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Partir avec ma famille : j'y vais mais j'ai peur !


Laurence Comet

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Je me souviens encore du jour où j'ai décidé de m'expatrier en famille : "Quel beau projet, excitant, courageux... mais tellement stressant !"

 

À l'approche du grand départ, la pression se faisait de plus en plus oppressante et les questions s'enchaînaient dans ma tête : "Mes enfants vont-ils s'intégrer ?", "Comment vont-ils vivre l'éloignement du reste de la famille", "Que va-t-il se passer si notre vie ne nous plaît pas là-bas ?". :o

 

À juste titre selon moi, car il ne s'agissait pas d'une mince affaire (dans le style "À quoi inscrit-on Junior cette année : babyfoot ou cerf-volant ?"). Non, c'était du sérieux et cela impliquait que chacun des membres de la famille allait devoir (et surtout vouloir) s'adapter : nouvelle vie, nouveau pays, nouvelle culture, nouveaux amis et parfois nouvelle langue. Pour mener ce projet à bien et en faire une réussite, des discussions furent nécessaires bien sûr, ainsi qu'une bonne préparation administrative, matérielle et psychologique.

 

Bien sûr, certains rabats-joie n'ont pas manqué de juger cette décision d'inconsciente, égoïste, irréfléchie, et de me faire part de leur incompréhension. Régulièrement culpabilité et doutes vinrent ainsi freiner (et même gâcher) mon excitation, ma joie et mon impatience, durant les mois précédant le grand départ. Sans parler de quelques nuits blanches et de tablettes de chocolat englouties... ;)

 

Pourtant... c'est certainement l'une des meilleures décisions que mon conjoint et moi ayons prise de notre vie, autant pour nous que pour les enfants. Car une merveilleuse aventure nous attendait (ce qui ne l'empêcha pas d'être parsemée d'embûches).

 

Et si (comme je l'étais au début) vous êtes persuadés que s'expatrier en solo ou à deux est plus simple et plus pratique qu'avec ma tribu : vous vous trompez ! Hormis lors de la préparation : alors oui, en effet (moins de paperasse, pas de recherche d'école ou de garderie, vaccins, budget, etc), mais une fois sur place : que nenni !!!!

 

Voici selon moi 5 arguments de poids prouvant que partir vivre à l'étranger en famille présente de nombreux avantages. Partir vivre à l'étranger avec ma famille m'a notamment permis de :

 

1- RESSERRER LES LIENS FAMILIAUX

 

Face aux difficultés et à l'inconnu, l'humain a tendance à chercher refuge auprès de ses proches et ça tombe bien, on est de cette race ! Le dicton "L'union fait la force" s'est avéré particulièrement vrai durant notre expatriation : bravant les épreuves de la vie à l'étranger, les uns comme les autres avons fait preuve de plus de solidarité et de confiance entre nous que dans notre pays natal.

 

Rien de tel que l'expatriation pour souder une famille : on se fait plus de confidences, on partage plein de beaux moments rien qu'à nous, et on se forge des souvenirs en famille inoubliables.

 

2- S'INTÉGRER PLUS VITE ET PLUS FACILEMENT

 

Vive l'école ! Grâce à elle, nos chers bambins se sont rapidement fait de nouveaux amis et ont découvert avec joie que l'amitié dépassait les frontières. Mais bonne nouvelle, elle a également été profitable à nous, les parents. ;)

 

Personnellement, étant d'une nature plutôt timide, toujours à cours de sujets de conversation et peur d'ennuyer les autres avec des platitudes, l'école s'est avérée être en effet un magnifique vivier de connaissances et d'amis.

 

Les parents qui amenaient leurs enfants à cette école ayant plein de points communs avec nous (les enfants bien sûr, le quartier, les préoccupations et les activités extra-scolaires), l'approche s'est avérée plus facile, ainsi que les discussions, plus ou moins sérieuses selon les journées : devoirs, profs, poux, ... :D

 

Et la cerise sur le sunday, comme ils disent au Québec : les entraînements et les matchs de nos progénitures ! Rien ne vaut d'attendre (désespérément) des heures sur un banc pour entamer une conversation avec un autre "commis d'office" : le temps passe plus vite, je vous le garantis ! ;)

 

3- APPRENDRE UNE LANGUE BIEN PLUS RAPIDEMENT*

 

Ayant choisi l'Espagne comme pays d'adoption pour notre petite famille et ayant fait Allemand (oui, je sais... en langue vivante 1, en plus ! Pour ma défense "Mutti" était prof d'allemand, alors j'ai pas eu le choix...) et Anglais à l'école, je redoutais l'apprentissage de cette nouvelle langue.

 

Et je ne m'étais pas préparée mentalement à me faire couper l'herbe sous le pied par mes enfants de 3 et 5 ans : la fréquentation de l'école locale et des petits voisins, sans oublier leur cerveau moins "ridé" et plus spongieux que le mien, ont eu raison de ma méthode Assimil. ;)

 

Oui, bon, voilà : mes enfants ont appris l'Espagnol ET le Valencien à une vitesse fulgurante, et moi, à une vitesse d'escargot (j'ai remis à plus tard l'apprentissage du valencien pour ma part !). ;)

 

Valorisant pour eux ("Je parle mieux que Maman", "Papa, avec ton accent pourri, on comprend rien", "Maman elle arrive pas à prononcer le double R", "Papa, constipado, ça veut pas dire qu'on arrive pas à faire caca, ça veut dire enrhumé), challengeant et attendrissant pour moi : tout le monde y trouve son compte et j'ai appris l'espagnol bien plus rapidement que si je m'étais installée en Espagne sans enfants.

 

* Je suis arrivée au Canada avec mon conjoint en 2004, et nous y sommes restés durant 10 ans et où nous nous sommes même "reproduits" ;) . Puis nous avons décidé de nous lancer dans une nouvelle aventure : ma famille et moi sommes actuellement en Espagne.

 

4- POSITIVER

 

En m'expatriant, j'ai réalisé que contrairement aux idées reçues, la vie à l'étranger n'était pas toujours idyllique : elle est régulièrement ponctuée et ternie par des moments de doutes et/ou de blues.

 

Ayant testé l'expatriation également à deux (avant de nous "reproduire"), je vous confirme qu'avoir des enfants avec soi m'ont empêchée de me morfondre et à "pleurer sur mon sort", même lorsque mon moral n'était pas au top. Car notre "devoir" de parent consiste à faire figure haute devant eux, adopter une "positive attitude" et passer outre notre propre mal du pays.

 

Face aux crises de mes enfants les premières semaines de notre arrivée (ils ne voulaient pas aller à l'école, car ils n'arrivaient pas à communiquer), leur papa et moi avons dû redoubler d'efforts et de patience pour les rassurer et leur prouver au quotidien le bien-fondé et les bienfaits de l'expatriation.

 

Pour cela, on s'attachait quotidiennement à insister sur les bons côtés de leur nouvelle vie, et à les féliciter et à les encourager pour leur rapidité et facilité d'adaptation.

Mine de rien, en agissant ainsi, je vous garantis que je n'ai jamais eu le temps de m'apitoyer sur mon sort. Et cela m'a d'autant plus fait apprécier les bons côtés de cette belle aventure familiale. :)

 

5- DÉCOUVRIR, DÉCOUVRIR, DÉCOUVRIR

 

Suite logique du point précédent, pour que nos enfants (et nous bien sûr) apprécient leur vie à l'étranger, on a fait en sorte (bon, surtout au début) de rendre extraordinaire chaque journée libre : en visitant un nouvel endroit, en participant à une activité locale, en assistant à une fête traditionnelle, en allant à la rencontre de gens du coin, etc.

 

Bref pas question de rester cloîtrés à la maison : même encore maintenant, on sort dès qu'on peut et on essaie de faire de chaque sortie une aventure... (alors que seule, je vous avoue que je cèderais régulièrement  à la tentation de rester à la maison, de passer des heures sur Internet ou devant la télé avec une belle boîte de Ferreros ou un paquet de chips... mais de passer à côté de beaucoup de choses ! ) ;)

 

En résumé, partir vivre à l'étranger avec ma tribu ne m'a pas épargnée de son lot de peurs, d'efforts et d'écueils, mais si je devais le refaire, je le referais : vivre cette belle aventure familiale en vaut la chandelle ! :)

 

Et 1 image valant 1000 mots :

 

expat-seul-famille-laurence-comet.thumb.
"Si vous voulez aller vite, allez-y seul. Si vous voulez aller loin, allez-y à plusieurs."


Alors vous, votre expatriation en famille, vous l'avez vécu (ou vous l'imaginez) comment ? ;)

 

PS : N'hésitez pas à aller faire un tour sur mon blog EXPATRIATION, TOURISME ET COMPAGNIE et à vous abonner pour ne rater aucun billet :B), et sur ma page Facebook Expatriation, Tourisme & Cie. :P

 

 

12 Commentaires


Commentaires recommandés

  • Habitués

très bien dit

la même peur

les même préoccupations

on dirait que vous avez écrit à ma place

je projette d'y installer avec ma famille au Quebec

ben vous avez tout dit

merci 

 

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  • Habitués

Salut Laurence,

notre experience est tres proche de la votre avec une expatriation en famille, les memes peurs et les memes joies de la decouverte.

 

Pour nous, une de nos angoisses etaient l'adaptation de nos enfants a l'ecole, je me souviens de la rentree scolaire et de la peine que j'ai eu en voyant mes enfants qui semblaient perdus dans la cour d'ecole alors que tous les autres se retrouvaient après les vacances ! Mais cela n'a dure qu'un temps ... 1 journee en fait, des le deuxieme jour mes enfants retrouvaient deja leurs amis dans la cour le matin.

 

Contrairement a vous, je trouve que le fait d'etre en famille n'aide pas vraiment pour les coups de blues, les miens etant principalement lies a un sentiment de culpabilite par rapport au fait que je suis a l'origine de l'eloignement de mes enfants (et de mon epouse) de leur cadre familliale et amis francais. Je pense que je n'aurais pas eu de coup de blues en etant seul a immigrer.

Mais on retrouve beaucoup plus une vie de famille a 4 que ce que l'on avait avant (entre les amis, le boulot omnipresent,...)

 

En effet, pour les familles, l'ecole est un bon moyen de pouvoir "sociabiliser" meme si les relations amicales sont longues a s'etablir. Il n'en reste que l'on a rencontre des parents vraiment curieux de notre experience d'immigration, interesses par nos premieres impressions. Nous avons la chance que l'ecole de nos enfants aient organise des evenements permettant la rencontre avec les autres parents (brunch, pic-nic...)

 

 

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  • Habitués

Bonjour Laurence

à votre avis, quel est le montant minimum à exporter pour pouvoir subvenir aux besoins de ma famille (couple avec 2 enfants "10 et 13 ans") lors des 6 premiers mois d'expatriation? 

personnellement, et après mure réflexion...., j'ai estimé un montant avoisinant les 28000$ ( loyer, bouffe,voiture, vêtement d'hiver....) tout en supposant une période de prospection (sans boulot ) de 6 mois max.

qu'est ce que vous en pensez?

merci 

 

 

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Le 5 février 2016 at 13:37, Julien Izq a dit :

Salut Laurence,

notre experience est tres proche de la votre avec une expatriation en famille, les memes peurs et les memes joies de la decouverte.

 

Pour nous, une de nos angoisses etaient l'adaptation de nos enfants a l'ecole, je me souviens de la rentree scolaire et de la peine que j'ai eu en voyant mes enfants qui semblaient perdus dans la cour d'ecole alors que tous les autres se retrouvaient après les vacances ! Mais cela n'a dure qu'un temps ... 1 journee en fait, des le deuxieme jour mes enfants retrouvaient deja leurs amis dans la cour le matin.

 

Contrairement a vous, je trouve que le fait d'etre en famille n'aide pas vraiment pour les coups de blues, les miens etant principalement lies a un sentiment de culpabilite par rapport au fait que je suis a l'origine de l'eloignement de mes enfants (et de mon epouse) de leur cadre familliale et amis francais. Je pense que je n'aurais pas eu de coup de blues en etant seul a immigrer.

Mais on retrouve beaucoup plus une vie de famille a 4 que ce que l'on avait avant (entre les amis, le boulot omnipresent,...)

 

En effet, pour les familles, l'ecole est un bon moyen de pouvoir "sociabiliser" meme si les relations amicales sont longues a s'etablir. Il n'en reste que l'on a rencontre des parents vraiment curieux de notre experience d'immigration, interesses par nos premieres impressions. Nous avons la chance que l'ecole de nos enfants aient organise des evenements permettant la rencontre avec les autres parents (brunch, pic-nic...)

 

 

Bonjour Julien

Merci pour ce témoignage qui intéressera de nombreuses personnes qui, comme vous, se sont expatriées pour le travail, ce qui a entraîné l'expatriation e toute la famille.

 

Je comprends votre sentiment de culpabilité par rapport à votre épouse et vos enfants, mais quelle aventure magnifique ils sont en train de vivre grâce à vous ! Vous ouvrez les horizons et l'esprit de vos enfants : ce n'est pas magnifique, cela ?

 

Je vous souhaite une bonne continuation et n'hésitez pas à apporter de nouveaux commentaires : cela en intéressera plus d'un ! :)

Bonne journée,

 

Laurence

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Il y a 4 heures, slim73 a dit :

Bonjour Laurence

à votre avis, quel est le montant minimum à exporter pour pouvoir subvenir aux besoins de ma famille (couple avec 2 enfants "10 et 13 ans") lors des 6 premiers mois d'expatriation? 

personnellement, et après mure réflexion...., j'ai estimé un montant avoisinant les 28000$ ( loyer, bouffe,voiture, vêtement d'hiver....) tout en supposant une période de prospection (sans boulot ) de 6 mois max.

qu'est ce que vous en pensez?

merci 

 

 

Bonjour Julien

 

Quelle question difficile !!! Surtout en ne connaissant pas vos habitudes de "consommation, votre mode de vie, le type d'hébergement que vous souhaitez, la ville, le quartier où vous vivrez, la saison à laquelle vous arrivez (cela ayant un effet sur le coût de l'électricité), le type de voiture que vous comptez acheter, etc.

 

Personnellement, avec cette somme, je pourrais en effet vivre durant 6 mois avec mes 2 enfants de 5 et 7 ans, mais j'ai une voiture "pourrie" ;) , je cuisine beaucoup, et je fais plus d'activités extérieures avec les enfants (parcs, festivals gratuits, etc) que des sorties au resto ou en couple. :) ) .

 

En espérant que cela puisse vous aider...

 

Bonne fin de journée.

 

Laurence

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  • Habitués

B.A.M

ben

date prévue d'arrivée juillet 

ville du quebec 

des dépenses rationnelles

un loyer max 1000$/mois ca fait 6000$ en six mois

une petite voiture d'occasion à 5000$

des dépenses mensuelles ( y compris vêtement d'hiver à raison de 2500$= 15000 en six mois)

ca fait en tout 26000$

je pense que c raisonnable pour une première estimation

A suivre....

 

 

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Le 5/2/2016 at 03:40, slim73 a dit :

très bien dit

la même peur

les même préoccupations

on dirait que vous avez écrit à ma place

je projette d'y installer avec ma famille au Quebec

ben vous avez tout dit

merci 

 

Que dire si ce n'est la même chose que vous !! je crois que l'on droit être nombreux dans cet état la quand on s'expatrie avec toute sa petite famille !!! les si n'arrete pas de se bousculer dans nos têtes : et si on avait fait le mauvais choix ? et si on n'y arrivait pas et si les enfants n'arrivaient pas à se faire des copains ? et si, et si, et si...? Mais on continue, on poursuit car on y crois à notre projet, à notre rêve aux rêves familiale..car on a confiance, car on se fait confiance et on fera tout pour réussir et rester positif malgré les embûches !! En tout cas j'ai aimée son histoire !!! Chacun de nous construisant la sienne !! Bravo et Félicitation à tout ceux qui ont réussit leur projet !!

Merci aussi !!

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