Aller au contenu
  • billets
    27
  • commentaires
    59
  • vues
    15 216

Le bilinguisme: plus important qu'il n'y paraît?


Jefke

4 970 vues

CAN_arrivals.png

 

Maîtriser le français est essentiel pour réussir son intégration au Québec, mais est-ce suffisant pour assurer la réussite de son immigration?  La question est ouverte. Pour ce qui me concerne, avec un statut de travailleur temporaire, je ne veux écarter aucune option. Il est possible que mes enfants fassent leur vie au Québec tout comme il est possible qu’un jour ma compagne me convainque de poursuivre notre aventure en Nouvelle-Zélande, que nous migrions en Amérique du Sud ou simplement que nous nous installions dans une autre province canadienne. Qui sait de quoi notre avenir d'immigrant sera fait ? D’ici là mes enfants continuent leur scolarité dans une école bilingue. Et voici quelques éléments que je partage sur l’avantage d’être bilingue en tant que nouvel arrivant.
 


Autant que je me souvienne, en Belgique, être trilingue est un prérequis de base pour la beaucoup d’emplois de qualité. C’est sans doute pour cela qu’encore aujourd’hui, j’ai du mal à me faire à l’idée que beaucoup de mes voisins québécois maîtrisent si imparfaitement l’anglais. Ici, en Amérique du Nord. Ici, dans la région de Sherbrooke. Nous avons pourtant une présence anglophone relativement importante - à Lennoxville ou North Hatley par exemples - et la frontière US n’est qu’à une trentaine de minutes. Pendant les périodes touristiques, la gêne est palpable. 

 

 
Quand nous vivions à Toronto, ma conjointe a travaillé un temps dans l’aéronautique. Après quelques jours seulement, elle devenait le principal point de contact notamment de tous les fournisseurs québécois. Outre ses habiletés, ce qui a justifié cette promotion rapide : elle était la seule personne parfaitement bilingue dans tout son département. Une qualité différentielle qui s’est avérée gagnante.

 

 
Dans un économie globale, être unilingue peut vite devenir un handicap. Il y a quelques mois, je discutais avec un informaticien de Chicoutimi. Il m’expliquait qu’après plus de 25 années dans la même compagnie québécoise, certains collègues qui étaient rentrés en même temps que lui sont, depuis, devenus directeurs. Lui a sans doute atteint prématurément l’apogée de sa carrière. Il aurait pu évoluer vers plus de responsabilités : diriger des équipes au Canada ou en Inde, négocier avec des fournisseurs d’autres provinces, etc. Mais à l’évidence sa non-maîtrise de l’anglais ne lui permet pas de nourrir de trop grandes ambitions. Résultat : la compagnie a  recours au recrutement international pour chercher à l’étranger des gestionnaires parfaitement bilingues.


Le Canada est officiellement un pays bilingue. Mais avec un seuil de 18% d’après les chiffres du dernier recensement. Cela laisse pas mal de place pour les immigrants qui auront pris la peine d’investir du temps et tout l’effort nécessaire pour maîtriser les deux langues nationales. Pour les autres, cela reste dommage de vouloir immigrer au Québec par défaut, parce qu’on ne maîtrise hélas que le français. Au contraire, arriver sur le marché du travail en présentant des compétences que la plupart des Canadiens n’ont malheureusement pas c’est, d'après ma petite expérience personnelle, une excellente carte à jouer pour booster son immigration. Particulièrement lorsqu’on sort de nulle part, avec un diplôme délivré par un établissement inconnu, des références professionnelles suspectes et des recommandations douteuses. Voilà sans doute pourquoi aussi, même lors des Journées Québec, la plupart des recruteurs prennent quelques instants pour sonder le bilinguisme des candidats à l’immigration.


Alors, le bilinguisme: un avantage plus important qu'il n'y paraît?

4 Commentaires


Commentaires recommandés

  • Habitués

Bonjour @Jefke

 

j'ai du mal à remettre ensemble les bouts de votre aventure. Dans le présent article, tu mentionnes que ton épouse a travaillé à Toronto et y a fait un parcours brillant, hors dans vos différents billets, vous décrivez que vous avez "simplement" fait un voyage exploratoire de 6 mois (congé sabbatique parental en Belgique) qui vous a entre autre mener par l'Ontario. Durant ce voyage, vous ne pouviez travailler car vous n'aviez pas de permis de travail. 

 

Citation
Voyage initiatique
En 2012, ma conjointe et moi avons décidé une pause professionnelle. Prendre une respiration de six mois pour faire le tour des Annapurnas ou vivre un "Rendez-vous en terre inconnue". Du team building familial. Quelque part loin de notre zone de confort. Tiens, au Canada par exemple.
Nous avons parcouru différentes provinces : le Nouveau Brunswick, l'Ontario, la Colombie Britannique et le Québec. Ça n'a pas toujours été simple. Mais nos enfants de 3 et 5 ans ont beaucoup aimé partager cette aventure familiale. Au fil des mois, nous nous sommes interrogés : "bon, qu'est-ce que ça prendrait pour vivre ici? Est-ce que c'est réaliste?" Tranquillement nous avons commencé à faire des todo list, étudier les opportunités d'emploi, réseauter, imaginer différents scénarios, identifier les risques, calculer des budgets, dresser des plans d'action... 

 

Toujours pas convaincu ?

Pour ma part, usant d'un conge parental, j'ai consacre plusieurs mois pour decouvrir en famille plusieurs provinces et evaluer differentes voies d'immigration: Programmes des Candidats des Provinces (Nouveau-Brunswick), Certificat de Selection du Quebec (Quebec), Permis de Travail Temporaire (Ontario). Ca a ete une aventure incroyable a travers le Canada.

Pendant ce sejour, nous avons notamment :

  • appris a patiner, mesure en pieds, decouvert les regles du hockey, vu des baleines, survecu a l'hiver, etc.
  • ouvert un compte en banque et commence a construire notre cote de credit
  • fait du benevolat et obtenu des recommandations
  • elargi notre cercle d'amis ainsi que notre reseau professionnel
  • identifie plusieurs bassins d'emploi pertinents, rencontre un maximum d'employeurs et appris a adapter nos CV a leurs exigences
  • decide de reprendre des etudes pour completer notre preparation

 

Le seul moment ou vous avez pu passer à l'acte professionnellement c'est seulement après ton embauche aux Journées Québec que tu as obtenu ton PTT avec BRP et vous vivez à Sherbrooke.

 

Citation
Projet de vie 2.0
Avec une préparation adéquate et un bon plan de match, il suffit juste de dérouler les étapes pour atteindre ses objectifs.
Démonstration...
De retour en Belgique, il ne nous aura ainsi fallu que très peu de temps pour négocier un contrat d'embauche aux Journées Québec, assurer la reconversion professionnelle de ma compagne, mettre de l'ordre dans nos affaires puis remonter dans un avion. 

 

Egalement dans ton article sur comment ton épouse "quand on part en randonnée et qu’on n’est pas certain de trouver une bonne place où dîner, on fait mieux d’emporter son casse-croûte" ce que tu y racontes ne cadre pas du tout avec sa carrière remarquable à Toronto. En effet, ce que tu y décrits est que votre objectif était qu'elle se crée sa job à Sherbrooke et ce qu'elle a fait l'a amener à traiter avec le Québec. Tu n'y parles jamais de Toronto. Je te cite :

 

Citation

Le défi était le suivant : pendant que je négociais un emploi en Estrie, et avec seulement quelques mois devant nous pour effectuer les démarches d’immigration, comment trouver à coup sûr des perspectives passionnantes pour ma femme, dans la même région ? Sherbrooke, c’est pas si grand. Il n’y a pas des millions d’employeurs possibles. Encore moins qui sont prêts à engager une immigrante qu’ils n’ont jamais vue. Encore moins pour une job qui corresponde tip-top à nos attentes. Encore moins pour commencer dès notre période d’arrivée. 

Après réflexion, nous sommes arrivé à cette conclusion : quand on part en randonnée et qu’on n’est pas certain de trouver une bonne place où dîner, on fait mieux d’emporter son casse-croûte.

Et donc, au lieu de désespérer après un improbable employeur au Canada, nous avons plutôt ciblé une entreprise locale qui souhaitait se développer au Québec. Exprimé ainsi, le défi est devenu tout de suite plus facile. Avec une économie au ralenti, trouver une PME ou une grande compagnie qui souhaite explorer de nouveaux marchés, ce n’est pas plus compliqué que de feuilleter un annuaire professionnel. Et avec un taux de chômage élevé dans certaines régions, des services encouragent des formations innovantes : cours de langues, programmes de mobilité international, certifications en tout genre, etc. En cherchant, nous nous sommes vite rendu compte que les solutions sont nombreuses pour atteindre notre objectif.

 

Ma femme a ainsi pris contact avec une entreprise qu'elle admirait particulièrement et a convaincu ses responsables de développer leurs activités au Québec, plutôt qu’en Asie ou au Etats-Unis. Une fois que nous avons fait coïncider les contraintes du stage et celles de mon emploi, l'affaire était ketchup. 
Et nous sommes arrivés au Canada avec 2 contrats d’emploi dans nos bagages. Moi, travailleur qualifié, avec un permis de travail fermé. Elle, VRP, avec son permis de travail ouvert. Pendants plusieurs mois, elle a eu l'opportunité de voyager à travers le Québec, démontrer ses compétences, côtoyer des CEO, offrir du vrai chocolat belge, négocier de projets à... beaucoup de chiffres, loger dans des hôtels pas triste... C’est une façon très agréable, je trouve, d'acquérir cette fameuse expérience Québécoise tant indispensable. 
En travaillant d'arrache-pied, il ne nous aura fallu que 4 petits mois pour préparer tous les détails de ce rebond professionnel. Un investissement très rentable.

 

Merci d'expliquer car là on y comprend plus rien

Q

 

Modifié par qwintine
Lien vers le commentaire

Bonjour Jefke,

 

Oui, cela n'est pas nouveau, mais les français sont un peu à la traine sur l'apprentissage de langues étrangères. Beaucoup ne font pas l'effort de bien maîtriser au moins l'anglais, qui est autant important sur un CV que de posséder le permis de conduire de nos jours.

 

Bonne continuation dans votre vie internationale.

Lien vers le commentaire

Bonjour Jefke,

 

Je suis nouveau sur ce site et j'aimerai avoir quelques bonnes informations pour mener à bien mon processus d'immigration, je suis diplômé en traduction (Anglais-Français-Anglais) et affaires. Et je comte partager mon expérience professionnelle et académique avec les entreprises Canadienne.

 

Merci d'avance....

Lien vers le commentaire
Invité
Ajouter un commentaire…

×   Collé en tant que texte enrichi.   Coller en tant que texte brut à la place

  Seulement 75 émoticônes maximum sont autorisées.

×   Votre lien a été automatiquement intégré.   Afficher plutôt comme un lien

×   Votre contenu précédent a été rétabli.   Vider l’éditeur

×   Vous ne pouvez pas directement coller des images. Envoyez-les depuis votre ordinateur ou insérez-les depuis une URL.

×
×
  • Créer...
Ouvrir un compte bancaire avant mon départ
© 2024 immigrer.com

Advertisement