me réserve !

    Pour conclure, je souhaitais transmettre quelques conseils pour les futurs immigrants :

           Je pense qu’on ne peut pas anticiper à l’avance comment l’immigration nous transforme. Il faut prendre le temps de la vivre, c’est tout
            Immigrer en région paraît une excellente solution d’intégration. Quand je compare mon expérience à celle de mes amis qui ont immigré à Montréal par exemple, je vois que la barrière d’intimité avec les Montréalais est beaucoup plus difficile à franchir (pas de rejet ici ! j’ai des amis montréalais avec qui je m’entend très bien ?)
            Le passage du ‘’Nous en France’’ ou de l’auto centrisme paraît obligatoire… c’est chiant mais c’est comme ça. Être perpétuellement confronté à la différence vient à mon sens confronter notre propre identité culturelle, qu’on tente de ‘’protéger’’. Cette phase ne dure pas, enfin ça a pas été notre cas       Une psychothérapie ça aide vraiment à travailler son processus d’identité ! Ç’est un investissement, mais ça vaut vraiment le coup

    Les tips de mon conjoint, qui lui, a été moins émotionnel que moi ? :

            Privilégier l’immigration en région car moins la possibilité de te renfermer avec les gens de ta culture           Profitez d’un système d’éducation différent et plus doux qu’en France : n’hésitez pas à vous réorienter       Intéressez-vous à l’histoire du Québec car ça permet de comprendre les québécois (leur mentalité, leur manière d'être en relation...)

    Merci de m’avoir lu et désolé à l’avance pour les fautes ! Je vous souhaite bonne route, à ceux en chemin et à ceux déjà sur place !

    Au plaisir de lire vos commentaires,


     
    MandouPsy


     
  19. J'aime
    MandouPsy a reçu une réaction de Zemida dans Bilan après 3 ans en Mauricie   
    Bonjour à tous,

    Il me semblait essentiel, de par l’importance que ce site a pris dans mon immigration, de réaliser un retour d’expérience trois ans après mon entrée sur le sol québécois. Si l’expérience des autres a réussi à me nourrir, j’imagine qu’il faut aussi donner à son tour. Je voulais donc vous retracer mon processus migratoire durant ces trois années au Québec. Il s’agit bien évidemment d’une expérience subjective, ne reflétant pas l’avis de l’ensemble des immigrés. Je vous souhaite une bonne lecture !

    Toute immigration commence d’abord par une motivation de fer (étant donnée le poids administratif notamment) et un projet bien ficelé. Pour moi c’était de poursuivre mes études au Québec. Enfin, avec du recul, je me rends compte que mon départ de France était aussi dû aussi à une sensation désagréable de tourner en rond, une peur sans doute d’entrer dans le sentier de la routine (mais ça, je m’en rendrais compte que bien plus tard). Il est vrai qu’il est plus facile de justifier de son départ pour les proches en s’appuyant sur une raison tangible ?. Il va s’en dire que les séparations avec nos proches ont été difficiles car marqués par la tristesse. Même si notre programme (initial) était de partir pour 4 ans, ça reste long pour les gens qui attendent.

    Nous sommes arrivés, moi et mon conjoint, il y a trois ans en région de la Mauricie. Tout a commencé dans la rue, où les gens nous encourageaient et nous proposaient leur aide pour porter nos quelques 80kg de valise. Je pense que c’est ici que la première phase du processus migratoire s’est mise en marche. Nous étions C.O.N.Q.U.I.S, totalement excités et en amour total. L’excitation du départ a été à son comble durant les deux premiers mois.

    Ensuite le retour à la réalité (recherche de travail et reprise d’étude) a été moins intense mais tout aussi joviale. Il faut dire que nous avons eu l’occasion de rencontrer rapidement des gens sur lesquels on a pu compter dès notre arrivée. Trois ans plus tard, ces ‘’gens’’ sont réellement devenus notre famille de substitution.

    Il a réellement fallu un an et demi pour que l’excitation de mon bord tombe et que j’entame, d’un coup d’un seul, un vrai choc culturel. Je pense que l’immigration a beaucoup brassé mon processus identitaire (qui je suis au fond ? quelles sont mes valeurs ? qu’est-ce que je suis prête à changer ? qu’est-ce que je suis prête à conserver ?). Le plaisir d’apprendre une nouvelle culture à peu à peu laisser la place à la lourdeur de réaliser des nouveaux apprentissages au quotidien et de ne pas comprendre en finesse les nouveaux codes sociaux. C’était laborieux, pénible, pas confortable. Ça demande une énergie dingue ! Et puis, même si dans notre ‘’chez nous’’, on pouvait retourner le soir à nos acquis français, je passais toute la journée avec des québécois. C’est d’ailleurs un des avantages d’habiter en région. Il semble ne pas avoir de communauté française ici, donc pas la possibilité de se replier sur sa culture. On s’intègre c’est tout ? Durant cette phase de choc, j’ai alterné une position de rejet total de ma culture française (et une adoration sans faille de la culture québécoise) à une ecoeurentite aiguë de la culture québécoise (et une adoration sans faille de la culture française). Bien honnêtement, j’ai vraiment manqué de modération durant cette phase. Je suis passée de ‘’nous en France on fait ça’’ (oui, le stéréotype du français) à ‘’mon dieu que c’est hot ici’’. Ce qui m’a beaucoup ébranlé, c’est la différence de distance émotionnelle entre mes amitiés de France et mes amitiés naissantes au Québec. Je ne sais pas comment l’expliquer, mais j’ai pu me sentir seule et complétement perdue dans ce à quoi l’autre s’attendait de la relation, et ce à quoi j’attendais de l’autre. J’ai eu une vraie rupture amicale franco-québécoise  au bout de un an et demi et bien honnêtement, celle-ci a été très douloureuse. Avec du recul, je pense avoir idéalisée cette relation et sans doute plaqué un modèle de relation trop ‘’française’’ (p. ex., importance de la franchise, du débat…).

    Cette période a duré un temps important, mais a été vraiment formatrice pour mon identité. Ça fait maintenant quelques mois que j’entre dans la phase 3 de l’immigration : l’adaptation. J’ apprend à lier ma culture avec celle de ma terre d’accueil. Je ne réagis plus aussi émotionnellement aux choses différentes ou nouvelles. Avec du recul, être en contact avec une culture nouvelle nous montre des aspects de nous sur un nouveau jour, que je n’aurai sans doute jamais creusés en restant en France. En gros, je pense que l’immigration fait grandir. On verra donc ce que la suite me réserve !

    Pour conclure, je souhaitais transmettre quelques conseils pour les futurs immigrants :

           Je pense qu’on ne peut pas anticiper à l’avance comment l’immigration nous transforme. Il faut prendre le temps de la vivre, c’est tout
            Immigrer en région paraît une excellente solution d’intégration. Quand je compare mon expérience à celle de mes amis qui ont immigré à Montréal par exemple, je vois que la barrière d’intimité avec les Montréalais est beaucoup plus difficile à franchir (pas de rejet ici ! j’ai des amis montréalais avec qui je m’entend très bien ?)
            Le passage du ‘’Nous en France’’ ou de l’auto centrisme paraît obligatoire… c’est chiant mais c’est comme ça. Être perpétuellement confronté à la différence vient à mon sens confronter notre propre identité culturelle, qu’on tente de ‘’protéger’’. Cette phase ne dure pas, enfin ça a pas été notre cas       Une psychothérapie ça aide vraiment à travailler son processus d’identité ! Ç’est un investissement, mais ça vaut vraiment le coup

    Les tips de mon conjoint, qui lui, a été moins émotionnel que moi ? :

            Privilégier l’immigration en région car moins la possibilité de te renfermer avec les gens de ta culture           Profitez d’un système d’éducation différent et plus doux qu’en France : n’hésitez pas à vous réorienter       Intéressez-vous à l’histoire du Québec car ça permet de comprendre les québécois (leur mentalité, leur manière d'être en relation...)

    Merci de m’avoir lu et désolé à l’avance pour les fautes ! Je vous souhaite bonne route, à ceux en chemin et à ceux déjà sur place !

    Au plaisir de lire vos commentaires,


     
    MandouPsy


     
  20. J'aime
    MandouPsy a réagi à Dauphina dans Bilan après 3 ans en Mauricie   
    Très jolie témoignage
     
    Tout a fait d'accord avec toi sur le fait que l'immigration nous changent et change notre perception des choses et des événements et on en ressort grandi ?
     
    Bonne continuation !!
  21. J'aime
    MandouPsy a reçu une réaction de nono90 dans Bilan après 3 ans en Mauricie   
    Bonjour à tous,

    Il me semblait essentiel, de par l’importance que ce site a pris dans mon immigration, de réaliser un retour d’expérience trois ans après mon entrée sur le sol québécois. Si l’expérience des autres a réussi à me nourrir, j’imagine qu’il faut aussi donner à son tour. Je voulais donc vous retracer mon processus migratoire durant ces trois années au Québec. Il s’agit bien évidemment d’une expérience subjective, ne reflétant pas l’avis de l’ensemble des immigrés. Je vous souhaite une bonne lecture !

    Toute immigration commence d’abord par une motivation de fer (étant donnée le poids administratif notamment) et un projet bien ficelé. Pour moi c’était de poursuivre mes études au Québec. Enfin, avec du recul, je me rends compte que mon départ de France était aussi dû aussi à une sensation désagréable de tourner en rond, une peur sans doute d’entrer dans le sentier de la routine (mais ça, je m’en rendrais compte que bien plus tard). Il est vrai qu’il est plus facile de justifier de son départ pour les proches en s’appuyant sur une raison tangible ?. Il va s’en dire que les séparations avec nos proches ont été difficiles car marqués par la tristesse. Même si notre programme (initial) était de partir pour 4 ans, ça reste long pour les gens qui attendent.

    Nous sommes arrivés, moi et mon conjoint, il y a trois ans en région de la Mauricie. Tout a commencé dans la rue, où les gens nous encourageaient et nous proposaient leur aide pour porter nos quelques 80kg de valise. Je pense que c’est ici que la première phase du processus migratoire s’est mise en marche. Nous étions C.O.N.Q.U.I.S, totalement excités et en amour total. L’excitation du départ a été à son comble durant les deux premiers mois.

    Ensuite le retour à la réalité (recherche de travail et reprise d’étude) a été moins intense mais tout aussi joviale. Il faut dire que nous avons eu l’occasion de rencontrer rapidement des gens sur lesquels on a pu compter dès notre arrivée. Trois ans plus tard, ces ‘’gens’’ sont réellement devenus notre famille de substitution.

    Il a réellement fallu un an et demi pour que l’excitation de mon bord tombe et que j’entame, d’un coup d’un seul, un vrai choc culturel. Je pense que l’immigration a beaucoup brassé mon processus identitaire (qui je suis au fond ? quelles sont mes valeurs ? qu’est-ce que je suis prête à changer ? qu’est-ce que je suis prête à conserver ?). Le plaisir d’apprendre une nouvelle culture à peu à peu laisser la place à la lourdeur de réaliser des nouveaux apprentissages au quotidien et de ne pas comprendre en finesse les nouveaux codes sociaux. C’était laborieux, pénible, pas confortable. Ça demande une énergie dingue ! Et puis, même si dans notre ‘’chez nous’’, on pouvait retourner le soir à nos acquis français, je passais toute la journée avec des québécois. C’est d’ailleurs un des avantages d’habiter en région. Il semble ne pas avoir de communauté française ici, donc pas la possibilité de se replier sur sa culture. On s’intègre c’est tout ? Durant cette phase de choc, j’ai alterné une position de rejet total de ma culture française (et une adoration sans faille de la culture québécoise) à une ecoeurentite aiguë de la culture québécoise (et une adoration sans faille de la culture française). Bien honnêtement, j’ai vraiment manqué de modération durant cette phase. Je suis passée de ‘’nous en France on fait ça’’ (oui, le stéréotype du français) à ‘’mon dieu que c’est hot ici’’. Ce qui m’a beaucoup ébranlé, c’est la différence de distance émotionnelle entre mes amitiés de France et mes amitiés naissantes au Québec. Je ne sais pas comment l’expliquer, mais j’ai pu me sentir seule et complétement perdue dans ce à quoi l’autre s’attendait de la relation, et ce à quoi j’attendais de l’autre. J’ai eu une vraie rupture amicale franco-québécoise  au bout de un an et demi et bien honnêtement, celle-ci a été très douloureuse. Avec du recul, je pense avoir idéalisée cette relation et sans doute plaqué un modèle de relation trop ‘’française’’ (p. ex., importance de la franchise, du débat…).

    Cette période a duré un temps important, mais a été vraiment formatrice pour mon identité. Ça fait maintenant quelques mois que j’entre dans la phase 3 de l’immigration : l’adaptation. J’ apprend à lier ma culture avec celle de ma terre d’accueil. Je ne réagis plus aussi émotionnellement aux choses différentes ou nouvelles. Avec du recul, être en contact avec une culture nouvelle nous montre des aspects de nous sur un nouveau jour, que je n’aurai sans doute jamais creusés en restant en France. En gros, je pense que l’immigration fait grandir. On verra donc ce que la suite me réserve !

    Pour conclure, je souhaitais transmettre quelques conseils pour les futurs immigrants :

           Je pense qu’on ne peut pas anticiper à l’avance comment l’immigration nous transforme. Il faut prendre le temps de la vivre, c’est tout
            Immigrer en région paraît une excellente solution d’intégration. Quand je compare mon expérience à celle de mes amis qui ont immigré à Montréal par exemple, je vois que la barrière d’intimité avec les Montréalais est beaucoup plus difficile à franchir (pas de rejet ici ! j’ai des amis montréalais avec qui je m’entend très bien ?)
            Le passage du ‘’Nous en France’’ ou de l’auto centrisme paraît obligatoire… c’est chiant mais c’est comme ça. Être perpétuellement confronté à la différence vient à mon sens confronter notre propre identité culturelle, qu’on tente de ‘’protéger’’. Cette phase ne dure pas, enfin ça a pas été notre cas       Une psychothérapie ça aide vraiment à travailler son processus d’identité ! Ç’est un investissement, mais ça vaut vraiment le coup

    Les tips de mon conjoint, qui lui, a été moins émotionnel que moi ? :

            Privilégier l’immigration en région car moins la possibilité de te renfermer avec les gens de ta culture           Profitez d’un système d’éducation différent et plus doux qu’en France : n’hésitez pas à vous réorienter       Intéressez-vous à l’histoire du Québec car ça permet de comprendre les québécois (leur mentalité, leur manière d'être en relation...)

    Merci de m’avoir lu et désolé à l’avance pour les fautes ! Je vous souhaite bonne route, à ceux en chemin et à ceux déjà sur place !

    Au plaisir de lire vos commentaires,


     
    MandouPsy


     
  22. J'aime
    MandouPsy a reçu une réaction de Dauphina dans Bilan après 3 ans en Mauricie   
    Salut Jimmy !
    Merci pour ton mot sympathique.
    Pour Trois-Rivières, tu peux trouver facilement un logement, car il y a plus d'offre que de demande. Résultat: tu as le choix et les loyers sont vraiment peu chers, comparativement à d'autres villes. Pour les études, il y a différents lieux d'enseignement, comme l'UQTR (université du Québec à Trois-Rivières) ou le CEGEP par exemple, de très haute qualité. Pour l'emploi, Trois-Ri à un taux de chômage un peu plus élevé que la moyenne. Après je ne sais pas ce que tu recherches, ça dépend vraiment des secteurs à vrai dire.
    Bonne continuation !
  23. J'aime
    MandouPsy a reçu une réaction de Dauphina dans Bilan après 3 ans en Mauricie   
    Bonjour à tous,

    Il me semblait essentiel, de par l’importance que ce site a pris dans mon immigration, de réaliser un retour d’expérience trois ans après mon entrée sur le sol québécois. Si l’expérience des autres a réussi à me nourrir, j’imagine qu’il faut aussi donner à son tour. Je voulais donc vous retracer mon processus migratoire durant ces trois années au Québec. Il s’agit bien évidemment d’une expérience subjective, ne reflétant pas l’avis de l’ensemble des immigrés. Je vous souhaite une bonne lecture !

    Toute immigration commence d’abord par une motivation de fer (étant donnée le poids administratif notamment) et un projet bien ficelé. Pour moi c’était de poursuivre mes études au Québec. Enfin, avec du recul, je me rends compte que mon départ de France était aussi dû aussi à une sensation désagréable de tourner en rond, une peur sans doute d’entrer dans le sentier de la routine (mais ça, je m’en rendrais compte que bien plus tard). Il est vrai qu’il est plus facile de justifier de son départ pour les proches en s’appuyant sur une raison tangible ?. Il va s’en dire que les séparations avec nos proches ont été difficiles car marqués par la tristesse. Même si notre programme (initial) était de partir pour 4 ans, ça reste long pour les gens qui attendent.

    Nous sommes arrivés, moi et mon conjoint, il y a trois ans en région de la Mauricie. Tout a commencé dans la rue, où les gens nous encourageaient et nous proposaient leur aide pour porter nos quelques 80kg de valise. Je pense que c’est ici que la première phase du processus migratoire s’est mise en marche. Nous étions C.O.N.Q.U.I.S, totalement excités et en amour total. L’excitation du départ a été à son comble durant les deux premiers mois.

    Ensuite le retour à la réalité (recherche de travail et reprise d’étude) a été moins intense mais tout aussi joviale. Il faut dire que nous avons eu l’occasion de rencontrer rapidement des gens sur lesquels on a pu compter dès notre arrivée. Trois ans plus tard, ces ‘’gens’’ sont réellement devenus notre famille de substitution.

    Il a réellement fallu un an et demi pour que l’excitation de mon bord tombe et que j’entame, d’un coup d’un seul, un vrai choc culturel. Je pense que l’immigration a beaucoup brassé mon processus identitaire (qui je suis au fond ? quelles sont mes valeurs ? qu’est-ce que je suis prête à changer ? qu’est-ce que je suis prête à conserver ?). Le plaisir d’apprendre une nouvelle culture à peu à peu laisser la place à la lourdeur de réaliser des nouveaux apprentissages au quotidien et de ne pas comprendre en finesse les nouveaux codes sociaux. C’était laborieux, pénible, pas confortable. Ça demande une énergie dingue ! Et puis, même si dans notre ‘’chez nous’’, on pouvait retourner le soir à nos acquis français, je passais toute la journée avec des québécois. C’est d’ailleurs un des avantages d’habiter en région. Il semble ne pas avoir de communauté française ici, donc pas la possibilité de se replier sur sa culture. On s’intègre c’est tout ? Durant cette phase de choc, j’ai alterné une position de rejet total de ma culture française (et une adoration sans faille de la culture québécoise) à une ecoeurentite aiguë de la culture québécoise (et une adoration sans faille de la culture française). Bien honnêtement, j’ai vraiment manqué de modération durant cette phase. Je suis passée de ‘’nous en France on fait ça’’ (oui, le stéréotype du français) à ‘’mon dieu que c’est hot ici’’. Ce qui m’a beaucoup ébranlé, c’est la différence de distance émotionnelle entre mes amitiés de France et mes amitiés naissantes au Québec. Je ne sais pas comment l’expliquer, mais j’ai pu me sentir seule et complétement perdue dans ce à quoi l’autre s’attendait de la relation, et ce à quoi j’attendais de l’autre. J’ai eu une vraie rupture amicale franco-québécoise  au bout de un an et demi et bien honnêtement, celle-ci a été très douloureuse. Avec du recul, je pense avoir idéalisée cette relation et sans doute plaqué un modèle de relation trop ‘’française’’ (p. ex., importance de la franchise, du débat…).

    Cette période a duré un temps important, mais a été vraiment formatrice pour mon identité. Ça fait maintenant quelques mois que j’entre dans la phase 3 de l’immigration : l’adaptation. J’ apprend à lier ma culture avec celle de ma terre d’accueil. Je ne réagis plus aussi émotionnellement aux choses différentes ou nouvelles. Avec du recul, être en contact avec une culture nouvelle nous montre des aspects de nous sur un nouveau jour, que je n’aurai sans doute jamais creusés en restant en France. En gros, je pense que l’immigration fait grandir. On verra donc ce que la suite me réserve !

    Pour conclure, je souhaitais transmettre quelques conseils pour les futurs immigrants :

           Je pense qu’on ne peut pas anticiper à l’avance comment l’immigration nous transforme. Il faut prendre le temps de la vivre, c’est tout
            Immigrer en région paraît une excellente solution d’intégration. Quand je compare mon expérience à celle de mes amis qui ont immigré à Montréal par exemple, je vois que la barrière d’intimité avec les Montréalais est beaucoup plus difficile à franchir (pas de rejet ici ! j’ai des amis montréalais avec qui je m’entend très bien ?)
            Le passage du ‘’Nous en France’’ ou de l’auto centrisme paraît obligatoire… c’est chiant mais c’est comme ça. Être perpétuellement confronté à la différence vient à mon sens confronter notre propre identité culturelle, qu’on tente de ‘’protéger’’. Cette phase ne dure pas, enfin ça a pas été notre cas       Une psychothérapie ça aide vraiment à travailler son processus d’identité ! Ç’est un investissement, mais ça vaut vraiment le coup

    Les tips de mon conjoint, qui lui, a été moins émotionnel que moi ? :

            Privilégier l’immigration en région car moins la possibilité de te renfermer avec les gens de ta culture           Profitez d’un système d’éducation différent et plus doux qu’en France : n’hésitez pas à vous réorienter       Intéressez-vous à l’histoire du Québec car ça permet de comprendre les québécois (leur mentalité, leur manière d'être en relation...)

    Merci de m’avoir lu et désolé à l’avance pour les fautes ! Je vous souhaite bonne route, à ceux en chemin et à ceux déjà sur place !

    Au plaisir de lire vos commentaires,


     
    MandouPsy


     
  24. Merci
    MandouPsy a réagi à Laurent dans Bilan après 3 ans en Mauricie   
    Merci pour ce témoignage! Nous allons l'afficher en page d'accueil. Bonne suite à ton intégration.
  25. J'aime
    MandouPsy a reçu une réaction de jimmy dans Bilan après 3 ans en Mauricie   
    Bonjour à tous,

    Il me semblait essentiel, de par l’importance que ce site a pris dans mon immigration, de réaliser un retour d’expérience trois ans après mon entrée sur le sol québécois. Si l’expérience des autres a réussi à me nourrir, j’imagine qu’il faut aussi donner à son tour. Je voulais donc vous retracer mon processus migratoire durant ces trois années au Québec. Il s’agit bien évidemment d’une expérience subjective, ne reflétant pas l’avis de l’ensemble des immigrés. Je vous souhaite une bonne lecture !

    Toute immigration commence d’abord par une motivation de fer (étant donnée le poids administratif notamment) et un projet bien ficelé. Pour moi c’était de poursuivre mes études au Québec. Enfin, avec du recul, je me rends compte que mon départ de France était aussi dû aussi à une sensation désagréable de tourner en rond, une peur sans doute d’entrer dans le sentier de la routine (mais ça, je m’en rendrais compte que bien plus tard). Il est vrai qu’il est plus facile de justifier de son départ pour les proches en s’appuyant sur une raison tangible ?. Il va s’en dire que les séparations avec nos proches ont été difficiles car marqués par la tristesse. Même si notre programme (initial) était de partir pour 4 ans, ça reste long pour les gens qui attendent.

    Nous sommes arrivés, moi et mon conjoint, il y a trois ans en région de la Mauricie. Tout a commencé dans la rue, où les gens nous encourageaient et nous proposaient leur aide pour porter nos quelques 80kg de valise. Je pense que c’est ici que la première phase du processus migratoire s’est mise en marche. Nous étions C.O.N.Q.U.I.S, totalement excités et en amour total. L’excitation du départ a été à son comble durant les deux premiers mois.

    Ensuite le retour à la réalité (recherche de travail et reprise d’étude) a été moins intense mais tout aussi joviale. Il faut dire que nous avons eu l’occasion de rencontrer rapidement des gens sur lesquels on a pu compter dès notre arrivée. Trois ans plus tard, ces ‘’gens’’ sont réellement devenus notre famille de substitution.

    Il a réellement fallu un an et demi pour que l’excitation de mon bord tombe et que j’entame, d’un coup d’un seul, un vrai choc culturel. Je pense que l’immigration a beaucoup brassé mon processus identitaire (qui je suis au fond ? quelles sont mes valeurs ? qu’est-ce que je suis prête à changer ? qu’est-ce que je suis prête à conserver ?). Le plaisir d’apprendre une nouvelle culture à peu à peu laisser la place à la lourdeur de réaliser des nouveaux apprentissages au quotidien et de ne pas comprendre en finesse les nouveaux codes sociaux. C’était laborieux, pénible, pas confortable. Ça demande une énergie dingue ! Et puis, même si dans notre ‘’chez nous’’, on pouvait retourner le soir à nos acquis français, je passais toute la journée avec des québécois. C’est d’ailleurs un des avantages d’habiter en région. Il semble ne pas avoir de communauté française ici, donc pas la possibilité de se replier sur sa culture. On s’intègre c’est tout ? Durant cette phase de choc, j’ai alterné une position de rejet total de ma culture française (et une adoration sans faille de la culture québécoise) à une ecoeurentite aiguë de la culture québécoise (et une adoration sans faille de la culture française). Bien honnêtement, j’ai vraiment manqué de modération durant cette phase. Je suis passée de ‘’nous en France on fait ça’’ (oui, le stéréotype du français) à ‘’mon dieu que c’est hot ici’’. Ce qui m’a beaucoup ébranlé, c’est la différence de distance émotionnelle entre mes amitiés de France et mes amitiés naissantes au Québec. Je ne sais pas comment l’expliquer, mais j’ai pu me sentir seule et complétement perdue dans ce à quoi l’autre s’attendait de la relation, et ce à quoi j’attendais de l’autre. J’ai eu une vraie rupture amicale franco-québécoise  au bout de un an et demi et bien honnêtement, celle-ci a été très douloureuse. Avec du recul, je pense avoir idéalisée cette relation et sans doute plaqué un modèle de relation trop ‘’française’’ (p. ex., importance de la franchise, du débat…).

    Cette période a duré un temps important, mais a été vraiment formatrice pour mon identité. Ça fait maintenant quelques mois que j’entre dans la phase 3 de l’immigration : l’adaptation. J’ apprend à lier ma culture avec celle de ma terre d’accueil. Je ne réagis plus aussi émotionnellement aux choses différentes ou nouvelles. Avec du recul, être en contact avec une culture nouvelle nous montre des aspects de nous sur un nouveau jour, que je n’aurai sans doute jamais creusés en restant en France. En gros, je pense que l’immigration fait grandir. On verra donc ce que la suite me réserve !

    Pour conclure, je souhaitais transmettre quelques conseils pour les futurs immigrants :

           Je pense qu’on ne peut pas anticiper à l’avance comment l’immigration nous transforme. Il faut prendre le temps de la vivre, c’est tout
            Immigrer en région paraît une excellente solution d’intégration. Quand je compare mon expérience à celle de mes amis qui ont immigré à Montréal par exemple, je vois que la barrière d’intimité avec les Montréalais est beaucoup plus difficile à franchir (pas de rejet ici ! j’ai des amis montréalais avec qui je m’entend très bien ?)
            Le passage du ‘’Nous en France’’ ou de l’auto centrisme paraît obligatoire… c’est chiant mais c’est comme ça. Être perpétuellement confronté à la différence vient à mon sens confronter notre propre identité culturelle, qu’on tente de ‘’protéger’’. Cette phase ne dure pas, enfin ça a pas été notre cas       Une psychothérapie ça aide vraiment à travailler son processus d’identité ! Ç’est un investissement, mais ça vaut vraiment le coup

    Les tips de mon conjoint, qui lui, a été moins émotionnel que moi ? :

            Privilégier l’immigration en région car moins la possibilité de te renfermer avec les gens de ta culture           Profitez d’un système d’éducation différent et plus doux qu’en France : n’hésitez pas à vous réorienter       Intéressez-vous à l’histoire du Québec car ça permet de comprendre les québécois (leur mentalité, leur manière d'être en relation...)

    Merci de m’avoir lu et désolé à l’avance pour les fautes ! Je vous souhaite bonne route, à ceux en chemin et à ceux déjà sur place !

    Au plaisir de lire vos commentaires,


     
    MandouPsy


     
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