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ChristinaPLaurence got a reaction from nuitbleue68 in Pourquoi ma place est ici au Québec
Déjà 4 ans que nous avons réalisé notre rêve..incroyable comme le temps passe vite quand on se sent bien. Que vous dire pour vous expliquer à quel point j'aime le Québec et à quel point je n'ai aucun regrets malgré ce que j'ai vécu récemment?
Tout d'abord, nous nous sommes installés en 2012 avec mon mari et notre fille de 2 ans. Différents emplois pour moi car malgré mon master 2 en droit, je ne trouvais pas d'emploi, j'avais donc décidé de repartir à zéro, et c'est ce que j'ai fait. Aujourd'hui, je travaille dans un bureau de notaires, j'apprécie beaucoup les gens avec qui je travaille, ce qui est primordial pour moi. Pas de jalousie, pas de regards en coin, pas de jugement et une confiance réciproque à toutes épreuves.
La vie ne m'a pas épargnée récemment mais il est pour moi inconcevable de rentrer en France. J'y ai pensé une fois ou deux quand mon mari, l'homme de ma vie, a commencé à avoir des maux de ventres et que les médecins, les excellents spécialistes qui le soignaient, ne semblaient pas trouver son mal. Puis la situation a très vite empiré. Et s'il est vrai que la bobologie est au Québec difficile à traiter, quand vous avez quelque chose de grave, tout le système se met en place pour vous.
En l’occurrence, on nous annonce à la mi-mai, soit après 4 mois de spéculations, 3 spécialistes circonspects et des examens répétitifs, que mon homme a un cancer de l'estomac incurable et qu'on peut espérer 2 ans grand maximum. Notre deuxième fille venait d'avoir 9 mois. Alors après avoir pleuré plusieurs heures dans la chambre à essayer de comprendre ce qui nous arrivait, nous avons pris la décision de profiter au maximum du temps qui allait nous rester et d'être reconnaissants à la vie de nous prévenir avec un peu d'avance de ce qui allait arriver inévitablement. Mais même si mon homme acceptait quand même bien le pronostic de 2 ans, j'ai été longtemps dans le déni et de lui répondre " Impossible, avec tout l'amour que tu vas recevoir, tu vas exploser les statistiques, 2 ans, c'est trop peu, ce n'est pas possible, les filles ont trop besoin de toi et je ne suis pas capable de vivre sans toi". Car même si on me dit toujours que j'ai l'air beaucoup plus jeune que mon jeune, nous formions un couple uni depuis 17 ans, nous avions vécu des deuils, des déceptions, des surprises, une immigration, une maison à nous, une naissance en France puis au Québec et bien d'autres choses.
Commence donc la prise en charge du cancer, du maudit cancer avec lequel on avait décidé de se battre. Les rdv de chimio, l'infirmière pivot qui fait le relai avec la nutritionniste, la psy, le médecin de famille, le pharmacien et les spécialistes. Tout ceci sans débourser le moindre dollar, car oui, tout est pris en charge. Puis ne voyant rien évoluer et après une perte de poids de plus de 40 kgs, l'un des spécialistes nous annonce attristé que c'est foudroyant et que la chimio n'a absolument pas l'effet escompté.
Vient une période de turbulences émotionnelles intense, entre peur, colère, tristesse et désarroi total. Mais quand le voisin vous propose de tondre la pelouse, que la gardienne ne veut plus être payée et va chercher votre deuxième fille à l'école pour que vous puissiez rester plus tard à l'hôpital, que votre patron vous propose de ne plus travailler mais en étant rémunérée quand même, que vos amis se relaient pour vous préparer des petits plats et s'occupent des réparations de votre auto, et que votre notaire se déplace à l'hôpital en urgence pour que vous ayiez le temps de signer un testament et un mandat en cas d'inaptitude, ça aide beaucoup. J'étais bouleversée de tant de bonnes intentions de gens que je connaissait parfois à peine mais qui voulaient m'aider de leur mieux, Car c'est ça le Québec! de l'entraide, de la compassion, de la confiance et de l'amitié..
Il est donc parti un mois à peine après avoir commencé la chimio.
Alors après avoir choisi le cercueil, après que la maison funéraire se soit occupé des demandes de prestations, après avoir pu célébré la cérémonie le jour de mon choix malgré le congé férié, après avoir annoncé à ma fille que les médecins n'avaient pas réussi à soigner son papa, j'ai commencé la paperasse, soit assurance vie sur le prêt hypothécaire, sur son auto, comptes bancaires, abonnements, carte de crédit et autres...mise en vente de la maison, et offre d'achat signée après 3 jours, achat d'une nouvelle maison proches de toutes les commodités, car seule avec 2 enfants, la campagne ne me convenait plus et ce avant même d'avoir signé la vente de la première vente. Six semaines après mon hypothèque était entièrement soldée par l'assureur, ensuite son employeur m'appelle pour me dire qu'il m'envoie des formulaires d'assurance collective à remplir pour les filles et moi, et 2 semaines plus tard, un autre chèque arrive, là, je m'écroule. C'est trop, je n'ai jamais été intéressée par l'argent et j'ai l'impression d'en gagner sur la mort de l'homme de ma vie et c'est insupportable. Et puis, j'ai décidé de voir ça comme une protection que l'on prend lorsqu'on signe un contrat. Si j'étais décédée, les choses auraient été les mêmes. En recevant cet argent, je me dis maintenant que c'est sa manière de faire ce qu'il a fait toute sa vie, soit protéger sa famille. L'argent est placé, j'ai moi-même demandé à ce que je puisse pas le retirer avant plusieurs années, j'ai cependant fait une petite folie en partant 3 jours à New-York, l'une des nombreuses villes que nous avions prévu de visiter ensemble Car si la vie m'a donné une leçon, c'est certainement de ne pas remettre à plus tard ce qui nous tient vraiment à cœur.
Le Québec m'a beaucoup donné, beaucoup appris, beaucoup aidé et je sais maintenant que ma place est ici.
Merci de m'avoir lue...
Christina
Dernier bilan de Christina :
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ChristinaPLaurence got a reaction from Helene.nc in Pourquoi ma place est ici au Québec
Déjà 4 ans que nous avons réalisé notre rêve..incroyable comme le temps passe vite quand on se sent bien. Que vous dire pour vous expliquer à quel point j'aime le Québec et à quel point je n'ai aucun regrets malgré ce que j'ai vécu récemment?
Tout d'abord, nous nous sommes installés en 2012 avec mon mari et notre fille de 2 ans. Différents emplois pour moi car malgré mon master 2 en droit, je ne trouvais pas d'emploi, j'avais donc décidé de repartir à zéro, et c'est ce que j'ai fait. Aujourd'hui, je travaille dans un bureau de notaires, j'apprécie beaucoup les gens avec qui je travaille, ce qui est primordial pour moi. Pas de jalousie, pas de regards en coin, pas de jugement et une confiance réciproque à toutes épreuves.
La vie ne m'a pas épargnée récemment mais il est pour moi inconcevable de rentrer en France. J'y ai pensé une fois ou deux quand mon mari, l'homme de ma vie, a commencé à avoir des maux de ventres et que les médecins, les excellents spécialistes qui le soignaient, ne semblaient pas trouver son mal. Puis la situation a très vite empiré. Et s'il est vrai que la bobologie est au Québec difficile à traiter, quand vous avez quelque chose de grave, tout le système se met en place pour vous.
En l’occurrence, on nous annonce à la mi-mai, soit après 4 mois de spéculations, 3 spécialistes circonspects et des examens répétitifs, que mon homme a un cancer de l'estomac incurable et qu'on peut espérer 2 ans grand maximum. Notre deuxième fille venait d'avoir 9 mois. Alors après avoir pleuré plusieurs heures dans la chambre à essayer de comprendre ce qui nous arrivait, nous avons pris la décision de profiter au maximum du temps qui allait nous rester et d'être reconnaissants à la vie de nous prévenir avec un peu d'avance de ce qui allait arriver inévitablement. Mais même si mon homme acceptait quand même bien le pronostic de 2 ans, j'ai été longtemps dans le déni et de lui répondre " Impossible, avec tout l'amour que tu vas recevoir, tu vas exploser les statistiques, 2 ans, c'est trop peu, ce n'est pas possible, les filles ont trop besoin de toi et je ne suis pas capable de vivre sans toi". Car même si on me dit toujours que j'ai l'air beaucoup plus jeune que mon jeune, nous formions un couple uni depuis 17 ans, nous avions vécu des deuils, des déceptions, des surprises, une immigration, une maison à nous, une naissance en France puis au Québec et bien d'autres choses.
Commence donc la prise en charge du cancer, du maudit cancer avec lequel on avait décidé de se battre. Les rdv de chimio, l'infirmière pivot qui fait le relai avec la nutritionniste, la psy, le médecin de famille, le pharmacien et les spécialistes. Tout ceci sans débourser le moindre dollar, car oui, tout est pris en charge. Puis ne voyant rien évoluer et après une perte de poids de plus de 40 kgs, l'un des spécialistes nous annonce attristé que c'est foudroyant et que la chimio n'a absolument pas l'effet escompté.
Vient une période de turbulences émotionnelles intense, entre peur, colère, tristesse et désarroi total. Mais quand le voisin vous propose de tondre la pelouse, que la gardienne ne veut plus être payée et va chercher votre deuxième fille à l'école pour que vous puissiez rester plus tard à l'hôpital, que votre patron vous propose de ne plus travailler mais en étant rémunérée quand même, que vos amis se relaient pour vous préparer des petits plats et s'occupent des réparations de votre auto, et que votre notaire se déplace à l'hôpital en urgence pour que vous ayiez le temps de signer un testament et un mandat en cas d'inaptitude, ça aide beaucoup. J'étais bouleversée de tant de bonnes intentions de gens que je connaissait parfois à peine mais qui voulaient m'aider de leur mieux, Car c'est ça le Québec! de l'entraide, de la compassion, de la confiance et de l'amitié..
Il est donc parti un mois à peine après avoir commencé la chimio.
Alors après avoir choisi le cercueil, après que la maison funéraire se soit occupé des demandes de prestations, après avoir pu célébré la cérémonie le jour de mon choix malgré le congé férié, après avoir annoncé à ma fille que les médecins n'avaient pas réussi à soigner son papa, j'ai commencé la paperasse, soit assurance vie sur le prêt hypothécaire, sur son auto, comptes bancaires, abonnements, carte de crédit et autres...mise en vente de la maison, et offre d'achat signée après 3 jours, achat d'une nouvelle maison proches de toutes les commodités, car seule avec 2 enfants, la campagne ne me convenait plus et ce avant même d'avoir signé la vente de la première vente. Six semaines après mon hypothèque était entièrement soldée par l'assureur, ensuite son employeur m'appelle pour me dire qu'il m'envoie des formulaires d'assurance collective à remplir pour les filles et moi, et 2 semaines plus tard, un autre chèque arrive, là, je m'écroule. C'est trop, je n'ai jamais été intéressée par l'argent et j'ai l'impression d'en gagner sur la mort de l'homme de ma vie et c'est insupportable. Et puis, j'ai décidé de voir ça comme une protection que l'on prend lorsqu'on signe un contrat. Si j'étais décédée, les choses auraient été les mêmes. En recevant cet argent, je me dis maintenant que c'est sa manière de faire ce qu'il a fait toute sa vie, soit protéger sa famille. L'argent est placé, j'ai moi-même demandé à ce que je puisse pas le retirer avant plusieurs années, j'ai cependant fait une petite folie en partant 3 jours à New-York, l'une des nombreuses villes que nous avions prévu de visiter ensemble Car si la vie m'a donné une leçon, c'est certainement de ne pas remettre à plus tard ce qui nous tient vraiment à cœur.
Le Québec m'a beaucoup donné, beaucoup appris, beaucoup aidé et je sais maintenant que ma place est ici.
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Christina
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ChristinaPLaurence got a reaction from nabitudert in Pourquoi ma place est ici au Québec
Déjà 4 ans que nous avons réalisé notre rêve..incroyable comme le temps passe vite quand on se sent bien. Que vous dire pour vous expliquer à quel point j'aime le Québec et à quel point je n'ai aucun regrets malgré ce que j'ai vécu récemment?
Tout d'abord, nous nous sommes installés en 2012 avec mon mari et notre fille de 2 ans. Différents emplois pour moi car malgré mon master 2 en droit, je ne trouvais pas d'emploi, j'avais donc décidé de repartir à zéro, et c'est ce que j'ai fait. Aujourd'hui, je travaille dans un bureau de notaires, j'apprécie beaucoup les gens avec qui je travaille, ce qui est primordial pour moi. Pas de jalousie, pas de regards en coin, pas de jugement et une confiance réciproque à toutes épreuves.
La vie ne m'a pas épargnée récemment mais il est pour moi inconcevable de rentrer en France. J'y ai pensé une fois ou deux quand mon mari, l'homme de ma vie, a commencé à avoir des maux de ventres et que les médecins, les excellents spécialistes qui le soignaient, ne semblaient pas trouver son mal. Puis la situation a très vite empiré. Et s'il est vrai que la bobologie est au Québec difficile à traiter, quand vous avez quelque chose de grave, tout le système se met en place pour vous.
En l’occurrence, on nous annonce à la mi-mai, soit après 4 mois de spéculations, 3 spécialistes circonspects et des examens répétitifs, que mon homme a un cancer de l'estomac incurable et qu'on peut espérer 2 ans grand maximum. Notre deuxième fille venait d'avoir 9 mois. Alors après avoir pleuré plusieurs heures dans la chambre à essayer de comprendre ce qui nous arrivait, nous avons pris la décision de profiter au maximum du temps qui allait nous rester et d'être reconnaissants à la vie de nous prévenir avec un peu d'avance de ce qui allait arriver inévitablement. Mais même si mon homme acceptait quand même bien le pronostic de 2 ans, j'ai été longtemps dans le déni et de lui répondre " Impossible, avec tout l'amour que tu vas recevoir, tu vas exploser les statistiques, 2 ans, c'est trop peu, ce n'est pas possible, les filles ont trop besoin de toi et je ne suis pas capable de vivre sans toi". Car même si on me dit toujours que j'ai l'air beaucoup plus jeune que mon jeune, nous formions un couple uni depuis 17 ans, nous avions vécu des deuils, des déceptions, des surprises, une immigration, une maison à nous, une naissance en France puis au Québec et bien d'autres choses.
Commence donc la prise en charge du cancer, du maudit cancer avec lequel on avait décidé de se battre. Les rdv de chimio, l'infirmière pivot qui fait le relai avec la nutritionniste, la psy, le médecin de famille, le pharmacien et les spécialistes. Tout ceci sans débourser le moindre dollar, car oui, tout est pris en charge. Puis ne voyant rien évoluer et après une perte de poids de plus de 40 kgs, l'un des spécialistes nous annonce attristé que c'est foudroyant et que la chimio n'a absolument pas l'effet escompté.
Vient une période de turbulences émotionnelles intense, entre peur, colère, tristesse et désarroi total. Mais quand le voisin vous propose de tondre la pelouse, que la gardienne ne veut plus être payée et va chercher votre deuxième fille à l'école pour que vous puissiez rester plus tard à l'hôpital, que votre patron vous propose de ne plus travailler mais en étant rémunérée quand même, que vos amis se relaient pour vous préparer des petits plats et s'occupent des réparations de votre auto, et que votre notaire se déplace à l'hôpital en urgence pour que vous ayiez le temps de signer un testament et un mandat en cas d'inaptitude, ça aide beaucoup. J'étais bouleversée de tant de bonnes intentions de gens que je connaissait parfois à peine mais qui voulaient m'aider de leur mieux, Car c'est ça le Québec! de l'entraide, de la compassion, de la confiance et de l'amitié..
Il est donc parti un mois à peine après avoir commencé la chimio.
Alors après avoir choisi le cercueil, après que la maison funéraire se soit occupé des demandes de prestations, après avoir pu célébré la cérémonie le jour de mon choix malgré le congé férié, après avoir annoncé à ma fille que les médecins n'avaient pas réussi à soigner son papa, j'ai commencé la paperasse, soit assurance vie sur le prêt hypothécaire, sur son auto, comptes bancaires, abonnements, carte de crédit et autres...mise en vente de la maison, et offre d'achat signée après 3 jours, achat d'une nouvelle maison proches de toutes les commodités, car seule avec 2 enfants, la campagne ne me convenait plus et ce avant même d'avoir signé la vente de la première vente. Six semaines après mon hypothèque était entièrement soldée par l'assureur, ensuite son employeur m'appelle pour me dire qu'il m'envoie des formulaires d'assurance collective à remplir pour les filles et moi, et 2 semaines plus tard, un autre chèque arrive, là, je m'écroule. C'est trop, je n'ai jamais été intéressée par l'argent et j'ai l'impression d'en gagner sur la mort de l'homme de ma vie et c'est insupportable. Et puis, j'ai décidé de voir ça comme une protection que l'on prend lorsqu'on signe un contrat. Si j'étais décédée, les choses auraient été les mêmes. En recevant cet argent, je me dis maintenant que c'est sa manière de faire ce qu'il a fait toute sa vie, soit protéger sa famille. L'argent est placé, j'ai moi-même demandé à ce que je puisse pas le retirer avant plusieurs années, j'ai cependant fait une petite folie en partant 3 jours à New-York, l'une des nombreuses villes que nous avions prévu de visiter ensemble Car si la vie m'a donné une leçon, c'est certainement de ne pas remettre à plus tard ce qui nous tient vraiment à cœur.
Le Québec m'a beaucoup donné, beaucoup appris, beaucoup aidé et je sais maintenant que ma place est ici.
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Christina
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ChristinaPLaurence got a reaction from Nienna91 in Pourquoi ma place est ici au Québec
Déjà 4 ans que nous avons réalisé notre rêve..incroyable comme le temps passe vite quand on se sent bien. Que vous dire pour vous expliquer à quel point j'aime le Québec et à quel point je n'ai aucun regrets malgré ce que j'ai vécu récemment?
Tout d'abord, nous nous sommes installés en 2012 avec mon mari et notre fille de 2 ans. Différents emplois pour moi car malgré mon master 2 en droit, je ne trouvais pas d'emploi, j'avais donc décidé de repartir à zéro, et c'est ce que j'ai fait. Aujourd'hui, je travaille dans un bureau de notaires, j'apprécie beaucoup les gens avec qui je travaille, ce qui est primordial pour moi. Pas de jalousie, pas de regards en coin, pas de jugement et une confiance réciproque à toutes épreuves.
La vie ne m'a pas épargnée récemment mais il est pour moi inconcevable de rentrer en France. J'y ai pensé une fois ou deux quand mon mari, l'homme de ma vie, a commencé à avoir des maux de ventres et que les médecins, les excellents spécialistes qui le soignaient, ne semblaient pas trouver son mal. Puis la situation a très vite empiré. Et s'il est vrai que la bobologie est au Québec difficile à traiter, quand vous avez quelque chose de grave, tout le système se met en place pour vous.
En l’occurrence, on nous annonce à la mi-mai, soit après 4 mois de spéculations, 3 spécialistes circonspects et des examens répétitifs, que mon homme a un cancer de l'estomac incurable et qu'on peut espérer 2 ans grand maximum. Notre deuxième fille venait d'avoir 9 mois. Alors après avoir pleuré plusieurs heures dans la chambre à essayer de comprendre ce qui nous arrivait, nous avons pris la décision de profiter au maximum du temps qui allait nous rester et d'être reconnaissants à la vie de nous prévenir avec un peu d'avance de ce qui allait arriver inévitablement. Mais même si mon homme acceptait quand même bien le pronostic de 2 ans, j'ai été longtemps dans le déni et de lui répondre " Impossible, avec tout l'amour que tu vas recevoir, tu vas exploser les statistiques, 2 ans, c'est trop peu, ce n'est pas possible, les filles ont trop besoin de toi et je ne suis pas capable de vivre sans toi". Car même si on me dit toujours que j'ai l'air beaucoup plus jeune que mon jeune, nous formions un couple uni depuis 17 ans, nous avions vécu des deuils, des déceptions, des surprises, une immigration, une maison à nous, une naissance en France puis au Québec et bien d'autres choses.
Commence donc la prise en charge du cancer, du maudit cancer avec lequel on avait décidé de se battre. Les rdv de chimio, l'infirmière pivot qui fait le relai avec la nutritionniste, la psy, le médecin de famille, le pharmacien et les spécialistes. Tout ceci sans débourser le moindre dollar, car oui, tout est pris en charge. Puis ne voyant rien évoluer et après une perte de poids de plus de 40 kgs, l'un des spécialistes nous annonce attristé que c'est foudroyant et que la chimio n'a absolument pas l'effet escompté.
Vient une période de turbulences émotionnelles intense, entre peur, colère, tristesse et désarroi total. Mais quand le voisin vous propose de tondre la pelouse, que la gardienne ne veut plus être payée et va chercher votre deuxième fille à l'école pour que vous puissiez rester plus tard à l'hôpital, que votre patron vous propose de ne plus travailler mais en étant rémunérée quand même, que vos amis se relaient pour vous préparer des petits plats et s'occupent des réparations de votre auto, et que votre notaire se déplace à l'hôpital en urgence pour que vous ayiez le temps de signer un testament et un mandat en cas d'inaptitude, ça aide beaucoup. J'étais bouleversée de tant de bonnes intentions de gens que je connaissait parfois à peine mais qui voulaient m'aider de leur mieux, Car c'est ça le Québec! de l'entraide, de la compassion, de la confiance et de l'amitié..
Il est donc parti un mois à peine après avoir commencé la chimio.
Alors après avoir choisi le cercueil, après que la maison funéraire se soit occupé des demandes de prestations, après avoir pu célébré la cérémonie le jour de mon choix malgré le congé férié, après avoir annoncé à ma fille que les médecins n'avaient pas réussi à soigner son papa, j'ai commencé la paperasse, soit assurance vie sur le prêt hypothécaire, sur son auto, comptes bancaires, abonnements, carte de crédit et autres...mise en vente de la maison, et offre d'achat signée après 3 jours, achat d'une nouvelle maison proches de toutes les commodités, car seule avec 2 enfants, la campagne ne me convenait plus et ce avant même d'avoir signé la vente de la première vente. Six semaines après mon hypothèque était entièrement soldée par l'assureur, ensuite son employeur m'appelle pour me dire qu'il m'envoie des formulaires d'assurance collective à remplir pour les filles et moi, et 2 semaines plus tard, un autre chèque arrive, là, je m'écroule. C'est trop, je n'ai jamais été intéressée par l'argent et j'ai l'impression d'en gagner sur la mort de l'homme de ma vie et c'est insupportable. Et puis, j'ai décidé de voir ça comme une protection que l'on prend lorsqu'on signe un contrat. Si j'étais décédée, les choses auraient été les mêmes. En recevant cet argent, je me dis maintenant que c'est sa manière de faire ce qu'il a fait toute sa vie, soit protéger sa famille. L'argent est placé, j'ai moi-même demandé à ce que je puisse pas le retirer avant plusieurs années, j'ai cependant fait une petite folie en partant 3 jours à New-York, l'une des nombreuses villes que nous avions prévu de visiter ensemble Car si la vie m'a donné une leçon, c'est certainement de ne pas remettre à plus tard ce qui nous tient vraiment à cœur.
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ChristinaPLaurence reacted to Merga in Pourquoi ma place est ici au Québec
témoignage poignant ...
toutes mes condoléances et chapeau bas pour votre courage
si vous avez besoin de vous exprimer je pense que vous trouverez encore plus de gentillesse et de soutien dans des groupes prévus pour ça là-bas, histoire de contnuer à tenir le coup et de vider votre sac de temps en temps
je n'y suis pas encore, mais je sais que ça existe
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ChristinaPLaurence reacted to Automne in Pourquoi ma place est ici au Québec
vraiment bouleversante votre histoire, c'est trop triste mes sympathies
j'admire votre courage et votre force mais j'imagine que quand on a des enfants, on a pas le droit de s'effondrer et il faut continuer pour eux.
bon courage pour la suite et une belle vie au Québec
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ChristinaPLaurence reacted to Cherrybee in Pourquoi ma place est ici au Québec
Merci Christina pour votre témoignage, pour votre grand courage. Je ne sais pas si, dans votre situation, je pourrais réagir de la même façon, même si moi aussi je suis très bien entourée. J'ai l'impression que j'aurais besoin de me rapprocher, au moins pour un temps, de ma famille.
Vous avez ici un entourage extraordinaire, mais ça, je n'en suis pas étonnée. Quant aux sommes que vous avez reçues, elles vous sont dues, vous ne prenez rien à personne. Ca servira pour vos filles, pour leur avenir, pour votre avenir commun au Québec. Je vous présente mes plus sincères condoléances. Je vous admire tellement!
Courage!
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ChristinaPLaurence got a reaction from pierrick03g in Pourquoi ma place est ici au Québec
Déjà 4 ans que nous avons réalisé notre rêve..incroyable comme le temps passe vite quand on se sent bien. Que vous dire pour vous expliquer à quel point j'aime le Québec et à quel point je n'ai aucun regrets malgré ce que j'ai vécu récemment?
Tout d'abord, nous nous sommes installés en 2012 avec mon mari et notre fille de 2 ans. Différents emplois pour moi car malgré mon master 2 en droit, je ne trouvais pas d'emploi, j'avais donc décidé de repartir à zéro, et c'est ce que j'ai fait. Aujourd'hui, je travaille dans un bureau de notaires, j'apprécie beaucoup les gens avec qui je travaille, ce qui est primordial pour moi. Pas de jalousie, pas de regards en coin, pas de jugement et une confiance réciproque à toutes épreuves.
La vie ne m'a pas épargnée récemment mais il est pour moi inconcevable de rentrer en France. J'y ai pensé une fois ou deux quand mon mari, l'homme de ma vie, a commencé à avoir des maux de ventres et que les médecins, les excellents spécialistes qui le soignaient, ne semblaient pas trouver son mal. Puis la situation a très vite empiré. Et s'il est vrai que la bobologie est au Québec difficile à traiter, quand vous avez quelque chose de grave, tout le système se met en place pour vous.
En l’occurrence, on nous annonce à la mi-mai, soit après 4 mois de spéculations, 3 spécialistes circonspects et des examens répétitifs, que mon homme a un cancer de l'estomac incurable et qu'on peut espérer 2 ans grand maximum. Notre deuxième fille venait d'avoir 9 mois. Alors après avoir pleuré plusieurs heures dans la chambre à essayer de comprendre ce qui nous arrivait, nous avons pris la décision de profiter au maximum du temps qui allait nous rester et d'être reconnaissants à la vie de nous prévenir avec un peu d'avance de ce qui allait arriver inévitablement. Mais même si mon homme acceptait quand même bien le pronostic de 2 ans, j'ai été longtemps dans le déni et de lui répondre " Impossible, avec tout l'amour que tu vas recevoir, tu vas exploser les statistiques, 2 ans, c'est trop peu, ce n'est pas possible, les filles ont trop besoin de toi et je ne suis pas capable de vivre sans toi". Car même si on me dit toujours que j'ai l'air beaucoup plus jeune que mon jeune, nous formions un couple uni depuis 17 ans, nous avions vécu des deuils, des déceptions, des surprises, une immigration, une maison à nous, une naissance en France puis au Québec et bien d'autres choses.
Commence donc la prise en charge du cancer, du maudit cancer avec lequel on avait décidé de se battre. Les rdv de chimio, l'infirmière pivot qui fait le relai avec la nutritionniste, la psy, le médecin de famille, le pharmacien et les spécialistes. Tout ceci sans débourser le moindre dollar, car oui, tout est pris en charge. Puis ne voyant rien évoluer et après une perte de poids de plus de 40 kgs, l'un des spécialistes nous annonce attristé que c'est foudroyant et que la chimio n'a absolument pas l'effet escompté.
Vient une période de turbulences émotionnelles intense, entre peur, colère, tristesse et désarroi total. Mais quand le voisin vous propose de tondre la pelouse, que la gardienne ne veut plus être payée et va chercher votre deuxième fille à l'école pour que vous puissiez rester plus tard à l'hôpital, que votre patron vous propose de ne plus travailler mais en étant rémunérée quand même, que vos amis se relaient pour vous préparer des petits plats et s'occupent des réparations de votre auto, et que votre notaire se déplace à l'hôpital en urgence pour que vous ayiez le temps de signer un testament et un mandat en cas d'inaptitude, ça aide beaucoup. J'étais bouleversée de tant de bonnes intentions de gens que je connaissait parfois à peine mais qui voulaient m'aider de leur mieux, Car c'est ça le Québec! de l'entraide, de la compassion, de la confiance et de l'amitié..
Il est donc parti un mois à peine après avoir commencé la chimio.
Alors après avoir choisi le cercueil, après que la maison funéraire se soit occupé des demandes de prestations, après avoir pu célébré la cérémonie le jour de mon choix malgré le congé férié, après avoir annoncé à ma fille que les médecins n'avaient pas réussi à soigner son papa, j'ai commencé la paperasse, soit assurance vie sur le prêt hypothécaire, sur son auto, comptes bancaires, abonnements, carte de crédit et autres...mise en vente de la maison, et offre d'achat signée après 3 jours, achat d'une nouvelle maison proches de toutes les commodités, car seule avec 2 enfants, la campagne ne me convenait plus et ce avant même d'avoir signé la vente de la première vente. Six semaines après mon hypothèque était entièrement soldée par l'assureur, ensuite son employeur m'appelle pour me dire qu'il m'envoie des formulaires d'assurance collective à remplir pour les filles et moi, et 2 semaines plus tard, un autre chèque arrive, là, je m'écroule. C'est trop, je n'ai jamais été intéressée par l'argent et j'ai l'impression d'en gagner sur la mort de l'homme de ma vie et c'est insupportable. Et puis, j'ai décidé de voir ça comme une protection que l'on prend lorsqu'on signe un contrat. Si j'étais décédée, les choses auraient été les mêmes. En recevant cet argent, je me dis maintenant que c'est sa manière de faire ce qu'il a fait toute sa vie, soit protéger sa famille. L'argent est placé, j'ai moi-même demandé à ce que je puisse pas le retirer avant plusieurs années, j'ai cependant fait une petite folie en partant 3 jours à New-York, l'une des nombreuses villes que nous avions prévu de visiter ensemble Car si la vie m'a donné une leçon, c'est certainement de ne pas remettre à plus tard ce qui nous tient vraiment à cœur.
Le Québec m'a beaucoup donné, beaucoup appris, beaucoup aidé et je sais maintenant que ma place est ici.
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Christina
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Déjà 4 ans que nous avons réalisé notre rêve..incroyable comme le temps passe vite quand on se sent bien. Que vous dire pour vous expliquer à quel point j'aime le Québec et à quel point je n'ai aucun regrets malgré ce que j'ai vécu récemment?
Tout d'abord, nous nous sommes installés en 2012 avec mon mari et notre fille de 2 ans. Différents emplois pour moi car malgré mon master 2 en droit, je ne trouvais pas d'emploi, j'avais donc décidé de repartir à zéro, et c'est ce que j'ai fait. Aujourd'hui, je travaille dans un bureau de notaires, j'apprécie beaucoup les gens avec qui je travaille, ce qui est primordial pour moi. Pas de jalousie, pas de regards en coin, pas de jugement et une confiance réciproque à toutes épreuves.
La vie ne m'a pas épargnée récemment mais il est pour moi inconcevable de rentrer en France. J'y ai pensé une fois ou deux quand mon mari, l'homme de ma vie, a commencé à avoir des maux de ventres et que les médecins, les excellents spécialistes qui le soignaient, ne semblaient pas trouver son mal. Puis la situation a très vite empiré. Et s'il est vrai que la bobologie est au Québec difficile à traiter, quand vous avez quelque chose de grave, tout le système se met en place pour vous.
En l’occurrence, on nous annonce à la mi-mai, soit après 4 mois de spéculations, 3 spécialistes circonspects et des examens répétitifs, que mon homme a un cancer de l'estomac incurable et qu'on peut espérer 2 ans grand maximum. Notre deuxième fille venait d'avoir 9 mois. Alors après avoir pleuré plusieurs heures dans la chambre à essayer de comprendre ce qui nous arrivait, nous avons pris la décision de profiter au maximum du temps qui allait nous rester et d'être reconnaissants à la vie de nous prévenir avec un peu d'avance de ce qui allait arriver inévitablement. Mais même si mon homme acceptait quand même bien le pronostic de 2 ans, j'ai été longtemps dans le déni et de lui répondre " Impossible, avec tout l'amour que tu vas recevoir, tu vas exploser les statistiques, 2 ans, c'est trop peu, ce n'est pas possible, les filles ont trop besoin de toi et je ne suis pas capable de vivre sans toi". Car même si on me dit toujours que j'ai l'air beaucoup plus jeune que mon jeune, nous formions un couple uni depuis 17 ans, nous avions vécu des deuils, des déceptions, des surprises, une immigration, une maison à nous, une naissance en France puis au Québec et bien d'autres choses.
Commence donc la prise en charge du cancer, du maudit cancer avec lequel on avait décidé de se battre. Les rdv de chimio, l'infirmière pivot qui fait le relai avec la nutritionniste, la psy, le médecin de famille, le pharmacien et les spécialistes. Tout ceci sans débourser le moindre dollar, car oui, tout est pris en charge. Puis ne voyant rien évoluer et après une perte de poids de plus de 40 kgs, l'un des spécialistes nous annonce attristé que c'est foudroyant et que la chimio n'a absolument pas l'effet escompté.
Vient une période de turbulences émotionnelles intense, entre peur, colère, tristesse et désarroi total. Mais quand le voisin vous propose de tondre la pelouse, que la gardienne ne veut plus être payée et va chercher votre deuxième fille à l'école pour que vous puissiez rester plus tard à l'hôpital, que votre patron vous propose de ne plus travailler mais en étant rémunérée quand même, que vos amis se relaient pour vous préparer des petits plats et s'occupent des réparations de votre auto, et que votre notaire se déplace à l'hôpital en urgence pour que vous ayiez le temps de signer un testament et un mandat en cas d'inaptitude, ça aide beaucoup. J'étais bouleversée de tant de bonnes intentions de gens que je connaissait parfois à peine mais qui voulaient m'aider de leur mieux, Car c'est ça le Québec! de l'entraide, de la compassion, de la confiance et de l'amitié..
Il est donc parti un mois à peine après avoir commencé la chimio.
Alors après avoir choisi le cercueil, après que la maison funéraire se soit occupé des demandes de prestations, après avoir pu célébré la cérémonie le jour de mon choix malgré le congé férié, après avoir annoncé à ma fille que les médecins n'avaient pas réussi à soigner son papa, j'ai commencé la paperasse, soit assurance vie sur le prêt hypothécaire, sur son auto, comptes bancaires, abonnements, carte de crédit et autres...mise en vente de la maison, et offre d'achat signée après 3 jours, achat d'une nouvelle maison proches de toutes les commodités, car seule avec 2 enfants, la campagne ne me convenait plus et ce avant même d'avoir signé la vente de la première vente. Six semaines après mon hypothèque était entièrement soldée par l'assureur, ensuite son employeur m'appelle pour me dire qu'il m'envoie des formulaires d'assurance collective à remplir pour les filles et moi, et 2 semaines plus tard, un autre chèque arrive, là, je m'écroule. C'est trop, je n'ai jamais été intéressée par l'argent et j'ai l'impression d'en gagner sur la mort de l'homme de ma vie et c'est insupportable. Et puis, j'ai décidé de voir ça comme une protection que l'on prend lorsqu'on signe un contrat. Si j'étais décédée, les choses auraient été les mêmes. En recevant cet argent, je me dis maintenant que c'est sa manière de faire ce qu'il a fait toute sa vie, soit protéger sa famille. L'argent est placé, j'ai moi-même demandé à ce que je puisse pas le retirer avant plusieurs années, j'ai cependant fait une petite folie en partant 3 jours à New-York, l'une des nombreuses villes que nous avions prévu de visiter ensemble Car si la vie m'a donné une leçon, c'est certainement de ne pas remettre à plus tard ce qui nous tient vraiment à cœur.
Le Québec m'a beaucoup donné, beaucoup appris, beaucoup aidé et je sais maintenant que ma place est ici.
Merci de m'avoir lue...
Christina
Dernier bilan de Christina :
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ChristinaPLaurence got a reaction from bibonsake in Pourquoi ma place est ici au Québec
Déjà 4 ans que nous avons réalisé notre rêve..incroyable comme le temps passe vite quand on se sent bien. Que vous dire pour vous expliquer à quel point j'aime le Québec et à quel point je n'ai aucun regrets malgré ce que j'ai vécu récemment?
Tout d'abord, nous nous sommes installés en 2012 avec mon mari et notre fille de 2 ans. Différents emplois pour moi car malgré mon master 2 en droit, je ne trouvais pas d'emploi, j'avais donc décidé de repartir à zéro, et c'est ce que j'ai fait. Aujourd'hui, je travaille dans un bureau de notaires, j'apprécie beaucoup les gens avec qui je travaille, ce qui est primordial pour moi. Pas de jalousie, pas de regards en coin, pas de jugement et une confiance réciproque à toutes épreuves.
La vie ne m'a pas épargnée récemment mais il est pour moi inconcevable de rentrer en France. J'y ai pensé une fois ou deux quand mon mari, l'homme de ma vie, a commencé à avoir des maux de ventres et que les médecins, les excellents spécialistes qui le soignaient, ne semblaient pas trouver son mal. Puis la situation a très vite empiré. Et s'il est vrai que la bobologie est au Québec difficile à traiter, quand vous avez quelque chose de grave, tout le système se met en place pour vous.
En l’occurrence, on nous annonce à la mi-mai, soit après 4 mois de spéculations, 3 spécialistes circonspects et des examens répétitifs, que mon homme a un cancer de l'estomac incurable et qu'on peut espérer 2 ans grand maximum. Notre deuxième fille venait d'avoir 9 mois. Alors après avoir pleuré plusieurs heures dans la chambre à essayer de comprendre ce qui nous arrivait, nous avons pris la décision de profiter au maximum du temps qui allait nous rester et d'être reconnaissants à la vie de nous prévenir avec un peu d'avance de ce qui allait arriver inévitablement. Mais même si mon homme acceptait quand même bien le pronostic de 2 ans, j'ai été longtemps dans le déni et de lui répondre " Impossible, avec tout l'amour que tu vas recevoir, tu vas exploser les statistiques, 2 ans, c'est trop peu, ce n'est pas possible, les filles ont trop besoin de toi et je ne suis pas capable de vivre sans toi". Car même si on me dit toujours que j'ai l'air beaucoup plus jeune que mon jeune, nous formions un couple uni depuis 17 ans, nous avions vécu des deuils, des déceptions, des surprises, une immigration, une maison à nous, une naissance en France puis au Québec et bien d'autres choses.
Commence donc la prise en charge du cancer, du maudit cancer avec lequel on avait décidé de se battre. Les rdv de chimio, l'infirmière pivot qui fait le relai avec la nutritionniste, la psy, le médecin de famille, le pharmacien et les spécialistes. Tout ceci sans débourser le moindre dollar, car oui, tout est pris en charge. Puis ne voyant rien évoluer et après une perte de poids de plus de 40 kgs, l'un des spécialistes nous annonce attristé que c'est foudroyant et que la chimio n'a absolument pas l'effet escompté.
Vient une période de turbulences émotionnelles intense, entre peur, colère, tristesse et désarroi total. Mais quand le voisin vous propose de tondre la pelouse, que la gardienne ne veut plus être payée et va chercher votre deuxième fille à l'école pour que vous puissiez rester plus tard à l'hôpital, que votre patron vous propose de ne plus travailler mais en étant rémunérée quand même, que vos amis se relaient pour vous préparer des petits plats et s'occupent des réparations de votre auto, et que votre notaire se déplace à l'hôpital en urgence pour que vous ayiez le temps de signer un testament et un mandat en cas d'inaptitude, ça aide beaucoup. J'étais bouleversée de tant de bonnes intentions de gens que je connaissait parfois à peine mais qui voulaient m'aider de leur mieux, Car c'est ça le Québec! de l'entraide, de la compassion, de la confiance et de l'amitié..
Il est donc parti un mois à peine après avoir commencé la chimio.
Alors après avoir choisi le cercueil, après que la maison funéraire se soit occupé des demandes de prestations, après avoir pu célébré la cérémonie le jour de mon choix malgré le congé férié, après avoir annoncé à ma fille que les médecins n'avaient pas réussi à soigner son papa, j'ai commencé la paperasse, soit assurance vie sur le prêt hypothécaire, sur son auto, comptes bancaires, abonnements, carte de crédit et autres...mise en vente de la maison, et offre d'achat signée après 3 jours, achat d'une nouvelle maison proches de toutes les commodités, car seule avec 2 enfants, la campagne ne me convenait plus et ce avant même d'avoir signé la vente de la première vente. Six semaines après mon hypothèque était entièrement soldée par l'assureur, ensuite son employeur m'appelle pour me dire qu'il m'envoie des formulaires d'assurance collective à remplir pour les filles et moi, et 2 semaines plus tard, un autre chèque arrive, là, je m'écroule. C'est trop, je n'ai jamais été intéressée par l'argent et j'ai l'impression d'en gagner sur la mort de l'homme de ma vie et c'est insupportable. Et puis, j'ai décidé de voir ça comme une protection que l'on prend lorsqu'on signe un contrat. Si j'étais décédée, les choses auraient été les mêmes. En recevant cet argent, je me dis maintenant que c'est sa manière de faire ce qu'il a fait toute sa vie, soit protéger sa famille. L'argent est placé, j'ai moi-même demandé à ce que je puisse pas le retirer avant plusieurs années, j'ai cependant fait une petite folie en partant 3 jours à New-York, l'une des nombreuses villes que nous avions prévu de visiter ensemble Car si la vie m'a donné une leçon, c'est certainement de ne pas remettre à plus tard ce qui nous tient vraiment à cœur.
Le Québec m'a beaucoup donné, beaucoup appris, beaucoup aidé et je sais maintenant que ma place est ici.
Merci de m'avoir lue...
Christina
Dernier bilan de Christina :
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ChristinaPLaurence got a reaction from Aude514 in Bilan après deux ans
Je n’ai pas beaucoup fréquenté ce site depuis mon arrivée au Québec en mai 2012, alors que depuis la France, j'y allais quasiment quotidiennement. Mais voilà, il faut se faire sa propre expérience et essayer d'oublier tout ce qu'on a pû entendre de vrai, de faux, d'exagéré et de caricatural sur le Québec pour pouvoir enfin se faire SON opinion.
Aujourd'hui, c'est mon tour de vous donner ma vision des choses et peut-être quelques conseils (sans prétention aucune) sur la vie au Québec.
Nous sommes arrivés en mai 2002 à Drummondville (parfaitement centré à mi-chemin entre Québec et Montréal), avec 7 valises et notre fille de 2 ans. Nous avions la chance d'être hébergés chez des amis pour les premières semaines, donc aucun problème d'hébergement pour nous. Mais l'atterrissage est quand même épuisant (surtout s’il faut attendre 2h30 à l’immigration parce que les douaniers vous ont oublié et sont allé "luncher").
Je vais essayer de la faire courte, on a trouvé un logement très rapidement, contrairement à tout ce qu'on avait pu lire avant, aucun besoin de supplier ou de soudoyer le propriétaire du 4 1/2 que nous avons loué 560$ par mois pendant un an, on a signé le bail en 5 min (montre en main). Nous avons simplement dû attendre 3 semaines, le temps d’acheter des meubles et tout ce qui ne rentrait plus dans les valises. Oui, il faut avoir des économies, car ça part très très vite.
Nous avons trouvé très rapidement une garderie en milieu familial pour notre fille (25$ par jour mais avec le remboursement anticipé du gouvernement, ne revient qu’à 7$ par jour) Ensuite, nous sommes allés au centre local emploi afin de .....trouver un emploi. Nous avons été inscrits à un groupe de recherche d’emploi et j'ai trouvé un travail dans une clinique en trois semaines comme adjointe administrative à 15$ de l'heure pour 35h semaine, donc vraiment honorable pour un premier job. (En France mon bac+5 en droit ne m'avait pas permis de trouver un emploi à temps complet dans mon domaine d'études et mon trop haut niveau d'études m'empêchait de prétendre à des emplois de secrétaire ou d'assistante juridique). Mon conjoint à lui aussi trouvé rapidement un emploi dans sa passion, l'informatique, malgré l'absence de diplôme relié à l'emploi, mais avec un CV bien fourni et beaucoup d'expériences, dans l'immobilier, les télécommunications et la gestion. Il a pû être engagé en travailleur autonome comme technicien informatique. En France, l'absence de diplôme était un frein à la reconversion, pas ici.
Au Québec, ce qui compte, ce sont les compétences, les expériences et la personnalité. Il faut d'ailleurs refaire son c.v. en arrivant afin de les valoriser.
Quand j'ai décidé de retourner à mon domaine d'études j'ai déposé trois c.v chez des notaires et j'ai décroché 2 entrevues (En France, pour une quarantaine c.v, chez des notaires, huissiers et avocats, j’avais décroché 0 entrevue). J'ai été engagée quelques semaines plus tard comme secrétaire/technicienne juridique dans un bureau de notaires employant 15 personnes.
Entre-temps nous avons acheté une maison de 120 m2 avec 3000m2 de terrain pour 100 000 dollars. Pour ce faire, nous avions contacté une agence Multi-prêts quelques mois après notre arrivée et le courtier (qui n’est rémunéré que par la banque une fois le prêt accepté) nous a donné de très bon conseils pour nous créer une bonne côte de crédit. Un an après notre arrivée, nous étions propriétaires (rêve devenu inaccessible dans le sud de la France).
Il n’est pas difficile de se faire des amis comme j’ai pû le lire. Les québécois aiment les français et sont très accueillants et avenants avec nous. Je dirais que le plus drôle c’est quand on vous dit « hey, vous avez un accent! ». Et oui, ici, c’est le français qui a un accent. Après deux ans, il m’arrive encore de ne pas comprendre ce qu’on me dit car les expressions et les tournures de phrases sont différentes. Parfois les anglicismes sont aussi incompréhensibles. car les québecois en utilisent aussi beaucoup, ce ne sont simplement pas les mêmes que nous (ex : top-shape (en forme), cruiser, (flirter), hot (sexy), checker (vérifier), joke (blague), sans parler des anyway, whatever, that’s it et autre bullshitt. Autre exemple, être chaude, signifie avoir trop bu, ou être bonne, signifie vraiment être bonne (ne vous sentez pas insultée si on vous le dit). Parfois, on rit de ne pas se comprendre….parfois on s’en agace, mais on finit toujours par y arriver.
Le plus déstabilisant au Québec, c’est à quel point tout va plus vite, louer un appartement, acheter une maison ou commencer un nouvel emploi. Oubliez les baux d’habitation de 14 pages et les contrats de travail à rallonge. La parole vaut parfois plus que l’écrit et la confiance est toujours de rigueur.
Ce que j’aime ici avant tout ici c’est la décontraction et la tolérance. Habillez-vous et coiffez-vous comme vous l’entendez, tatouez-vous si vous le voulez, on ne vous jugera pas en fonction de votre style. Il y a bien-sûr des limites à ne pas franchir, mais vous pouvez être vous-même sans sentir les regards sur vous. Les gens ont l’air heureux dans cette société définitivement optimiste. Pas tous les jours bien sûr, pas tout le temps, mais le sourire des gens que l’on croise, le fait d’être abordé dans la rue de façon simple et décontractée, ça met de bonne humeur.
Par contre, en tant que français qui a plutôt l’habitude de dire ce qu’il pense, de râler quand quelque chose ne lui convient pas, et de débattre dès que l’occasion se présente, il faut savoir mettre de l’eau dans son vin (qui plus est très cher!). Les québécois ne polémiquent pas pour un oui ou pour un non, le mot d’ordre est consensus et le politiquement correct leur leitmotiv. Mais ce n’est pas une mauvaise ou une bonne chose, c’est juste un mode de vie différent et il faut savoir s’adapter.
Inutile de passer son temps à comparer son pays d’origine et son pays d’adoption, (même si on ne peut pas s’en empêcher) car il y a du bon et du mauvais partout et que même si l’herbe paraît plus ou moins verte, elle est peut-être plus ou moins haute et coûte plus ou moins cher.
Pour conclure, je dirais juste que si parfois la France me manque, si parfois j’en ai marre d’être l’immigrante qui a un accent, je n’ai absolument aucun regrets et je souhaite à tous ceux qui en rêvent comme j’ai pû le rêver, de rejoindre ce beau pays et de se faire son expérience, bonne ou mauvaise, car l’important c’est d’oser vivre ses rêves…
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ChristinaPLaurence got a reaction from leticebzh in Cherche français installés au Québec pour partage d'expérience
Ce qui me manque depuis mon installation au Québec, c'est de partager mon vécu et mes questionnements avec des gens qui puissent me comprendre. Je ne veux pas créer un club dans le but de n'avoir que des amis français, mais juste de pouvoir régulièrement prendre un verre ou dîner avec des amis qui vivent peut-être les mêmes choses, pour discuter, rire et partager simplement notre nouvelle vie.....
Je vis à Drummondville, alors je ne m'adresse qu'à des gens qui vivent dans le centre du Québec ou aux alentours...
Merci de ne répondre que si vous êtes sérieux,
Pour me situer, J'ai 31 ans, je suis mariée, j'ai une petite fille de 4 ans et beaucoup d'humour !
merci de vos réponses...
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ChristinaPLaurence reacted to lordrod in Difficulté de se faire des amis
Ceci dit, en France, les véritables amitiés ne naissent pas du jour au lendemain.
Elles proviennent bien souvent de relations anciennes (écoles, facs, sports,....) dont le dénominateur commun et le temps passé ensemble afin de se connaitre et de savoir si des points communs existent, etc.
Perso, depuis la sortie de la fac, je ne crois pas avoir tissé de relations d'amitiés. Des relations de "copinage" oui, mais pas d'amitié (personne sur qui on peut compter en tout temps et sur tout les sujets....).
A mon sens, une réelle relation d'amitié reste longue à établir, que cela soit avec un français, un québécois, un espagnol, un togolais,...
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ChristinaPLaurence reacted to Miss Cerise in Difficulté de se faire des amis
Ca risque effectivement de dégénérer mais je vais tenter de donner mon avis.
Les québécois et canadiens sont nord-américains dans leurs relations sociales, donc ils sont spontanément polis et sympathiques en général. C'est une marque de civisme. Par contre ça peut être extrêmement frustrant parce que tu parles à quelqu'un, tu as l'impression que vous vous entendez hyper bien, et finalement on ne se reparle plus jamais. Ca donne l'impression d'une certaine superficialité dans les rapports sociaux meme si ça n'est pas tout à fait ça.
L'autre facteur c'est tout simplement qu'on est des immigrants. On est seul et un peu "désespéré" quand on arrive. Eux ont déjà un cercle d'amis et pas spécialement besoin de s'en faire des nouveaux. Et puis, comme partout, les différences culturelles créent une barrière qui, sans être insurmontable, ne facilite pas les choses au début.
Après on s'en fait mais ça prend du temps. En attendant, il est aussi plus facile d'être amis avec d'autres étrangers (pas forcément de notre nationalité). Je crois que c'est comme ça dans toutes les expats/immigrations.
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ChristinaPLaurence got a reaction from IT ENGINEER in Bilan après deux ans
Je n’ai pas beaucoup fréquenté ce site depuis mon arrivée au Québec en mai 2012, alors que depuis la France, j'y allais quasiment quotidiennement. Mais voilà, il faut se faire sa propre expérience et essayer d'oublier tout ce qu'on a pû entendre de vrai, de faux, d'exagéré et de caricatural sur le Québec pour pouvoir enfin se faire SON opinion.
Aujourd'hui, c'est mon tour de vous donner ma vision des choses et peut-être quelques conseils (sans prétention aucune) sur la vie au Québec.
Nous sommes arrivés en mai 2002 à Drummondville (parfaitement centré à mi-chemin entre Québec et Montréal), avec 7 valises et notre fille de 2 ans. Nous avions la chance d'être hébergés chez des amis pour les premières semaines, donc aucun problème d'hébergement pour nous. Mais l'atterrissage est quand même épuisant (surtout s’il faut attendre 2h30 à l’immigration parce que les douaniers vous ont oublié et sont allé "luncher").
Je vais essayer de la faire courte, on a trouvé un logement très rapidement, contrairement à tout ce qu'on avait pu lire avant, aucun besoin de supplier ou de soudoyer le propriétaire du 4 1/2 que nous avons loué 560$ par mois pendant un an, on a signé le bail en 5 min (montre en main). Nous avons simplement dû attendre 3 semaines, le temps d’acheter des meubles et tout ce qui ne rentrait plus dans les valises. Oui, il faut avoir des économies, car ça part très très vite.
Nous avons trouvé très rapidement une garderie en milieu familial pour notre fille (25$ par jour mais avec le remboursement anticipé du gouvernement, ne revient qu’à 7$ par jour) Ensuite, nous sommes allés au centre local emploi afin de .....trouver un emploi. Nous avons été inscrits à un groupe de recherche d’emploi et j'ai trouvé un travail dans une clinique en trois semaines comme adjointe administrative à 15$ de l'heure pour 35h semaine, donc vraiment honorable pour un premier job. (En France mon bac+5 en droit ne m'avait pas permis de trouver un emploi à temps complet dans mon domaine d'études et mon trop haut niveau d'études m'empêchait de prétendre à des emplois de secrétaire ou d'assistante juridique). Mon conjoint à lui aussi trouvé rapidement un emploi dans sa passion, l'informatique, malgré l'absence de diplôme relié à l'emploi, mais avec un CV bien fourni et beaucoup d'expériences, dans l'immobilier, les télécommunications et la gestion. Il a pû être engagé en travailleur autonome comme technicien informatique. En France, l'absence de diplôme était un frein à la reconversion, pas ici.
Au Québec, ce qui compte, ce sont les compétences, les expériences et la personnalité. Il faut d'ailleurs refaire son c.v. en arrivant afin de les valoriser.
Quand j'ai décidé de retourner à mon domaine d'études j'ai déposé trois c.v chez des notaires et j'ai décroché 2 entrevues (En France, pour une quarantaine c.v, chez des notaires, huissiers et avocats, j’avais décroché 0 entrevue). J'ai été engagée quelques semaines plus tard comme secrétaire/technicienne juridique dans un bureau de notaires employant 15 personnes.
Entre-temps nous avons acheté une maison de 120 m2 avec 3000m2 de terrain pour 100 000 dollars. Pour ce faire, nous avions contacté une agence Multi-prêts quelques mois après notre arrivée et le courtier (qui n’est rémunéré que par la banque une fois le prêt accepté) nous a donné de très bon conseils pour nous créer une bonne côte de crédit. Un an après notre arrivée, nous étions propriétaires (rêve devenu inaccessible dans le sud de la France).
Il n’est pas difficile de se faire des amis comme j’ai pû le lire. Les québécois aiment les français et sont très accueillants et avenants avec nous. Je dirais que le plus drôle c’est quand on vous dit « hey, vous avez un accent! ». Et oui, ici, c’est le français qui a un accent. Après deux ans, il m’arrive encore de ne pas comprendre ce qu’on me dit car les expressions et les tournures de phrases sont différentes. Parfois les anglicismes sont aussi incompréhensibles. car les québecois en utilisent aussi beaucoup, ce ne sont simplement pas les mêmes que nous (ex : top-shape (en forme), cruiser, (flirter), hot (sexy), checker (vérifier), joke (blague), sans parler des anyway, whatever, that’s it et autre bullshitt. Autre exemple, être chaude, signifie avoir trop bu, ou être bonne, signifie vraiment être bonne (ne vous sentez pas insultée si on vous le dit). Parfois, on rit de ne pas se comprendre….parfois on s’en agace, mais on finit toujours par y arriver.
Le plus déstabilisant au Québec, c’est à quel point tout va plus vite, louer un appartement, acheter une maison ou commencer un nouvel emploi. Oubliez les baux d’habitation de 14 pages et les contrats de travail à rallonge. La parole vaut parfois plus que l’écrit et la confiance est toujours de rigueur.
Ce que j’aime ici avant tout ici c’est la décontraction et la tolérance. Habillez-vous et coiffez-vous comme vous l’entendez, tatouez-vous si vous le voulez, on ne vous jugera pas en fonction de votre style. Il y a bien-sûr des limites à ne pas franchir, mais vous pouvez être vous-même sans sentir les regards sur vous. Les gens ont l’air heureux dans cette société définitivement optimiste. Pas tous les jours bien sûr, pas tout le temps, mais le sourire des gens que l’on croise, le fait d’être abordé dans la rue de façon simple et décontractée, ça met de bonne humeur.
Par contre, en tant que français qui a plutôt l’habitude de dire ce qu’il pense, de râler quand quelque chose ne lui convient pas, et de débattre dès que l’occasion se présente, il faut savoir mettre de l’eau dans son vin (qui plus est très cher!). Les québécois ne polémiquent pas pour un oui ou pour un non, le mot d’ordre est consensus et le politiquement correct leur leitmotiv. Mais ce n’est pas une mauvaise ou une bonne chose, c’est juste un mode de vie différent et il faut savoir s’adapter.
Inutile de passer son temps à comparer son pays d’origine et son pays d’adoption, (même si on ne peut pas s’en empêcher) car il y a du bon et du mauvais partout et que même si l’herbe paraît plus ou moins verte, elle est peut-être plus ou moins haute et coûte plus ou moins cher.
Pour conclure, je dirais juste que si parfois la France me manque, si parfois j’en ai marre d’être l’immigrante qui a un accent, je n’ai absolument aucun regrets et je souhaite à tous ceux qui en rêvent comme j’ai pû le rêver, de rejoindre ce beau pays et de se faire son expérience, bonne ou mauvaise, car l’important c’est d’oser vivre ses rêves…
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ChristinaPLaurence got a reaction from dentan in Bilan après deux ans
Bonjour Rudy et Marielle,
Pour te répondre, les 3 semaines, c'était juste le temps que le bail du locataire en place se termine. Pour les valises, allez à l'essentiel, vendez au maximum, offrez ce qui ne peut être vendu, vous ferez des heureux. Pour les jouets, c'était le plus dur pour moi. Je voulais que ma fille puisse se recréer son petit univers rapidement. Donc j'y ai consacré une valise entière, mais c'est très peu, on a donc très vite racheté des jouets au même couple qui nous a vendu ses meubles ( c'étaient des français installés depuis 7 ans, ils divorçaient et donc ils ont vendu toutes leurs affaires). Donc, ma fille n'a absolument pas souffert de ça, mais elle n'avait que 2 ans. Pour les affaires d'occasion, tu as kijiji.ca, et pour des jouets sympa et pas chers, tu as les magasins Walmart. Je te déconseille de te faire livrer des jouets par la poste, tu vas te ruiner, mais si tu en as les moyens pourquoi pas.
Ensuite, pour la garderie, ne vous obsédez pas avec les CPE, c'est très compliqué d'avoir une place, même pour les québécois. Il y a des tas de garderies au Québec, en milieu familial, ou style CPE mais privées. Ma fille est aujourd'hui dans une grande garderie privée, et je ne la changerais pas pour une cpe. Avec le remboursement du gouvernement, ça revient au même. Va consulter magarderie.com et entre le code postal de ta future résidence...c'est très simple, tu as le nombre de place dispo en temps réel!!! pour l'école, le mieux c'est de leur écrire directement ou même de les appeler, ici, les gens sont très disponibles pour t'informer par téléphone...
Dernier conseil, ne vous enflammez pas sur les cartes de crédit, il en faut car ici il faut se faire une côte de crédit pour emprunter mais attention, il en distribuent partout, dans certains magasins, les vendeurs ne lâchent rien et insistent lourdement pour que tu la prennes, alors si tu en as déjà une, un "Non merci!" ferme et courtois est de guise car tu peux t'endetter très rapidement..
voilà, j'espère t'avoir répondu, bonne continuation à vous tous.
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ChristinaPLaurence got a reaction from Mark-Beaubien in Bilan après deux ans
Je n’ai pas beaucoup fréquenté ce site depuis mon arrivée au Québec en mai 2012, alors que depuis la France, j'y allais quasiment quotidiennement. Mais voilà, il faut se faire sa propre expérience et essayer d'oublier tout ce qu'on a pû entendre de vrai, de faux, d'exagéré et de caricatural sur le Québec pour pouvoir enfin se faire SON opinion.
Aujourd'hui, c'est mon tour de vous donner ma vision des choses et peut-être quelques conseils (sans prétention aucune) sur la vie au Québec.
Nous sommes arrivés en mai 2002 à Drummondville (parfaitement centré à mi-chemin entre Québec et Montréal), avec 7 valises et notre fille de 2 ans. Nous avions la chance d'être hébergés chez des amis pour les premières semaines, donc aucun problème d'hébergement pour nous. Mais l'atterrissage est quand même épuisant (surtout s’il faut attendre 2h30 à l’immigration parce que les douaniers vous ont oublié et sont allé "luncher").
Je vais essayer de la faire courte, on a trouvé un logement très rapidement, contrairement à tout ce qu'on avait pu lire avant, aucun besoin de supplier ou de soudoyer le propriétaire du 4 1/2 que nous avons loué 560$ par mois pendant un an, on a signé le bail en 5 min (montre en main). Nous avons simplement dû attendre 3 semaines, le temps d’acheter des meubles et tout ce qui ne rentrait plus dans les valises. Oui, il faut avoir des économies, car ça part très très vite.
Nous avons trouvé très rapidement une garderie en milieu familial pour notre fille (25$ par jour mais avec le remboursement anticipé du gouvernement, ne revient qu’à 7$ par jour) Ensuite, nous sommes allés au centre local emploi afin de .....trouver un emploi. Nous avons été inscrits à un groupe de recherche d’emploi et j'ai trouvé un travail dans une clinique en trois semaines comme adjointe administrative à 15$ de l'heure pour 35h semaine, donc vraiment honorable pour un premier job. (En France mon bac+5 en droit ne m'avait pas permis de trouver un emploi à temps complet dans mon domaine d'études et mon trop haut niveau d'études m'empêchait de prétendre à des emplois de secrétaire ou d'assistante juridique). Mon conjoint à lui aussi trouvé rapidement un emploi dans sa passion, l'informatique, malgré l'absence de diplôme relié à l'emploi, mais avec un CV bien fourni et beaucoup d'expériences, dans l'immobilier, les télécommunications et la gestion. Il a pû être engagé en travailleur autonome comme technicien informatique. En France, l'absence de diplôme était un frein à la reconversion, pas ici.
Au Québec, ce qui compte, ce sont les compétences, les expériences et la personnalité. Il faut d'ailleurs refaire son c.v. en arrivant afin de les valoriser.
Quand j'ai décidé de retourner à mon domaine d'études j'ai déposé trois c.v chez des notaires et j'ai décroché 2 entrevues (En France, pour une quarantaine c.v, chez des notaires, huissiers et avocats, j’avais décroché 0 entrevue). J'ai été engagée quelques semaines plus tard comme secrétaire/technicienne juridique dans un bureau de notaires employant 15 personnes.
Entre-temps nous avons acheté une maison de 120 m2 avec 3000m2 de terrain pour 100 000 dollars. Pour ce faire, nous avions contacté une agence Multi-prêts quelques mois après notre arrivée et le courtier (qui n’est rémunéré que par la banque une fois le prêt accepté) nous a donné de très bon conseils pour nous créer une bonne côte de crédit. Un an après notre arrivée, nous étions propriétaires (rêve devenu inaccessible dans le sud de la France).
Il n’est pas difficile de se faire des amis comme j’ai pû le lire. Les québécois aiment les français et sont très accueillants et avenants avec nous. Je dirais que le plus drôle c’est quand on vous dit « hey, vous avez un accent! ». Et oui, ici, c’est le français qui a un accent. Après deux ans, il m’arrive encore de ne pas comprendre ce qu’on me dit car les expressions et les tournures de phrases sont différentes. Parfois les anglicismes sont aussi incompréhensibles. car les québecois en utilisent aussi beaucoup, ce ne sont simplement pas les mêmes que nous (ex : top-shape (en forme), cruiser, (flirter), hot (sexy), checker (vérifier), joke (blague), sans parler des anyway, whatever, that’s it et autre bullshitt. Autre exemple, être chaude, signifie avoir trop bu, ou être bonne, signifie vraiment être bonne (ne vous sentez pas insultée si on vous le dit). Parfois, on rit de ne pas se comprendre….parfois on s’en agace, mais on finit toujours par y arriver.
Le plus déstabilisant au Québec, c’est à quel point tout va plus vite, louer un appartement, acheter une maison ou commencer un nouvel emploi. Oubliez les baux d’habitation de 14 pages et les contrats de travail à rallonge. La parole vaut parfois plus que l’écrit et la confiance est toujours de rigueur.
Ce que j’aime ici avant tout ici c’est la décontraction et la tolérance. Habillez-vous et coiffez-vous comme vous l’entendez, tatouez-vous si vous le voulez, on ne vous jugera pas en fonction de votre style. Il y a bien-sûr des limites à ne pas franchir, mais vous pouvez être vous-même sans sentir les regards sur vous. Les gens ont l’air heureux dans cette société définitivement optimiste. Pas tous les jours bien sûr, pas tout le temps, mais le sourire des gens que l’on croise, le fait d’être abordé dans la rue de façon simple et décontractée, ça met de bonne humeur.
Par contre, en tant que français qui a plutôt l’habitude de dire ce qu’il pense, de râler quand quelque chose ne lui convient pas, et de débattre dès que l’occasion se présente, il faut savoir mettre de l’eau dans son vin (qui plus est très cher!). Les québécois ne polémiquent pas pour un oui ou pour un non, le mot d’ordre est consensus et le politiquement correct leur leitmotiv. Mais ce n’est pas une mauvaise ou une bonne chose, c’est juste un mode de vie différent et il faut savoir s’adapter.
Inutile de passer son temps à comparer son pays d’origine et son pays d’adoption, (même si on ne peut pas s’en empêcher) car il y a du bon et du mauvais partout et que même si l’herbe paraît plus ou moins verte, elle est peut-être plus ou moins haute et coûte plus ou moins cher.
Pour conclure, je dirais juste que si parfois la France me manque, si parfois j’en ai marre d’être l’immigrante qui a un accent, je n’ai absolument aucun regrets et je souhaite à tous ceux qui en rêvent comme j’ai pû le rêver, de rejoindre ce beau pays et de se faire son expérience, bonne ou mauvaise, car l’important c’est d’oser vivre ses rêves…
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ChristinaPLaurence reacted to FFEEL in 1 an déjà... et que du positif
salut à tous il y a 1 an nous arrivions à Québec pour nous installer et travailler ....
Mon mari était arrivé 2 mois avant et avait tout installé (ici il est en or ;-) ) choix appartement, achat des lits pour nous et les enfants, achats des meubles etc etc.... nous n'avons fait parvenir aucun container ... pas de meubles de famille.... mais nous avions 11 bagages : 4 valises, 4 valises cabines, 2 malles et mes skis ;-)
Mon mari avait déjà commencé son travail et du coup les enfants et moi obligés de se balader dans la ville et magasiner.....
Les filles ont été au camp d'été histoire de prendre les habitudes avant la rentrée, wahou quel fun ... bien mieux que nos centres aérés français (du moins pour nous ) .... et le prix rien à voir !
Elle se sont éclatées .... et
de mon côté je me suis inscrite dans les agences de recrutement ADECCO, RANDSTAD et d'autres , mais c'est adecco qui m'a le plus permis de travailler.... ça a été long car l'été avec la construction il n'y avait pas trop de postes en administratif et puis les tests de français sont coriaces avec des trucs que l'on n'a pas vus depuis des lustres .... mais finalement j'ai eu une première mission de remplacement qui s'est super bien passée puis des petits jobs de 1-2 jours (comme en France il faut savoir dire présent pour avoir un plus gros poisson après ) et puis un super poste de remplacement pendant 1 an et demi... tout se passe super bien et mes collègues sont supers sympas ... on rigole de la différence des mots utilisés je leur apprends des expressions et eux m'en apprennent .... je suis devenue Floflo la française et franchement j'ai le gout de vivre et retrouve ce que j'ai perdu à Paris .... la joie d'aller bosser le matin .... en plus je travaille 35h donc le matin je pars après mes filles et je rentre tranquillement le soir car mon mari lui est déjà rentré à la maison .....
Si vous avez la possibilité foncez, arrêtez de vous poser des tas de questions, vous avez un job actuellement mais qu'elle évolution ? faites le GRANDS PAS ....
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ChristinaPLaurence got a reaction from Mcleod in Bilan après deux ans
Bonjour Minnie,
Je te conseille vivement d'obtenir un certificat de résidence permanente, c'est plus long mais ensuite tu es considérée comme une québecoise..(mis à part le droit de vote), je connais une femme qui a passé un diplôme de massothérapeute (coût de 12 000$), et elle ne trouve pas d'emploi car dans cette branche il faut être inscrit à un ordre et pour être inscrit à un ordre, il te faut la résidence permanente, de plus c'est beaucoup plus long à obtenir une fois sur place et cela demande beaucoup de paperasse administrative et pour te parler de mon expérience les employeurs qui m'ont reçue en entrevue (soit 4) m'ont tous demandé si j'avais la résidence permanente.Donc, fais ta demande de certificat de sélection du Québec, et quand tu l'auras obtenue, tu feras la demande de résidence permanente au fédéral. C'est plus long mais ce temps est nécessaire pour bien préparer ton immigration. Ce n'est que mon opinion. Bonne continuation dans tes démarches.
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ChristinaPLaurence got a reaction from IT ENGINEER in Mon expérience du licenciement
Je n'écris pas ce post pour me plaindre, ni pour effrayer quiconque, au contraire.
Je veux juste partager ma récente expérience. Licenciée en 5 min après 5 mois d'emploi dans le bureau de notaires qui m'avait engagée (voir bilan après 2 ans par christinaroux).
Ce jour-là, j'ai cru être percutée par une voiture, tellement je n'ai rien vu venir.
Je n'avais quasiment pas d'ouvrage depuis le mois de novembre et la plupart du temps je devais faire le tour du bureau à la recherche d'un mandat, d'un testament ou d'une vente.
Je m'étais interrogée : Vont-ils me garder? Car après restructuration du bureau, je me retrouvais à travailler avec la seule notaire qui n'avait pas de clients et qui, surtout, ne voulait pas s'encombrer d'une adjointe à qui il faut tout apprendre.
En tous cas, je continuais d'assimiler au maximum la masse de connaissances que cela demande afin d'être opérationnelle le plus vite possible. Mais mes employeurs m'avaient rassurée dès le premier jour, en me disant qu'il fallait au moins six mois pour être indépendante sur ce poste. Six mois, oui, à condition d'avoir de l'ouvrage tous les jours et de pouvoir se pratiquer correctement!!
Toujours est-il qu'on me dit que je travaille très bien, que j'apprends vite et que je suis consciencieuse. Les collègues m'apprécient mais cela ne fait pas oublier l'ambiance électrique qui règne, due, entre autres, à des "guéguerres" de secrétaires, des combats de coqs entres les deux patrons et les complexes de salaire des autres notaires.
Je m'étais dit, qu'au pire, on m'attribuerait d'autres tâches ou qu'on me demanderait de faire moins d'heures. Naïve que j'étais!
Ce jour-là, quand je suis arrivée, j'ai eus un maudit pressentiment. D'abord, parce que l'ambiance était passée de froide à glaciale et ensuite parce que celles à qui je me suis adressée ce matin-là, m'avaient à peine regardée ou m'avait lancé un regard de malaise intense.
L'un de mes employeurs est venu me chercher et m'a faite asseoir dans une salle en commençant par me dire qu'il s'étaient réunis et qu'après discussion, la conclusion était que je n’étais pas à ma place dans ce poste. Il continue en tournant autour de pot, sans vraiment me regarder dans les yeux et sans vraiment croire à ce qu'il s'était engagé à me dire. En tous cas, c'était tellement flou, que j'ai dû poser la question: "Vous me licenciez?". La réponse a été par contre très claire. Quand j'ai voulu comprendre, et que j'ai demandé si c’était « ma notaire » qui s'était plainte de mon travail, il m'a répondu que non et que je m'étais trompée plusieurs fois dans le même document juridique en orthographiant un nom de famille. Je tombais des nues. J’ai rétorqué qu’elle ne me donnait absolument aucun ouvrage et que la seule notaire qui m’en donnait était contente de mon travail, mais ça ne l’a pas convaincu.
-" Tu ne maîtrises pas le logiciel".
-"Ce n’est pas possible, c’est une erreur, la personne qui me forme m’a dit que je le maîtrise parfaitement, je sais tout faire dans le logiciel! "
(Je le connaissais par cœur même, vu que je passais mon temps à l'explorer)… Il hausse les épaules comme pour me signifier qu’il est désolé mais que la décision est prise et termine en me disant qu’ils me paieront deux semaines de salaire et que je peux terminer la journée si je le souhaite!
- "Non, merci. Je n’ai aucun ouvrage depuis plus d’une semaine".
Je lui ai donc serré la main en le remerciant de m’avoir donné ma chance et je suis partie ranger mes affaires avant de faire le tour du bureau pour annoncer la nouvelle à celles qui ne le savaient pas déjà et remercier celles qui avaient donné de leur temps pour me former.
J’ai même réussis à contenir mes larmes jusqu’à mon auto…Fierté ultime pour la sensible que je suis.
Je me suis donné une semaine de break pour encaisser cette énorme gifle et je me suis mise à la recherche d’un nouvel emploi, mais de préférence dans une autre branche. Car malgré ma maîtrise en droit français (Master 2 pour être précise), le domaine juridique m’a tout à coup vivement écœurée et cet emploi ne m’a apporté aucune satisfaction sinon celle de travailler dans mon domaine d’études. Je n’ai d’ailleurs pas annoncé la nouvelle à mes proches car je sais qu’en France, le terme « licenciement » est vraiment brutal et péjoratif alors qu’ici c’est beaucoup plus courant, le droit du travail étant beaucoup plus souple.
De plus, j’avais droit à l’assurance chômage de Service Canada, ce qui m’a ôté le poids énorme de ne plus gagner ma vie.
Mais un mois et deux entretiens plus tard, je suis engagée dans un poste totalement différent mais qui m’attire et qui me donne un second souffle. C’est la directrice d’un centre de répit pour personnes ayant des déficiences physiques ou intellectuelles qui m’engage pour la seconder au niveau de la fondation qui le finance. C’est elle-même et la présidente de la fondation, qui est avocate, qui me font passer une longue entrevue ainsi qu’un test. Je me suis d’ailleurs aperçue pendant l’entretien que ladite présidente connaissait très bien mon ancien employeur. J’ai donc pensé qu’elle l’appellerait et que mes chances étaient anéanties. Car au Québec, les références d’anciens employeurs sont vraiment importantes et on vous les demande pendant les entrevues d’embauche.
Mais malgré le grand nombre de candidats et mon licenciement récent(dont je leurs ai fait part lors de l’entrevue), je suis retenue et dois commencer ce nouvel emploi deux semaines plus tard…Ma nouvelle " patronne" me dit même que je suis leur premier choix et qu’elle a hâte de travailler avec moi.
Aujourd’hui, j’ai des responsabilités, j’ai de l’ouvrage tous les jours, les journées filent et j’apprécie les gens que je côtoie.
(J’aurais le goût d’aller remercier mes anciens employeurs, qui ont cessé leur collaboration juste après mon congédiement, pour l’opportunité qu’ils m’ont donné d’être heureuse dans mon emploi, mais ce serait de mauvais goût).
Alors, pour conclure je dirais que cette expérience très négative s’est transformée en expérience très positive. À moi de faire mes preuves et de relever les nouveaux défis que l’on me confie.
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ChristinaPLaurence got a reaction from mial79 in Mon expérience du licenciement
Je n'écris pas ce post pour me plaindre, ni pour effrayer quiconque, au contraire.
Je veux juste partager ma récente expérience. Licenciée en 5 min après 5 mois d'emploi dans le bureau de notaires qui m'avait engagée (voir bilan après 2 ans par christinaroux).
Ce jour-là, j'ai cru être percutée par une voiture, tellement je n'ai rien vu venir.
Je n'avais quasiment pas d'ouvrage depuis le mois de novembre et la plupart du temps je devais faire le tour du bureau à la recherche d'un mandat, d'un testament ou d'une vente.
Je m'étais interrogée : Vont-ils me garder? Car après restructuration du bureau, je me retrouvais à travailler avec la seule notaire qui n'avait pas de clients et qui, surtout, ne voulait pas s'encombrer d'une adjointe à qui il faut tout apprendre.
En tous cas, je continuais d'assimiler au maximum la masse de connaissances que cela demande afin d'être opérationnelle le plus vite possible. Mais mes employeurs m'avaient rassurée dès le premier jour, en me disant qu'il fallait au moins six mois pour être indépendante sur ce poste. Six mois, oui, à condition d'avoir de l'ouvrage tous les jours et de pouvoir se pratiquer correctement!!
Toujours est-il qu'on me dit que je travaille très bien, que j'apprends vite et que je suis consciencieuse. Les collègues m'apprécient mais cela ne fait pas oublier l'ambiance électrique qui règne, due, entre autres, à des "guéguerres" de secrétaires, des combats de coqs entres les deux patrons et les complexes de salaire des autres notaires.
Je m'étais dit, qu'au pire, on m'attribuerait d'autres tâches ou qu'on me demanderait de faire moins d'heures. Naïve que j'étais!
Ce jour-là, quand je suis arrivée, j'ai eus un maudit pressentiment. D'abord, parce que l'ambiance était passée de froide à glaciale et ensuite parce que celles à qui je me suis adressée ce matin-là, m'avaient à peine regardée ou m'avait lancé un regard de malaise intense.
L'un de mes employeurs est venu me chercher et m'a faite asseoir dans une salle en commençant par me dire qu'il s'étaient réunis et qu'après discussion, la conclusion était que je n’étais pas à ma place dans ce poste. Il continue en tournant autour de pot, sans vraiment me regarder dans les yeux et sans vraiment croire à ce qu'il s'était engagé à me dire. En tous cas, c'était tellement flou, que j'ai dû poser la question: "Vous me licenciez?". La réponse a été par contre très claire. Quand j'ai voulu comprendre, et que j'ai demandé si c’était « ma notaire » qui s'était plainte de mon travail, il m'a répondu que non et que je m'étais trompée plusieurs fois dans le même document juridique en orthographiant un nom de famille. Je tombais des nues. J’ai rétorqué qu’elle ne me donnait absolument aucun ouvrage et que la seule notaire qui m’en donnait était contente de mon travail, mais ça ne l’a pas convaincu.
-" Tu ne maîtrises pas le logiciel".
-"Ce n’est pas possible, c’est une erreur, la personne qui me forme m’a dit que je le maîtrise parfaitement, je sais tout faire dans le logiciel! "
(Je le connaissais par cœur même, vu que je passais mon temps à l'explorer)… Il hausse les épaules comme pour me signifier qu’il est désolé mais que la décision est prise et termine en me disant qu’ils me paieront deux semaines de salaire et que je peux terminer la journée si je le souhaite!
- "Non, merci. Je n’ai aucun ouvrage depuis plus d’une semaine".
Je lui ai donc serré la main en le remerciant de m’avoir donné ma chance et je suis partie ranger mes affaires avant de faire le tour du bureau pour annoncer la nouvelle à celles qui ne le savaient pas déjà et remercier celles qui avaient donné de leur temps pour me former.
J’ai même réussis à contenir mes larmes jusqu’à mon auto…Fierté ultime pour la sensible que je suis.
Je me suis donné une semaine de break pour encaisser cette énorme gifle et je me suis mise à la recherche d’un nouvel emploi, mais de préférence dans une autre branche. Car malgré ma maîtrise en droit français (Master 2 pour être précise), le domaine juridique m’a tout à coup vivement écœurée et cet emploi ne m’a apporté aucune satisfaction sinon celle de travailler dans mon domaine d’études. Je n’ai d’ailleurs pas annoncé la nouvelle à mes proches car je sais qu’en France, le terme « licenciement » est vraiment brutal et péjoratif alors qu’ici c’est beaucoup plus courant, le droit du travail étant beaucoup plus souple.
De plus, j’avais droit à l’assurance chômage de Service Canada, ce qui m’a ôté le poids énorme de ne plus gagner ma vie.
Mais un mois et deux entretiens plus tard, je suis engagée dans un poste totalement différent mais qui m’attire et qui me donne un second souffle. C’est la directrice d’un centre de répit pour personnes ayant des déficiences physiques ou intellectuelles qui m’engage pour la seconder au niveau de la fondation qui le finance. C’est elle-même et la présidente de la fondation, qui est avocate, qui me font passer une longue entrevue ainsi qu’un test. Je me suis d’ailleurs aperçue pendant l’entretien que ladite présidente connaissait très bien mon ancien employeur. J’ai donc pensé qu’elle l’appellerait et que mes chances étaient anéanties. Car au Québec, les références d’anciens employeurs sont vraiment importantes et on vous les demande pendant les entrevues d’embauche.
Mais malgré le grand nombre de candidats et mon licenciement récent(dont je leurs ai fait part lors de l’entrevue), je suis retenue et dois commencer ce nouvel emploi deux semaines plus tard…Ma nouvelle " patronne" me dit même que je suis leur premier choix et qu’elle a hâte de travailler avec moi.
Aujourd’hui, j’ai des responsabilités, j’ai de l’ouvrage tous les jours, les journées filent et j’apprécie les gens que je côtoie.
(J’aurais le goût d’aller remercier mes anciens employeurs, qui ont cessé leur collaboration juste après mon congédiement, pour l’opportunité qu’ils m’ont donné d’être heureuse dans mon emploi, mais ce serait de mauvais goût).
Alors, pour conclure je dirais que cette expérience très négative s’est transformée en expérience très positive. À moi de faire mes preuves et de relever les nouveaux défis que l’on me confie.
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ChristinaPLaurence got a reaction from Céline190679 in Mon expérience du licenciement
Je n'écris pas ce post pour me plaindre, ni pour effrayer quiconque, au contraire.
Je veux juste partager ma récente expérience. Licenciée en 5 min après 5 mois d'emploi dans le bureau de notaires qui m'avait engagée (voir bilan après 2 ans par christinaroux).
Ce jour-là, j'ai cru être percutée par une voiture, tellement je n'ai rien vu venir.
Je n'avais quasiment pas d'ouvrage depuis le mois de novembre et la plupart du temps je devais faire le tour du bureau à la recherche d'un mandat, d'un testament ou d'une vente.
Je m'étais interrogée : Vont-ils me garder? Car après restructuration du bureau, je me retrouvais à travailler avec la seule notaire qui n'avait pas de clients et qui, surtout, ne voulait pas s'encombrer d'une adjointe à qui il faut tout apprendre.
En tous cas, je continuais d'assimiler au maximum la masse de connaissances que cela demande afin d'être opérationnelle le plus vite possible. Mais mes employeurs m'avaient rassurée dès le premier jour, en me disant qu'il fallait au moins six mois pour être indépendante sur ce poste. Six mois, oui, à condition d'avoir de l'ouvrage tous les jours et de pouvoir se pratiquer correctement!!
Toujours est-il qu'on me dit que je travaille très bien, que j'apprends vite et que je suis consciencieuse. Les collègues m'apprécient mais cela ne fait pas oublier l'ambiance électrique qui règne, due, entre autres, à des "guéguerres" de secrétaires, des combats de coqs entres les deux patrons et les complexes de salaire des autres notaires.
Je m'étais dit, qu'au pire, on m'attribuerait d'autres tâches ou qu'on me demanderait de faire moins d'heures. Naïve que j'étais!
Ce jour-là, quand je suis arrivée, j'ai eus un maudit pressentiment. D'abord, parce que l'ambiance était passée de froide à glaciale et ensuite parce que celles à qui je me suis adressée ce matin-là, m'avaient à peine regardée ou m'avait lancé un regard de malaise intense.
L'un de mes employeurs est venu me chercher et m'a faite asseoir dans une salle en commençant par me dire qu'il s'étaient réunis et qu'après discussion, la conclusion était que je n’étais pas à ma place dans ce poste. Il continue en tournant autour de pot, sans vraiment me regarder dans les yeux et sans vraiment croire à ce qu'il s'était engagé à me dire. En tous cas, c'était tellement flou, que j'ai dû poser la question: "Vous me licenciez?". La réponse a été par contre très claire. Quand j'ai voulu comprendre, et que j'ai demandé si c’était « ma notaire » qui s'était plainte de mon travail, il m'a répondu que non et que je m'étais trompée plusieurs fois dans le même document juridique en orthographiant un nom de famille. Je tombais des nues. J’ai rétorqué qu’elle ne me donnait absolument aucun ouvrage et que la seule notaire qui m’en donnait était contente de mon travail, mais ça ne l’a pas convaincu.
-" Tu ne maîtrises pas le logiciel".
-"Ce n’est pas possible, c’est une erreur, la personne qui me forme m’a dit que je le maîtrise parfaitement, je sais tout faire dans le logiciel! "
(Je le connaissais par cœur même, vu que je passais mon temps à l'explorer)… Il hausse les épaules comme pour me signifier qu’il est désolé mais que la décision est prise et termine en me disant qu’ils me paieront deux semaines de salaire et que je peux terminer la journée si je le souhaite!
- "Non, merci. Je n’ai aucun ouvrage depuis plus d’une semaine".
Je lui ai donc serré la main en le remerciant de m’avoir donné ma chance et je suis partie ranger mes affaires avant de faire le tour du bureau pour annoncer la nouvelle à celles qui ne le savaient pas déjà et remercier celles qui avaient donné de leur temps pour me former.
J’ai même réussis à contenir mes larmes jusqu’à mon auto…Fierté ultime pour la sensible que je suis.
Je me suis donné une semaine de break pour encaisser cette énorme gifle et je me suis mise à la recherche d’un nouvel emploi, mais de préférence dans une autre branche. Car malgré ma maîtrise en droit français (Master 2 pour être précise), le domaine juridique m’a tout à coup vivement écœurée et cet emploi ne m’a apporté aucune satisfaction sinon celle de travailler dans mon domaine d’études. Je n’ai d’ailleurs pas annoncé la nouvelle à mes proches car je sais qu’en France, le terme « licenciement » est vraiment brutal et péjoratif alors qu’ici c’est beaucoup plus courant, le droit du travail étant beaucoup plus souple.
De plus, j’avais droit à l’assurance chômage de Service Canada, ce qui m’a ôté le poids énorme de ne plus gagner ma vie.
Mais un mois et deux entretiens plus tard, je suis engagée dans un poste totalement différent mais qui m’attire et qui me donne un second souffle. C’est la directrice d’un centre de répit pour personnes ayant des déficiences physiques ou intellectuelles qui m’engage pour la seconder au niveau de la fondation qui le finance. C’est elle-même et la présidente de la fondation, qui est avocate, qui me font passer une longue entrevue ainsi qu’un test. Je me suis d’ailleurs aperçue pendant l’entretien que ladite présidente connaissait très bien mon ancien employeur. J’ai donc pensé qu’elle l’appellerait et que mes chances étaient anéanties. Car au Québec, les références d’anciens employeurs sont vraiment importantes et on vous les demande pendant les entrevues d’embauche.
Mais malgré le grand nombre de candidats et mon licenciement récent(dont je leurs ai fait part lors de l’entrevue), je suis retenue et dois commencer ce nouvel emploi deux semaines plus tard…Ma nouvelle " patronne" me dit même que je suis leur premier choix et qu’elle a hâte de travailler avec moi.
Aujourd’hui, j’ai des responsabilités, j’ai de l’ouvrage tous les jours, les journées filent et j’apprécie les gens que je côtoie.
(J’aurais le goût d’aller remercier mes anciens employeurs, qui ont cessé leur collaboration juste après mon congédiement, pour l’opportunité qu’ils m’ont donné d’être heureuse dans mon emploi, mais ce serait de mauvais goût).
Alors, pour conclure je dirais que cette expérience très négative s’est transformée en expérience très positive. À moi de faire mes preuves et de relever les nouveaux défis que l’on me confie.
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ChristinaPLaurence got a reaction from nouramyne in Mon expérience du licenciement
Je n'écris pas ce post pour me plaindre, ni pour effrayer quiconque, au contraire.
Je veux juste partager ma récente expérience. Licenciée en 5 min après 5 mois d'emploi dans le bureau de notaires qui m'avait engagée (voir bilan après 2 ans par christinaroux).
Ce jour-là, j'ai cru être percutée par une voiture, tellement je n'ai rien vu venir.
Je n'avais quasiment pas d'ouvrage depuis le mois de novembre et la plupart du temps je devais faire le tour du bureau à la recherche d'un mandat, d'un testament ou d'une vente.
Je m'étais interrogée : Vont-ils me garder? Car après restructuration du bureau, je me retrouvais à travailler avec la seule notaire qui n'avait pas de clients et qui, surtout, ne voulait pas s'encombrer d'une adjointe à qui il faut tout apprendre.
En tous cas, je continuais d'assimiler au maximum la masse de connaissances que cela demande afin d'être opérationnelle le plus vite possible. Mais mes employeurs m'avaient rassurée dès le premier jour, en me disant qu'il fallait au moins six mois pour être indépendante sur ce poste. Six mois, oui, à condition d'avoir de l'ouvrage tous les jours et de pouvoir se pratiquer correctement!!
Toujours est-il qu'on me dit que je travaille très bien, que j'apprends vite et que je suis consciencieuse. Les collègues m'apprécient mais cela ne fait pas oublier l'ambiance électrique qui règne, due, entre autres, à des "guéguerres" de secrétaires, des combats de coqs entres les deux patrons et les complexes de salaire des autres notaires.
Je m'étais dit, qu'au pire, on m'attribuerait d'autres tâches ou qu'on me demanderait de faire moins d'heures. Naïve que j'étais!
Ce jour-là, quand je suis arrivée, j'ai eus un maudit pressentiment. D'abord, parce que l'ambiance était passée de froide à glaciale et ensuite parce que celles à qui je me suis adressée ce matin-là, m'avaient à peine regardée ou m'avait lancé un regard de malaise intense.
L'un de mes employeurs est venu me chercher et m'a faite asseoir dans une salle en commençant par me dire qu'il s'étaient réunis et qu'après discussion, la conclusion était que je n’étais pas à ma place dans ce poste. Il continue en tournant autour de pot, sans vraiment me regarder dans les yeux et sans vraiment croire à ce qu'il s'était engagé à me dire. En tous cas, c'était tellement flou, que j'ai dû poser la question: "Vous me licenciez?". La réponse a été par contre très claire. Quand j'ai voulu comprendre, et que j'ai demandé si c’était « ma notaire » qui s'était plainte de mon travail, il m'a répondu que non et que je m'étais trompée plusieurs fois dans le même document juridique en orthographiant un nom de famille. Je tombais des nues. J’ai rétorqué qu’elle ne me donnait absolument aucun ouvrage et que la seule notaire qui m’en donnait était contente de mon travail, mais ça ne l’a pas convaincu.
-" Tu ne maîtrises pas le logiciel".
-"Ce n’est pas possible, c’est une erreur, la personne qui me forme m’a dit que je le maîtrise parfaitement, je sais tout faire dans le logiciel! "
(Je le connaissais par cœur même, vu que je passais mon temps à l'explorer)… Il hausse les épaules comme pour me signifier qu’il est désolé mais que la décision est prise et termine en me disant qu’ils me paieront deux semaines de salaire et que je peux terminer la journée si je le souhaite!
- "Non, merci. Je n’ai aucun ouvrage depuis plus d’une semaine".
Je lui ai donc serré la main en le remerciant de m’avoir donné ma chance et je suis partie ranger mes affaires avant de faire le tour du bureau pour annoncer la nouvelle à celles qui ne le savaient pas déjà et remercier celles qui avaient donné de leur temps pour me former.
J’ai même réussis à contenir mes larmes jusqu’à mon auto…Fierté ultime pour la sensible que je suis.
Je me suis donné une semaine de break pour encaisser cette énorme gifle et je me suis mise à la recherche d’un nouvel emploi, mais de préférence dans une autre branche. Car malgré ma maîtrise en droit français (Master 2 pour être précise), le domaine juridique m’a tout à coup vivement écœurée et cet emploi ne m’a apporté aucune satisfaction sinon celle de travailler dans mon domaine d’études. Je n’ai d’ailleurs pas annoncé la nouvelle à mes proches car je sais qu’en France, le terme « licenciement » est vraiment brutal et péjoratif alors qu’ici c’est beaucoup plus courant, le droit du travail étant beaucoup plus souple.
De plus, j’avais droit à l’assurance chômage de Service Canada, ce qui m’a ôté le poids énorme de ne plus gagner ma vie.
Mais un mois et deux entretiens plus tard, je suis engagée dans un poste totalement différent mais qui m’attire et qui me donne un second souffle. C’est la directrice d’un centre de répit pour personnes ayant des déficiences physiques ou intellectuelles qui m’engage pour la seconder au niveau de la fondation qui le finance. C’est elle-même et la présidente de la fondation, qui est avocate, qui me font passer une longue entrevue ainsi qu’un test. Je me suis d’ailleurs aperçue pendant l’entretien que ladite présidente connaissait très bien mon ancien employeur. J’ai donc pensé qu’elle l’appellerait et que mes chances étaient anéanties. Car au Québec, les références d’anciens employeurs sont vraiment importantes et on vous les demande pendant les entrevues d’embauche.
Mais malgré le grand nombre de candidats et mon licenciement récent(dont je leurs ai fait part lors de l’entrevue), je suis retenue et dois commencer ce nouvel emploi deux semaines plus tard…Ma nouvelle " patronne" me dit même que je suis leur premier choix et qu’elle a hâte de travailler avec moi.
Aujourd’hui, j’ai des responsabilités, j’ai de l’ouvrage tous les jours, les journées filent et j’apprécie les gens que je côtoie.
(J’aurais le goût d’aller remercier mes anciens employeurs, qui ont cessé leur collaboration juste après mon congédiement, pour l’opportunité qu’ils m’ont donné d’être heureuse dans mon emploi, mais ce serait de mauvais goût).
Alors, pour conclure je dirais que cette expérience très négative s’est transformée en expérience très positive. À moi de faire mes preuves et de relever les nouveaux défis que l’on me confie.
-
ChristinaPLaurence got a reaction from Pandore in Mon expérience du licenciement
Je n'écris pas ce post pour me plaindre, ni pour effrayer quiconque, au contraire.
Je veux juste partager ma récente expérience. Licenciée en 5 min après 5 mois d'emploi dans le bureau de notaires qui m'avait engagée (voir bilan après 2 ans par christinaroux).
Ce jour-là, j'ai cru être percutée par une voiture, tellement je n'ai rien vu venir.
Je n'avais quasiment pas d'ouvrage depuis le mois de novembre et la plupart du temps je devais faire le tour du bureau à la recherche d'un mandat, d'un testament ou d'une vente.
Je m'étais interrogée : Vont-ils me garder? Car après restructuration du bureau, je me retrouvais à travailler avec la seule notaire qui n'avait pas de clients et qui, surtout, ne voulait pas s'encombrer d'une adjointe à qui il faut tout apprendre.
En tous cas, je continuais d'assimiler au maximum la masse de connaissances que cela demande afin d'être opérationnelle le plus vite possible. Mais mes employeurs m'avaient rassurée dès le premier jour, en me disant qu'il fallait au moins six mois pour être indépendante sur ce poste. Six mois, oui, à condition d'avoir de l'ouvrage tous les jours et de pouvoir se pratiquer correctement!!
Toujours est-il qu'on me dit que je travaille très bien, que j'apprends vite et que je suis consciencieuse. Les collègues m'apprécient mais cela ne fait pas oublier l'ambiance électrique qui règne, due, entre autres, à des "guéguerres" de secrétaires, des combats de coqs entres les deux patrons et les complexes de salaire des autres notaires.
Je m'étais dit, qu'au pire, on m'attribuerait d'autres tâches ou qu'on me demanderait de faire moins d'heures. Naïve que j'étais!
Ce jour-là, quand je suis arrivée, j'ai eus un maudit pressentiment. D'abord, parce que l'ambiance était passée de froide à glaciale et ensuite parce que celles à qui je me suis adressée ce matin-là, m'avaient à peine regardée ou m'avait lancé un regard de malaise intense.
L'un de mes employeurs est venu me chercher et m'a faite asseoir dans une salle en commençant par me dire qu'il s'étaient réunis et qu'après discussion, la conclusion était que je n’étais pas à ma place dans ce poste. Il continue en tournant autour de pot, sans vraiment me regarder dans les yeux et sans vraiment croire à ce qu'il s'était engagé à me dire. En tous cas, c'était tellement flou, que j'ai dû poser la question: "Vous me licenciez?". La réponse a été par contre très claire. Quand j'ai voulu comprendre, et que j'ai demandé si c’était « ma notaire » qui s'était plainte de mon travail, il m'a répondu que non et que je m'étais trompée plusieurs fois dans le même document juridique en orthographiant un nom de famille. Je tombais des nues. J’ai rétorqué qu’elle ne me donnait absolument aucun ouvrage et que la seule notaire qui m’en donnait était contente de mon travail, mais ça ne l’a pas convaincu.
-" Tu ne maîtrises pas le logiciel".
-"Ce n’est pas possible, c’est une erreur, la personne qui me forme m’a dit que je le maîtrise parfaitement, je sais tout faire dans le logiciel! "
(Je le connaissais par cœur même, vu que je passais mon temps à l'explorer)… Il hausse les épaules comme pour me signifier qu’il est désolé mais que la décision est prise et termine en me disant qu’ils me paieront deux semaines de salaire et que je peux terminer la journée si je le souhaite!
- "Non, merci. Je n’ai aucun ouvrage depuis plus d’une semaine".
Je lui ai donc serré la main en le remerciant de m’avoir donné ma chance et je suis partie ranger mes affaires avant de faire le tour du bureau pour annoncer la nouvelle à celles qui ne le savaient pas déjà et remercier celles qui avaient donné de leur temps pour me former.
J’ai même réussis à contenir mes larmes jusqu’à mon auto…Fierté ultime pour la sensible que je suis.
Je me suis donné une semaine de break pour encaisser cette énorme gifle et je me suis mise à la recherche d’un nouvel emploi, mais de préférence dans une autre branche. Car malgré ma maîtrise en droit français (Master 2 pour être précise), le domaine juridique m’a tout à coup vivement écœurée et cet emploi ne m’a apporté aucune satisfaction sinon celle de travailler dans mon domaine d’études. Je n’ai d’ailleurs pas annoncé la nouvelle à mes proches car je sais qu’en France, le terme « licenciement » est vraiment brutal et péjoratif alors qu’ici c’est beaucoup plus courant, le droit du travail étant beaucoup plus souple.
De plus, j’avais droit à l’assurance chômage de Service Canada, ce qui m’a ôté le poids énorme de ne plus gagner ma vie.
Mais un mois et deux entretiens plus tard, je suis engagée dans un poste totalement différent mais qui m’attire et qui me donne un second souffle. C’est la directrice d’un centre de répit pour personnes ayant des déficiences physiques ou intellectuelles qui m’engage pour la seconder au niveau de la fondation qui le finance. C’est elle-même et la présidente de la fondation, qui est avocate, qui me font passer une longue entrevue ainsi qu’un test. Je me suis d’ailleurs aperçue pendant l’entretien que ladite présidente connaissait très bien mon ancien employeur. J’ai donc pensé qu’elle l’appellerait et que mes chances étaient anéanties. Car au Québec, les références d’anciens employeurs sont vraiment importantes et on vous les demande pendant les entrevues d’embauche.
Mais malgré le grand nombre de candidats et mon licenciement récent(dont je leurs ai fait part lors de l’entrevue), je suis retenue et dois commencer ce nouvel emploi deux semaines plus tard…Ma nouvelle " patronne" me dit même que je suis leur premier choix et qu’elle a hâte de travailler avec moi.
Aujourd’hui, j’ai des responsabilités, j’ai de l’ouvrage tous les jours, les journées filent et j’apprécie les gens que je côtoie.
(J’aurais le goût d’aller remercier mes anciens employeurs, qui ont cessé leur collaboration juste après mon congédiement, pour l’opportunité qu’ils m’ont donné d’être heureuse dans mon emploi, mais ce serait de mauvais goût).
Alors, pour conclure je dirais que cette expérience très négative s’est transformée en expérience très positive. À moi de faire mes preuves et de relever les nouveaux défis que l’on me confie.
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ChristinaPLaurence got a reaction from Bouclette in Mon expérience du licenciement
Je n'écris pas ce post pour me plaindre, ni pour effrayer quiconque, au contraire.
Je veux juste partager ma récente expérience. Licenciée en 5 min après 5 mois d'emploi dans le bureau de notaires qui m'avait engagée (voir bilan après 2 ans par christinaroux).
Ce jour-là, j'ai cru être percutée par une voiture, tellement je n'ai rien vu venir.
Je n'avais quasiment pas d'ouvrage depuis le mois de novembre et la plupart du temps je devais faire le tour du bureau à la recherche d'un mandat, d'un testament ou d'une vente.
Je m'étais interrogée : Vont-ils me garder? Car après restructuration du bureau, je me retrouvais à travailler avec la seule notaire qui n'avait pas de clients et qui, surtout, ne voulait pas s'encombrer d'une adjointe à qui il faut tout apprendre.
En tous cas, je continuais d'assimiler au maximum la masse de connaissances que cela demande afin d'être opérationnelle le plus vite possible. Mais mes employeurs m'avaient rassurée dès le premier jour, en me disant qu'il fallait au moins six mois pour être indépendante sur ce poste. Six mois, oui, à condition d'avoir de l'ouvrage tous les jours et de pouvoir se pratiquer correctement!!
Toujours est-il qu'on me dit que je travaille très bien, que j'apprends vite et que je suis consciencieuse. Les collègues m'apprécient mais cela ne fait pas oublier l'ambiance électrique qui règne, due, entre autres, à des "guéguerres" de secrétaires, des combats de coqs entres les deux patrons et les complexes de salaire des autres notaires.
Je m'étais dit, qu'au pire, on m'attribuerait d'autres tâches ou qu'on me demanderait de faire moins d'heures. Naïve que j'étais!
Ce jour-là, quand je suis arrivée, j'ai eus un maudit pressentiment. D'abord, parce que l'ambiance était passée de froide à glaciale et ensuite parce que celles à qui je me suis adressée ce matin-là, m'avaient à peine regardée ou m'avait lancé un regard de malaise intense.
L'un de mes employeurs est venu me chercher et m'a faite asseoir dans une salle en commençant par me dire qu'il s'étaient réunis et qu'après discussion, la conclusion était que je n’étais pas à ma place dans ce poste. Il continue en tournant autour de pot, sans vraiment me regarder dans les yeux et sans vraiment croire à ce qu'il s'était engagé à me dire. En tous cas, c'était tellement flou, que j'ai dû poser la question: "Vous me licenciez?". La réponse a été par contre très claire. Quand j'ai voulu comprendre, et que j'ai demandé si c’était « ma notaire » qui s'était plainte de mon travail, il m'a répondu que non et que je m'étais trompée plusieurs fois dans le même document juridique en orthographiant un nom de famille. Je tombais des nues. J’ai rétorqué qu’elle ne me donnait absolument aucun ouvrage et que la seule notaire qui m’en donnait était contente de mon travail, mais ça ne l’a pas convaincu.
-" Tu ne maîtrises pas le logiciel".
-"Ce n’est pas possible, c’est une erreur, la personne qui me forme m’a dit que je le maîtrise parfaitement, je sais tout faire dans le logiciel! "
(Je le connaissais par cœur même, vu que je passais mon temps à l'explorer)… Il hausse les épaules comme pour me signifier qu’il est désolé mais que la décision est prise et termine en me disant qu’ils me paieront deux semaines de salaire et que je peux terminer la journée si je le souhaite!
- "Non, merci. Je n’ai aucun ouvrage depuis plus d’une semaine".
Je lui ai donc serré la main en le remerciant de m’avoir donné ma chance et je suis partie ranger mes affaires avant de faire le tour du bureau pour annoncer la nouvelle à celles qui ne le savaient pas déjà et remercier celles qui avaient donné de leur temps pour me former.
J’ai même réussis à contenir mes larmes jusqu’à mon auto…Fierté ultime pour la sensible que je suis.
Je me suis donné une semaine de break pour encaisser cette énorme gifle et je me suis mise à la recherche d’un nouvel emploi, mais de préférence dans une autre branche. Car malgré ma maîtrise en droit français (Master 2 pour être précise), le domaine juridique m’a tout à coup vivement écœurée et cet emploi ne m’a apporté aucune satisfaction sinon celle de travailler dans mon domaine d’études. Je n’ai d’ailleurs pas annoncé la nouvelle à mes proches car je sais qu’en France, le terme « licenciement » est vraiment brutal et péjoratif alors qu’ici c’est beaucoup plus courant, le droit du travail étant beaucoup plus souple.
De plus, j’avais droit à l’assurance chômage de Service Canada, ce qui m’a ôté le poids énorme de ne plus gagner ma vie.
Mais un mois et deux entretiens plus tard, je suis engagée dans un poste totalement différent mais qui m’attire et qui me donne un second souffle. C’est la directrice d’un centre de répit pour personnes ayant des déficiences physiques ou intellectuelles qui m’engage pour la seconder au niveau de la fondation qui le finance. C’est elle-même et la présidente de la fondation, qui est avocate, qui me font passer une longue entrevue ainsi qu’un test. Je me suis d’ailleurs aperçue pendant l’entretien que ladite présidente connaissait très bien mon ancien employeur. J’ai donc pensé qu’elle l’appellerait et que mes chances étaient anéanties. Car au Québec, les références d’anciens employeurs sont vraiment importantes et on vous les demande pendant les entrevues d’embauche.
Mais malgré le grand nombre de candidats et mon licenciement récent(dont je leurs ai fait part lors de l’entrevue), je suis retenue et dois commencer ce nouvel emploi deux semaines plus tard…Ma nouvelle " patronne" me dit même que je suis leur premier choix et qu’elle a hâte de travailler avec moi.
Aujourd’hui, j’ai des responsabilités, j’ai de l’ouvrage tous les jours, les journées filent et j’apprécie les gens que je côtoie.
(J’aurais le goût d’aller remercier mes anciens employeurs, qui ont cessé leur collaboration juste après mon congédiement, pour l’opportunité qu’ils m’ont donné d’être heureuse dans mon emploi, mais ce serait de mauvais goût).
Alors, pour conclure je dirais que cette expérience très négative s’est transformée en expérience très positive. À moi de faire mes preuves et de relever les nouveaux défis que l’on me confie.