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ChristinaPLaurence got a reaction from IT ENGINEER in Mon expérience du licenciement
Je n'écris pas ce post pour me plaindre, ni pour effrayer quiconque, au contraire.
Je veux juste partager ma récente expérience. Licenciée en 5 min après 5 mois d'emploi dans le bureau de notaires qui m'avait engagée (voir bilan après 2 ans par christinaroux).
Ce jour-là, j'ai cru être percutée par une voiture, tellement je n'ai rien vu venir.
Je n'avais quasiment pas d'ouvrage depuis le mois de novembre et la plupart du temps je devais faire le tour du bureau à la recherche d'un mandat, d'un testament ou d'une vente.
Je m'étais interrogée : Vont-ils me garder? Car après restructuration du bureau, je me retrouvais à travailler avec la seule notaire qui n'avait pas de clients et qui, surtout, ne voulait pas s'encombrer d'une adjointe à qui il faut tout apprendre.
En tous cas, je continuais d'assimiler au maximum la masse de connaissances que cela demande afin d'être opérationnelle le plus vite possible. Mais mes employeurs m'avaient rassurée dès le premier jour, en me disant qu'il fallait au moins six mois pour être indépendante sur ce poste. Six mois, oui, à condition d'avoir de l'ouvrage tous les jours et de pouvoir se pratiquer correctement!!
Toujours est-il qu'on me dit que je travaille très bien, que j'apprends vite et que je suis consciencieuse. Les collègues m'apprécient mais cela ne fait pas oublier l'ambiance électrique qui règne, due, entre autres, à des "guéguerres" de secrétaires, des combats de coqs entres les deux patrons et les complexes de salaire des autres notaires.
Je m'étais dit, qu'au pire, on m'attribuerait d'autres tâches ou qu'on me demanderait de faire moins d'heures. Naïve que j'étais!
Ce jour-là, quand je suis arrivée, j'ai eus un maudit pressentiment. D'abord, parce que l'ambiance était passée de froide à glaciale et ensuite parce que celles à qui je me suis adressée ce matin-là, m'avaient à peine regardée ou m'avait lancé un regard de malaise intense.
L'un de mes employeurs est venu me chercher et m'a faite asseoir dans une salle en commençant par me dire qu'il s'étaient réunis et qu'après discussion, la conclusion était que je n’étais pas à ma place dans ce poste. Il continue en tournant autour de pot, sans vraiment me regarder dans les yeux et sans vraiment croire à ce qu'il s'était engagé à me dire. En tous cas, c'était tellement flou, que j'ai dû poser la question: "Vous me licenciez?". La réponse a été par contre très claire. Quand j'ai voulu comprendre, et que j'ai demandé si c’était « ma notaire » qui s'était plainte de mon travail, il m'a répondu que non et que je m'étais trompée plusieurs fois dans le même document juridique en orthographiant un nom de famille. Je tombais des nues. J’ai rétorqué qu’elle ne me donnait absolument aucun ouvrage et que la seule notaire qui m’en donnait était contente de mon travail, mais ça ne l’a pas convaincu.
-" Tu ne maîtrises pas le logiciel".
-"Ce n’est pas possible, c’est une erreur, la personne qui me forme m’a dit que je le maîtrise parfaitement, je sais tout faire dans le logiciel! "
(Je le connaissais par cœur même, vu que je passais mon temps à l'explorer)… Il hausse les épaules comme pour me signifier qu’il est désolé mais que la décision est prise et termine en me disant qu’ils me paieront deux semaines de salaire et que je peux terminer la journée si je le souhaite!
- "Non, merci. Je n’ai aucun ouvrage depuis plus d’une semaine".
Je lui ai donc serré la main en le remerciant de m’avoir donné ma chance et je suis partie ranger mes affaires avant de faire le tour du bureau pour annoncer la nouvelle à celles qui ne le savaient pas déjà et remercier celles qui avaient donné de leur temps pour me former.
J’ai même réussis à contenir mes larmes jusqu’à mon auto…Fierté ultime pour la sensible que je suis.
Je me suis donné une semaine de break pour encaisser cette énorme gifle et je me suis mise à la recherche d’un nouvel emploi, mais de préférence dans une autre branche. Car malgré ma maîtrise en droit français (Master 2 pour être précise), le domaine juridique m’a tout à coup vivement écœurée et cet emploi ne m’a apporté aucune satisfaction sinon celle de travailler dans mon domaine d’études. Je n’ai d’ailleurs pas annoncé la nouvelle à mes proches car je sais qu’en France, le terme « licenciement » est vraiment brutal et péjoratif alors qu’ici c’est beaucoup plus courant, le droit du travail étant beaucoup plus souple.
De plus, j’avais droit à l’assurance chômage de Service Canada, ce qui m’a ôté le poids énorme de ne plus gagner ma vie.
Mais un mois et deux entretiens plus tard, je suis engagée dans un poste totalement différent mais qui m’attire et qui me donne un second souffle. C’est la directrice d’un centre de répit pour personnes ayant des déficiences physiques ou intellectuelles qui m’engage pour la seconder au niveau de la fondation qui le finance. C’est elle-même et la présidente de la fondation, qui est avocate, qui me font passer une longue entrevue ainsi qu’un test. Je me suis d’ailleurs aperçue pendant l’entretien que ladite présidente connaissait très bien mon ancien employeur. J’ai donc pensé qu’elle l’appellerait et que mes chances étaient anéanties. Car au Québec, les références d’anciens employeurs sont vraiment importantes et on vous les demande pendant les entrevues d’embauche.
Mais malgré le grand nombre de candidats et mon licenciement récent(dont je leurs ai fait part lors de l’entrevue), je suis retenue et dois commencer ce nouvel emploi deux semaines plus tard…Ma nouvelle " patronne" me dit même que je suis leur premier choix et qu’elle a hâte de travailler avec moi.
Aujourd’hui, j’ai des responsabilités, j’ai de l’ouvrage tous les jours, les journées filent et j’apprécie les gens que je côtoie.
(J’aurais le goût d’aller remercier mes anciens employeurs, qui ont cessé leur collaboration juste après mon congédiement, pour l’opportunité qu’ils m’ont donné d’être heureuse dans mon emploi, mais ce serait de mauvais goût).
Alors, pour conclure je dirais que cette expérience très négative s’est transformée en expérience très positive. À moi de faire mes preuves et de relever les nouveaux défis que l’on me confie.
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ChristinaPLaurence got a reaction from mial79 in Mon expérience du licenciement
Je n'écris pas ce post pour me plaindre, ni pour effrayer quiconque, au contraire.
Je veux juste partager ma récente expérience. Licenciée en 5 min après 5 mois d'emploi dans le bureau de notaires qui m'avait engagée (voir bilan après 2 ans par christinaroux).
Ce jour-là, j'ai cru être percutée par une voiture, tellement je n'ai rien vu venir.
Je n'avais quasiment pas d'ouvrage depuis le mois de novembre et la plupart du temps je devais faire le tour du bureau à la recherche d'un mandat, d'un testament ou d'une vente.
Je m'étais interrogée : Vont-ils me garder? Car après restructuration du bureau, je me retrouvais à travailler avec la seule notaire qui n'avait pas de clients et qui, surtout, ne voulait pas s'encombrer d'une adjointe à qui il faut tout apprendre.
En tous cas, je continuais d'assimiler au maximum la masse de connaissances que cela demande afin d'être opérationnelle le plus vite possible. Mais mes employeurs m'avaient rassurée dès le premier jour, en me disant qu'il fallait au moins six mois pour être indépendante sur ce poste. Six mois, oui, à condition d'avoir de l'ouvrage tous les jours et de pouvoir se pratiquer correctement!!
Toujours est-il qu'on me dit que je travaille très bien, que j'apprends vite et que je suis consciencieuse. Les collègues m'apprécient mais cela ne fait pas oublier l'ambiance électrique qui règne, due, entre autres, à des "guéguerres" de secrétaires, des combats de coqs entres les deux patrons et les complexes de salaire des autres notaires.
Je m'étais dit, qu'au pire, on m'attribuerait d'autres tâches ou qu'on me demanderait de faire moins d'heures. Naïve que j'étais!
Ce jour-là, quand je suis arrivée, j'ai eus un maudit pressentiment. D'abord, parce que l'ambiance était passée de froide à glaciale et ensuite parce que celles à qui je me suis adressée ce matin-là, m'avaient à peine regardée ou m'avait lancé un regard de malaise intense.
L'un de mes employeurs est venu me chercher et m'a faite asseoir dans une salle en commençant par me dire qu'il s'étaient réunis et qu'après discussion, la conclusion était que je n’étais pas à ma place dans ce poste. Il continue en tournant autour de pot, sans vraiment me regarder dans les yeux et sans vraiment croire à ce qu'il s'était engagé à me dire. En tous cas, c'était tellement flou, que j'ai dû poser la question: "Vous me licenciez?". La réponse a été par contre très claire. Quand j'ai voulu comprendre, et que j'ai demandé si c’était « ma notaire » qui s'était plainte de mon travail, il m'a répondu que non et que je m'étais trompée plusieurs fois dans le même document juridique en orthographiant un nom de famille. Je tombais des nues. J’ai rétorqué qu’elle ne me donnait absolument aucun ouvrage et que la seule notaire qui m’en donnait était contente de mon travail, mais ça ne l’a pas convaincu.
-" Tu ne maîtrises pas le logiciel".
-"Ce n’est pas possible, c’est une erreur, la personne qui me forme m’a dit que je le maîtrise parfaitement, je sais tout faire dans le logiciel! "
(Je le connaissais par cœur même, vu que je passais mon temps à l'explorer)… Il hausse les épaules comme pour me signifier qu’il est désolé mais que la décision est prise et termine en me disant qu’ils me paieront deux semaines de salaire et que je peux terminer la journée si je le souhaite!
- "Non, merci. Je n’ai aucun ouvrage depuis plus d’une semaine".
Je lui ai donc serré la main en le remerciant de m’avoir donné ma chance et je suis partie ranger mes affaires avant de faire le tour du bureau pour annoncer la nouvelle à celles qui ne le savaient pas déjà et remercier celles qui avaient donné de leur temps pour me former.
J’ai même réussis à contenir mes larmes jusqu’à mon auto…Fierté ultime pour la sensible que je suis.
Je me suis donné une semaine de break pour encaisser cette énorme gifle et je me suis mise à la recherche d’un nouvel emploi, mais de préférence dans une autre branche. Car malgré ma maîtrise en droit français (Master 2 pour être précise), le domaine juridique m’a tout à coup vivement écœurée et cet emploi ne m’a apporté aucune satisfaction sinon celle de travailler dans mon domaine d’études. Je n’ai d’ailleurs pas annoncé la nouvelle à mes proches car je sais qu’en France, le terme « licenciement » est vraiment brutal et péjoratif alors qu’ici c’est beaucoup plus courant, le droit du travail étant beaucoup plus souple.
De plus, j’avais droit à l’assurance chômage de Service Canada, ce qui m’a ôté le poids énorme de ne plus gagner ma vie.
Mais un mois et deux entretiens plus tard, je suis engagée dans un poste totalement différent mais qui m’attire et qui me donne un second souffle. C’est la directrice d’un centre de répit pour personnes ayant des déficiences physiques ou intellectuelles qui m’engage pour la seconder au niveau de la fondation qui le finance. C’est elle-même et la présidente de la fondation, qui est avocate, qui me font passer une longue entrevue ainsi qu’un test. Je me suis d’ailleurs aperçue pendant l’entretien que ladite présidente connaissait très bien mon ancien employeur. J’ai donc pensé qu’elle l’appellerait et que mes chances étaient anéanties. Car au Québec, les références d’anciens employeurs sont vraiment importantes et on vous les demande pendant les entrevues d’embauche.
Mais malgré le grand nombre de candidats et mon licenciement récent(dont je leurs ai fait part lors de l’entrevue), je suis retenue et dois commencer ce nouvel emploi deux semaines plus tard…Ma nouvelle " patronne" me dit même que je suis leur premier choix et qu’elle a hâte de travailler avec moi.
Aujourd’hui, j’ai des responsabilités, j’ai de l’ouvrage tous les jours, les journées filent et j’apprécie les gens que je côtoie.
(J’aurais le goût d’aller remercier mes anciens employeurs, qui ont cessé leur collaboration juste après mon congédiement, pour l’opportunité qu’ils m’ont donné d’être heureuse dans mon emploi, mais ce serait de mauvais goût).
Alors, pour conclure je dirais que cette expérience très négative s’est transformée en expérience très positive. À moi de faire mes preuves et de relever les nouveaux défis que l’on me confie.
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ChristinaPLaurence got a reaction from Mcleod in Bilan après deux ans
Bonjour Minnie,
Je te conseille vivement d'obtenir un certificat de résidence permanente, c'est plus long mais ensuite tu es considérée comme une québecoise..(mis à part le droit de vote), je connais une femme qui a passé un diplôme de massothérapeute (coût de 12 000$), et elle ne trouve pas d'emploi car dans cette branche il faut être inscrit à un ordre et pour être inscrit à un ordre, il te faut la résidence permanente, de plus c'est beaucoup plus long à obtenir une fois sur place et cela demande beaucoup de paperasse administrative et pour te parler de mon expérience les employeurs qui m'ont reçue en entrevue (soit 4) m'ont tous demandé si j'avais la résidence permanente.Donc, fais ta demande de certificat de sélection du Québec, et quand tu l'auras obtenue, tu feras la demande de résidence permanente au fédéral. C'est plus long mais ce temps est nécessaire pour bien préparer ton immigration. Ce n'est que mon opinion. Bonne continuation dans tes démarches.
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ChristinaPLaurence got a reaction from Aude514 in Bilan après deux ans
Je n’ai pas beaucoup fréquenté ce site depuis mon arrivée au Québec en mai 2012, alors que depuis la France, j'y allais quasiment quotidiennement. Mais voilà, il faut se faire sa propre expérience et essayer d'oublier tout ce qu'on a pû entendre de vrai, de faux, d'exagéré et de caricatural sur le Québec pour pouvoir enfin se faire SON opinion.
Aujourd'hui, c'est mon tour de vous donner ma vision des choses et peut-être quelques conseils (sans prétention aucune) sur la vie au Québec.
Nous sommes arrivés en mai 2002 à Drummondville (parfaitement centré à mi-chemin entre Québec et Montréal), avec 7 valises et notre fille de 2 ans. Nous avions la chance d'être hébergés chez des amis pour les premières semaines, donc aucun problème d'hébergement pour nous. Mais l'atterrissage est quand même épuisant (surtout s’il faut attendre 2h30 à l’immigration parce que les douaniers vous ont oublié et sont allé "luncher").
Je vais essayer de la faire courte, on a trouvé un logement très rapidement, contrairement à tout ce qu'on avait pu lire avant, aucun besoin de supplier ou de soudoyer le propriétaire du 4 1/2 que nous avons loué 560$ par mois pendant un an, on a signé le bail en 5 min (montre en main). Nous avons simplement dû attendre 3 semaines, le temps d’acheter des meubles et tout ce qui ne rentrait plus dans les valises. Oui, il faut avoir des économies, car ça part très très vite.
Nous avons trouvé très rapidement une garderie en milieu familial pour notre fille (25$ par jour mais avec le remboursement anticipé du gouvernement, ne revient qu’à 7$ par jour) Ensuite, nous sommes allés au centre local emploi afin de .....trouver un emploi. Nous avons été inscrits à un groupe de recherche d’emploi et j'ai trouvé un travail dans une clinique en trois semaines comme adjointe administrative à 15$ de l'heure pour 35h semaine, donc vraiment honorable pour un premier job. (En France mon bac+5 en droit ne m'avait pas permis de trouver un emploi à temps complet dans mon domaine d'études et mon trop haut niveau d'études m'empêchait de prétendre à des emplois de secrétaire ou d'assistante juridique). Mon conjoint à lui aussi trouvé rapidement un emploi dans sa passion, l'informatique, malgré l'absence de diplôme relié à l'emploi, mais avec un CV bien fourni et beaucoup d'expériences, dans l'immobilier, les télécommunications et la gestion. Il a pû être engagé en travailleur autonome comme technicien informatique. En France, l'absence de diplôme était un frein à la reconversion, pas ici.
Au Québec, ce qui compte, ce sont les compétences, les expériences et la personnalité. Il faut d'ailleurs refaire son c.v. en arrivant afin de les valoriser.
Quand j'ai décidé de retourner à mon domaine d'études j'ai déposé trois c.v chez des notaires et j'ai décroché 2 entrevues (En France, pour une quarantaine c.v, chez des notaires, huissiers et avocats, j’avais décroché 0 entrevue). J'ai été engagée quelques semaines plus tard comme secrétaire/technicienne juridique dans un bureau de notaires employant 15 personnes.
Entre-temps nous avons acheté une maison de 120 m2 avec 3000m2 de terrain pour 100 000 dollars. Pour ce faire, nous avions contacté une agence Multi-prêts quelques mois après notre arrivée et le courtier (qui n’est rémunéré que par la banque une fois le prêt accepté) nous a donné de très bon conseils pour nous créer une bonne côte de crédit. Un an après notre arrivée, nous étions propriétaires (rêve devenu inaccessible dans le sud de la France).
Il n’est pas difficile de se faire des amis comme j’ai pû le lire. Les québécois aiment les français et sont très accueillants et avenants avec nous. Je dirais que le plus drôle c’est quand on vous dit « hey, vous avez un accent! ». Et oui, ici, c’est le français qui a un accent. Après deux ans, il m’arrive encore de ne pas comprendre ce qu’on me dit car les expressions et les tournures de phrases sont différentes. Parfois les anglicismes sont aussi incompréhensibles. car les québecois en utilisent aussi beaucoup, ce ne sont simplement pas les mêmes que nous (ex : top-shape (en forme), cruiser, (flirter), hot (sexy), checker (vérifier), joke (blague), sans parler des anyway, whatever, that’s it et autre bullshitt. Autre exemple, être chaude, signifie avoir trop bu, ou être bonne, signifie vraiment être bonne (ne vous sentez pas insultée si on vous le dit). Parfois, on rit de ne pas se comprendre….parfois on s’en agace, mais on finit toujours par y arriver.
Le plus déstabilisant au Québec, c’est à quel point tout va plus vite, louer un appartement, acheter une maison ou commencer un nouvel emploi. Oubliez les baux d’habitation de 14 pages et les contrats de travail à rallonge. La parole vaut parfois plus que l’écrit et la confiance est toujours de rigueur.
Ce que j’aime ici avant tout ici c’est la décontraction et la tolérance. Habillez-vous et coiffez-vous comme vous l’entendez, tatouez-vous si vous le voulez, on ne vous jugera pas en fonction de votre style. Il y a bien-sûr des limites à ne pas franchir, mais vous pouvez être vous-même sans sentir les regards sur vous. Les gens ont l’air heureux dans cette société définitivement optimiste. Pas tous les jours bien sûr, pas tout le temps, mais le sourire des gens que l’on croise, le fait d’être abordé dans la rue de façon simple et décontractée, ça met de bonne humeur.
Par contre, en tant que français qui a plutôt l’habitude de dire ce qu’il pense, de râler quand quelque chose ne lui convient pas, et de débattre dès que l’occasion se présente, il faut savoir mettre de l’eau dans son vin (qui plus est très cher!). Les québécois ne polémiquent pas pour un oui ou pour un non, le mot d’ordre est consensus et le politiquement correct leur leitmotiv. Mais ce n’est pas une mauvaise ou une bonne chose, c’est juste un mode de vie différent et il faut savoir s’adapter.
Inutile de passer son temps à comparer son pays d’origine et son pays d’adoption, (même si on ne peut pas s’en empêcher) car il y a du bon et du mauvais partout et que même si l’herbe paraît plus ou moins verte, elle est peut-être plus ou moins haute et coûte plus ou moins cher.
Pour conclure, je dirais juste que si parfois la France me manque, si parfois j’en ai marre d’être l’immigrante qui a un accent, je n’ai absolument aucun regrets et je souhaite à tous ceux qui en rêvent comme j’ai pû le rêver, de rejoindre ce beau pays et de se faire son expérience, bonne ou mauvaise, car l’important c’est d’oser vivre ses rêves…
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ChristinaPLaurence got a reaction from IT ENGINEER in Bilan après deux ans
Je n’ai pas beaucoup fréquenté ce site depuis mon arrivée au Québec en mai 2012, alors que depuis la France, j'y allais quasiment quotidiennement. Mais voilà, il faut se faire sa propre expérience et essayer d'oublier tout ce qu'on a pû entendre de vrai, de faux, d'exagéré et de caricatural sur le Québec pour pouvoir enfin se faire SON opinion.
Aujourd'hui, c'est mon tour de vous donner ma vision des choses et peut-être quelques conseils (sans prétention aucune) sur la vie au Québec.
Nous sommes arrivés en mai 2002 à Drummondville (parfaitement centré à mi-chemin entre Québec et Montréal), avec 7 valises et notre fille de 2 ans. Nous avions la chance d'être hébergés chez des amis pour les premières semaines, donc aucun problème d'hébergement pour nous. Mais l'atterrissage est quand même épuisant (surtout s’il faut attendre 2h30 à l’immigration parce que les douaniers vous ont oublié et sont allé "luncher").
Je vais essayer de la faire courte, on a trouvé un logement très rapidement, contrairement à tout ce qu'on avait pu lire avant, aucun besoin de supplier ou de soudoyer le propriétaire du 4 1/2 que nous avons loué 560$ par mois pendant un an, on a signé le bail en 5 min (montre en main). Nous avons simplement dû attendre 3 semaines, le temps d’acheter des meubles et tout ce qui ne rentrait plus dans les valises. Oui, il faut avoir des économies, car ça part très très vite.
Nous avons trouvé très rapidement une garderie en milieu familial pour notre fille (25$ par jour mais avec le remboursement anticipé du gouvernement, ne revient qu’à 7$ par jour) Ensuite, nous sommes allés au centre local emploi afin de .....trouver un emploi. Nous avons été inscrits à un groupe de recherche d’emploi et j'ai trouvé un travail dans une clinique en trois semaines comme adjointe administrative à 15$ de l'heure pour 35h semaine, donc vraiment honorable pour un premier job. (En France mon bac+5 en droit ne m'avait pas permis de trouver un emploi à temps complet dans mon domaine d'études et mon trop haut niveau d'études m'empêchait de prétendre à des emplois de secrétaire ou d'assistante juridique). Mon conjoint à lui aussi trouvé rapidement un emploi dans sa passion, l'informatique, malgré l'absence de diplôme relié à l'emploi, mais avec un CV bien fourni et beaucoup d'expériences, dans l'immobilier, les télécommunications et la gestion. Il a pû être engagé en travailleur autonome comme technicien informatique. En France, l'absence de diplôme était un frein à la reconversion, pas ici.
Au Québec, ce qui compte, ce sont les compétences, les expériences et la personnalité. Il faut d'ailleurs refaire son c.v. en arrivant afin de les valoriser.
Quand j'ai décidé de retourner à mon domaine d'études j'ai déposé trois c.v chez des notaires et j'ai décroché 2 entrevues (En France, pour une quarantaine c.v, chez des notaires, huissiers et avocats, j’avais décroché 0 entrevue). J'ai été engagée quelques semaines plus tard comme secrétaire/technicienne juridique dans un bureau de notaires employant 15 personnes.
Entre-temps nous avons acheté une maison de 120 m2 avec 3000m2 de terrain pour 100 000 dollars. Pour ce faire, nous avions contacté une agence Multi-prêts quelques mois après notre arrivée et le courtier (qui n’est rémunéré que par la banque une fois le prêt accepté) nous a donné de très bon conseils pour nous créer une bonne côte de crédit. Un an après notre arrivée, nous étions propriétaires (rêve devenu inaccessible dans le sud de la France).
Il n’est pas difficile de se faire des amis comme j’ai pû le lire. Les québécois aiment les français et sont très accueillants et avenants avec nous. Je dirais que le plus drôle c’est quand on vous dit « hey, vous avez un accent! ». Et oui, ici, c’est le français qui a un accent. Après deux ans, il m’arrive encore de ne pas comprendre ce qu’on me dit car les expressions et les tournures de phrases sont différentes. Parfois les anglicismes sont aussi incompréhensibles. car les québecois en utilisent aussi beaucoup, ce ne sont simplement pas les mêmes que nous (ex : top-shape (en forme), cruiser, (flirter), hot (sexy), checker (vérifier), joke (blague), sans parler des anyway, whatever, that’s it et autre bullshitt. Autre exemple, être chaude, signifie avoir trop bu, ou être bonne, signifie vraiment être bonne (ne vous sentez pas insultée si on vous le dit). Parfois, on rit de ne pas se comprendre….parfois on s’en agace, mais on finit toujours par y arriver.
Le plus déstabilisant au Québec, c’est à quel point tout va plus vite, louer un appartement, acheter une maison ou commencer un nouvel emploi. Oubliez les baux d’habitation de 14 pages et les contrats de travail à rallonge. La parole vaut parfois plus que l’écrit et la confiance est toujours de rigueur.
Ce que j’aime ici avant tout ici c’est la décontraction et la tolérance. Habillez-vous et coiffez-vous comme vous l’entendez, tatouez-vous si vous le voulez, on ne vous jugera pas en fonction de votre style. Il y a bien-sûr des limites à ne pas franchir, mais vous pouvez être vous-même sans sentir les regards sur vous. Les gens ont l’air heureux dans cette société définitivement optimiste. Pas tous les jours bien sûr, pas tout le temps, mais le sourire des gens que l’on croise, le fait d’être abordé dans la rue de façon simple et décontractée, ça met de bonne humeur.
Par contre, en tant que français qui a plutôt l’habitude de dire ce qu’il pense, de râler quand quelque chose ne lui convient pas, et de débattre dès que l’occasion se présente, il faut savoir mettre de l’eau dans son vin (qui plus est très cher!). Les québécois ne polémiquent pas pour un oui ou pour un non, le mot d’ordre est consensus et le politiquement correct leur leitmotiv. Mais ce n’est pas une mauvaise ou une bonne chose, c’est juste un mode de vie différent et il faut savoir s’adapter.
Inutile de passer son temps à comparer son pays d’origine et son pays d’adoption, (même si on ne peut pas s’en empêcher) car il y a du bon et du mauvais partout et que même si l’herbe paraît plus ou moins verte, elle est peut-être plus ou moins haute et coûte plus ou moins cher.
Pour conclure, je dirais juste que si parfois la France me manque, si parfois j’en ai marre d’être l’immigrante qui a un accent, je n’ai absolument aucun regrets et je souhaite à tous ceux qui en rêvent comme j’ai pû le rêver, de rejoindre ce beau pays et de se faire son expérience, bonne ou mauvaise, car l’important c’est d’oser vivre ses rêves…
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ChristinaPLaurence got a reaction from leodioss in Bilan après deux ans
c'est une ville propre, dynamique, ni trop grande ni trop petite, beaucoup d'espaces verts et d'évènements, beaucoup d'entreprise installées car entre Québec et Montréal, mais nous avons acheté à 15 min de Drummond. sinon, il faut compter plus cher pour une maison, n'hésite pas à aller consulter duproprio ou remax, ça te donnera une bonne idée.
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ChristinaPLaurence reacted to verozen in Bilan après deux ans
Bilan très agréable à lire,
Je suis également à 20min de Drummondville...!
heureuse pour vous que tout se passe bien et vite!
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ChristinaPLaurence got a reaction from verozen in Bilan après deux ans
c'est une ville propre, dynamique, ni trop grande ni trop petite, beaucoup d'espaces verts et d'évènements, beaucoup d'entreprise installées car entre Québec et Montréal, mais nous avons acheté à 15 min de Drummond. sinon, il faut compter plus cher pour une maison, n'hésite pas à aller consulter duproprio ou remax, ça te donnera une bonne idée.
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ChristinaPLaurence got a reaction from Mark-Beaubien in Bilan après deux ans
Je n’ai pas beaucoup fréquenté ce site depuis mon arrivée au Québec en mai 2012, alors que depuis la France, j'y allais quasiment quotidiennement. Mais voilà, il faut se faire sa propre expérience et essayer d'oublier tout ce qu'on a pû entendre de vrai, de faux, d'exagéré et de caricatural sur le Québec pour pouvoir enfin se faire SON opinion.
Aujourd'hui, c'est mon tour de vous donner ma vision des choses et peut-être quelques conseils (sans prétention aucune) sur la vie au Québec.
Nous sommes arrivés en mai 2002 à Drummondville (parfaitement centré à mi-chemin entre Québec et Montréal), avec 7 valises et notre fille de 2 ans. Nous avions la chance d'être hébergés chez des amis pour les premières semaines, donc aucun problème d'hébergement pour nous. Mais l'atterrissage est quand même épuisant (surtout s’il faut attendre 2h30 à l’immigration parce que les douaniers vous ont oublié et sont allé "luncher").
Je vais essayer de la faire courte, on a trouvé un logement très rapidement, contrairement à tout ce qu'on avait pu lire avant, aucun besoin de supplier ou de soudoyer le propriétaire du 4 1/2 que nous avons loué 560$ par mois pendant un an, on a signé le bail en 5 min (montre en main). Nous avons simplement dû attendre 3 semaines, le temps d’acheter des meubles et tout ce qui ne rentrait plus dans les valises. Oui, il faut avoir des économies, car ça part très très vite.
Nous avons trouvé très rapidement une garderie en milieu familial pour notre fille (25$ par jour mais avec le remboursement anticipé du gouvernement, ne revient qu’à 7$ par jour) Ensuite, nous sommes allés au centre local emploi afin de .....trouver un emploi. Nous avons été inscrits à un groupe de recherche d’emploi et j'ai trouvé un travail dans une clinique en trois semaines comme adjointe administrative à 15$ de l'heure pour 35h semaine, donc vraiment honorable pour un premier job. (En France mon bac+5 en droit ne m'avait pas permis de trouver un emploi à temps complet dans mon domaine d'études et mon trop haut niveau d'études m'empêchait de prétendre à des emplois de secrétaire ou d'assistante juridique). Mon conjoint à lui aussi trouvé rapidement un emploi dans sa passion, l'informatique, malgré l'absence de diplôme relié à l'emploi, mais avec un CV bien fourni et beaucoup d'expériences, dans l'immobilier, les télécommunications et la gestion. Il a pû être engagé en travailleur autonome comme technicien informatique. En France, l'absence de diplôme était un frein à la reconversion, pas ici.
Au Québec, ce qui compte, ce sont les compétences, les expériences et la personnalité. Il faut d'ailleurs refaire son c.v. en arrivant afin de les valoriser.
Quand j'ai décidé de retourner à mon domaine d'études j'ai déposé trois c.v chez des notaires et j'ai décroché 2 entrevues (En France, pour une quarantaine c.v, chez des notaires, huissiers et avocats, j’avais décroché 0 entrevue). J'ai été engagée quelques semaines plus tard comme secrétaire/technicienne juridique dans un bureau de notaires employant 15 personnes.
Entre-temps nous avons acheté une maison de 120 m2 avec 3000m2 de terrain pour 100 000 dollars. Pour ce faire, nous avions contacté une agence Multi-prêts quelques mois après notre arrivée et le courtier (qui n’est rémunéré que par la banque une fois le prêt accepté) nous a donné de très bon conseils pour nous créer une bonne côte de crédit. Un an après notre arrivée, nous étions propriétaires (rêve devenu inaccessible dans le sud de la France).
Il n’est pas difficile de se faire des amis comme j’ai pû le lire. Les québécois aiment les français et sont très accueillants et avenants avec nous. Je dirais que le plus drôle c’est quand on vous dit « hey, vous avez un accent! ». Et oui, ici, c’est le français qui a un accent. Après deux ans, il m’arrive encore de ne pas comprendre ce qu’on me dit car les expressions et les tournures de phrases sont différentes. Parfois les anglicismes sont aussi incompréhensibles. car les québecois en utilisent aussi beaucoup, ce ne sont simplement pas les mêmes que nous (ex : top-shape (en forme), cruiser, (flirter), hot (sexy), checker (vérifier), joke (blague), sans parler des anyway, whatever, that’s it et autre bullshitt. Autre exemple, être chaude, signifie avoir trop bu, ou être bonne, signifie vraiment être bonne (ne vous sentez pas insultée si on vous le dit). Parfois, on rit de ne pas se comprendre….parfois on s’en agace, mais on finit toujours par y arriver.
Le plus déstabilisant au Québec, c’est à quel point tout va plus vite, louer un appartement, acheter une maison ou commencer un nouvel emploi. Oubliez les baux d’habitation de 14 pages et les contrats de travail à rallonge. La parole vaut parfois plus que l’écrit et la confiance est toujours de rigueur.
Ce que j’aime ici avant tout ici c’est la décontraction et la tolérance. Habillez-vous et coiffez-vous comme vous l’entendez, tatouez-vous si vous le voulez, on ne vous jugera pas en fonction de votre style. Il y a bien-sûr des limites à ne pas franchir, mais vous pouvez être vous-même sans sentir les regards sur vous. Les gens ont l’air heureux dans cette société définitivement optimiste. Pas tous les jours bien sûr, pas tout le temps, mais le sourire des gens que l’on croise, le fait d’être abordé dans la rue de façon simple et décontractée, ça met de bonne humeur.
Par contre, en tant que français qui a plutôt l’habitude de dire ce qu’il pense, de râler quand quelque chose ne lui convient pas, et de débattre dès que l’occasion se présente, il faut savoir mettre de l’eau dans son vin (qui plus est très cher!). Les québécois ne polémiquent pas pour un oui ou pour un non, le mot d’ordre est consensus et le politiquement correct leur leitmotiv. Mais ce n’est pas une mauvaise ou une bonne chose, c’est juste un mode de vie différent et il faut savoir s’adapter.
Inutile de passer son temps à comparer son pays d’origine et son pays d’adoption, (même si on ne peut pas s’en empêcher) car il y a du bon et du mauvais partout et que même si l’herbe paraît plus ou moins verte, elle est peut-être plus ou moins haute et coûte plus ou moins cher.
Pour conclure, je dirais juste que si parfois la France me manque, si parfois j’en ai marre d’être l’immigrante qui a un accent, je n’ai absolument aucun regrets et je souhaite à tous ceux qui en rêvent comme j’ai pû le rêver, de rejoindre ce beau pays et de se faire son expérience, bonne ou mauvaise, car l’important c’est d’oser vivre ses rêves…
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ChristinaPLaurence got a reaction from Maple_Jen in Bilan après deux ans
Je n’ai pas beaucoup fréquenté ce site depuis mon arrivée au Québec en mai 2012, alors que depuis la France, j'y allais quasiment quotidiennement. Mais voilà, il faut se faire sa propre expérience et essayer d'oublier tout ce qu'on a pû entendre de vrai, de faux, d'exagéré et de caricatural sur le Québec pour pouvoir enfin se faire SON opinion.
Aujourd'hui, c'est mon tour de vous donner ma vision des choses et peut-être quelques conseils (sans prétention aucune) sur la vie au Québec.
Nous sommes arrivés en mai 2002 à Drummondville (parfaitement centré à mi-chemin entre Québec et Montréal), avec 7 valises et notre fille de 2 ans. Nous avions la chance d'être hébergés chez des amis pour les premières semaines, donc aucun problème d'hébergement pour nous. Mais l'atterrissage est quand même épuisant (surtout s’il faut attendre 2h30 à l’immigration parce que les douaniers vous ont oublié et sont allé "luncher").
Je vais essayer de la faire courte, on a trouvé un logement très rapidement, contrairement à tout ce qu'on avait pu lire avant, aucun besoin de supplier ou de soudoyer le propriétaire du 4 1/2 que nous avons loué 560$ par mois pendant un an, on a signé le bail en 5 min (montre en main). Nous avons simplement dû attendre 3 semaines, le temps d’acheter des meubles et tout ce qui ne rentrait plus dans les valises. Oui, il faut avoir des économies, car ça part très très vite.
Nous avons trouvé très rapidement une garderie en milieu familial pour notre fille (25$ par jour mais avec le remboursement anticipé du gouvernement, ne revient qu’à 7$ par jour) Ensuite, nous sommes allés au centre local emploi afin de .....trouver un emploi. Nous avons été inscrits à un groupe de recherche d’emploi et j'ai trouvé un travail dans une clinique en trois semaines comme adjointe administrative à 15$ de l'heure pour 35h semaine, donc vraiment honorable pour un premier job. (En France mon bac+5 en droit ne m'avait pas permis de trouver un emploi à temps complet dans mon domaine d'études et mon trop haut niveau d'études m'empêchait de prétendre à des emplois de secrétaire ou d'assistante juridique). Mon conjoint à lui aussi trouvé rapidement un emploi dans sa passion, l'informatique, malgré l'absence de diplôme relié à l'emploi, mais avec un CV bien fourni et beaucoup d'expériences, dans l'immobilier, les télécommunications et la gestion. Il a pû être engagé en travailleur autonome comme technicien informatique. En France, l'absence de diplôme était un frein à la reconversion, pas ici.
Au Québec, ce qui compte, ce sont les compétences, les expériences et la personnalité. Il faut d'ailleurs refaire son c.v. en arrivant afin de les valoriser.
Quand j'ai décidé de retourner à mon domaine d'études j'ai déposé trois c.v chez des notaires et j'ai décroché 2 entrevues (En France, pour une quarantaine c.v, chez des notaires, huissiers et avocats, j’avais décroché 0 entrevue). J'ai été engagée quelques semaines plus tard comme secrétaire/technicienne juridique dans un bureau de notaires employant 15 personnes.
Entre-temps nous avons acheté une maison de 120 m2 avec 3000m2 de terrain pour 100 000 dollars. Pour ce faire, nous avions contacté une agence Multi-prêts quelques mois après notre arrivée et le courtier (qui n’est rémunéré que par la banque une fois le prêt accepté) nous a donné de très bon conseils pour nous créer une bonne côte de crédit. Un an après notre arrivée, nous étions propriétaires (rêve devenu inaccessible dans le sud de la France).
Il n’est pas difficile de se faire des amis comme j’ai pû le lire. Les québécois aiment les français et sont très accueillants et avenants avec nous. Je dirais que le plus drôle c’est quand on vous dit « hey, vous avez un accent! ». Et oui, ici, c’est le français qui a un accent. Après deux ans, il m’arrive encore de ne pas comprendre ce qu’on me dit car les expressions et les tournures de phrases sont différentes. Parfois les anglicismes sont aussi incompréhensibles. car les québecois en utilisent aussi beaucoup, ce ne sont simplement pas les mêmes que nous (ex : top-shape (en forme), cruiser, (flirter), hot (sexy), checker (vérifier), joke (blague), sans parler des anyway, whatever, that’s it et autre bullshitt. Autre exemple, être chaude, signifie avoir trop bu, ou être bonne, signifie vraiment être bonne (ne vous sentez pas insultée si on vous le dit). Parfois, on rit de ne pas se comprendre….parfois on s’en agace, mais on finit toujours par y arriver.
Le plus déstabilisant au Québec, c’est à quel point tout va plus vite, louer un appartement, acheter une maison ou commencer un nouvel emploi. Oubliez les baux d’habitation de 14 pages et les contrats de travail à rallonge. La parole vaut parfois plus que l’écrit et la confiance est toujours de rigueur.
Ce que j’aime ici avant tout ici c’est la décontraction et la tolérance. Habillez-vous et coiffez-vous comme vous l’entendez, tatouez-vous si vous le voulez, on ne vous jugera pas en fonction de votre style. Il y a bien-sûr des limites à ne pas franchir, mais vous pouvez être vous-même sans sentir les regards sur vous. Les gens ont l’air heureux dans cette société définitivement optimiste. Pas tous les jours bien sûr, pas tout le temps, mais le sourire des gens que l’on croise, le fait d’être abordé dans la rue de façon simple et décontractée, ça met de bonne humeur.
Par contre, en tant que français qui a plutôt l’habitude de dire ce qu’il pense, de râler quand quelque chose ne lui convient pas, et de débattre dès que l’occasion se présente, il faut savoir mettre de l’eau dans son vin (qui plus est très cher!). Les québécois ne polémiquent pas pour un oui ou pour un non, le mot d’ordre est consensus et le politiquement correct leur leitmotiv. Mais ce n’est pas une mauvaise ou une bonne chose, c’est juste un mode de vie différent et il faut savoir s’adapter.
Inutile de passer son temps à comparer son pays d’origine et son pays d’adoption, (même si on ne peut pas s’en empêcher) car il y a du bon et du mauvais partout et que même si l’herbe paraît plus ou moins verte, elle est peut-être plus ou moins haute et coûte plus ou moins cher.
Pour conclure, je dirais juste que si parfois la France me manque, si parfois j’en ai marre d’être l’immigrante qui a un accent, je n’ai absolument aucun regrets et je souhaite à tous ceux qui en rêvent comme j’ai pû le rêver, de rejoindre ce beau pays et de se faire son expérience, bonne ou mauvaise, car l’important c’est d’oser vivre ses rêves…
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ChristinaPLaurence reacted to alfajorcito in Après trois mois à Montréal, je songe à rentrer en France
Je suis arrivé à Montréal il y a cent jours et je réfléchis à présent à mon retour en France. Initialement, je pensais rester au moins deux ans et avais l'intention de reprendre des études en septembre. Malheureusement, l'administration québécoise me pose des problèmes pour mon inscription. Je dois présenter une étude comparative de diplômes délivrée par le ministère de l'Immigration. J'avais déposé ma demande début décembre (avant mon départ) mais elle ne sera pas traitée avant le mois de novembre, trop tard pour pouvoir m'inscrire pour la rentrée de septembre. On m'a proposé de passer un examen d'équivalence de niveau secondaire (classe de première) pour soixante dollars alors que le Québec a signé un accord avec la France pour reconnaître que "le baccalauréat français et le diplôme d’études collégiales québécois (DEC) - supérieur au niveau secondaire - sont reconnus réciproquement comme donnant accès au 1er cycle d’études supérieures au Québec et en France". Personne n'est capable de me renseigner à l'école, j'ai donc commencé à me renseigner sur les possibilités de formation en France.
Avant mon départ, je travaillais au ministère des Finances depuis trois ans. J'avais entrepris les démarches de demande de visa pour le Québec alors que je terminais mes études en Argentine (où, contrairement à ici, je n'ai eu aucun problème à m'inscrire en master après une licence française). Je pensais à l'époque qu'il me serait difficile de trouver un premier emploi en France. À mon retour à Paris, j'ai décroché un poste au ministère deux semaines après mon arrivée (en tant que contractuel). Un an et demi plus tard, j'ai repris les démarches pour l'obtention de mon visa (dépôt au niveau fédéral). J'ai attendu seize mois pour le recevoir. J'ai eu plusieurs phases de doute, m'interrogeant sur le bien-fondé de quitter un emploi intéressant et bien rémunéré pour partir au Québec. Deux jours après avoir reçu le visa, mon voisin a assassiné son épouse avant de se suicider dans le couloir, devant leurs deux enfants. J'étais malheureusement chez moi et ai tout entendu, cela m'a chamboulé et m'a conduit à remettre en cause ma vie professionnelle. Je ne me sentais pas épanoui dans mon travail et ai décidé de suivre une formation de tailleur de vêtements. J'ai posé ma démission quelques semaines après le double homicide et suis arrivé à Montréal un mois plus tard, avec l'intention de commencer les cours en septembre et de chercher du travail en attendant.
Pour le moment, je n'ai rien trouvé. Après ces trois mois de recherches infructueuses, j'ai commencé à chercher dans la vente. Je vis encore avec mes derniers salaires français, il n'est donc pas urgent pour moi de trouver un emploi. Je le vois comme un long congé sabbatique dont j'avais le plus grand besoin. Cela me permet également de découvrir une certaine réalité du Québec (l'expérience à l'étranger n'est pas valorisée, c'est bien vrai), sans toutefois en souffrir ou en être frustré. J'attends des réponses de formations de tailleur en France et il est fort probable que je rentre très prochainement. Je n'ai pas encore décidé si je rentrais fin mai (pour espérer trouver un job d'été) ou fin juin (pour valider les 183 jours de présence au Québec et, de ce fait, mon inscription à la RAMQ). Je ne suis pas un "déçu du Québec", ce séjour sur place était nécessaire pour moi. J'ai ainsi compris que j'avais surestimé l'industrie locale de la mode (les créateurs québécois s'entendent sur les difficultés qu'ils rencontrent ici, tant au niveau d'approvisionnement en textile qu'en débouchés pour leur production) et que la France restait un marché beaucoup plus porteur dans ce secteur. J'imaginais que Montréal serait une ville plus créative, plus bouillonnante culturellement, plus active dans les arts, mais la réputation de la ville est quelque peu exagérée. Apparemment, le milieu culturel aurait été durement frappé par les baisses de subventions votées par le gouvernement Harper. Je constate également un manque d'intérêt de la part des Montréalais pour l'artisanat et pour la création locale (comparativement à l'engouement des Français pour le "made in France").
En ce sens, ce séjour à Montréal est riche d'enseignements parce qu'il me permet d'observer la France de loin et de prendre conscience de nos atouts. Je pensais qu'il serait plus facile d'entreprendre ici, je m'aperçois que les difficultés sont différentes et, peut-être, plus grandes. Cela vaut pour le secteur de la mode et de la création en général. Ce n'est pas un échec pour moi, le Québec ne répond pas à mes attentes mais je n'aurais pu le comprendre avant d'être sur place. Je préfère rentrer avec cette certitude et construire sereinement mon projet en France plutôt que de continuer à fantasmer Montréal de loin, en surestimant le potentiel réel de la ville. Je retiens également des leçons constructives, particulièrement l'esprit positif des Québécois. Si nous étions moins critiques envers nous-mêmes et envers la France, nous prendrions conscience des formidables atouts de notre pays. Le Québec n'est pas la terre d'opportunités que l'on dépeint souvent mais leur confiance en l'avenir est un incroyable moteur. La morosité ambiante en France, entretenue par les médias, participe au découragement général et muselle les envies d'entreprendre. La France offre pourtant de réelles opportunités.
Si je pouvais donner un conseil aux candidats à l'immigration, ce serait de comprendre que la société québécoise est nord-américaine. Ils sont très éloignés de nous et le Québec n'est pas, comme j'ai pu le lire à plusieurs reprises, entre l'Europe et l'Amérique du Nord. Les Québécois ne sont pas moins Nord-Américains que les Texans, les Californiens, les New-Yorkais ou les Ontariens (ni davantage Européens qu'eux). L'Amérique du Nord, comme l'Europe, est diverse. Les Québécois sont Anglo-Saxons, ils sont très différents des peuples latins, ils n'ont pas le même humour ni le même rapport à l'autre. Ils ont peu de points communs avec nous et c'est probablement le point auquel on se prépare le moins lorsque l'on émigre ici. Ne sous-estimez pas cet aspect !
Pour ceux qui vivent en région parisienne et qui souhaitent gagner en qualité de vie, déménager en province est peut-être un meilleur choix que de traverser l'Atlantique et de devoir recommencer "en bas de l'échelle". La France est un pays suffisamment grand pour offrir des alternatives à Paris...
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ChristinaPLaurence reacted to angel et oliv in Un peu de nos nouvelles
Tout d'abord bonne année à tous et pour ceux qui sont en procédure j'espère que vous serez bientôt ici car ça en vaut la peine!!
Pour nous tout va bien, je suis désormais libraire depuis 2 semaines ( c'est mon domaine d'études) donc je suis très heureuse dans mon travail, malgré le fait que je travaille maintenant le samedi et dimanche de 13h à 21h ce qui m'empêche de faire les activités du moment mais je sais que rien n'est figé je vient de l'apprendre. Mon mari lui passe à un poste de nuit chez home dépôt toujours, c'est la direction qui a décidée donc pas le choix pour l'instant mais le positif c'est qu'on aura enfin des journées ensemble car il commence sa semaine que le lundi soir et moi j'ai lundi et mardi de repos donc cette journée sera pour sortir, louer des voitures et aller visiter un peu les alentours, aller magasiner etc... ça va nous faire du bien d'avoir ces moments car la ça faisait long. Il va passer prochainement son permis d'agent de sécurité et on verra ce que ça donne.
Les fêtes se sont bien passées, un peu de coups de blues pour moi mais pas si pire!! Nous sommes vraiment heureux ici et ne regrettons absolument pas ce changement de vie, on vois que la patience paye même si c'est pas encore parfait on y arrive doucement, pas à pas. Pour le moment pas de grands projets, on pense rester encore 1 an sur Montréal et partir en région après, le temps d'avoir des sous et moi j'espère un poste en librairie avec des horaires plus sympas!!
Notre premier hiver se passe bien aussi, on a eu une bonne vague de froid mais dans l'ensemble on gère bien. Bientôt 8 mois ici et des habitudes s'installent. Ce pays me change petit à petit, je suis de plus en plus positive sur plein de choses, je suis forte aussi dans certaines situations, je commence à voir que je ne suis plus la même qu'en France et j'aime bien ça!! En tout cas je suis contente d'avoir fait ce changement de vie et si je devais le refaire je ferai pareil!!
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ChristinaPLaurence got a reaction from Audrey1977 in Bilan après deux ans
Je n’ai pas beaucoup fréquenté ce site depuis mon arrivée au Québec en mai 2012, alors que depuis la France, j'y allais quasiment quotidiennement. Mais voilà, il faut se faire sa propre expérience et essayer d'oublier tout ce qu'on a pû entendre de vrai, de faux, d'exagéré et de caricatural sur le Québec pour pouvoir enfin se faire SON opinion.
Aujourd'hui, c'est mon tour de vous donner ma vision des choses et peut-être quelques conseils (sans prétention aucune) sur la vie au Québec.
Nous sommes arrivés en mai 2002 à Drummondville (parfaitement centré à mi-chemin entre Québec et Montréal), avec 7 valises et notre fille de 2 ans. Nous avions la chance d'être hébergés chez des amis pour les premières semaines, donc aucun problème d'hébergement pour nous. Mais l'atterrissage est quand même épuisant (surtout s’il faut attendre 2h30 à l’immigration parce que les douaniers vous ont oublié et sont allé "luncher").
Je vais essayer de la faire courte, on a trouvé un logement très rapidement, contrairement à tout ce qu'on avait pu lire avant, aucun besoin de supplier ou de soudoyer le propriétaire du 4 1/2 que nous avons loué 560$ par mois pendant un an, on a signé le bail en 5 min (montre en main). Nous avons simplement dû attendre 3 semaines, le temps d’acheter des meubles et tout ce qui ne rentrait plus dans les valises. Oui, il faut avoir des économies, car ça part très très vite.
Nous avons trouvé très rapidement une garderie en milieu familial pour notre fille (25$ par jour mais avec le remboursement anticipé du gouvernement, ne revient qu’à 7$ par jour) Ensuite, nous sommes allés au centre local emploi afin de .....trouver un emploi. Nous avons été inscrits à un groupe de recherche d’emploi et j'ai trouvé un travail dans une clinique en trois semaines comme adjointe administrative à 15$ de l'heure pour 35h semaine, donc vraiment honorable pour un premier job. (En France mon bac+5 en droit ne m'avait pas permis de trouver un emploi à temps complet dans mon domaine d'études et mon trop haut niveau d'études m'empêchait de prétendre à des emplois de secrétaire ou d'assistante juridique). Mon conjoint à lui aussi trouvé rapidement un emploi dans sa passion, l'informatique, malgré l'absence de diplôme relié à l'emploi, mais avec un CV bien fourni et beaucoup d'expériences, dans l'immobilier, les télécommunications et la gestion. Il a pû être engagé en travailleur autonome comme technicien informatique. En France, l'absence de diplôme était un frein à la reconversion, pas ici.
Au Québec, ce qui compte, ce sont les compétences, les expériences et la personnalité. Il faut d'ailleurs refaire son c.v. en arrivant afin de les valoriser.
Quand j'ai décidé de retourner à mon domaine d'études j'ai déposé trois c.v chez des notaires et j'ai décroché 2 entrevues (En France, pour une quarantaine c.v, chez des notaires, huissiers et avocats, j’avais décroché 0 entrevue). J'ai été engagée quelques semaines plus tard comme secrétaire/technicienne juridique dans un bureau de notaires employant 15 personnes.
Entre-temps nous avons acheté une maison de 120 m2 avec 3000m2 de terrain pour 100 000 dollars. Pour ce faire, nous avions contacté une agence Multi-prêts quelques mois après notre arrivée et le courtier (qui n’est rémunéré que par la banque une fois le prêt accepté) nous a donné de très bon conseils pour nous créer une bonne côte de crédit. Un an après notre arrivée, nous étions propriétaires (rêve devenu inaccessible dans le sud de la France).
Il n’est pas difficile de se faire des amis comme j’ai pû le lire. Les québécois aiment les français et sont très accueillants et avenants avec nous. Je dirais que le plus drôle c’est quand on vous dit « hey, vous avez un accent! ». Et oui, ici, c’est le français qui a un accent. Après deux ans, il m’arrive encore de ne pas comprendre ce qu’on me dit car les expressions et les tournures de phrases sont différentes. Parfois les anglicismes sont aussi incompréhensibles. car les québecois en utilisent aussi beaucoup, ce ne sont simplement pas les mêmes que nous (ex : top-shape (en forme), cruiser, (flirter), hot (sexy), checker (vérifier), joke (blague), sans parler des anyway, whatever, that’s it et autre bullshitt. Autre exemple, être chaude, signifie avoir trop bu, ou être bonne, signifie vraiment être bonne (ne vous sentez pas insultée si on vous le dit). Parfois, on rit de ne pas se comprendre….parfois on s’en agace, mais on finit toujours par y arriver.
Le plus déstabilisant au Québec, c’est à quel point tout va plus vite, louer un appartement, acheter une maison ou commencer un nouvel emploi. Oubliez les baux d’habitation de 14 pages et les contrats de travail à rallonge. La parole vaut parfois plus que l’écrit et la confiance est toujours de rigueur.
Ce que j’aime ici avant tout ici c’est la décontraction et la tolérance. Habillez-vous et coiffez-vous comme vous l’entendez, tatouez-vous si vous le voulez, on ne vous jugera pas en fonction de votre style. Il y a bien-sûr des limites à ne pas franchir, mais vous pouvez être vous-même sans sentir les regards sur vous. Les gens ont l’air heureux dans cette société définitivement optimiste. Pas tous les jours bien sûr, pas tout le temps, mais le sourire des gens que l’on croise, le fait d’être abordé dans la rue de façon simple et décontractée, ça met de bonne humeur.
Par contre, en tant que français qui a plutôt l’habitude de dire ce qu’il pense, de râler quand quelque chose ne lui convient pas, et de débattre dès que l’occasion se présente, il faut savoir mettre de l’eau dans son vin (qui plus est très cher!). Les québécois ne polémiquent pas pour un oui ou pour un non, le mot d’ordre est consensus et le politiquement correct leur leitmotiv. Mais ce n’est pas une mauvaise ou une bonne chose, c’est juste un mode de vie différent et il faut savoir s’adapter.
Inutile de passer son temps à comparer son pays d’origine et son pays d’adoption, (même si on ne peut pas s’en empêcher) car il y a du bon et du mauvais partout et que même si l’herbe paraît plus ou moins verte, elle est peut-être plus ou moins haute et coûte plus ou moins cher.
Pour conclure, je dirais juste que si parfois la France me manque, si parfois j’en ai marre d’être l’immigrante qui a un accent, je n’ai absolument aucun regrets et je souhaite à tous ceux qui en rêvent comme j’ai pû le rêver, de rejoindre ce beau pays et de se faire son expérience, bonne ou mauvaise, car l’important c’est d’oser vivre ses rêves…
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ChristinaPLaurence reacted to immigrer.com in Bilan après deux ans
Merci pour le bilan, il est en page d'accueil.
Bonne suite!
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ChristinaPLaurence got a reaction from Guill in Bilan après deux ans
Je n’ai pas beaucoup fréquenté ce site depuis mon arrivée au Québec en mai 2012, alors que depuis la France, j'y allais quasiment quotidiennement. Mais voilà, il faut se faire sa propre expérience et essayer d'oublier tout ce qu'on a pû entendre de vrai, de faux, d'exagéré et de caricatural sur le Québec pour pouvoir enfin se faire SON opinion.
Aujourd'hui, c'est mon tour de vous donner ma vision des choses et peut-être quelques conseils (sans prétention aucune) sur la vie au Québec.
Nous sommes arrivés en mai 2002 à Drummondville (parfaitement centré à mi-chemin entre Québec et Montréal), avec 7 valises et notre fille de 2 ans. Nous avions la chance d'être hébergés chez des amis pour les premières semaines, donc aucun problème d'hébergement pour nous. Mais l'atterrissage est quand même épuisant (surtout s’il faut attendre 2h30 à l’immigration parce que les douaniers vous ont oublié et sont allé "luncher").
Je vais essayer de la faire courte, on a trouvé un logement très rapidement, contrairement à tout ce qu'on avait pu lire avant, aucun besoin de supplier ou de soudoyer le propriétaire du 4 1/2 que nous avons loué 560$ par mois pendant un an, on a signé le bail en 5 min (montre en main). Nous avons simplement dû attendre 3 semaines, le temps d’acheter des meubles et tout ce qui ne rentrait plus dans les valises. Oui, il faut avoir des économies, car ça part très très vite.
Nous avons trouvé très rapidement une garderie en milieu familial pour notre fille (25$ par jour mais avec le remboursement anticipé du gouvernement, ne revient qu’à 7$ par jour) Ensuite, nous sommes allés au centre local emploi afin de .....trouver un emploi. Nous avons été inscrits à un groupe de recherche d’emploi et j'ai trouvé un travail dans une clinique en trois semaines comme adjointe administrative à 15$ de l'heure pour 35h semaine, donc vraiment honorable pour un premier job. (En France mon bac+5 en droit ne m'avait pas permis de trouver un emploi à temps complet dans mon domaine d'études et mon trop haut niveau d'études m'empêchait de prétendre à des emplois de secrétaire ou d'assistante juridique). Mon conjoint à lui aussi trouvé rapidement un emploi dans sa passion, l'informatique, malgré l'absence de diplôme relié à l'emploi, mais avec un CV bien fourni et beaucoup d'expériences, dans l'immobilier, les télécommunications et la gestion. Il a pû être engagé en travailleur autonome comme technicien informatique. En France, l'absence de diplôme était un frein à la reconversion, pas ici.
Au Québec, ce qui compte, ce sont les compétences, les expériences et la personnalité. Il faut d'ailleurs refaire son c.v. en arrivant afin de les valoriser.
Quand j'ai décidé de retourner à mon domaine d'études j'ai déposé trois c.v chez des notaires et j'ai décroché 2 entrevues (En France, pour une quarantaine c.v, chez des notaires, huissiers et avocats, j’avais décroché 0 entrevue). J'ai été engagée quelques semaines plus tard comme secrétaire/technicienne juridique dans un bureau de notaires employant 15 personnes.
Entre-temps nous avons acheté une maison de 120 m2 avec 3000m2 de terrain pour 100 000 dollars. Pour ce faire, nous avions contacté une agence Multi-prêts quelques mois après notre arrivée et le courtier (qui n’est rémunéré que par la banque une fois le prêt accepté) nous a donné de très bon conseils pour nous créer une bonne côte de crédit. Un an après notre arrivée, nous étions propriétaires (rêve devenu inaccessible dans le sud de la France).
Il n’est pas difficile de se faire des amis comme j’ai pû le lire. Les québécois aiment les français et sont très accueillants et avenants avec nous. Je dirais que le plus drôle c’est quand on vous dit « hey, vous avez un accent! ». Et oui, ici, c’est le français qui a un accent. Après deux ans, il m’arrive encore de ne pas comprendre ce qu’on me dit car les expressions et les tournures de phrases sont différentes. Parfois les anglicismes sont aussi incompréhensibles. car les québecois en utilisent aussi beaucoup, ce ne sont simplement pas les mêmes que nous (ex : top-shape (en forme), cruiser, (flirter), hot (sexy), checker (vérifier), joke (blague), sans parler des anyway, whatever, that’s it et autre bullshitt. Autre exemple, être chaude, signifie avoir trop bu, ou être bonne, signifie vraiment être bonne (ne vous sentez pas insultée si on vous le dit). Parfois, on rit de ne pas se comprendre….parfois on s’en agace, mais on finit toujours par y arriver.
Le plus déstabilisant au Québec, c’est à quel point tout va plus vite, louer un appartement, acheter une maison ou commencer un nouvel emploi. Oubliez les baux d’habitation de 14 pages et les contrats de travail à rallonge. La parole vaut parfois plus que l’écrit et la confiance est toujours de rigueur.
Ce que j’aime ici avant tout ici c’est la décontraction et la tolérance. Habillez-vous et coiffez-vous comme vous l’entendez, tatouez-vous si vous le voulez, on ne vous jugera pas en fonction de votre style. Il y a bien-sûr des limites à ne pas franchir, mais vous pouvez être vous-même sans sentir les regards sur vous. Les gens ont l’air heureux dans cette société définitivement optimiste. Pas tous les jours bien sûr, pas tout le temps, mais le sourire des gens que l’on croise, le fait d’être abordé dans la rue de façon simple et décontractée, ça met de bonne humeur.
Par contre, en tant que français qui a plutôt l’habitude de dire ce qu’il pense, de râler quand quelque chose ne lui convient pas, et de débattre dès que l’occasion se présente, il faut savoir mettre de l’eau dans son vin (qui plus est très cher!). Les québécois ne polémiquent pas pour un oui ou pour un non, le mot d’ordre est consensus et le politiquement correct leur leitmotiv. Mais ce n’est pas une mauvaise ou une bonne chose, c’est juste un mode de vie différent et il faut savoir s’adapter.
Inutile de passer son temps à comparer son pays d’origine et son pays d’adoption, (même si on ne peut pas s’en empêcher) car il y a du bon et du mauvais partout et que même si l’herbe paraît plus ou moins verte, elle est peut-être plus ou moins haute et coûte plus ou moins cher.
Pour conclure, je dirais juste que si parfois la France me manque, si parfois j’en ai marre d’être l’immigrante qui a un accent, je n’ai absolument aucun regrets et je souhaite à tous ceux qui en rêvent comme j’ai pû le rêver, de rejoindre ce beau pays et de se faire son expérience, bonne ou mauvaise, car l’important c’est d’oser vivre ses rêves…
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ChristinaPLaurence reacted to Marcqc in Pourquoi le retour en France est difficile
Ça correspond à mon vécu
Retour en France et en Europe inenvisageable....quel marasme et quelle étroitesse d'esprit !!
Ici ce n'est pas le paradis, mais je respire.....
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ChristinaPLaurence reacted to Wapman in Pourquoi le retour en France est difficile
En réaction à l'article du Monde "De plus en plus de jeunes quittent la France" et sur la base de mon expérience personnelle.
La clé est dans le retour. Après une expérience internationale enrichissante, la France bénéficierait alors beaucoup du retour de ses expatriés au pays : richesse de la double-culture, d'un réseau de contact étendu et des meilleures façons de faire apprises à l'étranger. Dans mon cas, étant expatrié au Canada depuis 5 ans, c'est exactement la vision que j'avais en partant, tout en n'ayant aucune attente envers mon nouveau pays d'adoption.
Tout s'est accéléré : emploi trouvé en 3 semaines (secteur des nouvelles technologies), plusieurs promotions successives, responsabilités, confiance, autonomie rapidement accordée, management transparent et surtout un souffle de positivisme. La suite : résidence permanente, processus de citoyenneté, une société globalement optimiste, sensiblement ouverte, tolérante et pragmatique à la fois. Pourtant, on a découvert progressivement de nombreuses contraintes et de problèmes nouveaux ici. Le retour en douce France reste à l’esprit, en plus de cette envie de changer le monde. Cette envie d’importer l’optimisme et le pragmatisme dans le pays exceptionnel qui nous a fait grandir : la France.
Et pourtant, le Canada est terriblement attachant. Mon employeur ne veut pas me voir partir, il me donne les meilleurs conditions possibles et me promet un équilibre de vie (famille – travail) qui est assez unique (contrairement aux USA d’ailleurs). Et puis bébé arrive, le premier Canadien de la famille, une maison est achetée avec une facilité déconcertante, et partout on est encouragé dans nos projets. Congés parentaux, liberté de choix, absence de jugement et cette société qui, d’abord un peu méfiante, voudrais bien nous garder ici. Le douanier Canadien nous dit "bon retour" quand on revient des vacances de Noël passées en France.
Les politiques s’en mêlent : vote des députés des Français de l’étranger (vu d’un très mauvais œil par le Gouvernement Fédéral du Canada), importation de certains débats (mariage gay), le 14 juillet au Consulat, l’élection d’Hollande et la visite d’Ayrault sur place qui nous offre un buffet de vin-charcuterie-fromage qui nous ramène tout droit en France.
Et pourtant, le temps file. C’est assez déchirant, mais ce retour en France s’éloigne. Notre pays d’accueil veut nous garder, nous intégrer, nous faire évoluer, incluant notre petit néo-canadien. La France par contre ne fait rien pour nous donner envie de rentrer. Dans notre tête, ce pays reste exceptionnel, mais on ne s’y projette plus vraiment et cela nous fait peur. Progressivement notre tête s’en éloigne, même si notre cœur y reste attaché. Sur le grand échiquier mondial, l’attractivité de la France est diluée et devient floue. En tant qu’émigrant on conserve cette furieuse envie de découverte et on pense un jour sortir du Canada, mais pas nécessairement pour revenir en France.
Alors voilà, la France, notre beau pays, c’est un peu je t’aime moi non plus et ici, vu de l'extérieur, tes habitants, tes médias et tes politiques nous envoi trop de messages qui nous décourage de rentrer. Mais dans mon cœur, je sais que tu te portes bien, alors bon vent !
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ChristinaPLaurence got a reaction from neila36 in Bilan après deux ans
Je n’ai pas beaucoup fréquenté ce site depuis mon arrivée au Québec en mai 2012, alors que depuis la France, j'y allais quasiment quotidiennement. Mais voilà, il faut se faire sa propre expérience et essayer d'oublier tout ce qu'on a pû entendre de vrai, de faux, d'exagéré et de caricatural sur le Québec pour pouvoir enfin se faire SON opinion.
Aujourd'hui, c'est mon tour de vous donner ma vision des choses et peut-être quelques conseils (sans prétention aucune) sur la vie au Québec.
Nous sommes arrivés en mai 2002 à Drummondville (parfaitement centré à mi-chemin entre Québec et Montréal), avec 7 valises et notre fille de 2 ans. Nous avions la chance d'être hébergés chez des amis pour les premières semaines, donc aucun problème d'hébergement pour nous. Mais l'atterrissage est quand même épuisant (surtout s’il faut attendre 2h30 à l’immigration parce que les douaniers vous ont oublié et sont allé "luncher").
Je vais essayer de la faire courte, on a trouvé un logement très rapidement, contrairement à tout ce qu'on avait pu lire avant, aucun besoin de supplier ou de soudoyer le propriétaire du 4 1/2 que nous avons loué 560$ par mois pendant un an, on a signé le bail en 5 min (montre en main). Nous avons simplement dû attendre 3 semaines, le temps d’acheter des meubles et tout ce qui ne rentrait plus dans les valises. Oui, il faut avoir des économies, car ça part très très vite.
Nous avons trouvé très rapidement une garderie en milieu familial pour notre fille (25$ par jour mais avec le remboursement anticipé du gouvernement, ne revient qu’à 7$ par jour) Ensuite, nous sommes allés au centre local emploi afin de .....trouver un emploi. Nous avons été inscrits à un groupe de recherche d’emploi et j'ai trouvé un travail dans une clinique en trois semaines comme adjointe administrative à 15$ de l'heure pour 35h semaine, donc vraiment honorable pour un premier job. (En France mon bac+5 en droit ne m'avait pas permis de trouver un emploi à temps complet dans mon domaine d'études et mon trop haut niveau d'études m'empêchait de prétendre à des emplois de secrétaire ou d'assistante juridique). Mon conjoint à lui aussi trouvé rapidement un emploi dans sa passion, l'informatique, malgré l'absence de diplôme relié à l'emploi, mais avec un CV bien fourni et beaucoup d'expériences, dans l'immobilier, les télécommunications et la gestion. Il a pû être engagé en travailleur autonome comme technicien informatique. En France, l'absence de diplôme était un frein à la reconversion, pas ici.
Au Québec, ce qui compte, ce sont les compétences, les expériences et la personnalité. Il faut d'ailleurs refaire son c.v. en arrivant afin de les valoriser.
Quand j'ai décidé de retourner à mon domaine d'études j'ai déposé trois c.v chez des notaires et j'ai décroché 2 entrevues (En France, pour une quarantaine c.v, chez des notaires, huissiers et avocats, j’avais décroché 0 entrevue). J'ai été engagée quelques semaines plus tard comme secrétaire/technicienne juridique dans un bureau de notaires employant 15 personnes.
Entre-temps nous avons acheté une maison de 120 m2 avec 3000m2 de terrain pour 100 000 dollars. Pour ce faire, nous avions contacté une agence Multi-prêts quelques mois après notre arrivée et le courtier (qui n’est rémunéré que par la banque une fois le prêt accepté) nous a donné de très bon conseils pour nous créer une bonne côte de crédit. Un an après notre arrivée, nous étions propriétaires (rêve devenu inaccessible dans le sud de la France).
Il n’est pas difficile de se faire des amis comme j’ai pû le lire. Les québécois aiment les français et sont très accueillants et avenants avec nous. Je dirais que le plus drôle c’est quand on vous dit « hey, vous avez un accent! ». Et oui, ici, c’est le français qui a un accent. Après deux ans, il m’arrive encore de ne pas comprendre ce qu’on me dit car les expressions et les tournures de phrases sont différentes. Parfois les anglicismes sont aussi incompréhensibles. car les québecois en utilisent aussi beaucoup, ce ne sont simplement pas les mêmes que nous (ex : top-shape (en forme), cruiser, (flirter), hot (sexy), checker (vérifier), joke (blague), sans parler des anyway, whatever, that’s it et autre bullshitt. Autre exemple, être chaude, signifie avoir trop bu, ou être bonne, signifie vraiment être bonne (ne vous sentez pas insultée si on vous le dit). Parfois, on rit de ne pas se comprendre….parfois on s’en agace, mais on finit toujours par y arriver.
Le plus déstabilisant au Québec, c’est à quel point tout va plus vite, louer un appartement, acheter une maison ou commencer un nouvel emploi. Oubliez les baux d’habitation de 14 pages et les contrats de travail à rallonge. La parole vaut parfois plus que l’écrit et la confiance est toujours de rigueur.
Ce que j’aime ici avant tout ici c’est la décontraction et la tolérance. Habillez-vous et coiffez-vous comme vous l’entendez, tatouez-vous si vous le voulez, on ne vous jugera pas en fonction de votre style. Il y a bien-sûr des limites à ne pas franchir, mais vous pouvez être vous-même sans sentir les regards sur vous. Les gens ont l’air heureux dans cette société définitivement optimiste. Pas tous les jours bien sûr, pas tout le temps, mais le sourire des gens que l’on croise, le fait d’être abordé dans la rue de façon simple et décontractée, ça met de bonne humeur.
Par contre, en tant que français qui a plutôt l’habitude de dire ce qu’il pense, de râler quand quelque chose ne lui convient pas, et de débattre dès que l’occasion se présente, il faut savoir mettre de l’eau dans son vin (qui plus est très cher!). Les québécois ne polémiquent pas pour un oui ou pour un non, le mot d’ordre est consensus et le politiquement correct leur leitmotiv. Mais ce n’est pas une mauvaise ou une bonne chose, c’est juste un mode de vie différent et il faut savoir s’adapter.
Inutile de passer son temps à comparer son pays d’origine et son pays d’adoption, (même si on ne peut pas s’en empêcher) car il y a du bon et du mauvais partout et que même si l’herbe paraît plus ou moins verte, elle est peut-être plus ou moins haute et coûte plus ou moins cher.
Pour conclure, je dirais juste que si parfois la France me manque, si parfois j’en ai marre d’être l’immigrante qui a un accent, je n’ai absolument aucun regrets et je souhaite à tous ceux qui en rêvent comme j’ai pû le rêver, de rejoindre ce beau pays et de se faire son expérience, bonne ou mauvaise, car l’important c’est d’oser vivre ses rêves…
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ChristinaPLaurence got a reaction from Sebastien Baran in Bilan après deux ans
Je n’ai pas beaucoup fréquenté ce site depuis mon arrivée au Québec en mai 2012, alors que depuis la France, j'y allais quasiment quotidiennement. Mais voilà, il faut se faire sa propre expérience et essayer d'oublier tout ce qu'on a pû entendre de vrai, de faux, d'exagéré et de caricatural sur le Québec pour pouvoir enfin se faire SON opinion.
Aujourd'hui, c'est mon tour de vous donner ma vision des choses et peut-être quelques conseils (sans prétention aucune) sur la vie au Québec.
Nous sommes arrivés en mai 2002 à Drummondville (parfaitement centré à mi-chemin entre Québec et Montréal), avec 7 valises et notre fille de 2 ans. Nous avions la chance d'être hébergés chez des amis pour les premières semaines, donc aucun problème d'hébergement pour nous. Mais l'atterrissage est quand même épuisant (surtout s’il faut attendre 2h30 à l’immigration parce que les douaniers vous ont oublié et sont allé "luncher").
Je vais essayer de la faire courte, on a trouvé un logement très rapidement, contrairement à tout ce qu'on avait pu lire avant, aucun besoin de supplier ou de soudoyer le propriétaire du 4 1/2 que nous avons loué 560$ par mois pendant un an, on a signé le bail en 5 min (montre en main). Nous avons simplement dû attendre 3 semaines, le temps d’acheter des meubles et tout ce qui ne rentrait plus dans les valises. Oui, il faut avoir des économies, car ça part très très vite.
Nous avons trouvé très rapidement une garderie en milieu familial pour notre fille (25$ par jour mais avec le remboursement anticipé du gouvernement, ne revient qu’à 7$ par jour) Ensuite, nous sommes allés au centre local emploi afin de .....trouver un emploi. Nous avons été inscrits à un groupe de recherche d’emploi et j'ai trouvé un travail dans une clinique en trois semaines comme adjointe administrative à 15$ de l'heure pour 35h semaine, donc vraiment honorable pour un premier job. (En France mon bac+5 en droit ne m'avait pas permis de trouver un emploi à temps complet dans mon domaine d'études et mon trop haut niveau d'études m'empêchait de prétendre à des emplois de secrétaire ou d'assistante juridique). Mon conjoint à lui aussi trouvé rapidement un emploi dans sa passion, l'informatique, malgré l'absence de diplôme relié à l'emploi, mais avec un CV bien fourni et beaucoup d'expériences, dans l'immobilier, les télécommunications et la gestion. Il a pû être engagé en travailleur autonome comme technicien informatique. En France, l'absence de diplôme était un frein à la reconversion, pas ici.
Au Québec, ce qui compte, ce sont les compétences, les expériences et la personnalité. Il faut d'ailleurs refaire son c.v. en arrivant afin de les valoriser.
Quand j'ai décidé de retourner à mon domaine d'études j'ai déposé trois c.v chez des notaires et j'ai décroché 2 entrevues (En France, pour une quarantaine c.v, chez des notaires, huissiers et avocats, j’avais décroché 0 entrevue). J'ai été engagée quelques semaines plus tard comme secrétaire/technicienne juridique dans un bureau de notaires employant 15 personnes.
Entre-temps nous avons acheté une maison de 120 m2 avec 3000m2 de terrain pour 100 000 dollars. Pour ce faire, nous avions contacté une agence Multi-prêts quelques mois après notre arrivée et le courtier (qui n’est rémunéré que par la banque une fois le prêt accepté) nous a donné de très bon conseils pour nous créer une bonne côte de crédit. Un an après notre arrivée, nous étions propriétaires (rêve devenu inaccessible dans le sud de la France).
Il n’est pas difficile de se faire des amis comme j’ai pû le lire. Les québécois aiment les français et sont très accueillants et avenants avec nous. Je dirais que le plus drôle c’est quand on vous dit « hey, vous avez un accent! ». Et oui, ici, c’est le français qui a un accent. Après deux ans, il m’arrive encore de ne pas comprendre ce qu’on me dit car les expressions et les tournures de phrases sont différentes. Parfois les anglicismes sont aussi incompréhensibles. car les québecois en utilisent aussi beaucoup, ce ne sont simplement pas les mêmes que nous (ex : top-shape (en forme), cruiser, (flirter), hot (sexy), checker (vérifier), joke (blague), sans parler des anyway, whatever, that’s it et autre bullshitt. Autre exemple, être chaude, signifie avoir trop bu, ou être bonne, signifie vraiment être bonne (ne vous sentez pas insultée si on vous le dit). Parfois, on rit de ne pas se comprendre….parfois on s’en agace, mais on finit toujours par y arriver.
Le plus déstabilisant au Québec, c’est à quel point tout va plus vite, louer un appartement, acheter une maison ou commencer un nouvel emploi. Oubliez les baux d’habitation de 14 pages et les contrats de travail à rallonge. La parole vaut parfois plus que l’écrit et la confiance est toujours de rigueur.
Ce que j’aime ici avant tout ici c’est la décontraction et la tolérance. Habillez-vous et coiffez-vous comme vous l’entendez, tatouez-vous si vous le voulez, on ne vous jugera pas en fonction de votre style. Il y a bien-sûr des limites à ne pas franchir, mais vous pouvez être vous-même sans sentir les regards sur vous. Les gens ont l’air heureux dans cette société définitivement optimiste. Pas tous les jours bien sûr, pas tout le temps, mais le sourire des gens que l’on croise, le fait d’être abordé dans la rue de façon simple et décontractée, ça met de bonne humeur.
Par contre, en tant que français qui a plutôt l’habitude de dire ce qu’il pense, de râler quand quelque chose ne lui convient pas, et de débattre dès que l’occasion se présente, il faut savoir mettre de l’eau dans son vin (qui plus est très cher!). Les québécois ne polémiquent pas pour un oui ou pour un non, le mot d’ordre est consensus et le politiquement correct leur leitmotiv. Mais ce n’est pas une mauvaise ou une bonne chose, c’est juste un mode de vie différent et il faut savoir s’adapter.
Inutile de passer son temps à comparer son pays d’origine et son pays d’adoption, (même si on ne peut pas s’en empêcher) car il y a du bon et du mauvais partout et que même si l’herbe paraît plus ou moins verte, elle est peut-être plus ou moins haute et coûte plus ou moins cher.
Pour conclure, je dirais juste que si parfois la France me manque, si parfois j’en ai marre d’être l’immigrante qui a un accent, je n’ai absolument aucun regrets et je souhaite à tous ceux qui en rêvent comme j’ai pû le rêver, de rejoindre ce beau pays et de se faire son expérience, bonne ou mauvaise, car l’important c’est d’oser vivre ses rêves…
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ChristinaPLaurence reacted to amy311 in Bilan après deux ans
Très bon témoignage. .cela m'encourage encore plus. .ns allons bientôt aller valider ma rp..bonne continuation et a bientôt
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ChristinaPLaurence reacted to lesuisse in Bilan après deux ans
Très bon témoignage. Je te souhaite bonne chance pour la suite.
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ChristinaPLaurence reacted to jaune_21 in Bilan après deux ans
Cela fait du bien de lire ton récit. Ce n'est pas le paradis, ni l'enfer non plus. Quelque soit le choix qu'on fait dans la vie, il sera toujours accompagné de ses avantages et de ses inconvénients. Et on t'attend pour le reste.
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ChristinaPLaurence got a reaction from aerie in Bilan après deux ans
Je n’ai pas beaucoup fréquenté ce site depuis mon arrivée au Québec en mai 2012, alors que depuis la France, j'y allais quasiment quotidiennement. Mais voilà, il faut se faire sa propre expérience et essayer d'oublier tout ce qu'on a pû entendre de vrai, de faux, d'exagéré et de caricatural sur le Québec pour pouvoir enfin se faire SON opinion.
Aujourd'hui, c'est mon tour de vous donner ma vision des choses et peut-être quelques conseils (sans prétention aucune) sur la vie au Québec.
Nous sommes arrivés en mai 2002 à Drummondville (parfaitement centré à mi-chemin entre Québec et Montréal), avec 7 valises et notre fille de 2 ans. Nous avions la chance d'être hébergés chez des amis pour les premières semaines, donc aucun problème d'hébergement pour nous. Mais l'atterrissage est quand même épuisant (surtout s’il faut attendre 2h30 à l’immigration parce que les douaniers vous ont oublié et sont allé "luncher").
Je vais essayer de la faire courte, on a trouvé un logement très rapidement, contrairement à tout ce qu'on avait pu lire avant, aucun besoin de supplier ou de soudoyer le propriétaire du 4 1/2 que nous avons loué 560$ par mois pendant un an, on a signé le bail en 5 min (montre en main). Nous avons simplement dû attendre 3 semaines, le temps d’acheter des meubles et tout ce qui ne rentrait plus dans les valises. Oui, il faut avoir des économies, car ça part très très vite.
Nous avons trouvé très rapidement une garderie en milieu familial pour notre fille (25$ par jour mais avec le remboursement anticipé du gouvernement, ne revient qu’à 7$ par jour) Ensuite, nous sommes allés au centre local emploi afin de .....trouver un emploi. Nous avons été inscrits à un groupe de recherche d’emploi et j'ai trouvé un travail dans une clinique en trois semaines comme adjointe administrative à 15$ de l'heure pour 35h semaine, donc vraiment honorable pour un premier job. (En France mon bac+5 en droit ne m'avait pas permis de trouver un emploi à temps complet dans mon domaine d'études et mon trop haut niveau d'études m'empêchait de prétendre à des emplois de secrétaire ou d'assistante juridique). Mon conjoint à lui aussi trouvé rapidement un emploi dans sa passion, l'informatique, malgré l'absence de diplôme relié à l'emploi, mais avec un CV bien fourni et beaucoup d'expériences, dans l'immobilier, les télécommunications et la gestion. Il a pû être engagé en travailleur autonome comme technicien informatique. En France, l'absence de diplôme était un frein à la reconversion, pas ici.
Au Québec, ce qui compte, ce sont les compétences, les expériences et la personnalité. Il faut d'ailleurs refaire son c.v. en arrivant afin de les valoriser.
Quand j'ai décidé de retourner à mon domaine d'études j'ai déposé trois c.v chez des notaires et j'ai décroché 2 entrevues (En France, pour une quarantaine c.v, chez des notaires, huissiers et avocats, j’avais décroché 0 entrevue). J'ai été engagée quelques semaines plus tard comme secrétaire/technicienne juridique dans un bureau de notaires employant 15 personnes.
Entre-temps nous avons acheté une maison de 120 m2 avec 3000m2 de terrain pour 100 000 dollars. Pour ce faire, nous avions contacté une agence Multi-prêts quelques mois après notre arrivée et le courtier (qui n’est rémunéré que par la banque une fois le prêt accepté) nous a donné de très bon conseils pour nous créer une bonne côte de crédit. Un an après notre arrivée, nous étions propriétaires (rêve devenu inaccessible dans le sud de la France).
Il n’est pas difficile de se faire des amis comme j’ai pû le lire. Les québécois aiment les français et sont très accueillants et avenants avec nous. Je dirais que le plus drôle c’est quand on vous dit « hey, vous avez un accent! ». Et oui, ici, c’est le français qui a un accent. Après deux ans, il m’arrive encore de ne pas comprendre ce qu’on me dit car les expressions et les tournures de phrases sont différentes. Parfois les anglicismes sont aussi incompréhensibles. car les québecois en utilisent aussi beaucoup, ce ne sont simplement pas les mêmes que nous (ex : top-shape (en forme), cruiser, (flirter), hot (sexy), checker (vérifier), joke (blague), sans parler des anyway, whatever, that’s it et autre bullshitt. Autre exemple, être chaude, signifie avoir trop bu, ou être bonne, signifie vraiment être bonne (ne vous sentez pas insultée si on vous le dit). Parfois, on rit de ne pas se comprendre….parfois on s’en agace, mais on finit toujours par y arriver.
Le plus déstabilisant au Québec, c’est à quel point tout va plus vite, louer un appartement, acheter une maison ou commencer un nouvel emploi. Oubliez les baux d’habitation de 14 pages et les contrats de travail à rallonge. La parole vaut parfois plus que l’écrit et la confiance est toujours de rigueur.
Ce que j’aime ici avant tout ici c’est la décontraction et la tolérance. Habillez-vous et coiffez-vous comme vous l’entendez, tatouez-vous si vous le voulez, on ne vous jugera pas en fonction de votre style. Il y a bien-sûr des limites à ne pas franchir, mais vous pouvez être vous-même sans sentir les regards sur vous. Les gens ont l’air heureux dans cette société définitivement optimiste. Pas tous les jours bien sûr, pas tout le temps, mais le sourire des gens que l’on croise, le fait d’être abordé dans la rue de façon simple et décontractée, ça met de bonne humeur.
Par contre, en tant que français qui a plutôt l’habitude de dire ce qu’il pense, de râler quand quelque chose ne lui convient pas, et de débattre dès que l’occasion se présente, il faut savoir mettre de l’eau dans son vin (qui plus est très cher!). Les québécois ne polémiquent pas pour un oui ou pour un non, le mot d’ordre est consensus et le politiquement correct leur leitmotiv. Mais ce n’est pas une mauvaise ou une bonne chose, c’est juste un mode de vie différent et il faut savoir s’adapter.
Inutile de passer son temps à comparer son pays d’origine et son pays d’adoption, (même si on ne peut pas s’en empêcher) car il y a du bon et du mauvais partout et que même si l’herbe paraît plus ou moins verte, elle est peut-être plus ou moins haute et coûte plus ou moins cher.
Pour conclure, je dirais juste que si parfois la France me manque, si parfois j’en ai marre d’être l’immigrante qui a un accent, je n’ai absolument aucun regrets et je souhaite à tous ceux qui en rêvent comme j’ai pû le rêver, de rejoindre ce beau pays et de se faire son expérience, bonne ou mauvaise, car l’important c’est d’oser vivre ses rêves…
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ChristinaPLaurence got a reaction from ofthedoor in Bilan après deux ans
Je n’ai pas beaucoup fréquenté ce site depuis mon arrivée au Québec en mai 2012, alors que depuis la France, j'y allais quasiment quotidiennement. Mais voilà, il faut se faire sa propre expérience et essayer d'oublier tout ce qu'on a pû entendre de vrai, de faux, d'exagéré et de caricatural sur le Québec pour pouvoir enfin se faire SON opinion.
Aujourd'hui, c'est mon tour de vous donner ma vision des choses et peut-être quelques conseils (sans prétention aucune) sur la vie au Québec.
Nous sommes arrivés en mai 2002 à Drummondville (parfaitement centré à mi-chemin entre Québec et Montréal), avec 7 valises et notre fille de 2 ans. Nous avions la chance d'être hébergés chez des amis pour les premières semaines, donc aucun problème d'hébergement pour nous. Mais l'atterrissage est quand même épuisant (surtout s’il faut attendre 2h30 à l’immigration parce que les douaniers vous ont oublié et sont allé "luncher").
Je vais essayer de la faire courte, on a trouvé un logement très rapidement, contrairement à tout ce qu'on avait pu lire avant, aucun besoin de supplier ou de soudoyer le propriétaire du 4 1/2 que nous avons loué 560$ par mois pendant un an, on a signé le bail en 5 min (montre en main). Nous avons simplement dû attendre 3 semaines, le temps d’acheter des meubles et tout ce qui ne rentrait plus dans les valises. Oui, il faut avoir des économies, car ça part très très vite.
Nous avons trouvé très rapidement une garderie en milieu familial pour notre fille (25$ par jour mais avec le remboursement anticipé du gouvernement, ne revient qu’à 7$ par jour) Ensuite, nous sommes allés au centre local emploi afin de .....trouver un emploi. Nous avons été inscrits à un groupe de recherche d’emploi et j'ai trouvé un travail dans une clinique en trois semaines comme adjointe administrative à 15$ de l'heure pour 35h semaine, donc vraiment honorable pour un premier job. (En France mon bac+5 en droit ne m'avait pas permis de trouver un emploi à temps complet dans mon domaine d'études et mon trop haut niveau d'études m'empêchait de prétendre à des emplois de secrétaire ou d'assistante juridique). Mon conjoint à lui aussi trouvé rapidement un emploi dans sa passion, l'informatique, malgré l'absence de diplôme relié à l'emploi, mais avec un CV bien fourni et beaucoup d'expériences, dans l'immobilier, les télécommunications et la gestion. Il a pû être engagé en travailleur autonome comme technicien informatique. En France, l'absence de diplôme était un frein à la reconversion, pas ici.
Au Québec, ce qui compte, ce sont les compétences, les expériences et la personnalité. Il faut d'ailleurs refaire son c.v. en arrivant afin de les valoriser.
Quand j'ai décidé de retourner à mon domaine d'études j'ai déposé trois c.v chez des notaires et j'ai décroché 2 entrevues (En France, pour une quarantaine c.v, chez des notaires, huissiers et avocats, j’avais décroché 0 entrevue). J'ai été engagée quelques semaines plus tard comme secrétaire/technicienne juridique dans un bureau de notaires employant 15 personnes.
Entre-temps nous avons acheté une maison de 120 m2 avec 3000m2 de terrain pour 100 000 dollars. Pour ce faire, nous avions contacté une agence Multi-prêts quelques mois après notre arrivée et le courtier (qui n’est rémunéré que par la banque une fois le prêt accepté) nous a donné de très bon conseils pour nous créer une bonne côte de crédit. Un an après notre arrivée, nous étions propriétaires (rêve devenu inaccessible dans le sud de la France).
Il n’est pas difficile de se faire des amis comme j’ai pû le lire. Les québécois aiment les français et sont très accueillants et avenants avec nous. Je dirais que le plus drôle c’est quand on vous dit « hey, vous avez un accent! ». Et oui, ici, c’est le français qui a un accent. Après deux ans, il m’arrive encore de ne pas comprendre ce qu’on me dit car les expressions et les tournures de phrases sont différentes. Parfois les anglicismes sont aussi incompréhensibles. car les québecois en utilisent aussi beaucoup, ce ne sont simplement pas les mêmes que nous (ex : top-shape (en forme), cruiser, (flirter), hot (sexy), checker (vérifier), joke (blague), sans parler des anyway, whatever, that’s it et autre bullshitt. Autre exemple, être chaude, signifie avoir trop bu, ou être bonne, signifie vraiment être bonne (ne vous sentez pas insultée si on vous le dit). Parfois, on rit de ne pas se comprendre….parfois on s’en agace, mais on finit toujours par y arriver.
Le plus déstabilisant au Québec, c’est à quel point tout va plus vite, louer un appartement, acheter une maison ou commencer un nouvel emploi. Oubliez les baux d’habitation de 14 pages et les contrats de travail à rallonge. La parole vaut parfois plus que l’écrit et la confiance est toujours de rigueur.
Ce que j’aime ici avant tout ici c’est la décontraction et la tolérance. Habillez-vous et coiffez-vous comme vous l’entendez, tatouez-vous si vous le voulez, on ne vous jugera pas en fonction de votre style. Il y a bien-sûr des limites à ne pas franchir, mais vous pouvez être vous-même sans sentir les regards sur vous. Les gens ont l’air heureux dans cette société définitivement optimiste. Pas tous les jours bien sûr, pas tout le temps, mais le sourire des gens que l’on croise, le fait d’être abordé dans la rue de façon simple et décontractée, ça met de bonne humeur.
Par contre, en tant que français qui a plutôt l’habitude de dire ce qu’il pense, de râler quand quelque chose ne lui convient pas, et de débattre dès que l’occasion se présente, il faut savoir mettre de l’eau dans son vin (qui plus est très cher!). Les québécois ne polémiquent pas pour un oui ou pour un non, le mot d’ordre est consensus et le politiquement correct leur leitmotiv. Mais ce n’est pas une mauvaise ou une bonne chose, c’est juste un mode de vie différent et il faut savoir s’adapter.
Inutile de passer son temps à comparer son pays d’origine et son pays d’adoption, (même si on ne peut pas s’en empêcher) car il y a du bon et du mauvais partout et que même si l’herbe paraît plus ou moins verte, elle est peut-être plus ou moins haute et coûte plus ou moins cher.
Pour conclure, je dirais juste que si parfois la France me manque, si parfois j’en ai marre d’être l’immigrante qui a un accent, je n’ai absolument aucun regrets et je souhaite à tous ceux qui en rêvent comme j’ai pû le rêver, de rejoindre ce beau pays et de se faire son expérience, bonne ou mauvaise, car l’important c’est d’oser vivre ses rêves…
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ChristinaPLaurence got a reaction from SAVARINE in Bilan après deux ans
Je n’ai pas beaucoup fréquenté ce site depuis mon arrivée au Québec en mai 2012, alors que depuis la France, j'y allais quasiment quotidiennement. Mais voilà, il faut se faire sa propre expérience et essayer d'oublier tout ce qu'on a pû entendre de vrai, de faux, d'exagéré et de caricatural sur le Québec pour pouvoir enfin se faire SON opinion.
Aujourd'hui, c'est mon tour de vous donner ma vision des choses et peut-être quelques conseils (sans prétention aucune) sur la vie au Québec.
Nous sommes arrivés en mai 2002 à Drummondville (parfaitement centré à mi-chemin entre Québec et Montréal), avec 7 valises et notre fille de 2 ans. Nous avions la chance d'être hébergés chez des amis pour les premières semaines, donc aucun problème d'hébergement pour nous. Mais l'atterrissage est quand même épuisant (surtout s’il faut attendre 2h30 à l’immigration parce que les douaniers vous ont oublié et sont allé "luncher").
Je vais essayer de la faire courte, on a trouvé un logement très rapidement, contrairement à tout ce qu'on avait pu lire avant, aucun besoin de supplier ou de soudoyer le propriétaire du 4 1/2 que nous avons loué 560$ par mois pendant un an, on a signé le bail en 5 min (montre en main). Nous avons simplement dû attendre 3 semaines, le temps d’acheter des meubles et tout ce qui ne rentrait plus dans les valises. Oui, il faut avoir des économies, car ça part très très vite.
Nous avons trouvé très rapidement une garderie en milieu familial pour notre fille (25$ par jour mais avec le remboursement anticipé du gouvernement, ne revient qu’à 7$ par jour) Ensuite, nous sommes allés au centre local emploi afin de .....trouver un emploi. Nous avons été inscrits à un groupe de recherche d’emploi et j'ai trouvé un travail dans une clinique en trois semaines comme adjointe administrative à 15$ de l'heure pour 35h semaine, donc vraiment honorable pour un premier job. (En France mon bac+5 en droit ne m'avait pas permis de trouver un emploi à temps complet dans mon domaine d'études et mon trop haut niveau d'études m'empêchait de prétendre à des emplois de secrétaire ou d'assistante juridique). Mon conjoint à lui aussi trouvé rapidement un emploi dans sa passion, l'informatique, malgré l'absence de diplôme relié à l'emploi, mais avec un CV bien fourni et beaucoup d'expériences, dans l'immobilier, les télécommunications et la gestion. Il a pû être engagé en travailleur autonome comme technicien informatique. En France, l'absence de diplôme était un frein à la reconversion, pas ici.
Au Québec, ce qui compte, ce sont les compétences, les expériences et la personnalité. Il faut d'ailleurs refaire son c.v. en arrivant afin de les valoriser.
Quand j'ai décidé de retourner à mon domaine d'études j'ai déposé trois c.v chez des notaires et j'ai décroché 2 entrevues (En France, pour une quarantaine c.v, chez des notaires, huissiers et avocats, j’avais décroché 0 entrevue). J'ai été engagée quelques semaines plus tard comme secrétaire/technicienne juridique dans un bureau de notaires employant 15 personnes.
Entre-temps nous avons acheté une maison de 120 m2 avec 3000m2 de terrain pour 100 000 dollars. Pour ce faire, nous avions contacté une agence Multi-prêts quelques mois après notre arrivée et le courtier (qui n’est rémunéré que par la banque une fois le prêt accepté) nous a donné de très bon conseils pour nous créer une bonne côte de crédit. Un an après notre arrivée, nous étions propriétaires (rêve devenu inaccessible dans le sud de la France).
Il n’est pas difficile de se faire des amis comme j’ai pû le lire. Les québécois aiment les français et sont très accueillants et avenants avec nous. Je dirais que le plus drôle c’est quand on vous dit « hey, vous avez un accent! ». Et oui, ici, c’est le français qui a un accent. Après deux ans, il m’arrive encore de ne pas comprendre ce qu’on me dit car les expressions et les tournures de phrases sont différentes. Parfois les anglicismes sont aussi incompréhensibles. car les québecois en utilisent aussi beaucoup, ce ne sont simplement pas les mêmes que nous (ex : top-shape (en forme), cruiser, (flirter), hot (sexy), checker (vérifier), joke (blague), sans parler des anyway, whatever, that’s it et autre bullshitt. Autre exemple, être chaude, signifie avoir trop bu, ou être bonne, signifie vraiment être bonne (ne vous sentez pas insultée si on vous le dit). Parfois, on rit de ne pas se comprendre….parfois on s’en agace, mais on finit toujours par y arriver.
Le plus déstabilisant au Québec, c’est à quel point tout va plus vite, louer un appartement, acheter une maison ou commencer un nouvel emploi. Oubliez les baux d’habitation de 14 pages et les contrats de travail à rallonge. La parole vaut parfois plus que l’écrit et la confiance est toujours de rigueur.
Ce que j’aime ici avant tout ici c’est la décontraction et la tolérance. Habillez-vous et coiffez-vous comme vous l’entendez, tatouez-vous si vous le voulez, on ne vous jugera pas en fonction de votre style. Il y a bien-sûr des limites à ne pas franchir, mais vous pouvez être vous-même sans sentir les regards sur vous. Les gens ont l’air heureux dans cette société définitivement optimiste. Pas tous les jours bien sûr, pas tout le temps, mais le sourire des gens que l’on croise, le fait d’être abordé dans la rue de façon simple et décontractée, ça met de bonne humeur.
Par contre, en tant que français qui a plutôt l’habitude de dire ce qu’il pense, de râler quand quelque chose ne lui convient pas, et de débattre dès que l’occasion se présente, il faut savoir mettre de l’eau dans son vin (qui plus est très cher!). Les québécois ne polémiquent pas pour un oui ou pour un non, le mot d’ordre est consensus et le politiquement correct leur leitmotiv. Mais ce n’est pas une mauvaise ou une bonne chose, c’est juste un mode de vie différent et il faut savoir s’adapter.
Inutile de passer son temps à comparer son pays d’origine et son pays d’adoption, (même si on ne peut pas s’en empêcher) car il y a du bon et du mauvais partout et que même si l’herbe paraît plus ou moins verte, elle est peut-être plus ou moins haute et coûte plus ou moins cher.
Pour conclure, je dirais juste que si parfois la France me manque, si parfois j’en ai marre d’être l’immigrante qui a un accent, je n’ai absolument aucun regrets et je souhaite à tous ceux qui en rêvent comme j’ai pû le rêver, de rejoindre ce beau pays et de se faire son expérience, bonne ou mauvaise, car l’important c’est d’oser vivre ses rêves…